Merci à Brume et P0em pour la relecture.
James,
Potter semble plus convenable vu que je m'adresse à toi, mais aujourd'hui c'est différent. J'ai reçu… ta lettre. Je ne sais pas vraiment si on peut appeler un avion de papier reçu en cours d'histoire une lettre. C'était un très joli avion et ce fut avec regret que je l'ouvris.
J'avais pourtant pendant un temps pensé à le faire brûler et te renvoyer ses cendres pour faire comme d'habitude. Sauf que je ne peux plus faire comme d'habitude et c'est pour cela qu'au lieu de prendre note de ce cours ennuyeux, je réponds à ton avion. (Oui, je l'avoue haut et fort, je me moque de savoir de quelle manière est composé le quinzième régiment de la horde des gnomes acariâtres. En plus il n'y a pas d'autres régiments ! Pourquoi le nommer le quinzième?) (Mary a la réponse, mais elle ne veut pas me le dire) Ne fait pas cette tête Potter ! (Je pense que Mary fait partie de ce régiment.) Oui, je sais que tu fais tes yeux ronds et là tu as ton petit sourire, ce petit sourire que j'ai tant observé. J'ai pris cette étrange habitude de t'observer, te regarder, de t'étudier même mais dans un cadre purement expérimental. Le plus souvent nos regards se croisent. Je crains ne pas être un modèle de discrétion. D'ailleurs, la preuve : tu es en train de me regarder au lieu d'écrire ton cours, je te jette un regard noir pour faire bonne figure. Et toi comme à ton habitude, tu m'adresses ton sourire amusé. (Apprends-moi ton secret, moi aussi je veux savoir le faire.)
Zut, je ne pensais pas que Binn m'aurait vu te tirer la langue. Je croyais qu'il était trop occupé à déchiffrer ses notes spectrales. Bien évidemment que non, il a choisi cet instant pour lever les yeux dans ma direction. Il avait toute la classe et ce fut vers moi. A cause de toi ma réputation de préfète parfaite est fichue ! Tu vas le payer Potter ! Je vais mettre au point un plan machiavélique et digne d'un poufsouffle. (Oui, les poufsouffles cachent bien leur jeu. Je le prouverai un jour.) Mary m'approuve. Elle pense qu'ils finiront par dominer le monde.
Toutefois les menaces ne sont pas la raison de ma lettre, bien que mon petit dessin de toi pendu soit très mignon.
Potter, si je t'écris cette lettre, c'est pour te demander tout simplement de sortir de ma tête. Car oui, je ne peux plus me concentrer sur mon travail. Je ne peux plus rêver que je gambade avec des chocogrenouilles (ou rouler avec des patacitrouilles) (mes rêves sont passionnants). Quoi que je fasse, tu viens te glisser dans mon esprit. Au début c'était rare, j'avais donc pensé que tu m'avais jeté un de ces sorts de Sorcière Hebdo. (Tu sais « pour que l'être de votre cœur pense toujours à vous. »)
Mais rapidement je me suis surprise à te regarder à la dérobée, à enregistrer la moindre de tes mimiques, à rire bêtement à des blagues tout à fait idiotes et de mauvais goûts, à… Tu as compris, je pense. J'aurais dû me douter de quelque chose quand je commençais non pas à écrire Lily Evans, mais Lily Potter… (Le professeur McGonnagal a d'ailleurs compris avant moi à la lecture de ma copie.) Cependant je n'ai rien vu ou plutôt je n'ai rien voulu voir. A cette époque j'aurai probablement pu me soigner de ce mal. Il m'aurait suffi de t'éliminer. Certes je risquais de finir à Azkaban par la suite, mais cela aurait valu le coup. Mais tout ceci était la belle époque.
Et puis j'ai reçu le coup de grâce. Là. Aujourd'hui. Je ne peux plus lutter et je suis bien obligée de devoir rendre les armes. Comme je te l'ai dit Potter, la première idée qui m'est venue à l'esprit c'était de brûler cet avion en papier. Toutefois je me suis rendue compte que j'en étais incapable. Non pas que j'aie peur que Binn me surprenne, cet imbécile ne verrait pas un scroutt à pétard exploser sous son nez. (Par contre une préfète qui tire la langue il ne rate pas !) Au début je pensais que c'était pour pouvoir analyser le mystère des avions en papiers, j'ai toujours tenté d'en faire sans succès. Les miens ont tendance à se suicider. J'ai donc découvert que dans cet avion en papier se cachait un message. Bon d'accord, je l'avoue je n'ai pas découvert, je m'en doutais fort. Tu es tellement prévisible Potter !
Cependant je ne m'attendais pas à une telle lettre, à de tels mots. Je sais que je suis magnifique, que je suis parfaite et que je t'ai ordonné de ne plus me demander de sortir avec toi sous peine de t'ouvrir la poitrine pour te montrer que je n'avais pas volé ton cœur. (Et puis tu n'as jamais lu l'histoire du sorcier au cœur poilu ? Je ne tiens pas à finir poignardée.) Mais tout de même, tu dois oublier que j'ai un humour étrange, que je peux me montrer digne d'une furie et que je suis particulièrement possessive. Si tu te souvenais de tout cela, tu ne m'aurais probablement jamais demandé de t'épouser. Et c'est pour cette raison que je réponds que oui, oui je veux t'épouser pour le meilleur et certainement surtout pour le pire.
Raccroche donc ta mâchoire Potter ! Je l'accepte seulement parce que tu es un parti riche et que, il faut l'avouer, tu es plutôt pas mal. Mais attends-toi à ce que je devienne veuve rapidement. Ne prend donc pas cet air inquiet. Je t'ai dit que j'avais un très mauvais humour. Pour tout avouer, j'accepte, comme ça je suis certaine que cette idiote d'Hannah arrêtera de tourner autour de toi et toi de lui faire les yeux doux. Ne crois pas que je ne t'ai pas vu ! Avec moi tout ça est fini, car il est hors de question que je te partage. Tu es celui que j'aime. Je ne suis pas suicidaire, mais maintenant je veux brûler dans les flammes de ton amour. (Eurk, cela fait trop nunuche.) Ne t'inquiète pas si tu vois Mary en train de me brutaliser pauvre petite chose que je suis. (Elle est la responsable de cette phrase.) (Pas du fait que je sois brutalisée non, mais de l'amour et tout et tout. C'était soit je l'écrivais, soit je recevais l'encrier dans la face. Le choix fut vite fait. Depuis qu'elle est avec Benjy elle a le cerveau tout ramolli.)
Lily.
P.S . - En fait non, je vais pas te l'envoyer.
La cloche sonna la fin du cours. Mary en profita pour s'emparer de la lettre traînant sur la table.
« Regarde Lily, c'est comme ça que l'on fait les avions. »
Elle plia d'un geste expert le courrier en un bel avion qu'elle envoya en direction de James. L'avion tomba sur le sol, les élèves le piétinèrent, bien trop empressés de partir. Lily fut déçue. Elle haussa les épaules et partit à son tour, ne voyant pas James se baisser pour récupérer l'avion de papier.
