Disclaimer : Les personnages appartiennent tous à J.K Rolling et je ne gagne pas d'argent dessus ( j'aimerais bien mais bon... . )

J'espère que ça va vous plaire ! :D


« Arthur... »

Le ton de la voix n'était pas calme. Loin de là. Il y avait une petite touche de stresse, une pincée de chevrotement et une énorme dose d'angoisse.

Rapidement, le jeune homme porta un regard inquiet sur l'amour de sa vie. Son épouse se tenait dans l'encadrement de la porte, son visage exprimant une panique totale et ses mains se tordant avec violence. Arthur se sentit alors obligé de la calmer avant qu'elle ne perde complètement l'usage de ses membres – choses les plus importantes pour elle après ses frères et son mari – et se leva pour se rendre auprès d'elle.

« Que se passe-t-il ? Demanda-t-il d'une voix douce mais ou perçais l'inquiétude. Tu ne te sens pas bien ? »

Molly leva vers lui des yeux emplit de questions et de larmes. Son menton trembla légèrement puis sa tête retomba doucement vers sa poitrine dans un mouvement de désespoir et un sanglot secoua son dos.

Plus inquiet que jamais, Arthur lui saisit les épaules et l'obligea à le regarder. En temps de guerre on s'imagine très vite le pire et les larmes de son épouse lui faisaient imaginer des dizaines de scénario tous plus terribles les uns que les autres. Était-il arrivé quelque chose aux jumeaux ? Pourquoi pleurait-elle ? Quelqu'un était-il mort ?

« Molly, dis-moi ce qu'il se passe, imposa-t-il d'une voix plus dure qu'il ne l'aurait voulu.

- Tu vas me trouver idiote... marmonna la jeune femme.

- Jamais mon cœur. En tout cas, pas plus que tes frères. » Tenta-t-il pour la dérider.

Mais la femme de sa vie ne daigna même pas sourire. Elle enfouit son visage dans le pull de son mari et passa ses bras autour de lui pour émettre une longue plainte. Ce simple son suffit à glacer le sang de celui-ci et il la serra plus fort.

Jamais il n'avait supporté de la voir pleurer. Depuis la toute première fois, dans le Poudlard Express alors que des Serdaigle de septièmes années s'amusaient à taquiner méchamment cette petite fille timide et rondouillarde jusqu'à aujourd'hui, les larmes de la rouquine l'avaient toujours plongé dans un gouffre sans fond d'où seul un sourire de cette même rouquine pouvait le tirer.

Alors qu'il se remémorait toutes les fois où il avait voulu tuer pour qu'elle cesse de pleurer, Molly se reprit et inspira profondément avant de parler.

« Excuse-moi... J'ai eu une crise de panique.

- Mais pourquoi ? Molly, explique-moi...

- Tu crois que je serais une bonne mère ? »

La question fut si subite, qu'Arthur en resta pantois. Qu'elle ose même la poser à voix haute lui sembla impossible. Pour lui, la réponse était si évidente qu'une improbable – et surtout malvenue – crise de fou rire le pris soudain.

Sans pouvoir s'en empêcher, il laissa son rire libérateur envahir l'air autour d'eux. Molly le regarda un instant d'un air outré mais finit par rire aussi. Mais, ça n'était pas le même rire. Arthur se moquais de l'angoisse qui lui avait pris la gorge devant les larmes de sa femme tandis qu'elle se moquait d'elle-même d'un rire ironique, froid.

Aussitôt, Arthur se tut. Mais il ne se départit pas de son sourire et regarda sa femme avec amour. Il admira un instant le visage rond mais incroyablement attirant de son aimée. Ses yeux marrons qui se posaient partout avec malice, amour et tendresse mais qui pouvaient tout aussi bien devenir froids et tueurs quand il le fallait. Son menton fier et son petit nez en trompette. Ses boucles soyeuses qui lui encadraient le visage et atténuaient la droiture de son front. Son cou gracile et ses joues rebondies. Il n'était pas amoureux de Molly, il l'adulait. Il ne pouvait tout simplement pas vivre sans elle. Elle était son oxygène, sa nourriture, son eau, son espace vital. Sans elle, il n'était rien.

« Molly... Comment une telle question peut-elle franchir tes lèvres ?

- Je...

- Tu ne seras pas une bonne mère, tu seras sa mère. La meilleure qu'il n'aura jamais.

- Mais...

- Quand ce petit bonhomme pointera le bout de son nez, l'interrompit-il en caressant le ventre rebondit de la jeune femme, tu seras capable de faire tout ce que tu ne penses pas pouvoir accomplir maintenant. Tu pourras l'aimer, le choyer, le faire rire, le gronder quand il le faudra, le punir, le consoler, le regarder grandir et vivre. Ça sera ton enfant. Notre enfant.

- Mais... Je ne sais pas faire tout ça moi... Je n'ai que dix-neuf ans...

- Moi aussi. Mais ça n'a jamais empêché qui que ce soit de faire des enfants et de les aimer. Ce n'est pas comme si nous étions démunis ma chérie. Nous avons une maison à nous, j'ai un travail stable même s'il ne rapporte pas énormément, nous avons tes frères pour nous soutenir, nos amis. Ma famille ne nous sera pas d'une très grande aide mais nous pouvons très bien nous en sortir, du moment que nous le voulons vraiment. Veux-tu cet enfant Molly ? »

Après un instant de silence, le regard de la jeune femme se fit plus fier, plus déterminé et elle hocha la tête avec certitude. Arthur sourit de nouveau et serra sa femme dans ses bras. Bon dieu qu'il l'aimait sa rouquine.

« Dans ce cas, dans deux semaines environs, nous aurons notre bébé. Et puisqu'à Poudlard tu ne cessais de me répéter que tu voulais beaucoup d'enfants, je te promets que nous en aurons assez pour monter au moins une équipe de Quidditch. »

À ces mots, la jeune femme pouffa de rire et se hissa sur la pointe des pieds pour l'embrasser. Arthur s'enivra de l'odeur de ses cheveux et du goût de ses lèvres jusqu'à ne plus avoir de souffle. Quand enfin ils rompirent leur étreinte, le jeune homme souriait aux anges.

« Comme ils sont mignons ! T'as vu ça Gid' ? Railla une voix dans le dos d'Arthur.

- C'est claire que niveau amour, ils ont été servis ces deux-là, renchérie une autre d'un ton plus doux. Y'en a qu'on de la chance.

- Fabian ! Gidéon ! Espèces de voyeurs ! S'écria Molly. Sortez immédiatement !

- Pourquoi petite sœur ? C'est trop mignon comme tableau. Il faudrait immortaliser l'instant, se moqua Fabian Prewett en tirant la langue à son beau-frère. D'autant que bientôt, vous n'aurez plus le droit à ce genre de scène avec un marmot braillard et bavant entre vous.

- Euh... Je crois qu'ils comptaient sur nous pour le garder ce marmot Fab', soupira son jumeau d'un air désolé.

- Exactement, renchéris Arthur en souriant de toutes ses dents aux deux jeunes hommes. Et comme on comptait monter une équipe de Quidditch voir deux pour pouvoir les faire s'affronter, vous allez avoir du boulot ! »

Devant la grimace de Fabian et le sourire contrit de Gidéon, le rouquin ne put s'empêcher d'éclater de rire. Les frères de Molly l'avaient toujours beaucoup fait rire. À l'école, ils entraînaient toujours leur petite sœur dans leurs bêtises et par contre coup, Arthur aussi. Mais il ne s'en plaignait pas. C'est deux-là n'étaient pas loin d'être ses meilleurs amis.

« Pourquoi vous êtes là ? Questionna Molly d'un ton boudeur mais souriant en coin.

- C'est une façon d'accueillir ses grands frères qui risquent à tout moment leurs vies pour que vous puissiez vivre la vôtre tranquillement ? Demanda Fabian d'un ton railleur avant de se prendre un coup de coude de la part de son jumeau.

- Ne plaisante pas avec ça Fab', grogna celui-ci. On était venus vous dire que le professeur Dumbledor nous a confié une mission. On risque d'être absent un petit moment. » Reprit-il d'une voix grave.

Aussitôt, Molly devint blanche comme un linge et Arthur sentit son cœur se serrer, comme à chaque fois que les jumeaux partaient en mission. Il savait que l'Ordre était important pour la guerre. Il savait qu'il existait pour leur avenir. Et pourtant il ne pouvait s'empêcher de le haïr un peu plus chaque jour pour mettre la vie de ses amis en danger.

Sa femme quitta ses bras pour se réfugier dans ceux de Fabian qui abandonna un moment son masque de moquerie pour la serrer contre lui.

« Ne t'inquiète pas petite sœur, on reviendra vivant, lui souffla-t-il.

- Ça c'est sûr ! Confirma Gidéon en étreignant Arthur. On ne voudrait pas passer l'arme à gauche avant d'avoir vus la frimousse du bébé !

- L'arme à quoi ? Questionna Arthur en serrant Fabian contre lui puisqu'il avait échangé sa place avec sa femme.

- Expression moldue. » Éluda celui-ci d'un mouvement d'épaule.

Les connaissances des jumeaux sur les moldus avaient toujours beaucoup impressionné Arthur. Ils les connaissaient presque comme s'ils avaient grandi parmi eux et avaient même poussé le bouchon jusqu'à se loger dans le Londres moldu. Cela se révélait être un atout majeur puisque les mangemorts n'y connaissait absolument rien et qu'il suffisait qu'un jumeau envoie à son frère un message plein d'expressions moldues pour que les mages noir n'y comprennent rien. Parfait code secret.

« Si vous me faites le coup de mourir, je vous tue, marmonna Molly en quittant les bras de son frère.

- On ne s'abaisserait pas à ça, remarqua Fabian en souriant malicieusement. Tu fais bien trop peur quand tu es en colère pour que nous nous risquions à subir tes foudres.

- Bon, il est temps pour nous d'y aller, annonça Gidéon.

- Très bien, acquiesça Arthur d'une voix angoissée. Mais n'oubliez pas que le bébé est pour dans deux semaines. Si vous n'êtes pas là à sa naissance, Molly ne vous le pardonneras jamais. Et je n'aimerais pas être à votre place si c'est le cas. »

De connivence, les jumeaux échangèrent un regard faussement apeuré et s'écrièrent en cœur :

« Nous non plus !

- On essayera d'être là, repris Gidéon plus sérieusement. Mais on ne sait pas combien de temps peu durer la mission et...

- Faut qu'on y aille frangin. » Le coupa Fabian.

Le premier se tut et hocha lentement la tête pour se diriger ensuite vers la porte. Au dernier moment, il se retourna et regarda Arthur et Molly avec un sourire.

« Au fait, vous avez choisis un nom ?

- Ginevra si c'est une fille, William si c'est un garçon. »

OoOoOoO

Que Merlin, Archimède et Viviane réunis maudissent ensemble et de toutes leurs forces la totalité des patates de la planète. Arthur ne voulait plus jamais voir une seule patate. Que ce soit dans la terre, dans la casserole, dans l'assiette ou surtout dans ses mains.

Il lâcha un juron sonore et abandonna le tubercule à son triste sort – c'est à dire sur la surface de la table et charcuté en petits bouts par énervement –. Il se leva et courus dans la salle de bain en suçant son pouce. Marmonnant maintenant des altercations plus terribles les unes que les autres à l'égard des sortilèges de découpe, il farfouilla dans la trousse à pharmacie et en sortit triomphalement une boite de pansements. Décidément, Molly pensait à tout.

Bien sûr il aurait pu utiliser un sort de soin mineur. Mais vus ses piètres compétences en sortilège, cela aurait sans doute aggravé la situation plutôt que de l'améliorer. Et comme Molly savait qu'elle ne serait pas en capacité de le soigner lors des derniers jours de sa grossesse, elle avait fait une excursion éclaire dans le monde moldue pour se procurer de quoi son mari puisse penser ses plaies.

Arthur batailla un peu pour ouvrir la boite tout en ne mettant pas du sang partout et parvint finalement à emmailloter vaguement son doigt dans un bout de sparadrap. Il sourit devant sa réussite et pensa un instant aller s'en vanter auprès de sa femme, mais l'image de la casserole vide se superposant au sourire goguenard de Molly l'en dissuada. La rouquine de son cœur n'était pas en état de faire la cuisine ce soir et s'ils voulaient quelque chose à manger, il faudrait qu'Arthur se débrouille tout seul – d'où les patates –. De plus, il était passablement énervé par sa défaite antérieure contre le tubercule et ne supporterait pas les sarcasmes de la jeune femme.

Il retourna donc en bougonnant dans la cuisine et regarda avec désespoir la montagne de patates qui attendaient encore d'être épluchées, découpées puis cuites pour pouvoir être mangeables. Mais lui n'avait absolument pas envie de faire tout ça et pria pour que quelque chose le fasse échapper à sa corvée.

Si Merlin, Archimède et Viviane ne l'avaient pas entendus pour la malédiction précédente, ils l'entendirent par contre très nettement pour cette supplique-ci et décidèrent d'accéder à sa demande car quand il posa de nouveau ses fesses sur la chaise pour se remettre à son épluchage/charcutage, un cri retentit soudain.

Mais si Arthur avait su que s'était eux qui étaient à l'origine de ce hurlement, il aurait tout fait sauf les remercier car la plainte déchirante ne pouvait venir que de sa femme. Il se redressa tellement vite que sa chaise partit à la reverse. Mais il ne prit pas le temps de la ramasser et se rua vers l'étage. Les escaliers furent gravit quatre à quatre et seul la peur qui lui compressait les poumons l'empêcha de hurler à son tour quand le cri retentit de nouveau.

Il débarqua dans la chambre, baguette en avant et prêt à lancer un sortilège de mort sur n'importe quel mangemort qui oserait s'approcher de Molly à moins de trois kilomètres – donc tous les mages noirs dans l'enceinte de la chambre –.

« Le premier qui la touche je …! »

Le rouquin se tut en constatant qu'il n'y avait personne dans la pièce. Les protections posées par les jumeaux étaient donc très efficaces. Seule sa femme le regardait depuis son lit. Mais ses yeux étaient tellement paniqués et douloureux qu'Arthur craint tout de même que quelque chose ne soit arrivé. Il se précipita à ses côtés mais, ne sachant que faire, se contenta de bredouiller :

« Qu'est ce qu'il se passe ? Qu'est ce qu'il se passe ?

- C'est l'heure Arthur...

- L'heure de quoi ? De manger ? Mais je n'ai pas fini d'éplucher les patates ! »

Décidément, le stress lui faisait vraiment dire n'importe quoi. Évidemment qu'il avait compris ce qu'il se passait. Mais la panique et l'angoisse brouillant totalement les ondes que son cerveau envoyait désespérément à son corps, il n'était pas capable de réagir autrement qu'en disant des idioties.

« C'est l'heure de l'accouchement idiot ! » S'écria sa femme dans un sursaut avant de se plier de nouveau en deux pour crier.

Ce fut comme si ce cri était le signal qu'attendait son corps pour enfin écouter les ordres que lui adressait son organe cérébral. Il se redressa brusquement et fit venir à lui par magie un grand sac qu'ils avaient préparé pour ce fameux soir. Il y avait dedans tout ce qu'il fallait pour assurer leurs survies à St-mangouste pour au moins une semaine. Après quoi, Arthur pourrais toujours revenir ici chercher des affaires s'il fallait rester plus longtemps.

En attendant, il fallait y aller vite. Molly était de plus en plus pâle et criait de plus en plus souvent. Arthur fit léviter le sac devant lui et aida sa femme à se mettre debout. Il la porta à moitié jusqu'au salon, pris une pincée de poudre de cheminette et les transporta tout de suite à l'hôpital.

Quand ils arrivèrent dans le grand Hall blanc la rouquin poussa de nouveau un cri déchirant. Aussitôt, trois infirmières accoururent et allongèrent Molly sur un lit roulant. Pendant qu'elles la poussaient vers une chambre, la jeune femme attrapa la main de son mari et bredouilla, des larmes de douleurs dans les yeux :

« Il ne faut pas qu'il sorte maintenant... Il doit attendre encore un peu...

- Pourquoi ça Molly-chérie ? Demanda doucement Arthur en souriant pour la rassurer – même s'il n'était pas plus frais au fond –. C'est l'heure, notre bébé va naître.

- Mais Gid' et Fab' ne sont pas revenus... »

Avant qu'il n'ait put ajouter quoi que ce soit, les infirmières plantèrent Arthur sur place en lui ordonnant de patienter. Sans doute avaient-elles deviné qu'il ne supporterait pas les cris de sa femme et serait trop turbulent dans la salle d'accouchement pour leur permettre de faire leur travail. En attendant, Arthur se sentait fichtrement inutile.

S'était censé être le plus beau jour de sa vie et il avait envie de pleurer. S'était censé être le plus beau jour de sa vie et il avait envie d'être à des miles et des miles d'ici. Après Molly, s'était à lui d'avoir une crise de panique.

Il resta ainsi, au bord de l'hystérie, se mordant des fois le poing pour ne pas crier, voulant fuir ce couloir trop blanc mais revenant finalement en pensant à sa femme, pendant plusieurs heures. Pendant ces heures-là, il essaya cinq fois de fuir en courant, six fois de se replier sur lui-même dans un coin pour pleurer et dix fois de se taper la tête contre un mur.

Ce fut dans sa dixième tentative de suicide de neurones que vint enfin le soutien qu'il attendait depuis le début.

« Ben alors Arthur qu'est-ce que tu fais ? Arrête de te faire des bosses et explique-moi pourquoi tu n'as pas laissé un mot !

- On a vu le bazar à la maison et on a complètement paniqué donc on est venus ici. Finalement, c'est moins grave qu'on ne le pensait... Je suis rassuré. Où est Molly ? »

À l'entente de ces voix bien connues mais qu'il ne s'attendait pas à retrouver ici et surtout pas ce soir, le rouquin sursauta violemment et se retourna pour faire face aux jumeaux.

Ceux-ci semblaient essoufflés, comme s'ils avaient courus et le regardaient avec un mélange de joie et d'inquiétude. Mais sur leurs lèvres, s'était clairement des sourires moqueurs qui se dessinaient.

« Moquez-vous, marmonna Arthur à l'adresse de ses amis. Ce n'est pas vous qui devenez... papa. »

À ce mot, tout le stress du jeune homme explosa. Gidéon – le plus proche – cru que son beau-frère lui sautait dessus pour se battre et leva vivement ses bras devant lui dans un geste de défense quand celui-ci lui fonça dessus. Ce fut avec étonnement qu'il se retrouva avec un Arthur pleurant à gros sanglot dans les bras. Il regarda son frère avec effarement et tapota maladroitement le dos de son ami.

« Ben... Pourquoi tu te mets dans des états pareils ? Demanda Fabian en frottant l'épaule du rouquin.

- Je suis pas près... Tous les beaux discours que j'ai sorti à Molly étaient valable pour elle... Pas pour moi... Je ne serais pas un bon père. Je suis trop empoté, trop turbulent. J'ai peur les gars... Peur de faire mal au bébé, peur qu'il ne m'aime pas... »

Il redoubla de pleure et les jumeaux se regardèrent avec consternation. Comment en arrivait-il à douter après avoir prononcé de telles paroles ?

« Tu te rends compte que ce que tu viens de dire prouve que tu seras un bon père ? » Demanda Fabian, son éternel sourire railleur sur le visage.

Arthur releva la tête, sans comprendre et regarda ses amis en quête de réponse.

« Tu t'inquiètes de savoir si le bébé t'aimera alors qu'il n'est pas encore né, énuméra Gidéon en le lâchant. Tu as peur qu'il ne t'aime pas. Tu as peur de décevoir Molly. Tu as peur que ton comportement ne convienne pas à un père. Le fait que tu t'inquiètes de ces choses-là prouve déjà que tu feras attention à ce qu'elles ne se produisent pas. Où alors le moins possible. Ça prouve que tu seras prévenant, attentif, aimant. Donc que tu seras un bon père. »

Le rouquin resta dubitatif et essuya ses larmes en faisant une moue peu convaincue.

« Aller Arthur ! Un peu de nerf que diable ! S'écria Fabian. Ce soir tu as un enfant mon vieux ! Tu devrais faire la fête, pas être en train de pleurer ! »

Le jeune homme était sur le point de répliquer que s'était justement parce qu'il avait un enfant qu'il pleurait quand la porte de la chambre s'ouvrit soudain sur une infirmière souriante. Aussitôt, tous les doutes et les inquiétudes du rouquin s'envolèrent. Ce sourire ne pouvait vouloir dire qu'une seule chose.

Sans un mot, il planta ses amis sur place et s'avança vers la chambre d'un pas titubant. S'il s'était retourné, il aurait vus les jumeaux se faire de grands sourires heureux et soulagés. Ils avaient craint un instant qu'Arthur ai peur et ne fuit ses responsabilités si près du but. Avoir un enfant à dix-neuf ans n'était pas facile ils pouvaient sans douter. Mais malgré sa jeunesse et sa maladresse, leur beau-frère les avait rassurés. Il aimait trop Molly pour prendre la fuite. Peu importe qu'il soit jeune ou pas d'ailleurs. Un premier enfant est une expérience qui reste la même quel que soit l'âge.

Quand Arthur s'avança dans la chambre sans adresser un seul regard à l'infirmière qui n'en tint pas rigueur, il ne put constater qu'une seule chose. Malgré tout ce qu'il avait pu dire quelques minutes auparavant aux jumeaux, à présent, il était plus près que jamais. Il serait un père exemplaire pour être à la hauteur de Molly. Leur enfant serait heureux. Il serait choyé, aimé.

Son regard se posa tout de suite sur sa femme qui dormait à point fermé. Elle devait être épuisée la pauvre. Et malgré la sueur luisant sur son front et les cernes sous ses yeux Arthur ne l'avait jamais trouvé aussi belle. Elle souriait dans son sommeil, sans doute incroyablement heureuse de ce qu'elle avait accompli ce soir.

Les yeux du rouquin accrochèrent ensuite un berceau à côté de lit. Son cœur manqua un battement et il sentit ses jambes flageoler sous lui. Mais il se rapprocha néanmoins et regarda le petit corps entortillé dans les draps. Il était minuscule. Ses mains, son nez, ses pieds, ses oreilles, tout était petit chez lui. Un fin duvet roux recouvrait son crâne et une multitude de taches de rousseurs parsemait déjà son visage. Le plus beau bébé du monde. Le regard d'Arthur dériva par la suite sur la petite plaque de bois accrochée au berceau qui indiquait le poids, la taille et le sexe du bébé.

« Alors ? Demanda la voix de Fabian dans son dos. Comment il s'appelle ce marmot ? »

Arthur ne répondit pas tout de suite, admirant sans pouvoir s'arrêter son magnifique enfant.

« Arthur ? Questionna Gidéon. C'est un garçon ou une fille ?

- Il s'appelle William. »