Bonsoir dearies !
Je vous avez promis de revenir plutôt vite avec de nouvelles histoires, et c'est chose faite :
J'ai l'honneur de vous présenter notre nouvelle fic « Bring me to Life » que j'écris en coopération avec mon amie et correctrice Cbwritter :D Nous avons grand plaisir a écrire cette fiction ensemble, et nous espérons que vous, lecteurs, prendrez autant de plaisir que nous. Nous nous sommes partagés les différents points de vus : Dans ce chapitre, dans le rôle de Regina : RedSnow1
Dans le rôle d'Emma : Cbwritter
Nous garderons ces rôles pendant toute la durée de la fiction, cependant, d'autres personnages risquent d'arriver )
A propos de notre rythme de postage, si je puis dire, il est totalement aléatoire. Nous ferons de notre mieux pour essayer de poster le plus vite possible !
Enfin :
Juste pour vous expliquer : nous avions commencer a l'écrire avant la sortie du 3x12, nous avons décidés d'inclure les Flying Monkeys mais pas Zelena. Donc, Rumple est libre ! (yay !)
Je ne sais pas si on peut la qualifier de AU, mais en tout cas, cela ne respecte absolument pas la trame de la série.
Bon, sur ce, j'arrête de vous embêter x)
Bonne lecture !
Chapitre 1 : Deep memories
« Tu ne peux pas partir comme ça, sur un coup de tête, Regina. Sois raisonnable. Il est tard, tu es triste et fatiguée… S'il te plait, rentre chez toi. Attend au moins que le jour se lève… »
« J'en ai assez d'attendre… »
Regina écrasa alors la pédale de l'accélérateur tout en jetant un dernier regard à travers la vitre, souriant faiblement au couple qui se tenait là, main dans la main, blottit l'un contre l'autre. L'inquiétude pouvait se lire sur leurs visages pâles, ce qu'elle trouva presque touchant, surtout de la part de ses anciens ennemis, mais rien, pas même les supplications de Blanche-Neige ne pourraient la faire changer d'avis. Elle avait fait son choix.
Les rues, les maisons, les habitants défilaient, rien n'avait changé, tout était toujours exactement comme elle l'avait conçu une trentaine d'année auparavant. Aux yeux des citoyens, elle était toujours la méchante reine incapable d'aimer… Non, rien n'avait changé et cela l'étouffait. Storybrooke était devenue une prison pour elle, elle était prisonnière de ses souvenirs, et de ses peurs. Le seul moyen d'y échapper était de partir. Partir, oublier, tout recommencer. Prendre un meilleur départ dans une ville où personne ne la connaîtrait, où personne ne la jugerait, dans une ville où elle pourrait être heureuse jusqu'à la fin des temps…
C'est ce qu'Henry aurait voulu, pensa-t-elle, et son cœur se serra dans sa poitrine. Elle n'arrivait pas à le sortir de son esprit tant il lui manquait. La brunette se réveillait souvent la nuit, prise d'angoisse, et courait jusque dans sa chambre pour le regarder dormir. Cela avait l'habitude de la rassurer. Mais maintenant il n'était plus dans son lit. Il était parti. Elle repartait alors se coucher, non sans verser quelques larmes, et se demandait alors s'il allait bien, s'il était heureux…
Et parfois, plus souvent qu'elle n'osait se l'avouer, elle pensait aussi à Emma. Elle était convaincue que la jeune femme était une bonne mère, et qu'elle ferait tout pour son fils. Regina espérait juste que cela n'était pas trop difficile et qu'elle avait trouvé sa place.
Elle devait bien avouer que la blondinette lui manquait un peu aussi. Leurs disputes lui manquaient. La voiture jaune lui manquait. Et même sa veste en cuir rouge, qu'elle avait toujours détesté, lui manquait.
Sa famille lui manquait.
La maire n'était plus qu'à quelques mètres de la frontière à présent, et, pendant une fraction de seconde, elle sentit sa détermination faiblir. Puis, se reprenant, elle murmura :
« Je peux être heureuse ». C'était une évidence à présent.
C'est à cet instant précis que quelque chose s'écrasa violement contre son pare-brise, le faisant voler en éclat. Elle ne comprit pas vraiment ce qu'il se passait, tout arrivait tellement rapidement… Elle se rappelait avoir placé ses mains devant son visage pour se protéger des projectiles, puis, un choc encore plus violent que le premier.
Lorsque Regina ouvrit les yeux, tout s'était arrêté. Peut être avait-elle été inconsciente pendant quelques minutes ? Elle se détacha prudemment, constatant de multiples plaies plus ou moins profondes sur ses mains et bras, et chercha à sortir du véhicule. S'appuyant contre la portière de la Mercedes, qui avait finie encastrée dans un arbre, elle chercha à se relever, mais a peine eut elle mit un pied dehors que sa tête se mit à tourner. Elle s'effondra presque gracieusement, telle une poupée de chiffon, sa joue entrant en contact avec le béton froid et humide.
Un cri strident parvint alors jusqu'à ses oreilles, un cri qui la glaça jusqu'aux os.
La reine déchue, peu rassurée, commença à doucement ramper vers la ligne. Elle y serait en sécurité le temps de récupérer ses esprits. Elle parcourut quelques mètres ainsi, à la seule force de ses bras, le bitume rêche éraflant sa peau.
Au bout de quelques instants, elle entendit un bruit étrange au dessus d'elle, et c'est à ce moment qu'elle sut qu'elle n'était plus seule. Quelque soit cette chose, elle était grande, volait et avait visiblement une dent contre elle. Regina n'osa se retourner, elle n'avait pas de temps à perdre.
Avant d'avoir pu franchir un centimètre de plus, elle sentit quelque chose s'enfoncer dans son dos, tels des poignards, lui arrachant un cri de douleur. Elle sentit la chose glisser le long de son dos, chercher un point auquel s'accrocher, et, ne le trouvant pas, repartit aussi rapidement qu'elle était venue.
La brunette sentait le sang poisseux couler de sa blessure. Elle avait si mal, elle n'arrivait plus à bouger. Mais il le fallait. Il fallait qu'elle y arrive. Pour Henry. Elle ne pouvait pas mourir maintenant, maintenant qu'elle avait décidé de reprendre sa vie en main…
Elle essaya de crier une nouvelle fois, mais ce ne fut qu'un faible gémissement qui franchit la barrière de sa bouche. Un pitoyable petit gémissement. Les larmes roulèrent lentement sur ses joues, silencieuses.
Elle ne pouvait pas mourir ici.
Elle ne devait pas mourir ici.
Elle devait se battre.
« Relève-toi ! » S'ordonna-t-elle mentalement.
Mais elle était glacée.
Elle avait si froid.
Elle avait si peur.
« C'est pas le moment d'abandonner… »
Ce serait tellement plus simple… Il suffirait de se laisser faire.
Et mourir.
Seule.
Encore et toujours seule.
Cette fois, la chose attrapa sa jambe droite, y enfonçant profondément ses griffes et commença à la soulever. Elle releva les yeux et blêmit. Au dessus d'elle, il y avait un singe. Un singe volant. Ses dents étaient aussi pointues que des couteaux, ses poils noirs graisseux. Il était aussi effrayant que repoussant.
Et alors elle sut. Elle sut qu'elle ne pouvait pas mourir ainsi. Elle sut qu'elle se battrait jusqu'au bout.
Puisant dans les dernières forces qui lui restaient, Regina parvint à former une petite boule de feu dans sa main qu'elle lança dans la direction de son adversaire. Celui-ci, blessé, lâcha sa jambe. Quelques secondes plus tard, son corps mou heurtait violemment le sol avant de rouler sur lui-même.
Sa tête roula sur le coté. Il n'y avait plus de singe à l'horizon. Et c'est a cet instant là qu'elle remarqua qu'elle avait réussit. Elle était de l'autre cotée de la ligne. Un sourire se peint sur son visage pâle couvert de sang, et puis, ses yeux se fermèrent.
« Je peux être heureuse »
Une douce odeur de pancakes régnait dans l'appartement. D'une main experte, Emma retourna les petites crêpes, reposa la poêle sur le feu, attrapa deux assiettes, le sirop d'érable et la cannelle. Un jeune garçon s'avança dans la cuisine et s'assit autour de la table, les yeux encore remplis de sommeil. La blonde fit glisser les pancakes dans les assiettes, arrosa le tout de sirop d'érable et saupoudra de cannelle.
Embrassa son fils en déposant le petit déjeuner sur la table.
Sourit tendrement en le voyant ainsi, à moitié éveillé, à moitié endormis, plongé entre deux mondes.
La sonnerie de son téléphone la prit par surprise. Un coup d'œil sur le numéro entrant lui fit froncer les sourcils : Inconnu. Laissant son fils dans la cuisine, la blonde se réfugia dans sa chambre pour prendre l'appel.
-Emma Swan, déclara-t-elle.
-Bonjour mademoiselle Swan, je suis le docteur Whale. Désolé de vous appelez si tôt mais…
Il semblait mal à l'aise, presque hésitant.
-Oui ? s'impatienta la blonde.
-Regina Mills a été admise à l'hôpital cette nuit après un accident de voiture. Le numéro d'urgence qui figurait sur son dossier était à votre nom.
-Je ne connais aucune Regina Mills, répondit la femme d'un ton sec.
-Elle est très mal en point, nous avons réussit à la stabiliser mais… elle est dans le coma.
-Je vous répète que je ne connais aucune Regi…
-Mademoiselle Swan, il faut que vous veniez la voir vous et votre fils, c'est important. Ce sera peut-être la dernière fois…
-Vous vous êtes trompé de numéro.
-Ecoutez moi, je ne vous veux aucun mal, je vous en fais la promesse… Je… Il faut que vous veniez. Peut-être que pour l'instant vous ne vous souvenez pas d'elle mais vous la connaissez. Vous la connaissez… bien.
Même si elle aurait souhaité le contraire, Emma savait que l'homme disait la vérité. Quelque chose palpita dans sa poitrine, ce nom lui paraissait familier et en même temps, elle était certaine de ne connaitre aucune Regina. Avait-elle oublié ?
-Vous êtes toujours là ? interrogea le médecin.
-Oui.
-Il faudrait que vous veniez le plus vite possible, aujourd'hui par exemple. Personne ne sait combien de temps il lui reste. Vous avez de quoi noter une adresse ?
Automatiquement, Emma chercha un morceau de papier et un crayon pour écrire la localisation de sa destination. Son esprit était ailleurs. La jeune femme raccrocha et tenta d'intégrer ce qu'elle venait d'inscrire sur un post-it.
STORYBROOK
Regina Mills.
Ce nom résonnait dans son esprit, se joignant aux mots du docteur.
« Vous la connaissez… bien »
Ce petit « bien », même s'il avait été murmuré dans le combiné, avait parcouru la distance Storybrook – New-York en quelques millièmes de secondes et c'était à cause de lui qu'Emma se trouvait maintenant dans sa voiture, prête à rejoindre une ville qui lui semblait inconnu et où l'attendait une personne qu'elle était sensée connaitre bien.
Regina.
Dès qu'elle s'imaginait ce nom, elle ne pouvait empêcher de l'entendre comme un cri, un appel au secours. Tenta de se concentrer plus fort. La blondinette avait l'impression d'essayer de se souvenir d'un rêve, dès qu'elle croyait être sur une piste, dès qu'un semblant de sensation lui revenait, le brouillard s'épaississait un peu plus. Qui pouvait bien être cette femme ?
-Maman, pourquoi va-t-on dans cette ville si tu ne connais pas cette Regina Mills ? demanda la voix du jeune garçon à ses côtés.
La voiture était arrêtée devant un feu rouge, Emma tourna la tête vers son fils qui n'avait pas eu le temps de changer son uniforme scolaire. Dans sa bouche, ce nom lui semblait familier… mais avant que la porte des souvenirs ne puissent enfin céder, des klaxons retentirent. Le feu était à nouveau vert.
La blonde secoua la tête, passa une vitesse et décida de se concentrer sur la route. Henry attendait toujours la réponse de sa mère, ne comprenant pas son silence. Qui pouvait bien être cette femme ?
-Je… commença la mère en cherchant les mots les plus appropriés pour expliquer son choix. Le médecin a dit que j'étais son numéro d'urgence, il m'a promis que je la connaissais…
-Et comme tu sais quand les gens mentent, tu as su qu'il disait la vérité, termina le petit brun. Tu es certaine que ton superpouvoir fonctionne aussi par téléphone ?
-Je te propose un marché : on roule jusqu'à cette ville au nom étrange pour vérifier et si j'ai tord, on rentre tout de suite à New York et on dîne chez Willy, ça te va ?
Henry qui semblait un peu effrayer quelques secondes avant, retrouva instantanément son âme d'aventurier et sourit de toutes ses dents. Leurs deux mains claquèrent l'une contre l'autre pour sceller ce pacte.
La nuit commençait à tomber sur Storybrook, les phares jaunes passaient sur les murs dans rues désertes. Emma commençait à douter de l'adresse que ce médecin inconnu lui avait dictée au téléphone. Elle jeta un coup d'œil à côté d'elle, son fils dormait, la tête calée contre la vitre. Cette idée la rassura.
La petite voiture passa devant un magasin d'antiquité, s'arrêta au coin de la rue, chercha un point de repère dans cette ville étrangère, freina. Pourquoi était-elle là ? Elle n'avait aucune idée de qui était Regina Mills, n'avait jamais mis les pieds dans cet endroit, ne reconnaissait rien…
Passa une main dans ses mèches blondes.
Soupira.
Releva la tête vers le ciel pour y trouver une étoile, comme lorsqu'elle était enfant.
Et c'est là qu'elle la vit.
L'horloge.
Le large cadran blanc trônait fièrement en haut d'une tour de brique, maitre du temps et des lieux. La voix qui dormait en Emma se réveilla en sursaut, les gros chiffres romains, les aiguilles dont les claquements retentissent et résonnent dans chaque rue… cela lui rappelait quelque chose.
La blondinette vérifia une fois encore que le petit brun dormait profondément puis, sortit du véhicule. L'air frais nocturne vint rosir ses joues et refroidir son esprit en ébullition. Sans savoir pourquoi, Emma se sentait à fleur de peau, les nerfs à vif, comme si, à l'intérieur, quelque chose n'était pas à sa place.
Reprenant petit à petit son sang froid, la jeune femme fixa à nouveau le cadran en essayant d'écarter le brouillard qui semblait s'insinuer dans son esprit à chaque fois qu'elle essayait de trouver d'où provenait ce sentiment de déjà vue.
Emma était déjà venue ici.
C'était une certitude.
Se remémorant soudainement son rendez-vous avec ce curieux Dr Whale, la blonde reprit sa place au volant et redémarra le moteur. Il était grand temps de rencontrer Regina Mills.
-Bonsoir, je cherche le docteur Whale.
-Vous êtes Mlle Swan ?
-Oui.
-Ruby, c'est pour toi ! s'écria la standardiste.
Une brunette aux grands yeux sombres et au sourire carnassier s'approcha d'Emma et Henry.
-Bonsoir, je suis Ruby. Venez avec moi, le docteur Whale vous attend, dit la jeune femme d'une voix pleine de gentillesse sans quitter Emma des yeux.
Ils se mirent en route dans les longs couloirs blancs, la blondinette essayait de se souvenir des chemins empruntés. Une fois à droite, deuxième couloir à gauche… Passa un bras sur les épaules de son fils en sentant monter en elle l'appréhension de ce face à face. Ruby ne cessait de jeter des œillades à la blonde et il y avait dans son regard quelque chose qu'Emma n'arrivait pas à cerner.
Enfin, ils terminèrent leur petite marche devant une porte bleue.
Ruby s'avança et frappa doucement sur le bois. Quelques secondes plus tard, un homme en blouse blanche sortit de la chambre. En apercevant Emma, il sourit :
-Mademoiselle Swan, je suis content que vous ayez pu venir si rapidement ! Voici la chambre de Regina Mills. Elle a eu un accident de voiture la nuit dernière pour une raison toujours inconnue, elle a de nombreuses blessures, je pense qu'il est préférable que votre fils reste ici avec Ruby pendant que vous la verrez…
-Je vous ai déjà dit que je ne connaissais aucune Regina Mills, répliqua la blonde en fixant l'homme.
-Vous la connaissez, sinon comment votre nom serait-il arrivé sur son dossier ?
-Elle a très bien pu écrire un nom au hasard, j'ai déjà vue ça.
-Ecoutez, rentrez, si vous ne vous souvenez absolument pas d'elle, je vous libère, sinon je vous aurais mis au courant. Vous n'avez rien à perdre. Nous ne vous voulons aucun mal.
Le jade sonda son interlocuteur un instant, espérant presque le sentir mentir pour pouvoir fuir cet endroit qui lui donnait mal à la tête. Malheureusement pour elle, Whale ne mentait pas, cependant la mère n'avait pas envie de laisser Henry seul avec deux inconnus…
-Je vais m'occupez de lui, ne vous inquiétez pas, répondit la brunette comme si elle avait compris sa peur. Nous restons ici en vous attendant. On ne bouge pas.
Cette voix… Emma s'en souvenait. Une image de chocolat chaud à la cannelle lui vint à l'esprit. Pourquoi avait-elle l'impression de connaitre cette ville et ses habitants ? Le brouillard s'épaissit, masquant les images suivantes. Ruby la regardait toujours avec un sourire bienveillant.
-Très bien. Henry, tu m'attends ici, d'accord ?
Le petit brun hocha la tête.
Emma fit face à la porte bleue et posa sa paume moite sur la poignée.
Inspira.
Enfonça le loquet.
Bloqua son souffle.
Entra.
La première chose qu'elle vit fut ses lèvres d'un rose bien trop pâle. Sa peau, couleur porcelaine, était parsemée de coupures et d'entailles de tailles diverses. Des mèches sombres encadraient son beau visage tout en contrastant avec son teint. La blonde se mordit la lèvre en comprenant que les paupières de Regina ne s'ouvriraient pas. Ses bras semblaient avoir été attaqués par des ronces et de nombreux hématomes constellaient le tableau, la jeune femme n'avait été épargnée…
Sans s'en apercevoir, Emma s'était rapprochée du lit et avait posé ses mains sur la couverture. Qu'importe qu'elle se souvienne ou non d'avoir connu Regina Mills, qu'importe que le brouillard ait effacé toute trace de leur passé commun, la blonde sentait son cœur lourd répondre à un appel silencieux.
Elle aurait voulu pouvoir la réveiller.
Pouvoir effacer ces vilaines blessures.
Lui offrir une fin heureuse loin de ce décor trop blanc.
Emma ferma un instant les yeux, priant une entité supérieure quelconque de venir en aide à la brunette. La jeune femme sentit une larme coulée silencieusement. Comment, alors qu'elle n'avait aucune idée de qui était cette femme étendue dan les draps blancs, pouvait-elle être si triste ?
Rageusement, la blonde essuya la perle et se força à refouler celles qui s'installaient dans ses yeux. Le jade était concentré sur les paupières closes de cette autre.
Ouvre les yeux, pensa-t-elle. Je t'en supplie Regina, ouvre les yeux.
Emma sentait que la clé de sa mémoire se cachait de ce regard qu'on lui refusait. Et soudain, ce fût une nécessité, il fallait que le jade encontre cette mystérieuse couleur. La blonde chercha dans sa mémoire, repoussa le brouillard, s'enfonça le plus loin possible en essayant d'oublier la migraine qui lui vrillait le crâne à mesure qu'elle s'entêtait.
Il fallait qu'elle se souvienne.
Pour Regina.
Et alors qu'elle allait laisser la douleur gagner, la jeune femme la vit. L'image dura quelques millièmes de seconde avant de disparaitre de son cortex et de retourner se cacher plus loin mais Emma savait, elle en avait assez vu.
Ses iris étaient aussi noirs que le charbon.
D'un noir qui vous électrisait.
D'un noir trop particulier pour qu'on puisse l'oublier.
Un pâle sourire apparut sur le visage de la blondinette, un de ceux peint avec un mélange de peine et de bonheur. Ses doigts fins s'approchèrent de la peau de la belle endormie, puis après une seconde d'hésitation, se posèrent sur les égratignures.
Une violente vague d'énergie traversa le corps d'Emma.
Instinctivement, la jeune femme recula, sonner et perdue. Que venait-il de se passer ? Et ce fut comme une pluie d'étoiles filantes, des milliers d'images fusèrent dans son esprit, des parcelles de souvenirs s'éparpillaient, s'encastraient pour finalement reconstruire des bribes de phrases, de scènes, les détails se multipliaient, tout allait trop vite pour qu'elle puisse assimiler chaque morceau, la tête lui tournait, ses tempes lui faisaient mal…
Et tout s'arrêta.
Emma rouvrit prudemment les yeux et contempla la pièce, pleinement conscience de son passé. Regina avait eu un accident. Regina, la mère de son fils, était dans le coma et risquait de ne jamais se réveiller. La blonde serra la paume inanimée de la brunette.
-Je t'en supplie, bas-toi. Ne baisse pas les bras… Je viens juste de revenir tu ne peux pas nous quitter maintenant. On a besoin de toi. Je sais que tu n'y crois pas mais c'est la vérité. Henry a besoin de toi. La ville a besoin de toi. Bas toi. On va trouver un moyen de te faire revenir. On a toujours trouvé, ne laisse pas tomber maintenant Regina.
Serra plus fort la main trop froide.
-Ne laisse pas tomber…
Recula en serrant les dents.
Il n'état pas l'heure de pleurer. Pour l'instant, il fallait chercher un remède et faire en sorte qu'Henry se souvienne d'elle. Regina serait obliger de rester si le petit brun se remémorait sa mère, elle ne pouvait pas l'abandonner. Emma recula, décider à partir mener l'enquête.
Posa sa paume sur le loquet.
Attendit un instant, tournant le dos au lit mai sentant toujours la présence de la reine.
-N'abandonne pas. J'ai besoin de toi… murmura-t-elle dans un souffle.
Sortit.
« Maman ? »
« Je veux juste être heureuse ! »
« Elle ne changeras jamais »
« Sorcière ! »
« Les méchants n'ont pas de fin heureuse »
« Fin heureuse… »
« Regina ! »
« L'amour est une faiblesse »
« Vous n'avez pas de cœur… »
« Je veux être libre»
« Tu es vraiment la méchante reine »
« Jusqu'ou êtes vous prête a aller ? »
«La magie, c'est le pouvoir »
« Elle est incapable d'aimer »
« Incapable »
« Faible »
« Méchante »
« Maman ? Maman…. »
« Pas de fin heureuse »
« Regina… »
« N'abandonne pas. J'ai besoin de toi… »
« Besoin…de toi »
Elle voulait que cela s'arrête. Que toute ces voix dans sa tête se taisent une bonne fois pour toute, que toute cette torture cesse… Elle avait l'impression d'être prisonnière d'un cauchemar dont elle ne pouvait s'échapper, et ces voix… ces voix lointaine qui l'appelaient… Henry. Oui, elle reconnaissait la voix d'Henry, et Emma aussi… C'était les deux seules qui parvenaient à se distinguer de ce flot de paroles inintelligible.
« J'ai besoin… »
Ce n'était qu'un simple murmure tout près de son oreille, une parole douce, un souffle inaudible mais cela suffit a réchauffer son cœur qui se mit a battre joyeusement, animé par l'idée même que quelque part, quelqu'un pensait a elle. Et que ce quelqu'un n'était autre qu'Emma Swan.
« …de toi »
Elle ouvrit les yeux.
Les referma.
Respira un bon coup.
Recommenca. Plusieurs fois.
Elle voyait flou, rien n'avait de forme, ni de couleur. Elle ne distinguait rien, rien de plus qu'un étrange brouillard d'un blanc éclatant qui agressait ses pauvres yeux encore endormis. La brunette n'entendait rien, ou si peu, seulement un bruit étrange et répétitif dont elle ne connaissait pas la provenance.
Son corps était douloureux, ses muscles courbatus, elle avait l'impression d'être vide. Elle ne se rappelait de rien, rien ou presque. Tout ce dont elle se souvenait, c'était cette voix dans sa tête qui l'appelait, mais c'était suffisant. Suffisant pour lui redonner la force dont elle avait besoin.
Elle avait les yeux grand ouverts maintenant, et elle la cherchait, elle qui l'avait délivrée de son sommeil tourmenté, elle, sa sauveuse. Mais elle n'était plus là. Elle était partie, peut être depuis longtemps, la laissant seule dans cette grande pièce lumineuse et incroyablement vide. Elle tourna la tête d'un coté, et son regard s'arrêta sur le vase posé sur la table de chevet. Elle fronça les sourcils avant de se retourner de l'autre coté, là ou une machine bipait tranquillement. Puis elle regarda ses mains, posée sur le matelas dur, là ou quelque minute auparavant, Emma l'avait effleurée.
Regina se redressa doucement, étourdie et nauséeuse. Et c'est a cet instant que la porte de la salle s'ouvrit, laissant passer un homme aux cheveux blonds, habillé d'une blouse blanche, et aux yeux azur. Whale.
Soudain, tout prit un sens. La machine, le lit, le médecin… Elle se trouvait dans une des chambres de l'hôpital de Storybrooke. Cependant, la raison de sa présence ici lui échappait toujours...
L'homme s'approcha doucement, hésitant, releva les yeux pour détailler le maire, puis soupira. Il semblait nerveux, gêné même, et cela se voyait sur son visage entier. Il ouvrit et referma la bouche plusieurs fois, essayant de trouver les mots. Au bout de quelques secondes, il finit par lâcher.
«Nous avons réussit, Regina. Cela n'a pas été simple de la convaincre, mais, nous l'avons fait. La sauveuse est de retour… »
Les yeux de la brunette s'écarquillèrent. Comment ? Comment cela était-il possible ? Elle était partie il y a bien longtemps déjà, elle était partie, au volant de sa voiture jaune, pour ne plus jamais revenir. Elle n'était pas censée revenir. Elle aurait du vivre une vie paisible et heureuse, loin d'ici, loin d'elle. C'était pour cette raison qu'elle lui avait donné de faux souvenirs… Pour qu'elle et Henry puissent trouver le bonheur ensemble. Soudain son cœur s'arrêta.
« Ou es Henry ? » Demanda t-elle faiblement.
« Votre fils est là aussi… Ils sont revenus pour vous. Ne les décevez pas… »
La brunette fronça les sourcils. Quelque chose n'allait pas. Que voulait-il dire par « Ne les décevez pas » ? Et surtout pourquoi avoir ramené la sauveuse a Storybrooke ?
« Whale… Que m'est-il arrivé ? »
Sa voix se brisa sur ses mots sans qu'elle ne puisse rien y faire. Regina plongea son regard dans celui du médecin, suppliante, mais celui-ci détourna le regard. Il passa une main gênée derrière son cou avant de doucement se diriger vers la sortie.
« Docteur Whale ? Répondez moi ! Je dois savoir ce qui m'est arrivé, il faut que je sache… »
Mais il avait déjà quitté la pièce, sans même répondre a sa question. Elle devait savoir, elle devait comprendre. D'un geste brutal, et ignorant la douleur, Regina se leva de son lit, arracha l'intraveineuse, tituba doucement jusqu'à la porte, a la poursuite du médecin.
La poussa.
Mais elle ne bougea pas.
Elle réessaya.
Encore et Encore.
Puis baissa les bras.
La porte ne s'ouvrait pas.
Et tous ses espoirs s'envolèrent.
Dans un élan de tristesse, elle se laissa doucement glisser contre la vitre, telle une poupée de chiffon.
Et ses yeux s'arrêtèrent sur le lit qui devait être vide.
Mais qui ne l'était pas.
Une personne était allongée dessus, une personne qu'elle ne connaissait pas, ou du moins, c'est ce qu'elle croyait. Elle se releva, avança avec précaution vers la femme qui était étendue la, endormie profondément. Regina étudia avec attention ce visage endormit qui lui était familier, quand soudain, ses yeux s'arrêtèrent sur une des blessures qui couvrait le corps entier de la blessée.
Elle tendit la main, lentement, et posa son index sur la marque située sur la lèvre supérieure de la victime. Et elle se rappela.
Elle se souvint de l'accident, des singes, de la douleur… Il y avait du sang, son sang, et elle était faible.
Elle se souvint de tout.
Elle était dans le coma, ou morte peut être. Et pour une raison qui lui était inconnue, elle avait réussit a sortir de son corps. Regina pouvait penser, parler, marcher, mais personne ne semblait la voir, ou même l'entendre. Etait-ce une punition pour toutes les vies qu'elle avait prises ? De voir jusqu'à la fin des temps les personne qu'elle aimait sans même pouvoir les toucher, leur parler ?
« Un sort pire que la mort… »
Alors ? Qu'en avez-vous penser ?
On attends vos commentaires avec impatience !
