J'espère que ma nouvelle fiction sur le fandom Chérik vous donnera l'eau à la bouche et l'envie de rester encore un peu avec moi dans leur histoire !

Merci à celles et ceux qui me suivent et bienvenu aux nouveaux nouvelles!

Bonne lecture!


Charles avait vraiment trop bu. Vraiment TROP. A outrance, de façon tout à fait déraisonnable. Cela ne lui arrivait pas souvent, enfin, pas si souvent que ça… Pas depuis un moment en tout cas. Ces vraies dernières soirées de beuveries dataient de l'Université… Il avait quitté Oxford depuis des années et jamais il ne c'était senti obligé d'ingurgiter autant de brandy en une seule soirée. Pourtant cette nuit, il en avait ressenti le besoin urgent. Celui de se sentir ivre, de ne plus penser, de ne plus avoir autant de logique. Il avait cruellement envie d'oublier à quel point il était coincé et paumé ! Alors pour se sentir différent, là il l'était ! Il était affalé sur son sofa en cuir, face à la cheminée qui crépitait. Il était seul… Enfin, dans la pièce. A l'étage les élèves sommeillaient, les professeurs aussi. Charles était le seul être vivant en activité dans le manoir Xavier. Il finissait son verre d'un air presque absent, ses yeux, attirés par les flammes, dont il ne ressentait presque pas la chaleur, scrutait le néant face à lui. Oui, il avait trop bu. Oui, il voulait l'oublier et non, ça n'avait pas fonctionné ! Au contraire le Brandy avait agi comme un catalyseur. Il ne pensait plus qu'à lui ! Des mois qu'il était totalement obsédé, obnubilé par LUI ! Il allait faire une connerie, il le savait ! Déjà qu'il s'amusait à se servir du Cerebro pour l'espionner ! Une fois il l'avait surpris en compagnie d'une jeune blonde, Charles en avait été malade, mais pas vacciné pour autant, une autre fois il avait eu la chance de tomber au moment de sa douche… Ces images avaient hantés ses rêves érotiques durant des semaines. Parfois il le voyait conduire, manger, boire, dormir, ou marcher, Charles restait juste quelques secondes avec lui, pour ne pas se faire repérer. Il était totalement drogué par lui ! Lui : Erik ! Erik Lehnsherr

Il mourrait d'envie, ce soir plus que jamais, de l'appeler. D'entendre sa voix, en vrai… Il devait résister à la tentation, il devait se faire violence et… Le combiné était dans sa main. Il connaissait le numéro par cœur, bien que ivre il saurait le réciter sur un air des Pink Floyd ! Non, il ne devait pas, qu'est-ce qu'il dirait de toute façon ? Non, il devait joindre Logan, oui, lui, il saurait lui faire renoncer à son projet. Logan était au courant du penchant de Charles… Penchant c'était un petit mot pour évoquer la vérité : Charles était amoureux fou d'Erik !

Oui, Logan saurait trouver les mots pour l'apaiser à coup d'insultes et de vacheries… il composa le numéro du motel, où résidait le mutant, ce soir. Logan, depuis son tour d'Amérique pour dénicher d'autres jeunes porteur du gène X, changeait chaque soir de lieu de couchage. Charles entendit la première sonnerie avec soulagement. Il devait déballer son sac et rapidement ! Sinon il finirait encore par aller dans le Cerebro et materait Erik avant d'aller se coucher le corps en flamme. Logan décrocha après trois sonneries.

- Tu peux être fier de moi, Logan ! s'exclama tout de suite Charles la bouche pâteuse. Je n'ai pas appelé Erik pour lui dire à quel point j'ai envie de lui ! Ni pour lui avouer que je meurs d'envie qu'il me prenne sauvagement ! Tu es fier de moi, hein ?

La réponse se fit attendre avant qu'une voix grave ne réponde un peu en sourdine :

- C'est… Erik.

L'estomac de Charles se décrocha et c'est comme si tout ce qu'il contenait se déversait hors de lui-même. Machinalement il avait composé le numéro d'Erik ! Charles étouffa un juron.

- Charles ? C'est toi ? reprit la voix de l'allemand parfaitement réveillé à présent.

- Ah… Heu… Oups… J'ai heu…

Charles ne savait plus quoi dire, il était de la couleur d'une pivoine bien mûre et bafouillait comme un collégien.

- Ah, faux numéro, fini par mentir Charles avant d'essayer de raccrocher.

- Charles ! interpella la voix autoritaire d'Erik. Charles !

- Hum-hum ? affirma vaguement le télépathe d'un air contrit.

L'alcool n'aidait pas. Il se sentait comme un idiot profond.

- C'était une blague, ah … ah… ah, je t'ai bien eu ! Un pari avec heu… Hank ! Bon, je vois que tu vas bien. Désolé !

- Char-

Charles raccrocha aussitôt, mort de honte, le cœur cognant comme un malade dans sa poitrine. Il priait le ciel, n'importe qui en vérité, pour qu'Erik gobe cette histoire de « blague ». Non, décidément, il ne devait plus boire à ce point ! Peut-être qu'avec un peu de chance, Erik prendra cet appel pour un rêve, après tout il était…

- Quatre heure du matin ! s'écria Charles s'apercevant qu'il était là, tout seul, depuis bientôt cinq heures !

Il regarda d'un air mauvais le verre de Brandy, et se leva du sofa. Il évita de regarder le téléphone, encore trop honteux. Il devait remonter se coucher, trouver un peu de sommeil avant… Charles n'avait pas envie de dormir… Il avait entendu la voix d'Erik, il l'avait appelé par son prénom et tout son corps frissonnait à ce souvenir. Il se rassit dans le sofa. Il se repassa encore et encore la voix d'Erik dans son crâne, jusqu'à ce que, sans s'en rendre compte, il s'endormit jusqu'à la première sonnerie annonçant le premier cours !

Le télépathe sursauta si violemment qu'il s'infligea une douleur dans tout le corps. Il avait la tête lourde et remplie des pensées de tous ses pensionnaires. Tous se rendaient à leur première leçon du jour et Charles, encore bien trop imbibé, n'arrivait pas à contrer leurs émanations cérébrales. Il mit presque trois minutes avant de retrouver une position assise convenable. Il était toujours dans son salon, le feu dans la cheminée n'était qu'un petit tas de cendres rougeoyantes, et la bouteille de Brandy reposait devant lui, couchée sur le flanc… Le verre… Le verre Dieu seul sait où il avait fini. Charles ne portait plus sa chemise, elle était couchée sur un des accoudoirs du sofa. Sa ceinture était débouclée et encore heureux, il portait son pantalon ! Il n'essaya pas de s'étirer, encore moins de commander à son corps quelque mouvement que ce soit ! Il se contenter d'être là, assit, de respirer, de rassembler ses pensées et d'essayer de savoir, si oui, ou non, il devait dispenser un cours ce mardi matin ? … Il avait appelé Erik hier soir ? Cette étrange impression lui revînt en mémoire. Il… Il avait vraiment téléphoné à Erik ?!

Dans le couloir, qui menait au salon, il y eut des éclats de voix, Charles fit la grimace et se boucha les oreilles comme un enfant. Il avait un mal de chien et entendre brayer de si bonne heure n'était pas le meilleure remède à une monstrueuse gueule de bois ! Soudain la porte s'ouvrit en grand. Charles jeta un regard de reproche à celui ou celle qui allait le surprendre dans cet état ! Il s'attendait à voir débarquer Raven, avec son petit air suffisant, lorsqu'elle lui faisait la morale. Charles manqua de s'étrangler tandis qu'Erik passait la porte et la referma en adressant un regard noir à la personne qui avait tenté de le retenir. Il reporta son attention sur Charles, torse nu, les doigts dans les oreilles, une mine affreuse, les cheveux dans tous les sens et une expression de panique figée sur son visage.

- Bonjour Charles, dit d'une voix presque amusé le nouveau venu.

- Qu'est-ce que… Tu fais là ?! demanda le télépathe en retirant ses doigts de ses oreilles.

Son sang bouillonnait dans son corps. Il n'avait pas été aussi proche d'Erik depuis… Depuis bien trop longtemps ! Il le scruta, incapable d'oser croire qu'il était VRAIMENT là !

- Tu m'as téléphoné cette nuit, rappela Erik en observant finement la bouteille de Brandy.

- Mais… Tu… tu vis à Phoenix en ce moment !

- Tu m'espionnes ? demanda le blond en s'approchant les bras croisés.

Le brun eut un sursaut. Oui, il était là ! Et, oh bordel, oui il était LA !

- Non, je… me renseigne voilà tout…

- Tu te souviens m'avoir appelé cette nuit ?

- … vaguement, marmonna Charles en attrapant sa chemise bleue.

- Moi, très bien. Si bien, que j'ai enfilé mes habits et que j'ai filé droit jusque chez toi, pour m'assurer que tu allais bien et que tu n'avais pas recommencé à picoler comme un trou.

- On n'est plus dans les années soixante-dix ! répliqua Charles piqué au vif.

- … On va dire ça, fit Erik en attrapant le cadavre de Brandy pour s'assoir à sa place sur la table basse.

Les deux hommes étaient face à face. Charles peinait à remettre son bras dans une manche en boule et n'osait pas regarder franchement Erik, se contentant de ses chaussures. Erik sentit le goulot de la bouteille.

- Pas mauvais, dommage qu'il n'y en ait plus pour moi.

- Tu n'as qu'à te servir dans le bar…

- Il n'a pas changé de place ?

- Non.

- Décidément, rien n'a bougé depuis ma dernière visite, rien, sauf les gamins qui ont envahi ton manoir.

- Mes élèves, corrigea Charles en réussissant enfin à remettre sa chemise froissée sur ses épaules.

Erik s'amusa de l'air un peu pincé qu'avait prit le télépathe pour lui répondre. Non, il n'avait pas changé. Cependant son appel de cette nuit le travaillait toujours.

- Charles, tu n'aurais rien à me dire ? demanda le blond en essayant de capter le regard de brun.

- Rien, rien, tu… Tu t'es alarmé pour rien, voilà tout…

- Tu as dit avoir envie de…

- Pas du tout !

- Envie de moi.

- N'importe quoi ! Tu aimerais que ce soit le cas ! Toujours aussi mégalo…

- Et tu ne voulais pas m'avouer que tu mourrais…

- Tu divagues complètement !

- Que je te prenne sauvagement ?

Charles rougit violemment. Il essaya de cacher sa gêne dans le boutonnage intensif de sa chemise. Il fixait les boutons de nacres et tentait de les faire coïncider avec les ouvertures. Les doigts d'Erik saisir ceux de Charles et sa rougeur ne s'empara pas uniquement de son visage, mais de tout son corps. Charles leva enfin ses yeux vers ceux d'Erik. Il y eut une sorte de courant entre eux. Erik, toujours aussi intense, et sans rien exprimer, déboutonna le travail de Charles pour recommencer plus soigneusement.

- Tu t'étais emmêlé, dit d'une voix douce le blond.

Le cœur de Charles battait la chamade. Les doigts d'Erik effleuraient sa peau et il n'était plus très sûr de savoir respirer. Lorsque le blond eut fini, son regard resta accrocher à celui de Charles.

- On se connait depuis tellement longtemps toi et moi et s'il y a bien une chose que je dois te reconnaître, c'est ton honnêteté, dit Erik en entrelaçant ses doigts ensemble avant de reposer ses coudes sur ses genoux.

Charles rougit un peu plus. Il ne pouvait pas, non il ne devait pas dire la vérité ! Donner cette information à Erik, c'était lui donner du pouvoir sur lui ! Non, pas question, Erik ne devait pas ! Non, il ne devait pas savoir à quel point Charles était raide dingue amoureux de lui ! Tout était plus facile lorsqu'il était loin ! Pourquoi l'avait-il appelé ?! Plus jamais il ne boirait ! Non, ça pour sûr, il était vacciné !

- Je prendrais bien un peu de thé, décida Charles en se levant doucement avec le plus de dignité possible.

- Tu comptes faire l'autruche ?

- Je compte prendre un petit déjeuner, chose que tu n'as, très probablement, pas eu le temps de faire en voyageant depuis Phoenix.

Erik devait lui reconnaître ça : Il mourait de faim en effet ! Il emboîta le pas à Charles, tout en déverrouillant le salon, pour se rendre à la cuisine. Ils marchèrent sans parler, Erik calant son pas sur celui plus lent que d'ordinaire du télépathe. Erik redécouvrait cet endroit qu'il avait appris à aimer, et à oublier. Il reconnaissait tout, et il était presque certain de retrouver sa chambre intacte, depuis qu'il l'avait quitté. Les odeurs de cuissons, agressèrent immédiatement le nez de Charles. La nausée pressentit au réveille, ne tarda pas à se manifester avec plus de vigueur. Le brun serra les poings et affronta la cuisine d'un pas plus sûr. Erik regarda Charles préparer le thé avec des gestes lent et mesurés. Charles avait un peu changé… En mieux. Ses traits étaient plus fermes, son visage plus mature, ses yeux… encore plus incroyable. Il avait perdu cette candeur agaçante, à la place, il y avait une sorte de force tranquille. Erik aimait bien aussi la nouvelle coupe de cheveux qu'arborait Charles. Il était beau… Beau même avec une gueule de bois, des cernes violentes, une chemises froissée et en chaussettes… Erik détourna son regard, avant qu'il ne soit perçu comme trop insistant. Il ouvrit un placard et trouva, sans surprise, une collection de petits toasts grillés. Il saisit un paquet déjà entamé et chipa un biscuit sec, qu'il engloutit avant de poser la boîte sur la table de la cuisine. Charles prépara des tasses et leurs soucoupes, avant de préparer sur un plateau de quoi faire des tartines. Erik s'occupa de placer l'eau bouillante dans la théière, puis il plongea les herbes séchées dans l'eau. Ils enchaînaient les gestes sans communiquer et pourtant, ils s'accordaient naturellement. Une fois le plateau rempli Erik le souleva dans les airs, Charles leva les yeux au ciel, il aimait tellement afficher sans retenu son pouvoir ! Ils rebroussèrent chemin et s'installèrent à nouveau dans le salon. Erik réalimenta le feu, Charles disposa sur la table basse leur petit déjeuner. Ils s'installèrent, toujours en silence, et commencèrent à manger. Charles était plus timoré, mais Erik avalait tout avec appétit. Une fois qu'ils furent reput, Charles, reconnaissant d'avoir pu se nourrir en silence, se sentait déjà un peu mieux. Sa gueule de bois, diminuait un peu avec la nourriture ingurgitée. Erik s'enfonça dans le sofa. Il semblait fatigué. Charles réalisa qu'il avait dû faire un trajet plus qu'épuisant pour débarquer ici à la première heure. Il fut touché. Il voudrait plus, bien entendu, mais déjà, rien que ce petit signe, montrait l'affection qu'Erik lui portait, ou tout du moins de l'intérêt.

- C'est donc ça ta nouvelle vie : Professeur ?

- Oui. C'est très épanouissant. Tu devrais essayer.

- J'ai essayé, avec toi une fois, tu te souviens ? Je n'ai pas été très « pédagogue »…

Erik sourit, il se rappelait de la fois où il avait poussé sans remord un jeune garçon roux du haut de la parabole… Comment s'appelait-il déjà ? Bah, aucune importance ! Mais l'expression à moitié horrifié de Charles à cet instant lui revînt en mémoire, et agrandit son sourire.

- Tu sais galvaniser les gens, amorça Charles en posant son regard sur les flammes.

- C'est un reproche ?

- Cela dépend la nature de ton discours.

- Tu n'aimes pas mon intitulé : la suprématie mutante ?

- Je suis toujours pacifiste.

- Malgré tout ce que l'on a vu et vécu au fil des ans ?

- … Oui…

- Et pourtant, nous étions plus que des amis avant.

- Plus ? interrogea le télépathe en retirant son regard de la cheminée.

- Des frères.

- … Oui, oui…mais on s'est éloigné, fit Charles déçu.

- Tu ne m'as pas suivi.

- Je ne pouvais pas te suivre sur cette voie.

- Si, tu pouvais, mais tu as refusé.

- Cela n'allait pas avec mes propres convictions ! Tu ne peux pas forcer les gens à penser comme toi !

- Même si j'ai raison !

- C'est ta vérité à toi Erik, pas la mienne !

Durant cet échange plus vif, les deux mutants se foudroyaient du regard. Non, ils n'avaient pas changés ! Erik toujours aussi arrogant et butté et Charles trop optimiste et coincé. Ils étaient face à face, les yeux brillants, se scrutant l'un et l'autre le souffle court. Charles était en colère : comment pouvait-il aimer à ce point cet abruti ?! Erik bouillait de colère, Charles restait le même idéaliste avec ses idées étriquées et son foutu pacifisme !

A la porte on frappa, ils tournèrent la tête en même temps en poussant un : « quoi ?! » retentissant. Une élève, timide passa la porte, Charles se reprit et se recoiffa avant de sourire doucement.

- Entres Kitty, qu'est-ce qu'il y a ?

- Je… Je bute sur un exercice que vous nous avez donné et comme le professeur McCoy m'a autorisé à quitter l'étude pour venir vous demander de l'aide, je…

- Le professeur « McCoy » ? se moqua Erik.

- Erik, je te prie, grinça Charles. Oui, Kitty, je… Approches, je vais regarder si tu veux bien.

- On discutait, nota le blond en croisant ses bras.

- Je ne vois pas ce que l'on pourrait dire de plus, répliqua Charles entre ses dents tout en essayant de rester poli.

Kitty approcha et tendit le devoir à Charles. Erik se pencha et dit sans la moindre trace de honte :

- Du faites que tu ais envie de baiser avec moi ?

Charles plaqua ses doigts sur ses tempes. Il immobilisa Kitty et rouge de confusion il regarda Erik.

- Qu-quoi ?!

- Arrêtes de tourner autour du pot ! On sait tous les deux ce que tu m'as dit hier soir ! Alors dis-moi, mon ami, est-ce que c'est vrai ? Tu as envie de moi ?

- Je, je n'ai pas à parler de ça…

- Je suis le premier concerné non ?! s'emporta brusquement Erik en se redressant. Tu allais en parler avec Logan après tout ! Donc tout le monde sait que tu as des pulsions envers moi, sauf moi ! Bordel Charles ! Cesses un peu de te foutre de ma gueule ! C'est une putain de mascarade ou la vérité ?! Je suis patient, mais j'ai mes limites !

- Toi ?! Patient ! repartit sur le même ton enflammé le brun en se levant à son tour.

- Parfaitement oui !

- Ne te fous pas de moi ! Tu n'as aucune idée de ce qu'est la patience !

- Tu as pourri dix ans dans un trou pour un meurtre que tu n'as pas commis ?!

- …

- Tu as attendu que ton ami vienne te rejoindre, qu'il te retrouve en laissant des milliers d'indices sur ta route ?!

- Pardon ?!

Ils se regardèrent intensément, tremblant l'un et l'autre d'une forme de rage. Qu'est-ce que Erik venait de balancer ?!

- Des indices ?

- Je t'ai attendu Charles !

- Quoi ?

- Que tu me retrouves que tu me contacte, que tu viennes me chercher !

- Mais… Enfin… Pourquoi ?!

Les yeux d'Erik roulèrent dans ses orbites.

- Tu crois être le seul à avoir des « envies » ?!

Les yeux de Charles s'agrandirent à leur maximum. Erik n'en pouvait plus d'attendre, ce que le brun refusait donc de comprendre. Il avait bien trop attendu et cet appel de cette nuit avait été comme son dernier espoir ! Voir Charles le nier le rendait fou, il devait se jeter à l'eau… il devait affronter ce regard bleu océan ! Erik se pencha vers le brun et avec une brusquerie croisée d'une pulsion incontrôlable, il écrasa ses lèvres brulantes sur celles de Charles. C'était si soudain, si inattendu, que le télépathe perdit le contrôle sur l'esprit de Kitty. L'étudiante les yeux ébahit regardait son directeur, si soigné, si propret, si coquet, se faire dévorer la bouche par un grand type blond et très séduisant ! Le plus surprenant c'était que le professeur se laissait faire ! Mieux encore, il savourait ce baiser passionné. Kitty n'osait bouger, respirer, elle était tétanisée. Charles céda sans aucun mal à la pression des lèvres d'Erik, d'abord pris de court, il ne se laissa pas faire longtemps et imposa lui-même la cadence de leur premier baiser ! Erik grogna de plaisir en sentant la bouche de Charles s'entrouvrir, il glissa aussitôt sa langue à l'intérieur et s'empressa de s'accaparer de sa jumelle. Les bras de Charles saisirent Erik par la tête et l'obligeant à descendre un peu plus vers lui, tout en montant sur ses pointes de pieds. Ceux d'Erik s'enroulèrent autour du corps du brun et l'attirait totalement sous sa coupe. Kitty était muette de stupéfaction. Jamais, non, jamais elle n'avait assisté à un tel étalage d'affection ! Dans aucun film qu'elle avait vu, aucun baiser ne ressemblait à CA ! Ce baiser-là était… Hypnotique et sensuel et parfait ! Kitty se prit même à rêver d'avoir un jour ce genre de baiser enfiévré ! La conscience de Charles se réveilla aux pensées de la jeune fille, sans rouvrir ses yeux, il la bloqua à nouveau et continua de savourer les lèvres d'Erik. Il attendait ce moment-là depuis si longtemps ! Il ne voulait pas le gâcher avec quoique ce soit ! Erik retenait le télépathe contre lui, il le serrait à en avoir mal aux bras, il l'embrassait comme un dément. C'était un rêve inaccessible depuis des années ! Enfin il accédait à un fantasme bien gardé. Il goûtait à Charles ! Ce baiser le mettait en appétit et il n'était pas prêt à le laisser s'interrompre de sitôt ! Les minutes s'égrainèrent, sans que rien ne puisse les déloger de leur position. Charles poussa Erik dans le sofa et ils s'allongèrent en s'embrassant de plus belle. La sonnerie retentit annonçant la fin de la première heure. C'était comme si elle n'avait pas eu d'écho dans le salon. Ils ne parlaient pas, quoi dire ? Mais ils s'embrassaient à perdre haleine, à rattraper des années de frustrations à s'échauffer les corps et les esprits ! Dans les couloirs les élèves se déplaçaient en troupeau, changeant de salles dans un brouhaha plus vivant que celui de l'heure précédente. Charles se rappela, que c'était à son tour de donner une leçon… Il renonça à ce baiser, devenu plus tendre. Il se redressa et contempla Erik. Il était beau à en crever. Son regard devenu si doux, si docile, si impatient, ses lèvres rouges, sa respiration haletante…

- Je… J'ai cours, expliqua-t-il avec une forme de tristesse.

Erik passa une main dans ses cheveux pour les remettre en ordre tandis qu'ils se rasseyaient correctement. Ils ressemblaient à des collégiens prit sur le fait. Les joues rouges, un vague sourire sur le visage et une complicité retrouvée.

- Tu finis à quelle heure ?

- Midi.

- Ta chambre est toujours au même emplacement ?

- Oui ?

- Je voudrais bien m'y reposer un peu…

- Bien entendu… Fais comme chez toi !

Charles allait se lever, Erik le rattrapa par le poignet et l'attira à lui. Ils se regardèrent, avec son pouce le blond dessina le contour du menton de Charles avant de le saisir pour que leurs bouches se retrouvent à nouveau. Le télépathe se leva encore chamboulé et quitta la pièce le cœur léger.

- Charles ! appela Erik.

- Oui ? sourit celui-ci en faisant machine arrière s'attendant à un nouveau baiser d'au-revoir.

- Ton élève, informa Erik amusé de voir Kitty toujours immobile son devoir entre les mains, son regard éperdu vers le vide.

- Ah ! Oui ! Heu, Kitty, viens, on verra ça en classe !

La jeune fille reprit le court de sa vie. Les deux hommes ne s'embrassaient plus face à elle, le blond était allongé dans le sofa un air étrangement mutin accroché aux lèvres et son professeur déjà à la porte, les lèvres encore rouge. Kitty eut un petit rire nerveux et quitta le salon en compagnie du directeur. Charles jeta un ultime coup d'œil à Erik, puis gagna son bureau, où il donnait cours.


Dites-moi ce que vous en avez pensé!

Je serai ravie d'avoir vous premières impressions !

Cette idée, m'ait venue en farfouillant sur intagram et je suis tombée sur un montage photo assez amusant pour me donner l'envie de le développer ici!

Merci d'avoir lu !

A très bientôt !