Donc voici le premier chapitre (assez long) de cette Fan Fiction, il y aura environ 4 ou 5 chapitres plus courts.
C'est ma première Fan Fiction, il y a beaucoup de fautes (je pense ^^') et encore quelques petits soucis de formulations. En tout cas j'espère que ça vous plaira et si vous avez envie laissez une Review )
Bonne lecture
Chapitre 1
Londres, 1992
Dans le choc ma tête se heurte violemment au sol. Tout mon corps me fait mal et je n'arrive pas à relever. Il se penche vers moi avec son sourire de sadique. Soudain l'adrénaline monte en moi et dans un dernier effort, je lui décoche un magistral coup droit en pleine figure. Il tombe et j'arrive enfin à me relever. Il tente d'arrêter le sang qui coule de son nez et de sa bouche avec ses mains. Il ne se relèvera pas et j'ai gagné. En signe de victoire, je pose mon pied sur sa cage thoracique et et lève les bras avec un sourire triomphale. Mes amis et d'autres élèves autour de moi, m'acclament tandis que d'autres affiche une expression de crainte. Soudain tout le monde se tait et regarde derrière moi. C'est pas du tout bon signe. D'un coup on empoigne mon bras avec force, je me retourne et me retrouve face au visage rouge de colère de mon directeur.
-Charlotte Davis!crie-t'il à 20cm de mon visage fou de rage.
Je lui fais une révérence avec un sourire narquois.
-Oui, c'est bien mon nom mais je préfèrerais que vous m'appeliez Charlie, Mon Seigneur.
Les élèves autour de moi rigolent mais pas le directeur, j'ai l'impression qu'il va avoir un infarctus.
-Allez tout de suite dans mon bureau! hurle t-il à pleins poumons tout en indiquant la direction avec son doigt.
-Merci mais je connais la direction de votre bureau. Dis-je avec un sublime sourire.
Il a sûrement envie de m'étrangler et préfère se retourner pour aller aider l'élève au sol. J'en profite pour saluer l'assemblée avec une autre révérence et me diriger vers l'abattoir.
Ça fait une heure qu'il m'a violemment engueulé et depuis j'attends dans le bureau, seule. À côté de moi, il y une glace entourée d'un cadre minutieusement gravé. Je ne sais pas qu'elle est l'utilité d'un miroir dans le bureau d'un proviseur de collège. Je me regarde longuement, j'ai des cheveux châtains blonds coupés en un carré archaïque, une peau pâle parsemée de petites tâches de rousseur et de grands yeux gris-bleus qui semblent devenir orageux quand je m'énerve, c'est à dire souvent. J'ai 12 ans mais je fais plus jeune, peut être parce que j'ai un visage enfantin, que je suis fine, que je suis petite et que je m'habille avec un uniforme beaucoup trop grand. Mais je suis quand même assez musclée grâce au sport.
La porte s'ouvre soudain sur le proviseur accompagné de mon père et de ma mère. Mes parents me fusillent du regard tandis qu'eux et le directeur prennent place.
-Bon je vais faire court. Votre fille à encore frapper un élève qui se retrouve maintenant avec le nez cassé et une dent qui était heureusement une dent de lait. Cet incident produit aujourd'hui ne peut être toléré même si l'autre élève n'était pas tout à fait innocent.
-Monsieur, je vous promets que ça ne se reproduira plus. Répond ma mère tout en continuant à me fusiller du regard.
-Madame, c'est ce que vous m'avez dit la semaine dernière et aussi les semaines avant. Mais votre fille en est incapable c'est pourquoi je pense qu'il serait préférable de l'envoyer à La North London Collegiate School. C'est une école pour les filles, très bien et avec son niveau scolaire elle serait acceptée malgré son comportement. D'ailleurs cela lui permettrait d'avoir une conduite plus adaptée.
Adaptée? Oui bien sûr, apprendre à devenir une femme exemplaire comme il me le dit souvent quand mes parents ne sont pas là. Je n'aime pas ce directeur, il est sexiste et m'a interdit de m'inscrire dans l'équipe de foot au lieu de ça il m'a inscrite aux cours de cuisine. Pour lui, il est impensable qu'une fille n'aime pas la mode, se batte, s'habille comme un garçon et aime un sport autre que la gym et la danse. Tout ce qu'il attend d'une fille c'est qu'elle devienne une bonne mère de famille. Je crois même qu'il est misogyne.
-Vous êtes sûr que ma fille ne peut pas continuer les cours ici? demande mon père, inquiet.
-Certain. Vous savez ce qui est le mieux pour elle maintenant. Dit-il en me regardant furtivement avec un regard satisfait.
-Bien, dis-je en inclinant la tête tout en me levant. Vous en avez fini de l'Emmerdeuse de service. Dites à David de ma part de ne pas bien se rétablir.
-Oui au revoir Mademoiselle Davis. termine-t-il toujours satisfait.
J'ouvre la porte à mes parents qui s'excusent auprès du directeur et le saluent, puis je claque la porte violemment.
Vous n'imaginez pas à quel point les représailles ont été longues et pénibles. J'avais beau leur expliquer que cette bagarre n'avait été qu'un défi pour prouver qu'une fille peut très bien battre un garçon, ils n'entendaient rien.
-C'est quoi ma punition? demandé-je afin d'abréger la torture.
-Ta punition? Eh bah tu le sais. Tu iras à ce collège pour filles. dit ma mère.
-Quoi?! Non, je n'y irai pas et si je vais là bas je vais me faire virer du coup je serai obliger de retourner au public.
-Tu crois ça? Et bien non, parce que si tu fais ça on t'enverra en pensionnat et si tu recommences ce sera le centre de redressement et là je ne pense pas que tu puisses être renvoyée.
Le silence se fait dans le salon.
-Vous n'allez pas faire ça...m'obstiné-je.
-J'espère que non mais si tu t'obstines, on sera contraint de le faire.
Je boue à l'intérieur et préfère m'en aller direction ma chambre afin de me défouler sur mon punching-ball. Mais mon père m'interrompt alors que je monte les marches des escaliers.
-Ah avant que tu partes. Je voulais te dire que demain tu viens avec nous pour fêter le centenaire de ton arrière grand mère.
-Celle qu'on voit tous les deux ans? demandé-je.
-Oui
-Youpi...
Je m'allonge sur mon lit défait. C'est pas juste, ils n'ont pas le droit de me faire ça pensé je avant de m'endormir.
Lorsque je me réveille il y a une robe posée sur ma chaise de bureau. Je m'approche, c'est une robe rose pâle, à manches longues, informe, avec plein de dentelle et de petites fleurs. Ma mère veut sûrement que je mette ça pour le centenaire de la grand mère à mon père. Je prends l'horreur et la fout à la poubelle avec un geste de dégoût. Au lieu de ça je mets un sweat large rouge, un jean large et des converses noires.
Lorsque je descends à la cuisine, ma mère pousse long soupir en voyant que je ne porte pas la robe.
J'arrive dans la petite maison de retraite décorée d'un vieux papier peint immonde avec de petits carreaux. Ce n'est pas très lumineux et il faut dire que ça pue le vieux. J'espère ne jamais finir ma vie ici, en fait j'espère ne pas finir ma vie tout court.
Au fond du couloir se situe ce qui semble être un salon. Il y a quelques ballons accrochés et une table dressée pour accueillir une dizaine d'invités qui sont déjà arrivés. Dans un coin sombre de la pièce, sur un fauteuil à bascule est assise une vieille femme, vêtue d'un chapeau blanc élégant et d'une robe bleue, c'est mon arrière grand-mère. Elle n'a pas trop changé depuis la dernière fois, je pense qu'à partir d'un certain âge on ne peut pas sembler plus vieux. Les invités sont des membres de ma famille du côté de mon père, c'est-à-dire mon oncle, sa femme, mes quatre détestables cousins âgés de 20 à 18 ans et mon autre oncle, alcoolique. Mon grand-père est décédé d'un cancer un peu avant ma naissance tout comme son épouse.
Je dois dire bonjour à tout le monde et revêtir mon masque de gentillesse, ce qui m'exaspère.
Malgré que ce soit son anniversaire, personne ne semble se préoccuper de mon arrière grand-mère. Alors par pitié et parce que je n'aime pas spécialement les membres de la famille de mon père, je vais discuter avec elle.
-Bonjour ! Je suis Charlie!
-Ah oui ! Charlotte! Comment vas-tu ?
-Bien…menté-je, je détestais quand on m'appelait par mon prénom.
-Tu ne voudrais pas être là. N'est-ce pas ?
-Ouais…ça craint un peu…sans vouloir être méchante
-C'est vrai, moi aussi je n'aime pas être ici. C'est triste mais c'est sûrement une des meilleures périodes de ma vie…
-Vous appelez ça une vie, c'est déprimant. On dirait les couloirs d'un abattoir.
-Hahah…c'est pas faux. Malgré tout ma vie n'a pas été rose mais je ne m'en plains pas, j'ai fait un mauvais choix.
-Comme quoi ?
-Tu ne comprendrais pas…dit- elle en baissant les yeux.
-J'en ai marre qu'on me dise ça ! Vous les adultes, vous croyez tout savoir !
Etrangement elle sourit et elle pousse un petit rire étouffé.
-Qu'est ce qui vous fait rire ?!
-Non, rien, je toussais, mentit-elle. Dis tu aimes les livres ?
-Si j'aime les livres ? Quels genres de livres ?
-Les livres de fiction.
-Vous rigolez ? Ce sont mes préférés!
Elle sourit et cherche méticuleusement quelque chose dans un des tiroirs de la commode, puis elle soulève un double fond où se trouve un objet enveloppé d'un magnifique tissu vert émeraude. Elle en sort un livre à la couverture verte abîmée par le temps.
-Qu'est ce que c'est?
-Un des premiers exemplaires de « Peter Pan et Wendy ».
-Mais ça doit valoir une fortune!
-Oh, ce n'est rien... Je n'aime pas ce livre.
- Alors pourquoi l'avez-vous?
-Parce qu'il me rappelle dans les moments où j'en veux à tout le monde, que ce n'est que de ma faute et il me rappelle mes erreurs pour que jamais elles ne se reproduisent, répondit-elle le regard plongée dans ses pensées.
-Mais il n'y a rien de tout ça dans ce livre...
-Pas pour tout le monde...Dis moi, tu n'aimes pas qu'on t'appelle Charlotte?
-Non, je préfère qu'on m'appelle Charlie, Charlotte ça fait trop fille et ça ne me correspond pas. J'aime les jeux, les défis, me battre, le sport et écrire des histoires.
-Je ne vois pas ce qu'il y a de pas féminin dans le fait d'aimer écrire des histoires.
-Selon certains quand on est une femme on se doit de garder les pieds sur terre et de ne pas rêvasser inutilement, ce que je trouve absurde.
-Si je te disais que c'est moi qui ait écrit ce livre. Tu me croirais?
-Non, il a été écrit par James Matthew Barrie en 1911.
-Et bien tu as tort, regarde à l'intérieur.
Je l'ouvre en éternuant à cause de la poussière et je découvre qu'il est écrit à la main, d'une écriture enfantine :
« 3 avril 1904, Londres
Cher journal… »
-J'avoue ne pas comprendre. C'est juste votre journal intime…
-Oui tu as raison, mais c'est le premier ouvrage qui parle de Peter Pan.
-Non ? C'est vous qui avez donné l'idée à Mr Barrie ?!
-Ce n'est pas une idée c'est la vérité, c'est mon histoire!
Là je me dis qu'elle délire un peu...
-Mais en fin ! C'est impossible, ça n'existe pas et vous ne vous appelez même pas Wendy Darling !
-Je me suis appelée Miriam Darling puis je me suis mariée, et Wendy est un dérivé de Windy* qui était mon surnom. Mes frères m'ont appelé comme ça parce que quand je commençais à m'énerver mes yeux devenaient d'une couleur orageuse et ils criaient « Windy ! » pour se prévenir que c'était le vent avant la tempête.
-Mais vous n'avez pas de frères !crié-je.
-Si et ils sont morts pendant la 1ère Guerre Mondiale. Ecoute, ne me crois pas si tu veux mais c'est la pure vérité. L'histoire que je raconte dans ce journal est assez différente de celle de Barrie puisqu'elle retrace la vraie histoire, par exemple Peter Pan n'est jamais revenu me voir, ni même mes descendants... Je ne vais pas te mentir, j'en ai beaucoup souffert parce que je l'ai...je m'étais attaché à lui, mais il est Peter Pan et il oublie pour ne pas vieillir... Il est cruel mais il s'est révélé attachant. Lorsque j'étais jeune, je côtoyais J.M. Barrie et un jour je lui ai demandé de publier mon ouvrage sous son nom, parce qu'à l'époque les femmes écrivains étaient mal vues et que sa notoriété lui permettait de le publier. Il a accepté et a fait quelques modifications afin que ma vie privée soit respectée et que l'histoire ne soit pas aussi tragique...
Le silence se fait et je décide aussitôt de le rompre.
-Si ce que tu dis est vrai et que tu étais attachée à lui, pourquoi n'es-tu pas restée au Pays Imaginaire?
-Parce que mon séjour là-bas à fait ressortir mon côté maternelle, j'ai cru que je voulais grandir et connaître plus. Là a été mon erreur, en grandissant j'ai connu beaucoup de malheurs, mes frères, mon mari et mes trois enfants sont morts, je n'aurais pas dû être destinée à grandir mais je l'ai compris trop tard.
-Comment ça pas destinée à grandir?
-J'ai prononcé une phrase qui m'a lié à tout jamais à Peter Pan mais en refusant de rester une enfant, je me suis maudite.
-Qu'elle phrase?
-Elle est marquée au milieu de la 3ème page du livre.
Je prends le livre dans mes mains et je le regarde comme si c'était une bombe à retardement.
- Pourquoi me dites-vous tout ça?
-Parce que tu me ressembles et que je sais que même si tu ne prononces pas cette phrase tu risques de ne jamais être heureuse comme l'est ton oncle. Vous deux, vous avez les mêmes yeux que moi et le même caractère. Je n'ai jamais raconté cette histoire à ton oncle pour ne pas qu'il souffre autant que moi s'il décidait de refuser l'offre de Peter, alors il n'a jamais prononcé cette phrase et ne l'a jamais rencontré. Je crois que ce n'est pas plus mal, vu comme il est déjà malheureux, il l'aurait été plus encore si ça c'était passé. Mais toi, tu as le choix et tu es plus forte que moi ou ton oncle et si tu prononces cette phrase et que tu restes sur l'île, ta vie sera passionnante et sans fin. Mais n'oublie pas que tu as le choix, ton destin est entre tes mains. Si tu veux partir, tu n'auras qu'à prononcer cette phrase seule, la nuit vers ta fenêtre. Fait attention Peter n'est pas celui que tu crois et il faudra déjouer ses pièges, pour cela lit mon livre avant. Ton destin en dépend.
"Mon destin en dépend..." Répété-je, un peu plus tard alors que je pars avec le livre caché sous mon sweat.
*Windy=venteux
Voilà, j'espère que ça vous aura plu et la suite est prévue soit pour demain soit pour Samedi mais en tout cas je ferai de mon mieux pour la terminer avant août )
