Retrouvailles
Raziel arriva au bout de la cave de l'Oracle et se retrouva face à la dernière porte. Sans la moindre hésitation, il posa une main sur chaque battant et poussa pour l'ouvrir. Les portes se refermèrent bruyamment derrière lui lorsqu'il fut entré. Cette salle n'avait pas d'autre issue, donc Kain devait se trouver là. Raziel observa la salle, à la recherche de la présence de son père. Son regard finit par se poser sur de petites entailles sur les marches qui montaient en direction d'une sorte de portail magique. Ces griffures étaient causées par les griffes du pied d'un Vampire. Raziel fronça les sourcils et dit à haute voie :
Kain, ça suffit. Arrête de te cacher, je sais parfaitement que tu es ici !
Sur ces bonnes paroles, une silhouette se dessina en haut des gradins, de l'autre côté de la salle. Ainsi se présenta Kain à Raziel.
Tu en as bien mit du temps à me retrouver ! Je peux savoir pourquoi ?
Cette fois, on va en finir une bonne fois pour toutes, Kain ! Mets-toi en garde et affronte l'épée que tu as porté pendant des années !
Quel empressement, Raziel. Tu peux te calmer, je ne veux plus me battre.
Tiens donc ! Aurais-tu peur de la Soul Reaver ?
Jusqu'à maintenant, Raziel, tout ce que j'ai fait n'était que dans ton intérêt ! Ne fais rien d'irréfléchi et écoute-moi !
Vas-y, tu as trente secondes pour m'expliquer en quoi m'arracher les ailes et me balancer dans le Lac des Morts était dans mon intérêt.
Dans mon jeune temps, j'ai affronté Moebius, maître du temps. Il m'a confié qu'un jour, j'aurais un fils plus puissant que moi qui voudrait me tuer. Bien entendu, il parlait de toi. Je t'ai tué et tu n'es pas mort, tu as assimilé la force de tes frères et tu étais mon fils favori ! Tu n'imagine donc pas ma fierté ? Mon fils favori qui obtenait la toute puissance et qui me surpassait. Mais on n'en est pas encore là, Raziel. Il faut d'abord que tu tues Turel.
Je me fiche bien de ce que tu penses, Kain. Tu crois donc que je ne suis pas assez fort pour te tuer, n'est-ce pas ?
Sans attendre de réponse, Raziel sauta sur Kain. En guise de réponse, quant à lui, Kain agrippa Raziel au front et le porta à bout d'un bras.
Eh bien, dit-il, je crois bien que oui !
Sur ce, il envoya Raziel à l'autre bout de la salle.
Je t'en prie Raziel ! Je ne veux que ton bien ! Tu restes mon fils préféré. Alors va tuer Turel.
Tu es bien dure avec ton autre fils. Je n'ai pas d'ordre à suivre !
Tu n'en as effectivement pas eu besoin pour tuer les quatre autres.
Raziel fut silencieux. Il tremblait de rage face au calme et à l'arrogance des dires de Kain. Ses yeux, normalement blancs se tintèrent de rouge. Il finit par se calmer et dire à Kain.
Très bien Kain. Je vais aller tuer Turel et revenir t'éclater pour de bon cette fois. Dis-moi où se trouve son clan qu'on en finisse !
Je vais faire mieux que ça, Raziel. Je vais t'y envoyer directement !
Pas de piège, j'espère.
Pourquoi est-ce que je ferais cela, Raziel. Je viens de te dire que je ne te veux pas de mal !
C'est ça. On en reparlera après tu veux bien ?
Kain écarta les bras. Un éclair partit de chaque paume et ils se touchèrent à mi-distance. Puis ils se séparèrent chacun en deux et s'écartèrent pour laisser apparaître un trou de l'autre côté duquel on devinait des falaises.
Vas-y, Raziel, passe !
C'est quoi ?
Trop long à expliquer. Allez, vas-y !
Raziel passa. Kain referma le pentacle derrière lui. Les falaises dans lesquelles il se trouvait lui étaient inconnues. Il décida d'explorer les lieux en passant par le sommet des falaises. Au bout de quelques minutes, arrivé en haut d'une falaise, il aperçut le tombeau des Séraphéens au loin. Comprenant qu'il faisait fausse route, il s'élança et plana jusqu'à la falaise suivante qui se trouvait derrière lui. Du haut de celle-ci, il vit au loin quelque chose flotter dans le vent. Il plana jusqu'à cet objet qui, il s'en aperçut vite, n'était que le drapeau signalant l'entrée du clan de son frère Turel.
