Titre : Ma consolation
Rating : ché pas encore, entre Pg- 13 et Nc-17 ( une bonne fourchette…mdr)
Genre : drame, avec une touche d'humour
Couple : mcshep ( un pré-slash je dirai…mais ca pourrait changer..enfin peut-être)
Disclaimer : Pas à moi, je n'écris que pour le plaisir d'écrire, et de faire grandir ces deux garçons…
Résumé : …Sa phrase résonne dans ma tête, sans vouloir cesser. C'est toujours ce qu'on dit quand quelqu'un est mort « il a l'air de dormir »…
note: Le titre est...je sais jamais choisir un titre, donc il se pourrait qu'il change en cours de route...oui je sais, j'ai pas terminé l'autre, mais promis, celle-là aura une fin...sur l'impératrice se sèche un peu...pas étonnant vu que ca fait un an que je la traine...ceci mes chers amis, est mon premier slash...enfin préslash...enfin je sais pas encore...on verra...et pour ceux et celles qui raffolent de Nc...oublié...même si j'en suis capable...je préfère les lire que les écrire...donc ben bonne lecture!
Chapitre 1 – POV JOHN
J'appréhende le moment où j'atteindrai le laboratoire de Rodney. D'ailleurs sans le vouloir, j'ai pris le plus long chemin pour m'y rendre. Cogitant à la manière de tourner le tout pour mieux faire passer la nouvelle. Mais comment annoncer à quelqu'un le décès d'un proche ? Oh dieu que je haïs cette tâche, mais je n'ai pas le choix.
Je me revois dans ce bureau. Je ne l'ai jamais aimé et pour cause : à chaque fois que j'y vais c'est soit pour une mauvaise nouvelle, soit pour discuter d'un futur incertain avec Elizabeth. Dès que j'ai vu son visage en entrant, j'ai su que ce pressentiment que j'avais eu depuis mon réveil n'était pas à mettre sur le compte de la demi-bouteille de Vodka de la veille. Je me suis assis en silence, tout en l'observant chercher ses mots comme moi en ce moment. Finalement elle m'a regardé et m'a annoncé la nouvelle sans détours. Je me souviens être resté comme un poisson hors de l'eau, essayant de dire quelque chose, mais rien ne sortait, enfin si, je crois avoir lâché un « mon dieu » ou quelque chose dans le genre. Je me rappelle avoir regardé fixement mes chaussures quand elle m'a prié d'aller le dire à McKay. Pour la première fois de ma vie, je l'ai supplié du regard de ne pas me demander cela, mais elle est restée sur ses positions. « Mieux qu'il le sache par son meilleur ami » m'a-t-elle lancé comme argument. Elle a peut-être raison, mais n'est-elle pas aussi son amie ?
Je soupire, à en fendre une pierre, comme diraient les écrivains. Si seulement j'en étais un, je pourrais tourner le tout en forme littéraire, plus facile à faire passer de par l'élégance de la tournure, la perfection du style et dénoué d'hésitation, mais je ne suis pas un écrivain, seulement un militaire, non même pas, juste John…John Sheppard. A ca m'avance bien, je sais au moins où j'en suis avec moi-même. Mon pas est lent, étrangement long, j'ai l'impression de marcher et de me forcer à m'arrêter pour faire demi-tour. Sur ma route, je ne croise pas beaucoup de monde, dieu soit loué, je n'aurais pas supporté de leur expliquer pourquoi j'étais aussi pâle qu'un mort, pourquoi je ne cessais de soupirer comme un bœuf ou encore de trembler de nervosité. Manquerait plus que je ronge mes ongles jusqu'au sang.
J'arrive au détour du couloir qui mène vers les laboratoires. Mon malaise augmente à chaque pas, de plus j'entends la voix forte et énervée de McKay à travers tout le couloir. Il doit être encore en train de s'énerver sur les nouveaux arrivants ou traiter les autres scientifiques d' "incompétent" ou encore de critiquer et de revérifier alors que tout est parfaitement juste. J'ai toujours été fasciné par la maniaquerie qu'avait Rodney de tout revérifier par lui-même. Peut-être est-ce du au fait qu'il sait tout…enfin, c'est ce qu'il prétend. Doranda a bien démontré que ce génie pouvait se tromper. Quand j'y repense, je ne lui en voulais pas vraiment pour le fait qu'il m'ait désabusé, mais plutôt parce que j'avais failli le perdre ce jour là. Je m'en veux d'avoir été si sec quand il est venu me voir, enfin qu'il m'a attrapé au vol, alors que je le fuyais, pourquoi d'ailleurs ? Je ne le sais plus et ca n'a plus aucune importance, il y a bien longtemps que tout est pardonné, et il m'a montré depuis qu'il avait appris quelque chose de cette histoire.
Ma route m'amène devant la porte de son labo, j'hésite à entrer dans ce sanctuaire de papiers d'emballage de barres chocolatées, de plateaux à demi vide et, de canettes et bouteilles vides. En fait c'est plus une porcherie, qu'un labo, comme les quartiers du scientifique d'ailleurs... Je ne les ai vus certes qu'une fois, le soir où j'ai dû le raccompagner, parce que monsieur avait appuyé sur les bouteilles de whisky, alors qu'il sait très bien qu'il ne tient pas l'alcool et que c'est dangereux pour lui. Enfin d'après Carson. Mais je crois qu'il n'a jamais dormi aussi bien et aussi longtemps depuis que nous sommes ici. Le lendemain même avec sa magnifique gueule de bois, les cernes d'un kilomètre s'étaient réduites…disons à 500 mètres et son appétit était aussi revenu. Pour un temps du moins.
Je suis adossé à l'embrassure de la porte et attends que Rodney ait fini de hurler contre la petite chinoise…ou japonaise, je me rappelle plus…qui lui a encore fait un sandwich au concombre. Cela me fait sourire, c'est vrai que quand nous sommes arrivés, Rodney avait bien besoin d'un petit régime, mais en 3 ans, il a tellement maigri à cause du stress, des entrainements avec Ronon et de nos missions, qu'il aurait plus besoin d'une entrecôte, avec frites et salade pour faire joli. Je le laisse faire, règle numéro 1 avec Rodney quand un non scientifique rentrait dans son labo, attendre pour qu'on vous laisse entrer, sous peine de subir les foudres de Zeus.
En parlant de l'intéressé, il a remarqué ma présence.
- Quel mauvais vent vous amène par ici ? me lance-t-il.
Première pique de la journée, non en fait 4ème, mais aucune importance, ce n'est pas le moment de penser à ça, même si son attitude me détend un peu. Si tu savais comment ta phrase s'approche de la vérité. Je lui offre un sourire, pour paraître normal. Mais je sais qu'il sent que quelque chose va lui tomber dessus. Je le vois dans ses yeux.
- Un très mauvais, je le crains.
Sa bouche dessine un O qui meurt dans sa gorge. Je commence à être mal à l'aise, cherche toujours l'ultime formulation, mais ne la trouve pas. Devant moins, les yeux bleus, reflète une inquiétude et appréhension profonde.
-Pourrions-nous parler dans un coin plus tranquille ?
-Euh…oui…bien sûr.
Il paraît soudain si docile, serais-je donc si transparent ? C'est vrai que je n'ai jamais su mentir ou cacher la vérité bien longtemps, enfin ce genre de vérité. Il m'entraine dans un coin plus tranquille de son labo, pendant le petit chemin, je manque de me casser la figure sur une peau de banane, quelle bonne blague cela aurait fait dans d'autres circonstances.
-Alors dites-moi pourquoi vous arborez la mine de "je dois lui annoncer une mauvaise nouvelle" ?
Son calme m'étonne, il sait qu'aujourd'hui je joue les oiseaux de mauvais augure et attend, comme un condamné attend sa sentence.
-Rodney…je…
-Allons Sheppard, ce n'est pas aujourd'hui que vous allez faire dans la dentelle, dites-moi ce qui vous amène ici.
Ma gorge se noue, sa franchise me fait peur, j'ai peur de détruire cet homme qui a déjà tant souffert. Je me force un petit sourire, mais cela paraît tellement faux. Je cherche l'inspiration de l'écrivain, mais seul le terre à terre arrive. Je sais qu'il déteste qu'on tourne autour du pot, mais j'hésite à lui dire cette vérité sans le préparer. Rodney lui s'impatiente, je le vois, ses mains recommencent leurs exercices de pianiste. Ma contemplation me plonge dans un autre monde, que je quitte bien vite.
-Rodney, votre sœur est…morte ce matin…
Je vois son visage se déformer à cette révélation, allant de la surprise, à la douleur pour terminer à une profonde tristesse. Je n'ai pas eu le cran de continuer comme l'avait fait Elizabeth, je comprends sa froideur quand elle me l'a annoncé. Rodney ne dit rien, ne fait rien, il me regarde, attendant la phrase : "mais non c'est une blague" et les foudres pas vraiment méchantes qui s'en suivraient, mais devant mon silence, il comprend que je ne plaisante pas. Il inspire plusieurs fois avant de me demander d'une voix tremblante.
- Non.
- Une crise cardiaque,…elle paraissait dormir quand on l'a trouvée.
Il se retient au bureau, et ravale ses sanglots pour faire bonne figure. Je le vois qui se referme sur lui, s'écroule comme un château de cartes. Je n'ai eu qu'un contact de 3 mois avec Jeannie Miller McKay, mais déjà je me suis attaché à elle, c'était quelqu'un de bien et très proche de son frère, même si leurs rapports n'étaient pas ceux des contes de fée. Ma main se pose sur l'épaule de Rodney, je veux qu'il sache qu'il n'est pas seul, que je suis là au cas où la peine serait trop grande. Il renifle quelques fois avant de se relever et souffler un bon coup.
- Ca va aller, me dit-il avec un sourire pour appuyer sa réponse.
- Vous en êtes sûr ?
- Oui John, j'en suis sûr, ne vous inquiétez pas…
Je sais qu'il joue un rôle, celui de l'homme qui ne s'est pas brisé, mais intérieurement j'ai bien entendu un bruit de verre cassé. Je lui tapote l'épaule d'un geste amical. Je sens qu'il veut que je parte, juste parce qu'il ne veut pas pleurer devant moi ou ses employés…la seule personne qui l'ait vu pleurer, c'est Carson.
- Je…je dois prendre l'air.
- Bien sûr.
Je le regarde s'en aller, j'ai toujours envié la relation entre Rodney et le médecin, leur tutoiement aussi. Je l'ai bien proposé à Rodney, mais il a refusé, je n'ai pas compris pourquoi. Il a certainement ses raisons, et comme nous le savons tous, Rodney est quelqu'un de très compliqué. Je soupire, le 100ème de la journée et il n'est que 14h30. Les antutres scientifiques me regardent, ils m'énervent, si bien que je leur ordonne sèchement de retourner à leur besogne avant de sortir du labo. J'aperçois Rodney à l'angle du couloir, adossé contre le mur, mais je respecte le fait qu'il ne veut pas partager sa peine, bien que mon désir profond serait de le prendre dans mes bras, de le réconforter et de lui dire ces phrases idiotes pour le réconforter. C'est là qu'il lève la tête vers moi, nos regards se croisent, fusionnent. Un frisson parcourt mon corps et avant que je ne réalise ce qu'il veut dire, Rodney s'en va en courant. J'amorce un pas pour le suivre, mais je change d'avis, sa peine est profonde, très profonde, mêlée de remords. J'ai peur pour lui, mais me force à lui faire confiance qu'il ne tentera rien de stupide. Encore en plus mauvais état qu'avant je quitte la section des scientifiques pour me rendre au briefing avec les Geniis qu'Elizabeth a organisé. La vie continue, je dois faire avec.
