Cette fic est écrite dans le cadre du jeu 60 minutes pour un thème (Forum Francophone, lien dans mes auteurs favoris). Pour le thème "canard"


Gaston, le canard au plumage sombre écoutait avec attention Napoléon, le cochon gras à la peau lisse, déclamer son discours sur cette nouvelle doctrine qui devait régner dans cette ferme : l'Animalisme. Les animaux de la ferme se pressaient autour du leader charismatique, buvant avec avidité le flot des paroles haineuses envers les humains, les deuxpattes.

Un frisson parcouru le ramage des poules qui se tenait sur le devant de la scène. Napoléon goûta un instant la terreur qu'il lisait dans leur regard, et ajouta que les volatiles étaient comme les quatrepattes, membre d'office de ce courant.

Les poules gloussèrent de plaisir, imitant sans le savoir les mimiques humaines de celles qui sont nommées comme elles. Gaston, regardait d'un air curieux et sceptique l'assistant de Napoléon, le corbeau Moise graver de son bec, comme sur une tablette en marbre les commandements de ce dogme.

Gaston s'approcha et commenta quelques commandements avec son ironie et flegme naturel.

« Nul animal ne boira d'alcool » C'est surtout parce que ce gourmand de Napoléon n'a pas pu résister à la tentation de manger les restes du repas de Noël dernier, dont un magnifique baba au rhum, bien imbibée.
Chanter « j'aime les tutus rose et les strings à paillettes » n'est pas la meilleure manière de prendre le pouvoir. Alors qu'un putsch, en s'appuyant sur le peuple, est la meilleure manière d'y arriver.

« Nul animal ne tuera un autre animal » : Je crois que je vais mettre ce précepte autour du cou quand je vagabonderais dans la forêt, je suis sûr que Monsieur Renard partagera cet avis. Autant demander au soleil de cesser de se lever .

« Tous les animaux sont égaux. » Oui, mais certains plus que d'autre pensa-t-il sarcastiquement.

Les cochons qui étaient au plus bas de l'échelle, se complaisant dans la boue avait réussi par leurs stratagèmes à s'emparer de la ferme et en était devenus les nouveaux souverains. Quelle différence cela faisait-il pour les autres animaux ? Ils étaient dominés par un cochon au lieu d'un homme, c'est tout.

La servilité est la base de tout régime autoritaire. Les moutons n'étaient pas les seuls à suivre aveuglement ce que la personne dominante disait. Tous les animaux aspiraient à une vie meilleure, à être mieux considéré et avoir une mort paisible. Napoléon et consort jouaient sur ça et se délectaient de la terreur que ses colosses pouvaient provoquer.

Oui, il fallait qu'il commence à préparer la révolte, renverser le tyran, proposer un nouveau système vraiment égalitaire ou chacun pourrait trouver sa place sans aucune hiérarchie. Tandis que dans sa tête, il commençait à élaborer une nouvelle doctrine, il sentit qu'on l'attrapait par le cou.

Il fut emporté par la fermière qui le posa sur la table de la cuisine, et saisit son hachoir. La dernière pensée de Gaston fut « Saleté de Deuxpattes »


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