Et une nouvelle fanfic, une ! Et en plus c'est pas du tout celle que j'avais prévu : )
Donc voici ma première fanfic dans l'univers de How to train your dragon. Pour ceux qui aiment les termes techniques il me semble que certains anglophones appellent ça fem!hiccup. En gros ça veut dire que je reprend ici plus au moins l'intrigue du film mais en remplaçant l'irremplaçable Hiccup (ou Harold si vous voulez) par un personnage féminin.
Je suis l'histoire du film jusqu'à un certain point mais je préviens tout de suite : je ne répète pas les dialogues du film mot pour mot (vous vous en rendrez compte bien vite) et surtout je développe l'intrigue en rajoutant des scènes comme bon me semble au milieu (vous verrez ça dès le deuxième chapitre).
Dernier point : j'ai changé les prénoms de toute la bande (Rustik, Varek, Kognedur et Kranedur) d'une part parce que j'ai bien faire ça et d'autre part parce que je trouvais que des prénoms aussi farfelus n'allaient pas vraiment avec le ton un peu plus sérieux de l'histoire. Mais ces personnages ne m'appartiennent pas pour autant. Et sinon j'ai gardé les prénoms anglais (pour Toothless et Gobber) parce que bon, soyons honêtes... ils sont quand même mieux (Krokmou... vraiment ?)
Et sur ce, bonne lecture !
Chapitre 1: Attaque surprise
Emma se réveilla en sursaut au son de l'alarme. Elle entendait déjà des cris, des ordres lancés dehors. Sa respiration était saccadée et son cœur cognait contre sa poitrine. Elle jeta un œil à l'extérieur. Éclairées par les torches allumées tout autour du village des formes ailées aux couleurs vives tournoyaient et fondaient sur les habitations. Ils étaient attaqués par les dragons. Elle entendit son père descendre les escaliers rapidement et quelques secondes plus tard la porte d'entrée claquer. Elle lança un dernier regard à la bataille en contrebas et se leva.
Sa maison était sur les hauteurs du village et les dragons étaient heureusement encore assez loin mais elle ne supportait pas de rester seule enfermée entre quatre murs lors des attaques. Elle choisit une jupe qui lui allait au-dessus du genou, mit des collants épais, passa sa tunique et une veste de laine par-dessus. Pendant qu'elle descendait les escaliers elle attacha ses longs cheveux roux en une tresse grossière.
Elle atteint la porte d'entrée et l'ouvrit d'un geste décidé … pour la refermer aussitôt le cœur battant. Devant la barrière de la demeure un cauchemar monstrueux se battait contre trois ou quatre Vikings, brûlant tout sur son passage. Elle décida de passer par la porte de derrière.
Une fois dehors, elle se faufila aussi discrètement qu'elle le pouvait, rasant les murs, évitant les dragons, les vikings, les jets de flamme et les haches qui volaient avec autant d'application. Elle était aveuglée par les incendies qui rongeaient une bonne partie des maisons, des flaques de sang dont elle ne pouvait dire s'il appartenait à un viking ou à un dragon couvraient le sol. Elle poussa un grand soupir de soulagement quand elle pénétra enfin dans la forge. Il y faisait aussi chaud qu'à l'extérieur mais au moins le feu y était dompté et elle savait qu'elle pouvait compter sur Gobber, le propriétaire des lieux, pour la protéger si un dragon pointait le bout de son museau. Pour l'instant cependant il était très occupé à recevoir et réparer toutes les armes que les guerriers déposaient sur le comptoir et il ne la vit pas arriver dans la forge. Elle enfila un tablier en cuir, des gants et alla l'aider.
– Quoi ? Emma ? Qu'est-ce que tu fais là ?
– Tu sais très bien que je déteste rester toute seule à la maison quand il y a une attaque.
– Et toi tu sais très bien que ton père n'aime pas que tu sortes dans ces moments-là. C'est dangereux.
Elle soupira.
– Maintenant que je suis arrivée ici au péril de ma vie tu voudrais que je fasse le chemin inverse ? Et puis je suis plus en sécurité ici. Si un dragon me trouvait toute seule à la maison il ne ferait qu'une seule bouchée de moi.
Ils s'affrontèrent du regard.
– Bon, accepta Gobber d'un ton bourru, puisque tu es là rend toi utile et affûte moi cette épée.
Elle sourit et se mit au travail. Gobber était un ami d'enfance de son père. Il avait lui aussi été un guerrier redoutable jusqu'à ce qu'un dragon lui arrache le bras droit et la moitié de la jambe. Il s'était reconvertit en forgeron depuis. Petite, Emma passait beaucoup de temps dans sa boutique quand elle s'ennuyait. Pour ne pas l'avoir dans les pattes Gobber lui avait demandé de l'aider à des taches sans danger et s'était ainsi qu'elle avait peu à peu acquis quelques notions de ferronnerie. Ce n'était pas vraiment un travail pour une fille mais elle s'en fichait. Elle savait cependant que son père n'aimait pas la savoir à la forge. C'était à n'y rien comprendre. Elle croyait qu'il voulait qu'elle devienne une guerrière redoutable comme sa mère, la légendaire Valhallarama. Peu de femmes devenaient des guerrières mais sa mère avait été l'une d'entre elles. Du moins c'était ce qu'on disait, sa mère était morte en lui donnant naissance. Cela faisait d'elle l'unique héritière de Stoick la brute, chef du village et accessoirement son père. Le robuste viking s'était bien vite rendu compte que sa fille n'avait pas l'étoffe d'une héroïne. Elle était timide, petite, pas très sportive et, surtout, effrayée par les dragons. Toutefois elle aurait cru que son travail à la forge, digne d'un garçon, plairait à son père. Peut-être qu'il désapprouvait seulement les machines qu'elle inventait sans cesse...
Elle fut tirée de ses pensées par le bruit d'une maison s'effondrant pas très loin. Elle alla voir ce qui se passait par-dessus le comptoir tout en déposant l'épée à nouveaux tranchante et en se saisissant d'une hache. La maison était en flammes. Dans la lumière aveuglante du brasier, elle distinguait un groupe de jeunes de son âge, ils essayaient d'éteindre l'incendie avec des sceaux d'eau. C'était des enfants comme ça que Stoick aurait aimé avoir. Il y avait Arwen Hofferson, le leader du groupe, grand, blond, musclé,... « tellement parfait que s'en est effrayant » pensa Emma. Toutes les filles du village étaient bien sûr amoureuses de lui, c'était ridicule. Juste derrière il y avait Ralf, son cousin, sans doute le futur chef, qui avait déjà la stature et l'expression féroce des guerriers Vikings. Il lui manquait seulement la maturité. Il était suivi des deux jumeaux Helgue et Helgua en train de se chamailler, comme d'habitude. Helgua était la seule fille de leur groupe et sans doute destinée, elle, à devenir une des rares guerrières de Berk. Et enfin, un peu en retrait, venait Olaf. Il n'avait pas l'air aussi sportif que les quatre autres mais il était grand, très fort et il n'avait pas d'autres amis alors il suivait le groupe comme son ombre.
Soudain le regard d'Emma fut attiré loin du groupe d'adolescents par une lumière bleue. En même temps plusieurs personnes crièrent « Furie nocturne ! Tous à terre ! ». Gobber tira Emma à l'abri du comptoir juste à temps, une explosion suivie d'un souffle impressionnant projeta des bouts de bois en feu dans la boutique. Gobber se releva, et regarda d'où venait l'explosion. Il se saisit d'une protèse-marteau qu'il fixa à son bras amputé puis il se tourna vers Emma.
– Ils ont besoin de moi, cria-t-il par-dessus le vacarme de la bataille, j'y vais. Toi tu restes là, tu ne bouges pas. Je reviens.
Sur ce il partit en boitant avec un puissant cri de guerre. Emma se retrouva toute seule sur le seuil de la forge. La peur la gagna. Qu'est-ce qu'elle ferait si un dragon s'approchait ? Elle regarda anxieusement à l'extérieur et se baissa pour éviter le souffle d'une nouvelle attaque du Furie Nocturne sur une tour de garde. Une fois l'explosion passée elle se releva brutalement et plissa les yeux. C'était bien ce qui lui semblait, elle venait d'apercevoir son père, facilement reconnaissable à sa longue chevelure rousse. Il se trouvait en haut de la tour de grade prise pour cible par le dragon légendaire. La tour tenait encore mais peut-être plus pour longtemps, l'animal avait l'air drôlement décidé à l'abattre et tout le monde ici savait qu'un furie nocturne, ça ne rate jamais sa cible. Ce dragon était le plus redoutable de tous. Il allait tellement vite que personne n'avait jamais vu à quoi il ressemblait ni quelle était sa taille. Autant lorsqu'un dragon pointait le bout de son museau tout viking qui se respecte était sommé de le terrasser, autant quand le furie nocturne laissait entendre le sifflement aigu qui précédait le lancement de son missile brûlant tout le monde s'aplatissait sur le sol. Emma avait peur pour son père, elle ne pouvait pas rester sans rien faire. Le mystérieux reptile réapparut et frappa encore une fois, cela la décida. Elle se précipita à l'arrière de la forge où se trouvait le prototype de son lanceur de bolas. Elle l'avait fabriqué car elle savait que son père rêvait qu'elle tue un jour un dragon mais elle savait aussi qu'elle en était incapable, au moins physiquement. Cette machine était conçue pour faire le travail pour elle. Gobber avait trouvé son idée ridicule, pour lui rien ne valait une bonne vielle masse, et il avait refusé de l'aider. Il était temps de savoir si l'engin marchait.
Elle alla aussi vite qu'elle pu, slalomant entre les vikings qui courraient dans tous les sens et les dragons qui faisaient parfois des passages rasant, emportant sur leur passage un ou deux moutons. Elle poussait son lanceur comme une brouette vers un terrain dégagé avec une bonne vue sur la tour de garde. Eux même, là-bas en hauteur, essayaient de se défendre avec des catapultes. Cela tenait le dragon suffisamment éloigné mais ils allaient bientôt être à cours de munitions. Ne venait-il donc à l'idée d'aucun de ces stupides vikings d'abandonner la tour et de sauver leurs vies ? Évidemment non. Ils étaient suicidaires mais surtout têtus. Et puis cette idée selon laquelle mourir l'épée dans la main menait tout droit au paradis n'arrangeait rien.
Emma ouvrit sa machine, le mécanisme était bien huilé, il lui suffisait de tirer sur un ficelle pour que tout se déploie. Elle plaça son œil sur le viseur et elle attendit. Le coin qu'elle s'était trouvé était à l'écart du village et les bruits de la bataille étaient assez lointains, dans le silence incongru elle pouvait entendre ses oreilles bourdonner. Enfin elle vit une forme noire filer au travers du ciel étoilé vers la tour. Elle visa. Le dragon piqua, fit feu et au moment au il remontait en chandelle Emma tira à son tour. La force du tir la projeta en arrière mais elle entendit un cri aigu et se releva à temps pour apercevoir la forme sombre chuter quelque part au milieu de l'île aux corbeaux. Elle plaqua sa main contre sa bouche, osant à peine y croire. Elle l'avait touché, elle l'avait eu !
En haut de la tour tous les vikings avaient été autant surpris de voir le dragon chuter sans qu'ils aient rien fait. Ils tournèrent leurs regards dans la direction d'où avait semblé venir un tir. Ils virent, non sans une certaine surprise, la fille du chef seule à côté d'une machine ne bois. Son père écarquilla les yeux et cria « Emma ! Derrière toi ! ». Tout en bas, sur la terre ferme, Emma leva la tête quand elle entendit son père crier. Elle se retourna et, effectivement, derrière elle se trouvait un immense cauchemar monstrueux. Il rampait vers elle avec un éclat gourmand au fond de son œil jaune. Elle ne pu retenir un cris de terreur et recula de quelques pas en trébuchant presque. Le dragon se ramassa sur lui-même pour se jeter sur elle. Elle prit la fuite. Elle courrait, courrait plus vite qu'elle n'avait jamais couru. C'était un même un miracle que ses jambes ne se soient pas déjà dérobées sous elle. Elle n'avait pas conscience de sa trajectoire et pourtant ses pieds semblaient savoir où ils allaient. Elle s'engouffra dans un passage étroit entre deux maisons. Son poursuivant lui envoya un jet de flammes qui roussit le bout sa tresse mais il ne pouvait pas la suivre dans cet endroit-là. Emma continua à courir vers la place du village où elle espérait trouver de l'aide. Elle entendait derrière elle les ailes du dragon qui battaient l'air. Puis son père surgit devant elle et elle se réfugia derrière lui avec un soupir de soulagement, complètement essoufflée, tremblant de tous ses membres.
L'atmosphère s'alourdit quand les guerriers formèrent un cercle autour de leur chef et du dragon. Stoick frappa sa masse dans sa main libre dans un attitude clairement intimidante. Il avait un sourire de défi et ses yeux brillaient d'excitation. Le feu de la bataille avait souvent cet effet là sur les guerriers, ils n'étaient plus tout-à-fait eux-mêmes.
Le vikings se pencha en avant, plissa les yeux. Le cauchemar monstrueux aussi plia ses pattes pour plaquer son ventre contre le sol. Tous les deux commencèrent à décrire un cercle. Les clameurs commençaient à s'échapper des lèvres des guerriers placés tout autour de l'arène improvisée. Ils avaient l'air tout aussi enfiévrés que leur chef. Brusquement le dragon ouvrit ses mâchoires, une lave visqueuse déboulant du fond de sa gorge. Stoick s'élança et abattit sa masse, fermant la gueule du dragon au moment où il allait expulser un jet de flammes. Forcé de ravaler son propre magma brulant le reptile hoqueta. Observant les alentours il vit que la plupart de ses pairs étaient repartis. Il était maintenant seul au milieu d'un cercle d'hommes tous prêts à lui régler son compte. Il choisit la raison et s'envola.
La bataille était finie et un silence presque irréel recouvrit le petit village alors que les premières lueurs du jour éclairaient de leurs timides rayons les vestiges du combat. Entre les nuages filants les dernières ombres de leurs ennemis ailés disparaissaient, emportant avec eux quelques moutons supplémentaires. Stoick se retourna vers sa fille les sourcils froncés.
– Emma... , sa voix était basse mais menaçante.
– Oui papa ?
La voix d'Emma était faible et plus aiguë que d'habitude.
– Qu'est-ce que tu fais dehors ?, explosa-t-il, tu aurais pu te faire tuer ! Qu'est ce qui t'a pris ?
– Je vous ai débarrassé du furie nocturne, se justifia Emma la colère raffermissant sa voix. Il semblait décidé à réduire cette tour en tas de ruines et aucun de vous ne semblait avoir l'élémentaire bon sens d'abandonner vos positions. Alors je lui ai tiré dessus avec un lanceur que j'ai inventé et...
– Emma ! l'interrompis Stoick
– Et je l'ai eu ! Ajouta l'adolescente encore plus fort. Vous avez bien vu que je l'ai touché. Il est tombé sur l'île aux corbeaux j'en suis presque sûre. Il faut lancer des recherches...
– EMMA ! Ça suffit maintenant ! J'ai suffisamment à faire sans devoir écouter tes sornettes et garder un œil sur toi en permanence.
– Mais vous avez bien vu que je l'ai touché...
– Ce n'est pas un ridicule bolas qui abat un furie nocturne ! Il est surement déjà repartis ton dragon alors maintenant tu rentres à la maison et, par Thor, tu y restes ! Gobber tu la raccompagne.
Puis il tourna les talons lançant déjà des ordres à la ronde. Gobber poussa Emma de sa main valide. Sur son passage les villageois se mettaient à murmurer. Emma connaissait bien ces regards, ils disaient ''regardez c'est la fille du chef, celle qui fait tout cafouiller à chaque raid ''. La tête baissée, les joues rouges elle se frayait un chemin pour s'échapper de là le plus vite possible, elle ne voulait pas les entendre. Alors qu'elle allait enfin quitter la place du village Emma tomba sur Ralf.
– Ah! T'as fait fort cette fois cousine ! Se moqua celui-ci avec son habituel sourire écœurant. Depuis quand tu envisages une carrière de guerrière ?
Helge s'esclaffa, suivit plus timidement par Olaf. Arwen et Helga se contentèrent d'un sourire vaguement moqueur.
– Et toi Ralf, répliqua Emma, t'étais où quand le furie attaquait la tour ? En train d'essayer d'éteindre une maison en flamme avec ton ridicule petit sceau ?
Le regard de Ralf se rétrécit mais il n'eut pas le temps de lui faire ravaler ses paroles. Gobber coupa court à la dispute naissante et poussa Emma à avancer.
Le chemin du retour se fit en silence. Emma était plongée dans ses pensées et Gobber observait son visage blessé sans savoir quoi faire. Alors qu'ils arrivaient sur le seuil de la maison Emma releva enfin la tête et lui demanda:
– Qu'est-ce qu'il attend de moi au juste ? Je croyais qu'il voulait que je me montre digne de ma mère en tuant des dragons. Là j'ai attaqué et envoyé valser un furie nocturne – rien de moins – et il me renvoie à la maison. Je comprends plus rien, Gobber, je ne sais pas quoi faire.
– Bah! Il a eu peur pour toi c'est tout, il ne s'attendait pas à te voir...Et puis tu as quand même failli te faire croquer par le cauchemar monstrueux. Tu as encore des progrès à faire.
Emma resta silencieuse. Gobber se rendit compte que se paroles ne la réconfortaient pas alors il ajouta:
– En tout cas j'aurais jamais cru que ton lanceur marcherait, je t'ai sous-estimé !
Cela arracha un petit sourire à Emma mais il s'évanouit presque aussitôt quand la jeune fille se retourna pour entrer dans sa demeure. Gobber la laissa s'enfoncer dans l'obscurité, complètement impuissant.
Et voilà !
La première partie de cette histoire est entièrement écrite donc je poserai tous les chapitres de toute façon (sans doute au rythme d'un chapitre par semaine). Mais si ils y a des gens qui passent pas là, faites moi quand même signe !
