Bonjour à toutes et à tous!

Bienvenue dans cette nouvelle aventure que je vous propose dès aujourd'hui! Si vous m'avez déjà lu, vous savez que j'aime beaucoup l'univers de Salut les Geeks et particulièrement ces deux filous de Patron et Geek. Cette fiction m'a été inspiré par le clip, réalisé par ce génie de Xavier Dolan, et la chanson "College Boy" d'Indochine.

Si je devais vous expliquer cette histoire, il y a trois points essentiels que vous devez prendre en compte:

- Le Geek est victime de harcèlement dans son lycée et il y aura très certainement des scènes détaillées de ce qu'il subit.

- Le Patron est terrifié par quelque chose et je vous laisse découvrir assez rapidement quoi.

- Leurs deux esprits perdus dans la noirceur pourraient finir par se trouver. Donc, il y aura du slash, lemon, yaoi, bref!

Cette fiction est rating M pour une bonne raison. Elle traite de violences et d'humiliations et contiendra fort probablement du sexe. Alors ne prenez pas ce rating à la légère, surtout si vous êtes sensibles au harcèlement scolaire et à l'automutilation.

Dans tous les cas, je ne fais jamais de fictions qui finissent mal et je ne pense pas commencer avec celle-là.
Disclaimer: N'oublions pas de préciser que les personnages de Mathieu Sommet, bien que pliés à ma volonté d'écrivain, ne m'appartiennent pas.

Sur ce, profitez bien et je vous revois au prochain chapitre! :D

PS: Pour ceux qui lisent mes autres fictions, la suite de Birth of Madness arrivera bientôt et la suite de Breathe Me est aussi en cours d'écriture.

Reviews?


Chapitre 1 : Pas d'espoir, juste des mensonges.

Crève. Tarlouze. Débile. Taré. Bouffon. Tocard. Dégénéré.

Toujours les mêmes mots, répétés chaque jour. Toujours les mêmes voix agressives, moqueuses, froides. La douleur stagnante, la honte palpable. La peur ambiante et les actes inéluctables. Et alors que tous les matins il se réveillait avec une interminable souffrance dans tous les membres de son corps, il se levait, écoutait la musique… Et espérait.

L'espoir était une chose cruelle. Un sentiment fantasmé de bonheur intouchable. Et l'espérance permettait de croire que tout s'arrêterait. Tout s'arrêterait, d'une manière ou d'une autre. La bonne ou la mauvaise.

Le Geek s'installa devant le miroir de sa chambre qu'il avait à moitié éclaté dans un excès de rage.
Il était là, le monstre que tout le monde voyait, déformé par le verre brisé. Il était là, l'enfant assassiné, maigre et tremblant, pâle de devoir encore les affronter.
Sa main attrapa le fond de teint qu'il avait « emprunté » à la seule fille de la maison et appliqua doucement la poudre sur la tâche bleue qui couvrait sa pommette. Petit rituel matinal, masquer les plaies, les blessures, la honte… La peur. Il se mordit la lèvre en sentant une lancinante douleur au contact du pinceau. Il refusait de leur laisser le plaisir de voir leurs marques sur son corps. C'était son unique victoire… Le cacher.
Lorsque sa figure reprit une teinte que les autres considéraient comme normale, il reposa le poudrier.

Ses yeux se posèrent inévitablement sur le livre déposé sur sa table de chevet, The Tell Tale Heart d'Edgar Allen Poe. Il le narguait, c'était certain. Chaque soir, le gamer l'ouvrait, le feuilletait, prenait ce qu'il voulait de lui et le reposait à la même place. Exactement.
En émettant un soupir essoufflé, le Geek vint s'asseoir sur son lit et attrapa le livre anglophone. Lorsqu'il l'ouvrit, une démangeaison incontrôlable parcourût son ventre. Ses doigts effleurèrent le petit objet en métal caché au creux des pages. Son petit secret… Son soulagement coupable.
Il prit la fine lame de rasoir entre ses doigts et il souleva son t-shirt. Juste une fois encore, juste une toute petite ouverture, là, sur son ventre, à côté d'une multitude d'autres qui n'avaient pas encore totalement cicatrisées. Il ne leur laissait jamais le temps de vraiment guérir. Il les ouvrait de nouveau alors qu'elles étaient encore douloureuses. Et il regardait le sang couler lentement sur sa peau blanche. C'était magnifique…
Pour ses yeux fatigués et blessés en tout cas.
Peut-être cherchait-il à prouver qu'il contrôlait lui-même sa douleur… Que sa souffrance n'était pas esclave de la volonté des autres.

Alors que la lame de métal frôlait son nombril, on toqua à la porte.

« Geek ! Bouge-toi, tu vas être en retard ! » S'exclama la voix de son créateur de l'autre côté.

Sursautant, le gamer glissa l'objet dans son livre favori avant de le remettre à sa place.

« Je… j'arrive ! » Bégaya-t-il en attrapant son sac et le hissant sur son dos.

En descendant les escaliers à toute vitesse, le Geek n'avait pas imaginé qu'il puisse percuter quelqu'un à une heure si matinale. Le choc fût plutôt brutal et le Geek eût du mal à retenir un couinement de douleur en tombant sur les fesses.
L'autre laissa échapper un grognement de rage et le gamer peina à relever la tête pour affronter son regard.

« Eh, Gamin ! T'as intérêt à faire attention si tu veux pas que je t'arrache ces foutus spaghettis qui te servent de jambes. »

La voix rauque du criminel résonna jusque dans les os du plus jeune et il murmura une piètre excuse. Ils se regardèrent pendant quelques longues minutes jusqu'à ce que la voix de Mathieu ne vienne briser le silence gênant.

« Geek, si tu te magnes pas, tu prends le bus ! »

L'interpelé se leva rapidement et alors qu'il descendit la dernière marche, le Patron agrippa son poignet droit, captant de nouveau son regard. Il ne dit rien, regardant l'adolescent avec un petit sourire sournois.

« Je… j'arrive, Mathieu ! »

A ces mots, la prise sur son avant-bras se relâcha et un petit rire s'échappa des lèvres du criminel.

« Bonne journée, gamin. » fût les derniers mots que le Geek entendit avant de passer la porte de l'appartement.

Et voilà une banale journée qui commençait…

... ... ... ... ... ... ... ...

... ... ... ... ... ... ... ...

Monstre. Salopard. Psychopathe. Crève. Espèce de malade. Sans cœur. Dégénéré.

Toujours les mêmes mots, tournoyant à l'intérieur de son crâne, frappant durement dans chacun de ses neurones.

Le Patron agrippa ses cheveux à l'instant même où il émergea. Un mal de tête insoutenable, habituelle gueule de bois matinale. La veille il avait trop bu, trop fumé… il avait pris trop de coke et il avait sûrement trop baisé. L'art de la démesure, c'était tout lui.

Avec une certaine rage, il écarta le drap sombre qui couvrait son corps nu. Il se leva trop rapidement, devant se retenir au mur pour ne pas chuter. Il grommela, titubant jusqu'à sa salle de bain alors que les souvenirs da la veille lui revenaient en mémoire.

Alcool, cigarette, prostituée, cigarette, alcool, drogue, prostituée…

Machinalement, il s'était glissé dans sa cabine de douche, savourant l'eau brûlante sur ses membres endoloris. Encore endormi, il mit plusieurs minutes avant de se laver le corps, les pensées qu'il avait tenté d'étouffer la veille l'assaillaient de nouveau.
Le contact de l'eau avait légèrement calmé sa migraine. A présent il restait devant son miroir, observant le psychopathe atypique qui se reflétait à l'intérieur.
Et alors que les battements de son cœur s'étaient mis à accélérer sous la colère, sa respiration devint fiévreuse, plus bruyante. Et dans un excès de rage, son poing s'écrasa sur la glace miroitante.

« Je ne suis pas… Je… » Avait-il simplement murmuré, incapable de répéter ce mot que les gens utilisaient trop souvent sans en connaître le sens. Il regarda son poing tremblant et rougit. Puis, il le passa sous l'eau fraîche.

Soupirant, il enfila lentement ses vêtements avant d'ébouriffer ses cheveux sans conviction et mettre ses éternelles lunettes de soleil.
L'image, la réputation, il n'y avait rien de plus important à ses yeux. Peu importait qu'on le pense complètement fou… Peu importait qu'on le traite de monstre… Cela importait peu… N'est-ce pas ?

Après plusieurs minutes de réflexions interminables, il se glissa hors de sa chambre, traversant le couloir au mur tapissé d'une couleur pâle.
Lentement, il posa son pied sur la première marche d'escaliers, le bois grinçant sous son poids. Et sa migraine se manifesta de nouveau. Il descendit, doucement, un pas devant l'autre et il ne fit pas attention au battement cacophonique que créait la course irrégulière du garçon derrière lui. A peine comprit-il que le boucan qui résonnait dans son crâne était en fait réel, que le Patron sentît un objet le percuter avec force.
Déséquilibré, il parvint à se rattraper au mur. Un grognement de rage lui échappa et il se retourna pour faire face au gamer qui était encore sonné de sa chute.
Leurs regards se croisèrent et le criminel sentit ses membres trembler, blâmant l'alcool de la soirée précédente pour masquer le désir imperceptible de lui tendre la main.

« Eh Gamin ! T'as intérêt à faire attention si tu veux pas que je t'arrache ces foutus spaghettis qui te servent de jambes. »

Sa voix était plus rauque qu'elle ne l'était d'habitude, première phrase de la journée après une nuit trop arrosée. La peur qui se lisait dans les yeux du Geek devint de la terreur et le criminel serra le poing distraitement. Un son tremblant et enroué sortit de la bouche rosée du Geek pour se confondre dans quelques piètres excuses. Mais leurs iris ne se quittèrent pas. Étrangement, l'adolescent ne détournait pas le regard, il ne baissait pas la tête. Et le Patron se demandait pourquoi.
Un soupir faillit trahir ses lèvres alors qu'une voix vint résonner à ses oreilles, l'agaçant, le crispant.

« Geek ! Si tu te magnes pas, tu prends le bus ! »

Le jeune gamer se leva d'un bond. Il allait partit, là, sur l'instant et cela irrita le criminel d'autant plus. Il sortit de sa pensée en entendant le craquement singulier de la dernière marche et sa main bougea d'elle-même, agrippant le fin poignet du Geek. Non, il ne partirait pas si tôt, pas ainsi.
Le Geek tourna la tête et leurs regards se regagnèrent. La rage et l'agacement précédemment ressentie disparaissant quelques peu.
Le Patron pensa alors que cela lui plaisait les yeux de chiot, les couinements de douleur et la voix intimidée. Des idées peu saines prirent place dans son esprit, lui faisant oublier, pendant une seconde, ses pensées imbéciles.

Un léger sourire emplit de sournoiserie.

« Je… J'arrive, Mathieu ! »

Sa prise se relâcha et il laissa sa proie s'enfuir. Un rire cynique lui échappa et ses doigts glissèrent sous ses verres opaques, frottant ses yeux avec fatigue.

« Bonne journée, Gamin. » voulut-il murmurer mais sa voix sonna plus fort qu'il ne l'aurait voulu et il soupira.

Quand arrivera-t-il enfin à prendre tout ce qu'il veut de lui ? La porte claqua et sa tête bourdonna plus fort encore.
Jouer, l'utiliser, le briser… Pour quelles raisons ? Aucunes. S'il pouvait simplement… Le posséder.

Le criminel soupira de nouveau, descendant la dernière marche avant de se diriger vers la cuisine.

Un café, une cigarette… Et voilà une banale journée qui commençait.


Et voilà ce premier chapitre de College Boy est terminé! J'espère que vous l'avez apprécier et que ça vous met un peu en appétit pour la suite. N'hésitez pas à laissez une petite review pour dire ce que vous en pensez! A bientôt! :D