A l'horizon, le soleil est à son couchant
Debout dans le sable, je le contemple dormant
Ses yeux clos et ses cheveux au vent
Ses vêtements, tout tâchés de sang.
Elle est là, immobile, étendue
Ses sabres posés un peu plus loin
Son âme se perd dans le lointain
Mais sur ses lèvres, son sourire n'a pas disparu
Le doux bruit des vagues me parvient
Pourtant, c'est comme si je n'entendais rien
Mons esprit est obnubilé par ta voix
Et par les mots qui tu m'as dits la dernière fois.
Je ne suis pas arrivé à temps,
Je ne t'ai pas répondu et pourtant
Je voulais tellement te le dire
Que tu le sache avant de partir.
Je m'agenouille et prend ta maintenant
Comment vivrai-je sans toi demain ?
Je sens ta peau, si glacée
Je me mets à pleurer.
Cela fait bien longtemps que mes larmes n'ont plus coulé
Cela fait bien longtemps que je n'en ai plus versé
Mais tu m'es si chère, je ne peux les empêcher
Et sur mes joues, je les sens rouler, rouler.
Je te regarde et je me souviens
Les images, les sons, tout me revient
Je revois ton sourire, si joli
Et j'entends à nouveau les mots que tu as dit cette nuit.
Tu es venue me voir, cette nuit-là
Dans cette chambre d'hôtel, tu es allée vers moi
Et, te penchant vers mon oreille tu m'a murmuré ces mots
"Je t'aime", trois moi si beaux !
Tu t'es enfuie avant que je n'ai pu t'attraper
Le lendemain, c'était comme si de rien n'était
On a repris la route, en silence, sans parler
Mais si tu savais à quel point je peux le regretter !
Nous nous sommes faits attaqués, nous avons été séparés
Mais il était malheureusement trop tard quand je t'ai retrouvée
Tu m'as regardé, et tu m'as souri
Un sourire qui est resté, même après que tu sois partie
Le soleil a fini sa course folle et s'en va se coucher
Moi, je reste là, sans bouger
Je caresse doucement ton visage figé
Et sur tes lèvres froides je dépose un doux baiser
Je serre contre moi ton petit corps inanimé
Petit corps que, pendant si longtemps, j'ai désiré
Je t'adresse un dernier regard avant de partir
Et enfin, je me décide à te le dire
"Je t'aime Tokito"
