Bonjour tout le monde, mesdames, messieurs, chiens, chats et poissons rouges !

Oui, je sais, c'est la quatrième fic que je lance. J'ai craqué. Mais ce n'est pas pour autant que ma fréquence de post va changer, à savoir une à deux fois par week end, loin de là. Bref. Cette nouvelle fic est un peu ... curieuse. Elle se place dans l'univers de ff7, et dans la peau de Cloud. Qui se trouve ici être une femme. Je ne dirais rien de plus, si ce n'est que les relations entre les personnes vont être assez particulières. Je changerais peut être de raiting au cours de l'histoire.

Voilà ! Puissiez vous lire et laisser une review au passage, ça serait mignon tout plein :)


Chapitre 1 :

Malgré les rayons brûlants de l'astre solaire, ce miroir me paraissait terne. Mon reflet me paraissait terne. Toujours ces mêmes cheveux couleur blé, peu féminins, courts et en batailles. Toujours cette même poitrine minuscule n'ayant jamais pu dépasser le 85B. Toujours cette même carrure d'homme induisant les gens en erreur quand ils m'interpellaient, malgré mon mètre soixante dix peu impressionnant. Toujours ce même teint de glace, ces mêmes yeux bleus profonds, ces mêmes lèvres inexpressives. Et pourtant j'étais belle. J'étais belle aux yeux des autres. J'étais belle aux yeux du monde. J'aurais pu être différente, ou simplement jolie. Mais non. Les gens ne se permettaient pas de me dire que j'étais féminine ou attirante, adorable, charmante ou même enivrante. Non, pour eux j'étais juste belle. Car aucun mots rappelant la délicatesse ne pouvait s'accorder avec ma silhouette. J'étais peu commune, avec un charme peu commun. Je n'étais pas fragile, frêle ou chétive. J'étais sauvage, insaisissable et taciturne. Alors je n'étais que belle.

Je m'étais levée, ce matin encore, laissant mes draps chauffés par mon propre corps. Chauffés par mon corps de femme. Par mon corps d'homme. Ma chaleur était agréable, quelle qu'elle fut. J'aimais la nuit juste pour sentir cette odeur qui m'était familière planer dans cette chambre. Peut être était-ce la dernière fois que je la sentais. Cette seule pensée me laissait froide, devant mon miroir, à réfléchir plus que regarder. Je ne savais pas ce que j'allais chercher en quittant mon foyer. Je le quittais, c'était tout. Personne n'aurait pu comprendre, mais personne ne me demandait. Personne ne savait vraiment. J'avais peur. Je sentais cette peur remonter le long de mes bras, frémissant dans mon dos, glaçant mon échine, tremblant contre mes lèvres closes. Tout le monde aurait eu peur à ma place. Mais malgré la peur, je voulais le faire. Je n'avais plus rien ici. Si je voulais me retrouver, alors je devais recommencer, ailleurs. Avec d'autres personnes. Juste pour devenir plus forte.

- Cloud !

Ma mère, fantasque et aimante. Je me plaisais à la laisser m'appeler plusieurs fois avant de me manifester, juste pour entendre sa voix. Sa voix qui m'était connue. Sa voix claire, sa voix bienveillante. Elle me rassurait. C'était une des rares personnes que je pouvais aimer et regretter. Elle était près de moi depuis toujours. Quand je riais comme quand je pleurais. Et même maintenant que je restais dans cet entre deux d'indifférence. Je restais sa fille, quoi que je face. Je n'aurais troqué cet amour qu'elle me portait contre rien au monde.

- Cloud ! Il est tard, il faut que tu manges !

- Oui, j'arrive !

Et ma voix. Ni grave, ni claire, ni belle, ni laide. C'était juste ma voix. Un peu comme moi, particulière. Autant celle d'un homme que celle d'une femme. Je savais ma mère souriante lorsque je lui répondais. Cela n'était que trop rare à son goût. Je parlais trop peu, me disait elle. Mais quand on est comme moi, parler devient vite inutile. Certaines personnes me voyait sans jamais m'entendre. On me disait discrète, mais en vérité, j'étais juste peu intéressée par les conversations que l'on me proposait. Et je n'aimais pas cela. Je n'aimais pas parler avec les inconnus. Ils ne m'aimaient pas, et je ne les aimais pas. Personne ne m'appréciait réellement.

Je tournai la tête vers la fenêtre. Dehors, il faisait gris. Pas ce gris menaçant et orageux. Juste ce gris pluvieux, agréable et lumineux. J'aimais l'odeur de la pluie. J'aimais cette eau glacée contre mon visage. J'aimais sentir mes cheveux collés contre mes joues par la pluie. Sans détourner le regard de l'épaisse couche de nuages, j'attrapai de quoi me vêtir. Mes vêtements étaient larges. Mes vêtements étaient ceux des hommes. Jamais je n'avais porté de robes. Elles n'allaient qu'aux femmes. Comme ces chemises pâles, ces jupes fluides. Elles ne pouvaient couvrir mes larges épaules et les muscles de mon dos. Je n'étais pas taillée pour être une femme.

Une fois habillée, je me passai en vitesse de l'eau sur le visage, sans me maquiller. Comme l'homme que j'étais. C'est ainsi que je descendis, comme tous les matins, mes lèvres closes. Je rejoignis ma mère, posant mes pieds nus sur le carrelage. Cette dernière m'attendait, autour de la table de notre cuisine, son tablier blanc noué autour de la taille. Un sourire doux sur les lèvres, elle m'indiqua ma place, puis se leva pour m'accueillir. Elle posa ses lèvres contre mon front, et laissa glisser ses doigts contre mes joues pâles. Malgré sa tendresse, je ne lui souris pas. Comme toujours, je ne faisais que la regarder, poser mes mains sur ses bras, puis les laisser tomber sur la table. Je savais qu'elle ne m'en voulait pas. Elle me connaissait. Elle savait que malgré mes gestes peu démonstratifs, je l'aimais. Elle savait que son affection débordante me touchait. Elle savait qui j'étais.

- Alors, c'est aujourd'hui ?me demanda-t-elle en s'asseyant.

Son sourire se fit soucieux, creusant une ride supplémentaire dans le coin de ses lèvres.

- Oui, lâchai-je sans même la regarder.

Je ne voulais pas parler. Alors je ne disais que cela. Mes réponses étaient toujours plus brèves. Toujours plus sèches. Je ne voulais pas qu'elle voit ce que je ressentais. Je voulais juste qu'elle me voit partir, comme tout le monde. Je voulais qu'elle me voit comme n'importe qui me voyait. Je ne voulais pas lui faire du mal.

- Tu devrais aller voir Tifa, me dit ma mère en attrapant une tranche de pain.

Un frisson me parcourut l'échine. Ma brune amie savait. Elle savait depuis longtemps que je partirais. Elle ne savait juste pas que c'était aujourd'hui. Je me revoyais lui dire. Assise à ces côtés, ma main au creux de sa paume, ma tête nichée dans le creux de son épaule, je me revoyais lui promettre. Je lui avais dit ce soir là. Peut être avais-je choisi de partir par honte, ou juste pour elle. La belle brune m'avait juste encouragée sans le vouloir. Je lui avais promis de devenir plus forte. Je lui avais promis de devenir Soldat malgré mon statut de femme. Peut être m'avait-elle crut. Peut être me voyait elle assez comme un homme pour y croire.

Le regard perçant de ma mère me poussa à me lever et à sortir de cette maison. Elle avait sans doute raison. Tifa méritait de savoir.

ooo

Je l'évitais, autant que je la cherchais. Je cherchais son regard glissant sur ma peau blanche. Je cherchais mon regard dévorant ses traits de porcelaine. Je cherchais mes doigts courant sur son visage souriant. Je cherchais ses mots tonnant dans le fond de mon crâne. Je cherchais nos rires, nos pleurs. Je nous cherchais.

Beaucoup pensaient sans le cacher que j'aimais Tifa. Je ne pouvais nier que cette idée m'avait traversé l'esprit. Que cette sensation de bien être et d'envie nous avait éméché plus violemment que l'alcool. Mais jamais nous n'avions réellement partagé ces quelques folies nichées au creux de nos cœurs. Nous nous aimions, mais peut être trop pour se perdre dans une attirance malsaine. J'aimais Tifa, et c'était justement la chose qui me faisait affirmer que je n'en étais pas amoureuse. L'amitié avait une bien trop grande valeur à mes yeux pour être détruit par un sentiment aussi dangereux que l'amour. Nos relations pouvaient certes paraître complexes, mais à nos yeux, il n'y en avait jamais eu de plus claires. Certains seraient tentés de dire que c'était parce que nous étions toutes deux femmes, que nous ne pouvions nous permettre ce genre de laisser aller. Mais à mes yeux, cela n'était absolument pas la raison. Aimer un homme, aimer une femme, peu importait. Le premier mot restait le même. Et les dangers qu'il apportait. Mais le problème allait bien plus plus loin qu'une femme en aimant une autre. Tifa et moi étions justes amies. Une amitié fusionnelle, certes, mais une amitié qui en resterait là. Personne n'était vraiment pour, personne n'était vraiment contre. Dans notre minuscule village, nous n'avions à craindre les feux de personne, si ce n'était ceux de son père. J'avais perdu grâce à ses yeux depuis l'accident du pont, et pour une raison plus qu'exagérée, je n'étais plus la bienvenue auprès de la belle brune. Alors je ne la regardais plus que de dos, sans pouvoir m'empêcher de soupirer à ce que nous avions vécu. Et je l'évitais, autant que je la cherchais. Peut être juste pour lui dire ce que j'allais faire. Ce que je devais faire. Ce que je voulais faire.

Elle marchait devant moi, sans même savoir que le vent balayait mon visage à quelques mètres d'elle. Ses longues jambes élancées se mouvaient gracieusement, ses cheveux caressaient élégamment le bas de son dos. Je devinais son visage rivé vers le sol, comme elle le faisait toujours quand elle était seule. Je ne savais pas comment l'approcher. Peut être que j'avais juste peur. Même si elle aurait sourit, m'aurait enlacée et bercée de sa chaleur, j'avais peur. Je lui avais promis de toujours être là pour elle. Mais avait elle besoin que je lui dise ? Je me sentais rougir plus mon corps se rapprochait du sien. Je sentais mon cœur chauffé à blanc me brûler la poitrine. Et ce fut elle qui se retourna, finalement. Ses grands yeux bruns me regardaient, lumineux et étonnés. Son demi tour dans ma direction était peut être dû à mon manque de discrétion. Ou alors juste par la faute du caillou que je venais de déloger.

- Cloud ?

Sa voix était belle. Sa voix était celle d'une femme. D'une très belle femme. Les mains dans les poches, le regard incliné vers le sol, je ne savais pas quoi dire.

- Que se passe-t-il ?me demanda la jeune fille, ses grands yeux vissés sur ma silhouette.

Je n'aimais pas ce regard qu'elle portait sur moi. Autant que je l'adorais. Il me mettait mal à l'aise autant qu'il m'enivrait.

- C'est aujourd'hui, marmonnai-je.

Je voulais qu'elle comprenne sans que je doive en dire plus. Et rien qu'au sourire fané qu'elle me lança, je sus qu'elle avait compris. Elle comprenait toujours. Elle était un peu comme ma mère, à ce niveau là. C'était peut être pour ça que je m'étais attachée à elle. Autant que pour sa beauté insolente. Elle était une femme. Elle ressemblait à une femme, elle s'habillait comme une femme. Elle n'était pas comme moi. Pourtant, nous ne pouvions restées longtemps sans penser l'une à l'autre. Nous étions proches de cette manière là.

- Alors tu pars vraiment, murmura Tifa en joignant ses mains.

Je hochai la tête, volontairement impassible.

- Tu n'es pas obligée, tu sais, reprit ma brune amie en se rapprochant un peu plus.

- J'ai fait une promesse, chuchotai-je en levant enfin les yeux vers elle.

Elle me regardait tristement, ses longs cheveux noirs balayant son visage. Sa silhouette fine se balançait légèrement de droite à gauche, sa poitrine généreuse mise en avant par un décolleté féminin. Elle, elle n'était pas juste belle. Elle était sublime. Tout simplement sublime. Joviale, sûre d'elle, aimante, battante, elle n'était comme personne. Elle était tellement plus que les autres.

- Tu pourrais devenir plus forte en restant ici, proposa la belle brune en me prenant les mains. Tu pourrais juste être comme n'importe quelle femme.

- Non Tifa, lui répondis-je en détournant le regard. Je ne serais jamais comme les autres, et tu le sais mieux que personne. Ma place n'est pas ici.

La jeune fille me sourit tristement, et m'attira contre elle. Plus petite que moi, elle glissa sa tête dans le creux de mon coup, chatouillant ma peau de son souffle chaud. Sa proximité me fit frémir. Je sentais ses mains bouillantes caresser nerveusement mon dos, ses lèvres remuer contre mon coup. Nerveuse, je finis par poser mes mains contre son dos, en touchant calmement ses cheveux de mes doigts tremblants.

- Jures moi de faire attention, murmura-t-elle en se libérant.

Joignant nos mains, je lui adressai un de mes rares sourires.

- Je te jure d'être toujours là pour toi, chuchotai-je.

Avant de me retourner, j'attrapai son visage pour déposer mes lèvres sur une de ses joues. Ce contact serait le dernier entre nous. Le dernier jusqu'à ce que je revienne. Si je revenais un jour.