Disclaimer : Harry Potter et ses personnages ne m'appartiennent pas et sont la propriété de J.K. Rowling. Seuls les personnages, lieux et situations originaux de cette fiction m'appartiennent.
Note de l'auteur : Cette histoire débute à la fin du tome 3, la nuit où Sirius s'est échappé de Poudlard avec l'aide d'Harry et d'Hermione. Il s'agit d'un univers alternatif donc je me réserve le droit de changer des événements antérieurs et ultérieurs, principalement mineurs mais vous pouvez partir de l'hypothèse que les événements majeurs des livres jusqu'à ce moment sont semblables à ceux des livres.
Prologue
Parfois, il suffisait d'un petit détail pour tout changer.
Harry Potter avait décidé de quitter l'infirmerie en douce pendant que Ron et Hermione dormaient pour aller marcher au bord du lac. L'adolescent était bien en peine de décrire ce qu'il ressentait, avec les bouleversements de la soirée. Peter Pettigrow était en vie et responsable de la mort de ses parents, Remus Lupin était un loup-garou, Sirius Black, son parrain, était innocent et avait proposé qu'il vienne vivre avec lui…
C'était la joie qui dominait dans le cœur du jeune Potter, la joie d'avoir une famille, à tel point qu'il ne fit pas attention au froid qui se fit plus mordant autour de lui, et à cette sensation horrible à laquelle il s'était malheureusement habitué au cours de ces derniers mois.
Contrairement à sa promesse faite dans l'infirmerie en présence de Dumbledore, le Ministre de la Magie n'avait pas été aussi prompt à faire rentrer tous les détraqueurs à Azkaban, préférant en garder quelques uns aux abords de Poudlard tandis qu'il s'entretenait avec le directeur de Poudlard des récents événements.
Voilà comment l'une de ses créatures profita de la distraction d'Harry et de l'obscurité pour flotter jusqu'à lui. La pleine lune dissimulée sous d'épais nuages, ce fut dans le noir le plus total que le détraqueur ôta sa cagoule et referma sa mâchoire sur les lèvres du jeune sorcier. Si la créature fut surprise d'aspirer non pas une mais deux âmes, elle n'en montra rien. Laissant la dépouille sans âme tomber au sol, la créature reprit son envol, et commença à s'éloigner avant de s'arrêter brusquement.
Il y avait quelque chose d'étrange dans l'air, une sorte de vibration dans la magie que le détraqueur n'avait pas ressenti depuis des siècles. Sa tête encapuchonnée se retourna dans la direction de l'adolescent dont il était en train de digérer l'âme.
Un cercle de lumière se dessina lentement autour de l'être humain à peine vivant tandis que des runes le remplissaient progressivement. Le détraqueur n'était pas intéressé par la magie, seule sa faim comptait et la nécessité de se repaitre des émotions positives des humains, et de leurs âmes, le mets le plus délicieux qui existait en ce monde. Pourtant, il se souvenait d'une époque lointaine où les humains savaient faire davantage que simplement les repousser, ils se souvenaient des porteurs de baguette qui pouvaient les détruire ou les plier à leur volonté, à ceux qui déchaînaient les éléments à volonté. Ces humains là étaient capables de déchirer l'espace et le temps, c'était à ces humains que les détraqueurs s'étaient soumis pour la première fois, voilà des siècles, peut-être des millénaires.
C'était une magie similaire à la leur qu'il ressentait cette nuit et cela intriguait la créature.
Le corps du sorcier s'illumina à son tour d'une lumière si brillante que le détraqueur recula instinctivement, aveuglé.
Lorsque la créature tourna à nouveau la tête vers l'humain, l'impossible s'était produit. Le garçon avait ouvert les yeux et le regardait avec un regard qui n'était pas vide. Il y avait à nouveau une âme dans ce corps qu'il avait pourtant vidé quelques instants plus tôt.
La curiosité l'emporta et le détraqueur se rapprocha, ne remarquant pas que le sorcier avait levé sa baguette et la pointait vers lui. Lorsqu'il entendit les mots fatidiques, prononcés dans un murmure, il était trop tard.
- Spero Patronum.
Un cerf de lumière jaillit du bout de la baguette, chargeant dans sa direction. Le détraqueur essaya de reculer mais la créature lumineuse ne se contenta pas de le repousser. Les bois immatériels s'enfoncèrent dans sa cape noire, arrachant un hurlement au détraqueur qui ne pouvait que contempler la fine poussière noire qui s'échappait de ses « blessures ».
Le porteur de baguette se mit debout et marcha vers lui, le morceau de bois toujours pointé dans sa direction. Le détraqueur ne lui accordait toutefois que bien peu d'attention, occupé à essayer d'échapper au maudit animal de lumière qui continuait de le poursuivre et à le pourfendre de ses bois. La créature maléfique se sentit s'affaiblir progressivement, si bien qu'elle cessa bientôt de voler et s'écrasa au sol, sa cape en lambeaux et ses membres faméliques se transformant en poussière à leur tour.
Tournant sa tête vers l'humain qui le surplombait désormais, le détraqueur tenta d'aspirer la joie autour de lui pour reprendre des forces mais le cerf se mit à le piétiner, lui arrachant de nouveaux hurlements d'agonie. L'humain le regarda impassiblement pendant quelques instants avant de lever un pied au dessus de la tête du détraqueur. Le reste de son corps disparut en un nuage de poussière après un dernier craquement.
Cornedrue se calma enfin, s'arrêtant à côté du sorcier. Celui-ci caressa la créature de lumière avant que celle-ci ne se dissolve dans une vapeur blanchâtre, sa mission étant accomplie.
Le sorcier rangea sa baguette dans la poche arrière de son pantalon et ferma les yeux avant de prendre une profonde inspiration. Lorsqu'il eut expulsé l'air de ses poumons, il les rouvrit avant de lever la tête vers le ciel, observant la pleine lune qui venait de réapparaître.
Posant son regard autour de lui, il laissa échapper un léger soupir lorsqu'il ne trouva pas ce qu'il cherchait avant de se placer sous un sortilège de désillusion, ses lèvres s'écartant en un léger sourire avant qu'il ne se fonde presque complètement avec le paysage. Les bruissements de l'herbe sous ses pas restaient cependant audibles tandis qu'il se mettait à marcher en direction du château.
A plusieurs centaines de kilomètres de là, le Ministère de la Magie était silencieux, la plupart des travailleurs étant rentrés chez eux. Dans les entrailles de la gigantesque structure souterraine, au sein du département des Mystères, l'allée 97 de la salle des Prophéties s'était illuminée d'une lumière d'abord bleue puis rouge tandis que de la fumée tourbillonnait dans l'un des globes de verre. L'étagère où se trouvait le globe vibra pendant quelques instants avant de s'arrêter, et la lumière diminua d'intensité dans le globe jusqu'à revenir à la pâle lumière qu'elle émettait originellement.
