Bonjour Bonjour! et bienvenue sur ma fiction (ma toute première). Bon on peut considérer ça comme un crossover chelou entre Heartland et Haikyuu même si en fait il n'y a rien d'Heartland... À part des chevaux et un personnage principal blond! XD Mais en tout cas je m'éclate bien à l'écrire et ça m'amuserai de vous la partager. J'ai déjà des chapitres d'avance pour pouvoir poster à un rythme régulier, pas de soucis de ce côté! Je remercie de tout cœur ma correctrice (et ma sœur) pour m'avoir embarqué la dedans et pour ses encouragements! 3
Voilà, c'est tout ce que j'avais à dire, et j'éspère que ça vous divertira! Je m'excuse d'avance pour les fautes et la mise en page dégueulasse. Et je préfère prévenir que même si il n'y a aucun lemon, le language et certains propos ou sous entendus ne sont pas à mettre dans les mains d'un tout petit et innocent enfant... Bonne lecture! :3
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Lundi matin
*Un jour d'été ensoleillé*
Son parcours touchait à sa fin.
Il avait passé tous les obstacles avec brio, quasiment enjambé la rivière, survolé les oxers. Mais là, à quelques mètres de lui, se dressait un grand vertical de plus d'un mètre de haut, le dernier de l'enchaînement qui lui assurerait la victoire. Son cheval s'enflammait dans un galop que le blond essayait de contenir le mieux possible. Il exerçait en jouant de ses doigts une forte pression sur le mors.
Il se redressa dans sa selle, appuya sur la plante de ses pieds et serra les mollets pour ralentir la cadence. Il ne lui restait que quelques foulées de galop avant l'obstacle. Il attrapa les deux rênes dans une main et de l'autre il tapota l'encolure de sa jument pour l'encourager. Il ajusta la trajectoire de son saut et en visa le milieu avec précision. La volonté de franchir cette barrière, de sauter cet obstacle et finir ce parcours, il pouvait le sentir émaner de son cheval sous lui. Ils voulaient tous les deux en finir, les secondes leur paraissaient des heures et l'attente les tuait.
Son cœur battait au rythme des sabots de son cheval contre le sol, de la foule qui s'agitait le bras en l'air depuis les gradins. Au bord du terrainses deux amis l'encourageaient de toutes leurs forces et hurlaient son prénom. Il put appercevoir en l'espace d'un instant leurs visages et leur expression. Ils avaient confiance en lui, et ils croyaient en sa victoire.
Du côté de Kei, pas une seule seconde il doutait qu'ils allaient échouer face à cet obstacle. Ils avaient l'un pour l'autre une confiance absolue. Monalight et Kei étaient semblables à l'union d'un ciel noir et deses étoiles. Même à des milliers de kilomètres les uns des autres, ils se complétaient et formaient un paysage parfaitement harmonisé aux yeux du monde. Un duo à la fois sombre, et aveuglant, sans nuances, sans contours… Deux personnalités opposées, qui s'unissant dans une même danse, pour un même but: la victoire.
Il sentit son corps se raidir à l'abord, son estomac se nouait de frustration et d'excitation. Il se positionna en équilibre et jeta un dernier regard déterminé vers la ligne d'arrivée. Son cheval mit les oreilles en avant et ancra ses postérieurs dans le sol avant de se propulser au-dessusde la barre. Il avança ses mains et se cambra légèrement, accompagnant élégamment le mouvement de l'équidé sous lui.
Il ne sautait pas l'obstacle, non, il volait au-dessus.
Tout s'arrêta autour de lui, et son cœur palpitant bruyamment était le seul son qu'il pouvait encore percevoir. En cet instant, il pria tous les dieux pour que le temps se stoppe, se fige et se liquéfie pour lui laisser savourer cette sensation à jamais.
Sa poitrine douloureuse tant elle battait fort, son corps en sueur, tremblant d'euphorie, mais surtout…
Cette vue par-dessus ce mur effrayant qu'il dominait, en sautant à l'unisson avec sa monture, et qui faisait de lui le roi du monde. Ce moment, cette seconde, cette fraction infime de temps qui ne représentait rien, était pourtant celle qui attisait la passion ardente dont il était animé. Pour tous les autres, ce n'était qu'un saut parmi des dizaines et une barre parmi les centaines qu'ils avaient déjà franchi.
Mais pour Kei et sa jument, c'était l'aboutissement d'une symphonie coordonnée qui les menait, plus qu'à la victoire, à ladéfinition même de la confiance qui les reliait.
Puis le saut prit fin, elle réceptionna d'abord les antérieurs, et enchaîna avec les postérieurs. La barre ne broncha pas: un sans-faute pour le duo.
Tsukishima se redressa tout en maintenant le galop qu'il fit ralentir progressivement. La foule au loin l'acclamait et l'applaudissait chaudement. Il laissa ses rênes glisser le long de l'encolure, elle l'étendit pour s'étirer puis souffla bruyamment.
C'était enfin fini.
Il sortit de la carrière en saluant la foule et alla s'installer dans un pré non loin de là. À l'abri de l'agitation et des bruits. Il descendit et libéra sa jumentde sa selle, puis de son filet, qu'il posa sur la barrière. Elle s'ébroua, comme délivrée d'un poids, et s'éloigna de quelques pas.
Kei laissa à son tour son corps tomber par terre et il ôta sa bombe.
Ses cheveux était trempés et probablement un peu collants à cause de la transpiration, il posa sa tête sur l'herbe fraîche et ferma les yeux. Complètement haletant et exténué, il pouvait encore ressentir le basculement de la selle sous son bassin, le frottement du cuir contre sa paume et ces bruits métalliques qui claquaient et s'agitaient.
À côté de lui il entendait sa jument se désaltérer dans l'abreuvoir. Puis il sentit quelques gouttes d'eau glaciales lui tomber sur le visage. Il rouvrit brusquement les yeux et vit l'animal qui lefixait comme pour se demander ce qu'il faisait, par terre.
"Bouge, la grosse! Ordonna le blond en plaisantant." Mais Monalight ne semblait pas d'humeur à rigoler et le snoba en se retournant, non sans lui donner un coup de queue sur la joue au passage. Il grogna et essuya du revers de sa main les gouttes qui dégoulinaient sur son front.
Au loin il entendit des voix, accompagnées de pas, qu'il reconnu comme ceux de ses deux amis. Ils se rapprochèrent et lui secouèrent l'épaule. Il ouvrit les yeux pour tomber dans ceux de ses deux coéquipiers, penchés sur lui.
"Aller lève-toi feignasse! On va à la remise des prix! Un des garçons lui tendit la main mais il l'ignora."
Un court instant de silence régnaient, où les deux regardaient le blond toujours allongé sur le sol, un bras sur la tête pour camoufler le soleil. Sa respiration était courte et son torse se lèvait rapidement.
L'un des garçons détourna le regard et observa les alentours avant de s'adresser de nouveau au blond. "Au fait, Kei, elle est où ta jument? Tu l'as déjà rentrée?"
Pour seule réponse il se lèva et siffla avec ses deux doigts, puis après quelques instant elle accouru en trottinant la tête haute. Elle se posta à quelques mètres et attendit devant lui.
"Putain la classe! s'écria le châtain. Je devrais apprendre ça à ma copine moi aussi, ça m'éviteras de la perdre à chaque fois que je vais quelque part avec elle…
-T'es con, souffla Hajime en souriant. Et le garçon le poussa avec son épaule."
Tsukishima lui, marcha vers son cheval et pritsa tête entre ses mains, ignorant ses compagnons. Elle se laissa caresser un instant et repartit au grand galop. Elle se défoulait et jetait ses postérieurs en l'air, se secouant et remuant avec puissance, ruant comme si elle défiait les airs.
"Dis donc elle est en forme aujourd'hui la grosse… J'aimerais pas être sur son dos quand elle fait ça! dit le noiraud. Kei lui jeta un regard glacial et répliqua instantanément.
-Je t'interdis de l'appeler comme ça! Un peu de respect pour mon gros poney, merci.
-Tu peux parler… Et puis peut-être que si tu lui donnais moins à bouffer elle serait moins chiante.
-Ah bon tu crois? Dans ce cas je vais peut-être arrêter de te donner à bouffer aussi, pour que tu sois moins chiant!"
Le châtain sourit malgré la blague, et tous les trois explosèrent de rire. Lorsqu'ils se calmèrent enfin, le blond se rallongea sur le sol, suivit par ses deux amis. Ils étaient tous les trois silencieux, captivés par la beauté du ciel et de ses nuages. Soudainement Hajime prit la parole:
"Les gars, on a enfin réalisé notre rêve de gosse, depuis plus de quatre ans qu'on s'entraîne et douze ans qu'on monte tous les trois… Vous vous rendez compte du chemin qu'on a parcouru?
-C'est clair, on a pratiquement grandit ensemble. Ça va me faire tout drôle l'université sans vous."
Tsukishima plissa ses yeux à la lumière du soleil qui se dégageait d'un nuage et réalisa soudain quelque chose. Il se tourna vers ses amis et ils échangèrent un regard perplexe.
Maintenant ils avaient tous les trois leur bac, et dans moins d'un mois ils seraient séparés pour suivre des études dans des écoles différentes. Et commencer une nouvelle vie. Le brun se redressa sur ses coudes et une brise fraîche vint lui caresser la joue.
"Kei, Hajime, je sais déjà ce que vous vous dîtes. Et vous pensez sûrement qu'en commençant nos études et en prenant des voies différentes on sera séparés? Mais je peux vous jurez qu'on sera toujours réunis…"
Il fixait l'horizon avec une expression des plus sérieuses et frappa sa poitrine avec sa main sous le regard interrogatif/attentif de ses deux amis.
-Ici, reprit le châtain, dans nos cœurs. Peu importe combien d'années auront passées, où que nous soyons, personne ne nous enlèvera nos souvenirs. Tous ces moments, les bons, les mauvais, ceux où on voulait tout plaquer, où on voulait juste partir et tout laisser derrière nous. On a toujours su s'entraider et se soutenir dans les moments difficiles. On est un peu, comme des frères… Alors oui, peut-être qu'on ne se verra pas pendant deux, trois, dix ans, qui sait? Mais quand on se retrouvera, alors rien entre nous n'aura changé!
-Tu sais quoi? Demanda Tsukishima. Je te savais pas aussi romantique... T'en as d'autres des discours comme ça pour nous faire larmoyer?
-La ferme! Tu dis ça parce que tu n'as pas de cœur sale blond misanthrope et inhumain!
-En même temps avec ton discours à l'eau de rose et le contexte dans laquelle on est, c'est carrément bateau comme scénario!"
Le garçon lui tira la langue et croisa les bras, fit puérilement semblant de bouder. Kei soupira et sourit avant de lui répondre: "Mais tu sais, je t'aime même si tu es un incurable romantique, abruti et insupportable." Il esquissa un bref sourire et se retourna vers lui.
"Toi, Kei, tu ferais mieux de la fermer et de prendre exemple sur moi si tu veux enfin sortir avec la fille que tu dragues. Parce que c'est pas en étant froid et asocial que tu réussiras à la mettre dans tes bras! Ou dans ton lit d'ailleurs…
-Pour la dernière fois, je ne la drague pas, je n'ai l'intention dela mettre ni dans mes bras, ni dans mon lit… dit le blond en cachant les rougeurs évidentes sur ses joues.
-Dans ce cas ta petite «leçon particulière» c'était pour quoi?
-Pour lui montrer ce qu'était un cheval correctement dressé, et pour qu'elle arrête de gueuler dans toute l'écurie que son poney est le meilleur…
-Ce que tu es chiant Tsukki… On ne peut jamais plaisanter avec toi.
-Je t'emmerde princesse!"
Celui-ci souri et se jeta sur le concerné qui se débattit furieusement.
"Aller tais-toi et vient dans mes bras petit enfoiré prétentieux!
-Raaaah! Mais lâche-moi! hurla le blond de plus belle."
A côté d'eux Iwaizumi essayait de dormir tranquillement, il ignorait les crisdes deux jeunes. Quand la situation se calma, le blond avait cédé, il avait laissé son agresseur se blottir contre lui, bien qu'il n'en supporait pas l'idée. Il s'endormit à son tour et fut réveillé quelques minutes plus tard par Hajime qui leur rappela qu'ils étaient attendus pour la remise des prix, et qu'ils devaient se préparer. Il se leva à contrecœur et le suivi, laissant le châtain s'écrouler par terre.
D'ordinaire il n'aimait pas trop les remises de prix, mais ce jour là c'était différent… Ils étaient trois, leur équipe était la meilleure, la plus forte, ils s'étaient battus dur pour ça. Et ils avaient réussi. Ce n'était pas qu'un concours et ce n'était pas qu'une victoire, c'était bien plus que ça…
Ils retournèrent aux écuries avec des sentiments confus, un mélange de joie, de mélancolie, d'anxiété et d'euphorie… Kei s'adossa contre la porte du box de Monalight et regarda Iwaizumi. Sa copine était venue le féliciter et il la prenait dans ses bras tendrement. Ils étaient mignons, tous les deux. De l'autre côté de l'écurie il y avait Oikawa, qui parlait à son fan club en pleine effervescence, se vantant aux côtés de son cheval. Décidemment, il y a des choses qui ne changeront jamais…
Il ferma les yeux un moment et laissa tomber sa tête sur son bras, il avait une faible douleur dans le crâne, sûrement dû à la fatigue… Derrière lui, Monalight mangeait son foin. Elle releva la tête vers son cavalier assoupi et lui frotta l'épaule de son nez. Il se retourna et fit courir ses doigts le long de sa tête, puis de son encolure, pour venir caresser son dos. Il y croisa les bras et enfoui sa tête dedans, appaisé par la douce chaleur du corps de l'animal. Monalight soupira et replongea le nez dans son foin, ignorant le poids sur son dos. Il était entre le sommeil et l'éveil, doucement en transe, bercé par la respiration lente de l'animal sous lui…
C'était un doux souvenir du passé qui hantait le blond dans son sommeil, encore et encore, qui le rammenait à cette époque où tout était plus simple, où il était très jeune, qu'il avait le temps… Loin des problèmes du quotidien, des douleurs du passé. Il aurait voulu y retourner et profiter plus longtemps, mais un bruit désagréablele ramèna brutalement à la réalité.
Huit heures du matin, le réveil sonna et broya les tympans du blond au passage. Une main s'abattit lourdement sur celui-ci, et le coupa instantanément.
Kei ouvrit difficilement les yeux, ses paupières dégagaient une désagréable sensation de picotements et lui hurlaient de se laisser retomber en arrière, de se rendormir. Tout son corps était lourd et douloureux, ses muscles tendus à l'extrême. Il tenta de s'asseoir, mais il sentit sa tête peser et son cerveau bouillir à l'intérieur.
"Putain, grogna-t-il, pourquoi j'ai mal comme ça?"
Bien évidemment il ne se souvenait de rien, mais il se voyait mal en train de faire des folies la vieille du lundi, un soir qui plus est. Il s'assit difficilement et se creusa la tête pour retracer sa journée de la veille. Ils avaient bougés les derniers cartons, étaient allés au restaurant et le soir… Peut-être avaient ils bu? C'est probable… Bon, au pire rien de très important n'avait pu se produire. Il décida donc de se bouger, sentant la douleur se dissiper petit à petit.
Il se lèva et s'habilla, enfila vite fait un polo et un sweat bien chaud. Au vu du soleil qui se manifestait timidement, il n'aura peut-être pas besoin d'une veste. Il mit ensuite un jean et descendit les marches quatre par quatre pour atterrir dans le salon où l'attendaient déjà ses deux colocataires. Ils discutaient tranquillement autour d'une tasse de chocolat chaud et de viennoiseries en guise de petit-déjeuner. Le jeune homme aux cheveux rose leva la tête et le regarda.
"Mais qui voilà? Oh! Notre adorable félin est déjà réveillée?
Tsukishima claqua de la langue avec dédain et prit place à côté de l'homme brun.
-Makki-chou, voyons! Il vient à peine de s'installer que tu l'embêtes déjà...
-Ne t'en fais pas Issei, j'ai l'habitude… Toi par contre, dit-il en pointant du doigt le garçon aux cheveux rose, prépare moi un café pour te faire pardonner!
-Bien entendu mon chaton, répondit-il un sourire malicieux collé aux lèvres.
Il soupira, où cet idiot lui a dégotté ce surnom déjà… Et puis pourquoi il était aussi chiant de toute façon? Il enleva ses lunettes, claqua sa main contre son visage pour replacer ses idées et les remit, sous le regard amusé de ses confrères.
"Et je peux savoir d'où tu me sors ce surnom ridicule en fait?
-Je présume que tu ne te souviens pas de la nuit dernière?
-Je me souviens juste qu'on a fêté le fait que j'emménage ici, et que…
Il marqua une courte pause et épia les deux hommes suspicieusement.
-Attendez une seconde!
Hanamaki et Matsukawa s'esclaffèrent bruyamment et les joues de Kei se tintèrent d'un faible rouge sous la honte.
-Vous m'avez fait boire n'est-ce-pas?
-C'est une possibilité, répondit Mattsun, le visage fendu par un sourire malsain.
En voyant le regard meurtrier du blond, ils n'avaient d'autre choix que de tout lui dévoiler, au risque de tout simplement mourir ou finir torturés au fond d'une cave lugubre et insalubre...
-En fait on t'as filé du jus de pomme dans lequel on a glissé un peu de Whisky, un peu trop peut-être…
-Espèces de connards, dit-il naturellement, et calmement. Vous vous rendez compte de ce que vous m'avez fait? Le regard de ses amis lui confirmait que non, ils ne se rendaient pas compte… Et sinon c'est quoi le rapport avec les chats?
-Et bien tu as commencé à pester contre tout ce qui t'énervait et tu nous as raconté des histoires… vraiment croustillantes…
-Lesquelles? Demanda-t-il furieusement, les mains à plat sur la table et les sourcils froncés.
-Et bien, commenca Hanamaki, il y a eu celle de quand tu as été enfant de cœur à l'église, celle où t'es pris un sublime râteau dans la tronche par une fille de ton club (un vrai, et côté piques), celle où ta maîtresse as emmené ta classe au parc jurassique, celle où pour noël, ton meilleur pote t'as offert un… Il fut coupé par Mattsun qui enchaîna.
-Celle sur le Halloween de tes 6 ans où ton grand frère t'avait déguisé en chat, mais s'était planté et t'avait mis un costume de fille. Donc tu as balancé toute la haine que tu as contre cette fête et contre la société et tu as littéralement pété un câble, tu as hurlé et es parti dans ta chambre pour… On ne sait même pas, je crois que tu es tombé de fatigue en fait. Mais comme on a bien vu que ça t'énervait on s'est dit que te surnommer "chaton" serait un bon moyen de te harceler.
Tsukishima bascula la tête en arrière et se remémora sa soirée mouvementée. Les souvenirs lui reviennaient petit à petit et l'embarras se diffusait en lui comme un poison dans ses veines. Il pesta intérieurement, maudissant ses amis de lui avoir fait le coup un dimanche soir. En fait, lorsqu'il était vraiment saoûl, soit il devenait ultra sentimental et nostalgique, soit il craquait… tout simplement. Ce qui dans les deux cas devenait un souvenir honteux lorsqu'il retrouvait ses esprits. Et Matsukawa et Hanamaki le savaient mieux que quiconque.
En tout cas il leur ferait bien payer c'est sûr! En attendant il se servit un verre d'eau et goba trois aspirines d'un coup.
"D'ailleurs, continua le rose, j'ai appelé Aki, tu te rends compte que ça fait six mois que tu ne lui donne aucune nouvelle? Pas le moindre signe de vie!"
Bon, Hanamaki lui reprochait tout le temps de ne jamais appeler ses proches, c'est un fait. Il se chargeait même souvent de prendre contact avec la famille du blond pour éviter qu'elle ne s'inquiète trop. Ce qui au passage était particulièrement intrusif et déplaisant pour Kei.
Il fixa à son tour le rose et lui dit sur un ton autoritaire:
"Écoute moi bien la crevette! Premièrement, je t'interdis de d'appeler mon frère comme ça. Deuxièmement les rapports que j'entretiens avec lui ne teregardent absolument pas. Et troisièmement je veux savoir quand, comment et pourquoi tu l'as appelé!"
Hanamaki pouffa de rire et sortit de sa poche une enveloppe, qu'il agita devant le nez de Kei. Une lueur de défi s'installa sur son visage, ce qui irrita immédiatement (et plus qu'il ne l'était déjà) le grand blond. Celui-ci s'en saisit et l'ouvrit non sans méfiance pour tomber directement sur…
"Je voulais absolument te voir en chat, du coup je l'ai charmé et il m'a envoyé les photos par mail. C'est un amour ton frère, Kei."
La photo montrait le blondinet, petit, et tout rougissant dans son costume. Il était vêtu d'un jolie robe rose, ornée de légers volets de dentelle noire. Sur son crâne, des petites oreilles félines avec des rubans dorés.
Un ras de cou avec une clochette scintillante en guise de collier. Des bas blancs aboutis par deux magnifiques nœuds papillons habillaient ses jambes nues, et des ballerines noires à ses pieds pour peaufiner le déguisement. Oh! Sans oublier les photos de dos où l'on voyait une jolie queue de chat noire recourbée.
"Bon sang… ça devrait être illégal d'habiller un enfant d'une façon aussi sexy. Dit Matsun qui s'était penché au-dessus de l'épaule du blond pour admirer les photos.
Tsukishima se sentait juste terriblement gêné et encore plus rouge qu'avant tentant en vain de cacher les clichés.
-Issei-chéri, tu ne le trouves pas trognon comme ça?
-Non, c'est malsain. Répliqua le blond en fusillant le rose du regard. Crois-moi Takahiro, j'aurai ma revanche!
Matsukawa sourit largement et ébouriffa les cheveux du blond avant d'enchaîner:
-Remet-le à l'occasion! Ça te fait quand même des superbes jambes.
-Bande de pervers… marmonna le blond en jetant les photos sur la table.
Les deux hommes s'échangèrent un rapide coup d'œil et répondirent quasiment en même temps.
-On ne va pas te contredire sur ce point!"
Kei soupira un bon coup et but une gorgée du café servi par Hanamaki. Puis il regarda les deux amants en train de s'embrasser plus que langoureusement, les mains du brun se baladant sans retenue sur le corps de son petit ami.
"Vous pourriez m'épargner ça et trouver une chambre s'il vous plaît?
Hanamaki lui répondit par un long gémissement, pas spécialement par plaisir, juste histoire d'embêter un peu le blond. Celui-ci fronca les sourcils et en profita pour se lever discrètement.
"Tu vas où comme ça? Demanda le rose qui semblait avoir repris possession de son souffle et de ses lèvres.
-J'en ai marre de vos conneries, moi je vais aller travailler.
-Oh! Tu reviens tout de suite! Ordonna Matsukawa sur un ton plus que sérieux. Tu t'assoies et tu manges d'abord.
-Tu ne me forceras pas. En plus j'ai plus trop le temps là.
-Prends au moins un truc pour la route, et puis le ventre vide un lendemain de cuite c'est pas conseillé tu sais…
-Vous n'aviez qu'à pas me faire boire… Je mangerais ce midi, aller je file!
Sur ces mots il s'élanca vers la porte d'entrée et disparut de la salle. Matsukawa soupira et partaga un regard blasé avec Hanamaki.
-Il est vraiment vexé tu crois?
-Hum, on y est peut-être aller trop fort aussi…
Hanamaki acquiesca sans vraiment rien dire et se rassit, avant d'attraper un croissant qu'il engloutit.
-T'inquiète pas trop Mattsu, Il doit juste être stressé. Un nouveau job, un nouveau foyer...
-... deux colocataires particulièrement chiants!
Ils explosèrent de rire en cœur.
-Oh, je suis sûr qu'une fois rentré il retrouvera son doux tempérament d'agneau.
Deuxième fou rire commun.
-Dis-moi…
-Hum?
-Il nous reste combien de temps avant d'aller bosser?
-Une petite demie heure, pas plus. Je commence à 9h15, et il faut compter le temps que je te dépose au club…
Un air malsain s'installa sur le visage de Hanamaki qui fixait désormais Mastukawa avec des yeux un peu trop explicites…
-Tu me réserves les dix minutes restantes?
Il le dévisaga d'un air faussement surpris et lui répondit le plus calmement du monde:
-Ce ne sont quand même pas les photos de Kei-chat qui t'ont mises dans cet état j'espère?
-Oh non, je ne suis pas un pédophile voyons! Mais ce pantalon que tu portes te donne un fessier juste... divin.
Matsukawa sourit au compliment et scruta des yeux son partenaire pour finalement venir sceller ses lèvres.
Lorsqu'il s'écarta pour remplir de nouveau ses poumons d'oxygène, il contempla le visage magnifiquement rougit de Takahiro et lui répond:
"On va plutôt se prendre quinze minutes…"
OoooooooooooooooooooooO
Tsukishima se pressa pour rejoindre la porte avant que Mastukawa ne le retienne. Il l'ouvrit et fut immédiatement agressé par l'air glacial du matin.
[Et Merde! J'ai oublié ma veste…]
Il fit demi-tour pour rentrer à l'intérieur la chercher, mais se résigna.
[Au pire, je bosse dans un bâtiment chauffé, j'en aurais pas besoin…]
Il fit quelques pas pour traverser le petit jardin qui séparait la maison du garage et fit sonner sa voiture. Il démarra le moteur et manœuvra pour sortir du petit abri. Chauffage en route, radio branchée sur les infos nationales, sacoche soigneusement posée sur le siège passager, tout était prêt.
À vrai dire, Le blond était un poil maniaque, enfin il aimait juste quand absolument tout était parfait et que rien ne pouvait déranger sa tranquillité.
Avec toutes ses habitudes et ses manies, c'était à se demander pourquoi il avait emménagé avec les deux idiots au mode de vie plutôt douteux...
Entamant son trajet vers la clinique, il regardait fixement la route, sans plus de réel intérêt. Le temps s'écoulait lentement, et une vingtaine de minutes plus tard, son portable sonna, il s'arrêta sur le bas-côtéet répondit à l'appel.
*Allo Kei? C'est Issei à l'appareil.*
*Quoi? À peine vingt minutes que je suis parti et je te manque déjà?*
*Oui, terriblement, répondit-il d'une voix dramatique sous son air amusé. Plus sérieusement, je voudrais te parler de quelque chose de très important, tu me réserve ton déjeuner pour un petit tête à tête?*
*Pourquoi pas, de toute façon je préfère ça que de manger au self de la clinique.*
*Super n'oublie pas les chandelles surtout!*
*Je crois qu'en fait je vais plutôt me complaire dans ma solitude.*
*Oh, ba alors, on a perdu son humour?*
*Ouais, il s'est barré avec mon amour propre.*
Il faisait bien évidemment allusion aux photos qu'ils avaient obtenues de lui, et à la soirée probablement très amusante pour ses deux colocataires…
*Oh, Kei, on sait tous les deux que tu n'as pas d'amour propre!*
*Issei t'es vraiment qu'un salopard…*
*Que de politesses ce matin, de mauvais poil peut-être?*
*Dis, si tu n'as rien d'intelligent à me raconter tu pourrais me faire le plaisir de la mettre en veilleuse?*
Malgré la pointe d'humour dans cette phrase, il pouvait sentir le ton excédé du blond. Il se pinça légèrement la lèvre et s'en voulut un instant.
Bon dans ce cas, je te laisse à tes occupations!*
*Bon débarras!*
*Moi aussi je t'aime…*
*… chaton.*
*Bien sûr…*
*Hi hi hi!*
*Bip... Bip… Bip…*
Il soupira à nouveau, pourquoi son ami était un parfait imbécile?
Sans plus attendre il reprit son chemin.
Il profita aussi de son calme pour repenser à son rêve, s'abandonnant à une réflexion intérieure dont il avait le secret.
Il se souvenait parfaitement de cette journée, de ce concours et de sa jument… Et là il se remémora tous les après-midi passés avec ses amis en compagnie de leurs chevaux, les fous rires et les pleurs qu'ils avaient partagés...
Mais il y avait plus, cetteodeur de foin fraîchement coupé, la douceur des poils de sa monture sous ses doigts, le cuir qui glissait dans sa paume…Il y avait eu les chutes, les douleurs, les crampes et les mains en sang, couvertes de cloques après de longs entraî toutes ses souffrances en valaient la tenir la coupe dans sa main, voir la cocarde de la victoire sur le filet de sa monture et la médaille qui ornait son poitrail.
La fierté dans les yeux de tous ceux qui l'aiment et l'admiration…
Il se visualisait sur son cheval, son bassin basculant pour l'accompagner dans ses foulées, et il ressentait encore l'animal sous lui, sa force et sa puissance. Ses muscles qui chauffaient et ses ses sabots qui claquaient le sol. Dans une parfaite symbiose Ils partageaient leur passion.
Il avait tissé quelque chose avec elle, sa jument, bien plus qu'un lien ou qu'un simple rapport de domination humaine…
Ils avaient bâti un terrain d'entente sur lequel rien n'était impossible.
Il se revit, plus jeune, dans un pré tout ce qu'il y a de plus banal, à un détail près. Devant lui se cabrait une magnifique alezane à la robe chatoyante, qui gambadait et ruait autour de lui. Il siffla avec ses deux doigts et elle accouru vers lui, puis il prit son naseau dans ses mains et posa son front contre le sien. Elle ne bougea pas, pendant que son cavalier caressait tendrement sa joue, puis croisa son regard. Il lui murmura des mots, que le blond avait rayés de sa mémoire, qu'il souhaitait oublier, mais il sentait toujours cette boule au fond de sa gorge et ses pleurs refoulés…Alors c'était tout? Ca allait se terminer comme ça?
Des frissons terribles le parcoururent et le secouèrent tout son corps.
Il avait la fièvre du manque, la souffrance du besoin…Monter à cheval lui manquait indubitablement, mais monter Son cheval, encore plus.
Encore une fois il s'était perdu dans ses pensées, et ne fut ramené à la réalité que par le klaxon furieux de la voiture d'en face, dans laquelle il manqua de rentrer. Il s'excusa d'un bref geste de la main et ralentit.
[Et merde… Faudrait peut-être que j'arrête de rêvasser moi… Et puis qu'est ce qui m'a pris de faire ce rêve aussi?]
Il reprit ses esprits et roula calmement jusqu'à sa destination.
Il arriva finalement face à l'immense bâtiment où il devait travailler.
Il se gara minutieusement et descendit pour rejoindre le hall d'accueil.
Il poussa la grande porte de verre et s'avanca jusqu'au milieu du hall. Au premier coup d'oeil on comprenait l'importance de la structure. Autour de lui tout le monde s'activait, la secrétaire remplissait des papiers le téléphone à la main, des aides-soignants transportaient des dossiers et se pressaient en salle commune, d'autres finissaient leur pause-café au distributeur. Dans un coin séparé uniquement par une cloison de bois attendaient des propriétaires d'animaux.
Dans cette agitation, il parvint à distinguer une petite voix plus aiguë que toutes les autres et se tourna vers un jeune homme aux cheveux verdâtres couvert de taches de rousseur qui le regardait.
"Bonjour! Tu dois être le nouveau vétérinaire qu'on a engagé à temps plein? Il tenait dans sa main son CV, la photo devant l'avoir aidé à le reconnaître.
-Oui, oui, c'est moi. répondit-il dans la précipitation.
-Tu as l'air un peu perdu, aller viens je t'emmène faire le tour! Il acquiesca et lui emboîta le pas.
-Je suis Yamaguchi Tadashi, aide-soignant et responsable de l'entretien des espaces de vie des animaux.
-Enchanté. Répondit le blond par politesse.
Il le mena à travers les longs couloirs et sortit son trousseau de clés pour ouvrir successivement les salles en les lui présentant. Il tendit soudainement une clé à Tsukishima et lui dit joyeusement:
-C'est un passe-partout! Il te permettra d'accéder à presque tous les lieux de la clinique. Pour finir avec ce couloir, la pièce à ma droite, c'est le local d'entretien, celle à ma gauche la réserve avec toutes les recharges si tu veux du matériel. Les médicaments sont rangés dans l'armoire du fond et un camion nous en livre tous les mardis soir.
Le blond écoutait d'une oreille seulement les explications du jeune garçon en hochant la tête silencieusement et le suivit lorsqu'il continua de marcher dans le long couloir. Les portes étaient numérotées et nommées, ce qui rassura Tsukishima. Au moins ça lui évitera de se perdre, se disait-il intérieurement.
En vérité, il avait depuis un bon moment arrêté d'écouter parler le jeune homme, se contentant de marcher et d'orienter son regard vers les portes colorées.
Perdu dans ses pensées il se heurta contre le brun qui venait justement de s'arrêter devant la pièce qui porte, en lettre dorées, l'inscription:
"Bureau du Vétérinaire"
Il la déverrouilla et alluma les lumière en l'invitant à s'y était spacieuse, lumineuse, et visiblement bien isolé phoniquement.
-Voilà ton bureau, ton ordinateur, et tiens! Il lui tendit un bloc dont Tsukishima se saisit.
Ton carnet de prescriptions, j'y ai glissé un papier où tu y trouveras les codes informatiques. Le premier c'est pour ouvrir ta session, le deuxième c'est pour accéder au logiciel de gestion. Pose tes affaires je t'emmène voir les animaux.
[Un peu actif ce gars... Je ne sais pas si je vais bien m'entendre avec lui. Bon aller, on va se contenter de hocher poliment la tête, de sourire comme un con et ça passera tout seul... Et avec un peu de chance il ne me demandera pas de manger avec lui…]
Il s'exécuta et mit sa sacoche sur sa chaise. En levant la tête il put observer brièvement la disposition des éléments de la pièce, la table d'auscultation était placée au centre de la pièce, la grande armoire contre le mur de droite. Il se doutait que dedans se trouvait son matériel et ses dossiers, mais n'eut pas le temps de vérifier que déjà son collègue sortit de la pièce.
Il suivit du mieux qu'il peut Yamaguchi qui se hâtait vers un grand bâtiment extérieur, situé non loin de la bâtisse centrale. Il en ouvrit la grande porte et plongea au milieu de la cacophonie sonore qui y règnait.
À sa droite de magnifiques oiseaux aux plumes colorées virevoltaient et s'agrippaient aux barreaux de leur cage, becquetant la serrure dans l'espoir de l'ouvrir.
À sa gauche des chiens et autres animaux tournaient en ronds, des lapins tapaient furieusement des pieds et se dressaient sur les pattes arrières. Les chats se trouvaient à l'autre bout de la pièce pour des raisons de sécurité évidentes.
"D'ordinaires ils sont moins bruyants, signala Yamaguchi, mais comme c'est bientôt l'heure de manger ils sont tout excités. Leurs dossiers sont rangés à l'administration et enregistrés sur le serveur. Les animaux sont numérotés pour s'y normalement ils ne sont pas aussi nombreux, mais un de nos batîment est en nettoyage à blanc… Du coup on stocke ici.
Mais alors qu'il parlait, son téléphone vibra et il décrocha instantanément. Il s'éloigna de quelques pas et sortit, laissant le blond seul.
Celui-ci s'approcha d'un magnifique couple d'inséparables qui jouaient ensemble. Il identifia la femelle comme étant la plus petite des deux, d'un vert flamboyant et un petit bec orange. Cette dernière s'arrêta dans son petit jeu de séduction pour observer le grand homme qui l'épiait.
Elle le dévisaga et pencha la tête sur le côté, avant de considérer le blond comme un menace et de s'en éloigner. Soudain la porte s'ouvrit à nouveau et Yamaguchi revint.
"Une urgence au bloc, il faut que j'y aille, je te laisse retourner à ton bureau?Familiarise-toi avec le matériel et je te rejoins un peu après le déjeuner pour te faire signer des trucs!"
Aussitôt sa phrase finie, il claqua la porte et disparut, filant à toute allure. Le blond haussa les épaules et sortit à son tour, prenant soin de verrouiller la porte derrière lui.
Et alors qu'il se dirigeait vers le bâtiment central, son regard fut aussitôt distrait par un autre endroit, plus sombre à première vue. C'était une grange? Il ne rêvait pas?
[Un peu d'exploration, ça ne fait de mal à personne. Et puis Yamaguchi me l'a dit lui-même, je dois me familiariser avec les lieux…]
Il s'avanca donc en sa direction et déverrouillal'accès pour tomber nez à nez avec des box.
Tiens, quand on parle du loup…
Depuis combien de temps il n'a pas mis les pieds dans un une écurie, sentit l'odeur d'un cheval? Longtemps, beaucoup trop longtemps…
Mais au fond avait-il vraiment envie de reprendre?
Oui. Clairement.
Ça lui manquait tellement de monter.
Seulement il repensa au flash-backqu'il avait eu et son cœur se serra.
En attendant il marcha en regardant les têtes joyeusement sorties des box.
Puis choisit finalement d'aborder une petite jument, visiblement pleine, à la robe pangrée. Ses longues jambes de trotteur s'achevaient par des petites balzanes blanches aux antérieurs.
Sa queue taillée et tressée s'agitait de droite à gauche pour chasser les mouches tandis que sa crinière, mal peignée, reposait maladroitement contre son encolure fine.
Un long toupet ébène recouvrait son front.
Tsukishima tendit la main et le dégagea, dévoilant une petite marque blanche.
Il caressa sa tête de la main droite et tapota son encolure de l'autre. La jument hennit et dressa les oreilles en avant pour manifester son contentement.
Kei esquissa un bref sourire à son tour et partit à la rencontre des équidés de l'écurie, mais alors qu'il s'approchait du box d'un autre grand cheval, une voix l'interpela. Il sursauta et se retourna.
"Besoin d'aide, peut-être? Je suis Yaku Morisuke, agent d'entretien et palefrenier soignant de la clinique. Et toi tu dois être le nouveau véto? Dit-il en lui tendant la main. Yamaguchi m'a parlé de toi, je viens juste de le croiser."
C'était un homme plutôt petit, même par rapport à Kei, mais il était bien fait, musclé et vif. Ses cheveux châtains clairs et ses pupilles noisettes resplendissaient sous les rayons du soleil. Et son regard était à la fois doux et rassurant, ce qui encouragea Tsukishima à lui serrer la main en retour.
"Je suis Tsukishima Kei, veuillez m'excuser de l'intrusion, je visite juste les lieux pour en prendre connaissance.
-Pas de soucis! Comme tu peux le voir dans cette section on accueille des chevaux en pension complètelorsqu'ils ont des lourdes pathologies ou qu'ils doiventêtre assistés pour des mises bas. On a aussi un pâturage pour leur faire faire de l'exercice et un marcheur neuf.
-Vous devez êtes une grande clinique? Parce que c'est plutôt rare de voir ce genre d'infrastructure sur place en général.
-Oui, on est la plus grande de la région, et on travaille en partenariat avec la réserve naturelle et les centres équestres des alentours. Tu auras donc l'occasion de travailler avec des animaux moins communs, comme des félins sauvages ou des reptiles…
Intérieurement, Kei ne put s'empêcher d'arborer un grand sourire, il adorait les reptiles, c'était un fait. Mais alors travailler avec eux, c'était presque une bénédiction.
"Je vais leur distribuer à manger si ça ne t'ennuie pas, j'ai une tonne de travail aujourd'hui. Vaut mieux que je m'y mette maintenant!
Il donna une tape dans le dos de Tsukishima et s'éloigna vers un énorme bac de nourriture, puis commenca la préparation des ré regarda furtivement sa montre, il est 11h52. Sa pause était à 12h15, il avait donc encore un peu de temps devant lui.
Il retourna tranquillement dans son bureau et s'y enferma avant de se plonger dans ses dossiers. Il ne lui fallut qu'une dizaine de minutes pour s'approprier le fonctionnement, et une vingtaine pour apprivoiser le logiciel de gestion qu'ils utilisaient. En tout il y avait trois vétérinaires à plein temps: Ennoshita, Kindaichi et lui. Il n'avait pas encore eu le temps de les rencontrer, mais vu le monde qu'il y avait dans leurs salles d'attentes il ne risquait pas de les croiser de sitôt… Peu de temps après il reçut son planning de la journée, et de la semaine. Sa prochaine consultation était à 15h et elle se faisait sur place. Bien, il aura le temps de manger sereinement. Pour compenser le petit déjeuner qu'il avait manqué et calmer son mal de crâne. Enfin, c'est ce qu'il pensait. Car Il avait juste omis un minuscule facteur aggravant…
Il devait déjeuner avec Issei.
OooooooooooooooO
Voilà pour le premier chapitre! Je vous remercie d'avoir lu jusqu'au bout et j'espère que ça vous aura plu, on se retrouve dans environ trois semaines pour le prochain chapitre qui se concentre sur Tsukishima et Matsukawa, l'histoire de leur relation... Enfin bref, sans plus de spoils je vous dis au revoir et à très vite! :)
