Pairing : Marinette & Chat Noir
Résumé : Partager un lit. Du réconfort, un sourire… une amie.
Note de l'auteur : Salut à tous ! Après trois ou quatre bons mois de silence, me revoilà ! Vous l'ignoriez peut-être mais j'ai découvert il y a quelques mois de ça les aventures de Ladybug et Chat Noir... et j'ai juste adoré le couple du Marichat. A l'origine, j'avais écrit 30 thèmes sur la liste des 30 thèmes fluffs avec Momo, en prévoyant de poster mes thèmes tandis qu'elle posterait les siens (sur un couple de Yuri on Ice). Sauf qu'elle n'a jamais pu finir les siens... Donc je profite du mois de Mai et du défi "Marichat May" pour les poster ici ! Il y en aura donc un par jour. J'espère que ça vous plaira !
Bêta : Il n'y en aura pas. Chaque thème est relu par mes soins, mais il est possible que des fautes s'y glissent, j'en suis désolée !
1 – Partager un lit
Chat Noir se laissa tomber vers l'avant, son bâton se rétractant dans un mouvement automatique dans sa main droite. Le choc de ses pieds sur le sol raviva la sensation de son cœur battant à mille à l'heure, de son souffle presque brûlant dans ses poumons, de son esprit tournant toujours en rond.
Encore quelques centaines de mètres – encore quelques rues.
Il apercevait déjà, à la limite de son champ de vision, la silhouette familière du collège Françoise-Dupont. Là où il allait à l'école. Là où il la retrouvait, la journée – même s'il ne pouvait pas lui parler. Pas sans qu'elle ne tente de fuir le plus rapidement possible. Il ne comprenait pas vraiment pourquoi, peut-être ne pouvait-elle juste pas supporter sa présence.
Peu importe. Tant qu'elle tolérait celle de Chat Noir, tout irait bien.
C'était tout ce dont il avait besoin.
Il avait rencontré Marinette plusieurs mois auparavant – Ladybug lui avait demandé de la protéger alors qu'elle faisait l'appât pour le Dessinateur, afin de récupérer son stylo. Il s'était exécuté, son exubérante attitude le poussant à l'appeler Princesse et à lui faire un baisemain.
La plupart des filles auraient été charmées – il le savait, après tout, on lui avait appris à se comporter correctement avec les membres de la gente féminine. Mais Marinette, elle, avait roulé des yeux et l'avait quasiment ignoré, pour se concentrer sur le plan. Et même si ce dernier n'avait, au final, pas tant fonctionné, elle ne s'était pas laissé démonter pour autant.
Il ne le lui avait jamais dit, mais elle l'avait vraiment impressionné, ce soir-là. Il ignorait que cette fille passant son temps à rougir et à bafouiller avait autant de choses en elle. Mais, au travers du prisme de son masque, il avait pu la découvrir, la comprendre un peu mieux… et il avait aimé ça.
Alors, il avait pris la décision, un peu fourbe, de revenir. Il avait choisi de traîner un peu plus dans le quartier à la fin de ses patrouilles, de rentrer chez lui en passant dans le secteur même si ça lui faisait faire des détours, de se balader parfois par ici quand il sortait pour échapper à l'ambiance étouffante de sa maison.
Et ça avait fini par payer. Il l'avait vue un soir, penchée sur son balcon, en train d'arroser plusieurs des plantes qu'il avait déjà pu observer. Il s'était approché sans bruit, jusqu'à la saluer d'un « Bonsoir, Princesse » qui l'avait magnifiquement faite sursauter.
Elle avait bien failli lui lancer un arrosoir sur la tête, ce soir-là. Il en riait encore, en y repensant. Mais elle ne l'avait pas chassé comme un vulgaire chat errant. Elle avait préféré le saluer, un peu méfiante, et lui demander ce qu'il faisait là – s'il avait à nouveau besoin d'elle.
Chère, chère Marinette. Toujours à s'inquiéter des autres, il le comprendrait plus tard.
Quelque part, elle lui rappelait un peu sa Lady, toujours soucieuse du bien-être de son prochain – alors que lui s'occupait du sien.
Ce soir-là, il avait simplement dit qu'il passait par là et avait décidé de la saluer.
Le soir suivant, il avait mentionné une patrouille.
Le soir d'après, une ombre qui aurait pu être un akuma.
Et puis, de fil en aiguille, il avait cessé de donner des excuses. Il avait simplement appris à s'asseoir sur le bord de la rambarde, un genou contre la poitrine et une jambe dans le vide, à observer la ville endormie et les étoiles scintillantes.
Et Marinette n'avait pas posé plus de questions que ça. Elle acceptait sa présence et parfois, même, l'anticipait – ces soirs-là, il trouvait un bol de lait encore tiède sur le rebord, et sa princesse assise dans le transat, plongée dans un livre.
Il n'en était pas sûr – mais quelque part, elle devait savoir. Savoir qu'il n'aimait pas spécialement sa propre maison, savoir qu'il venait parfois chercher un peu de réconfort.
C'était sans doute pour ça que les câlins, un jour, étaient arrivés. Un soir où il était un peu plus énervé que d'habitude, agacé par sa journée, par un combat plus dur, par un risque qu'avait pris sa Lady quand il aurait pu le faire lui.
Il s'était échoué sur le balcon presque suffoquant de colère, incapable de mettre des mots dessus, tournant en rond comme lion en cage, sa queue battant furieusement dans son dos.
Et elle… elle, tout ce qu'elle avait fait, c'était s'approcher, se glisser jusqu'à lui pour enserrer sa taille de ses bras, prudemment. La prise était lâche, suffisamment pour qu'il puisse reculer et en sortir, s'il le souhaitait. Elle lui offrait du réconfort sans le lui imposer, comme aurait pu le faire Chloé ou l'une de ces maquilleuses collantes qu'il voyait toujours dans les studios.
Ce fut certainement ce qui provoqua cette chaleur dans sa poitrine.
L'impression que quoi qu'il se passe, quoi qu'il fasse… Marinette serait là – mais sans imposer, sans rien attendre de lui comme on attendait tout d'Adrien. Avec elle… avec elle, il pouvait être simplement lui.
Alors, il avait rendu l'étreinte, acceptant de partager son fardeau en silence, quelques moments, sur l'épaule de quelqu'un d'autre.
Et ce moment, qu'il avait d'abord pensé unique, s'était représenté. Là, une étreinte pour la rassurer avant d'offrir un cadeau à quelqu'un. Ici, un bras autour de sa taille pour lui montrer qu'elle ne laisserait pas seul. Des fois, une main sur ses épaules pour la réconforter d'une crainte quelconque dont elle ne souhaitait pas parler.
Elle était devenue son réconfort – comme il était devenu le sien.
Et c'était pour ça qu'à cet instant précis, ses pas le conduisaient chez elle – il le savait.
Il n'avait pas envie d'en parler, pas envie, même, d'y penser. Tout ce qu'il souhaitait, c'était retrouver un instant, un moment, une sécurité et une chaleur, la certitude qu'il n'était pas seul, qu'il y avait quelqu'un qui pensait encore à lui, qui s'inquiétait encore pour lui.
Dans un bruit feutré, il atterrit sur le toit de la terrasse, rétractant son bâton pour le raccrocher dans le creux de ses reins.
Et poussa un profond soupir.
Naturellement. Il était plus de deux heures du matin. À quoi avait-il pensé ? C'était évident qu'elle serait déjà en train de dormir. Il ne pouvait pas gratter à la fenêtre comme un pauvre chat errant – même si c'était ce qu'il était, au final. Il n'allait pas—
Une minute.
Il était déjà passé par ici quand Marinette dormait déjà, lors de patrouilles très tardives ou de ses premières pérégrinations nocturnes, à l'époque où ils ne se connaissaient pas aussi bien. Et jamais, jamais elle n'avait laissé alors sa fenêtre ouverte. Sûrement pour éviter les voleurs ou que des animaux étrangers ne se glissent dans sa chambre.
… Alors pourquoi est-ce que le vasistas était ouvert, cette fois-ci ?
Intrigué, Chat se rapprocha de l'ouverture et s'accroupit près de cette dernière. Dans le carré, éclairé par un rayon de lune hasardeux, il put observer son amie endormie, bien au chaud sous les draps. C'était étrange de la voir ainsi, cheveux défaits et visage détendu. Elle paraissait presque… presque fragile.
S'asseyant un instant sur ses talons, le super héros pris le temps de réfléchir.
Certes, Marinette était en train de dormir – et il n'avait clairement, clairement pas envie de la déranger. Mais il était prévu qu'il vienne ce soir, il le lui avait dit à demi-mots la dernière fois. Il n'avait simplement pas pu venir plus vite à cause… de ce qui s'était passé chez lui. Encore.
Il était donc normal qu'elle soit partie se coucher – après tout, elle n'avait pas à rester debout indéfiniment. Mais… Peut-être avait-elle décidé de laisser sa fenêtre ouverte à son intention, au cas où il parviendrait quand même à venir ? Peut-être… peut-être…
« Hé. »
La voix le fit brusquement sursauter, perdre son équilibre et échouer de manière fort peu féline sur les fesses. Le cœur battant à toute vitesse et un miaulement à moitié interrogatif sur les lèvres, Chat se pencha à nouveau au travers de l'ouverture du vasistas, pour tomber sur le bleu azuré des yeux de Marinette.
« P-Princesse… ?
- Tu comptes faire de l'ombre à la lune encore longtemps, chat errant ?
- Que… Mais je…
- Si tu as tant envie de me voir, descend donc. »
Il ouvrit la bouche.
La referma.
La rouvrit.
La ferma encore.
Finalement, un sourire goguenard se dessina sur ses lèvres.
« J'ignorais que ma princesse faisait ce genre de propositions…
- Idiot. »
Un froissement de couvertures, tandis qu'elle se relevait pour s'asseoir sur le matelas. Sans le lâcher des yeux, elle tendit la main vers lui. Juste assez près pour qu'il l'attrape, s'il se penchait un peu. Un sourcil relevé, il s'exécuta, tendant le bras jusqu'à glisser ses doigts contre les siens.
Il lâcha un petit cri surpris quand elle le tira d'un coup sec vers lui, le faisant basculer à l'intérieur de la pièce. Sous le choc de leurs deux corps entrant en collision, elle retomba allongée dans le lit. Il voulut se relever, mais elle ne lui en laissa pas le temps, ses bras serpentant autour de son dos et de sa tête pour venir se glisser sur ses épaules, dans ses cheveux.
Son souffle se bloqua.
Il tenta vainement de récupérer un fonctionnement normal de son cerveau, mais les doigts glissant entre ses mèches dorées, grattant le cuir chevelu, apaisaient déjà ses sens, faisant appel à l'âme de chat en lui.
« Pr—princesse ?
- Reste là un peu.
- Qu-quoi ?
- Y a eu un problème chez toi, non ? C'est pour ça que tu es pas venu ce soir ? »
Interdit, il garda le silence – se contentant d'hocher la tête, rougissant à la pensée d'où cette dernière était posée.
Elle inspira profondément, et il suivit le mouvement pour ne pas trop peser sur elle.
« Alors reste ici un moment. C'est bon. Ça me dérange pas. Tu pourras repartir quand… quand tu en auras envie. D'accord ? »
Il hocha la tête une nouvelle fois.
Dans le noir, un soupir amusé lui indiqua qu'elle souriait. En retour, il laissa un ronronnement percer dans le creux de sa gorge.
« Très bien. Par contre, m'en veux pas si je… - un bâillement la coupa dans sa phrase – … finis par m'endormir.
- Non, princesse. Évidemment. Bonne nuit… ?
- Mmmh. À toi aussi, Chat. »
Quelques instants plus tard, sa respiration et son cœur s'étaient totalement apaisés, les mains dans ses cheveux arrêtées, comme des oiseaux trouvant leur nid pour la nuit.
Il resta là, allongé dans le silence, respirant son odeur et se berçant du bruit de son cœur, plongeant dans les bras de Morphée pour ne se réveiller que peu de temps avant l'aurore.
M&CN
J'espère que ça vous aura plu ! N'hésitez pas à me laisser une review, c'est de ça que je me nourris. A demain pour le prochain thème : se blottir contre l'autre. Miam :D
