Bonjour !

Après avoir traduit plusieurs OS, j'avais envie de me mettre à une fic à plusieurs chapitres. J'ai cherché pendant des mois jusqu'à tomber sur cette super histoire de Procrastinator-starting2moro, 'The girl or the game' et j'ai décidé de me lancer. C'est bien écrit, très léger et certains passages sont drôles à mourir. J'espère que ma traduction sera à la hauteur !

La fic fait 13 chapitres et est terminée, j'en ai traduit 5. J'avance à mon rythme, pas très vite, principalement quand je tourne en rond avec mes propres histoires. Mais j'essaierai de poster une fois par semaine. J'ai un peu d'avance donc et je vais essayer de ne pas la griller trop vite. Sachez que des commentaires encouragent toujours l'auteur à se mettre plus vite au travail ;).

Disclaimer : L'histoire appartient à Procrastinator-starting2moro, le monde d'Harry Potter à JK Rowling ; seule la traduction est à moi (ça fait méga possessif j'avais jamais remarqué O_O).

Bonne lecture.


Le jeu ou la fille ?

Chapitre Un : Arrachage de testicules

James

Merde. Je cours aussi vite que je peux jusqu'à la salle commune pour une réunion avec la Préfète-en-Chef, alias la-prunelle-de-mes-yeux ou Evans, mais je sais que je suis en retard. Et pas juste de quelques minutes, ce qui l'énerve déjà bien parce qu'elle a une horloge dans la tête comme ma mère ; qui est en plus très précise. Mais je suis en retard d'au moins une demi-heure.

Elle va m'arracher les testicules.

J'arrive enfin au portrait de la Grosse Dame et me précipite à l'intérieur, dans mon uniforme de Quidditch, en sueur, ce qui n'est pas seulement dû à l'entraînement de Quidditch que je viens d'avoir mais surtout au sprint qu'il m'a fallu pour arriver jusqu'ici. Elle a intérêt à être sacrément reconnaissante.

Je la repère près du feu ; ses mains sont recouvertes par les parchemins qu'on utilise pour nos réunions de Préfet-en-Chef.

« Lily » je la salue avec un sourire malicieux. On s'appelle par nos prénoms et nous avons des rapports plutôt cordiaux depuis le début de cette septième année, depuis qu'elle a découvert que nous étions tous les deux Préfets-en-Chef, l'obligeant à accepter de faire un effort pour être sympathique avec moi.

Je crois qu'elle commence à m'apprécier.

« Est-ce que tu es complètement idiot ? »

Ou pas.

« Euh... C'est une question rhétorique ? » je demande.

Elle se lève, mettant les parchemins de côté alors qu'elle me regarde de haut en bas. Est-ce qu'elle est en train de... me mater ?

... Non attendez, elle me fusille juste du regard. Fausse alerte de séduction.

« Où diable étais-tu passé ? » insiste-t-elle, en me frappant la poitrine de son doigt. Elle réalise que je meurs de chaud et essuie ses doigts mouillés de sueurs sur mon t-shirt de Quidditch... tout aussi humide. Elle émet un grognement furieux. « Tu as trente minutes de retard, James ! » Encore cette horloge aussi flippante que celle de ma mère « Est-ce que tu penses que j'aime t'attendre toute la journée ? Hein ? Est-ce que tu penses que ça m'éclate de perdre mon temps à attendre que tu daignes apparaître ? »

« Ben, vu que tu as en effet attendu... et... euh... »

Okay, un de ses yeux vient de tiquer. Je ferais mieux de me taire et de la rendre heureuse avec un « non ».

« Euh, non ? »

« Où étais-tu ? » demande-t-elle encore.

Je fais mon visage d'excuse « Ecoute, je suis vraiment désolé. J'avais entraînement de Quidditch et j'ai trouvé de nouvelles stratégies pour mon équipe. C'est quand deux poursuiveurs volent en interchangeant leurs places. Voilà, disons que le Poursuiveur A vole avec le souaffle et les Poursuiveurs B et C volent de chaque côté de B, et le Poursuiveur B ou C va juste en dessous et là- »

Je m'arrête car Lily a mis sa tête dans ses mains et fait semblant de ronfler. J'oubliais qu'elle n'est pas vraiment une fan de Quidditch. Bien sûr, elle soutient l'équipe de Gryffondor à chaque match mais fait exprès d'ignorer mes déclarations romantiques telles que « Je lance ce dernier coup pour ma Préfète-en-Chef ! »

N'importe quelle autre fille aurait trouvé que ce geste réchaufferait n'importe quel cœur. Elle, elle a réagi comme si c'était une sorte de présage de mort et a tenté de m'arracher les intestins.

Elle ouvre finalement les yeux et secoue la tête « Merlin, tu ne penses vraiment qu'au Quidditch. »

Ce n'est pas vrai. Je pense à plein d'autres trucs importants ! Comme... le réchauffement planétaire ! Mais je n'ai jamais bien compris et peu importe combien de fois Remus a essayé de me l'expliquer. Mais voilà, j'y pense quand même !

« J'ai d'autres intérêts, tu sais » dis-je sans grande conviction.

Lily hausse un sourcil « Exemple ? »

Okay, réfléchis à fond, James. Dis lui des choses qui la feront t'apprécier. Okay, voilà quelques choix :

a) Faire des blagues.

b) Les filles.

c) Détester Snape.

d) Frapper Sirius.

Okay James, tu ne réfléchis pas à fond là si ?

Réfléchis plus vite, espèce de bon à rien ! REFLECHIS PLUS VITE !

« Euhm... Toi ? » dis-je avec un super beau sourire, en toute franchise.

Elle me frappe derrière la tête.

Mauvaise réponse, abruti.

« Mauvaise réponse, abruti » dit Lily. Le temps d'une seconde, je me dis qu'elle a lu dans mes pensées et les a répété, mais apparemment elle avait seulement les exacts même sentiments offensants en tête.

Je pense que c'est l'heure de sortir la grande artillerie.

Je m'approche d'elle. « Pourquoi est-ce qu'on arrêterait pas tout ce cinéma, hein ? »

« Quel cinéma ? » siffle-t-elle entre ses dents. Tellement mignonne, comme si elle ne s'en rendait pas compte ! Elle sait exactement de quoi je veux parler.

« Tu sais qu'il y a ce... truc... entre nous »

« Quel truc ? » Ses yeux se plissent pour devenir des fentes menaçantes.

Okay, son truc de faire semblant alors qu'elle sait très bien devient un peu ennuyant.

« Tu sais qu'on est fait l'un pour l'autre » lui dis-je. Je la vois trembler ; je ne sais pas si elle est nerveuse ou en colère. « Moi Préfet-en-Chef, toi Préfète-en-Chef. Trop de coïncidence, voilà tout »

D'une certaine manière, je pense que Dumbledore essaye de nous mettre ensemble. J'adore ce vieux fou.

« On ne va pas encore avoir la même conversation, James »

Je fais la moue, celle que de nombreuses filles qualifient d'adorable. Elle demande pourquoi je plisse la bouche comme un poisson et je remets mes lèvres en place.

« Mais pourquoi tu ne veux pas sortir avec moi, Lily ? »

« Parce que tout ce qui t'intéresse, c'est ce Quidditch mes deux ! »

Peut-être qu'elle a raison. Ma passion pour le Quidditch me fait délaisser mes autres responsabilités, comme faire du mal à Snivellus. J'ai été trop occupé pour lui faire des blagues depuis un moment ; je dois couvrir quelque chose.

« Il n'y a pas que le Quidditch qui m'intéresse » je proteste.

Soudain, Sirius se précipite dans la salle commune ; un gigantesque sourire sur son visage et sa main enveloppée par un magazine roulé sur lui-même. Il court jusqu'à moi, ignorant complètement la présence de Lily.

« Prongs, te voilà enfin ! » Il bondit littéralement comme l'Animagus chien hyperactif en lui « J'ai le dernier Quidditch magazine ! » Il secoue le magazine devant mes yeux.

« Il y a ce nouveau balai et il est juste stupéfiant. Tu le regardes et tes yeux s'enflamment, mec ! Je te jure ! Tu pleures comme si tes yeux avaient l'eau à la bouche ! »

« OH WOW ! » Je ne peux pas m'empêcher de crier d'excitation « Vite, f'moi voir, f'moi voir ! » Je m'empare du magazine puis je remarque Lily du coin de l'oeil, l'air agacé.

« Hum » Je mords ma lèvre « Je veux dire, je ne suis pas si pressé. Je regarderai plus tard » Je rend le magazine à Sirius et le pousse sur le côté « Ou alors, peut-être que je regarderai même pas » j'ajoute pour Lily, haussant un sourcil pour essayer de l'impressionner.

Je me retourne vers Sirius qui a l'air complètement horrifié. On dirait qu'il va pleurer de dégoût.

« Je te jure que je regarderai tout à l'heure » je le rassure dans un murmure. Lily grogne, ce qui me fait comprendre que je n'ai pas parlé assez bas. Sirius semble content et m'adresse un clin d'oeil. D'un mouvement rapide, il me désigne du doigt, puis se montre lui-même, désigne le magazine, lève une main avec ses cinq doigts écartés (ce qui dans le langage Maradeur doit signifier cinq minutes) et se dépêche de monter dans notre dortoir.

Je vais tellement lui faire payer ça tout à l'heure.

« Alors, de quoi on parlait déjà ? » Lily n'a pas l'air franchement contente de poursuivre cette conversation. « Ah oui, de pourquoi tu ne veux pas sortir avec moi » Je fronce des sourcils à ce souvenir.

Elle secoue la tête, soudainement las. « Nomme-moi une seule de nos conversations qui n'implique pas que je t'engueule ou que je te dise de dégager parce que tu m'auras exaspérée avec ça »

Oh... Pas facile, celle-la. Je n'aime pas trop ce genre d'interrogatoire. Elle ne me laisse même pas beaucoup de choix pour répondre. Sa tactique n'est pas juste.

« Je ne me rappelle que de deux conversations qu'on ai eu ensemble ces sept dernières années à Poudlard. Deux » répète-t-elle d'un ton moqueur.

« Tu veux bien me rafraîchir la mémoire ? » je demande avec légèreté. Apparemment mon ton anodin n'est pas apprécié.

« La première, c'était l'année dernière » explique-t-elle « début février. Lieu : la Grande Salle au petit-déjeuner »

J'aime sa manière si précise de relater les choses.

« Ça faisait comme ça : j'ai dit, Peux-tu me passer une tranche de pain ? Tu as dit, Bien sûr, tu veux du beurre dessus ? J'ai répondu, Non merci »

Wow, je me souviens de cette discussion. Elle a mangé son toast et de la confiture a atterri sur son nez. Elle avait l'air d'un bonhomme de neige avec un nez rouge. Pas qu'elle soit vraiment un homme ou quoi que ce soit... Ou qu'elle soit faite de neige ou qu'elle ait des cailloux à la place des yeux. Quoiqu'elle est parfois si froide avec moi qu'elle me lance des regards aussi durs que la pierre.

« Très détaillé » je commente.

« La deuxième » continue-t-elle « Je ne me souviens plus bien, parce que c'était la fête du jour où on a gagné la coupe de Quidditch et je crois que j'avais bu trop de Bierreaubeurre. Ça a fait comme ça : tu m'as demandé combien de verres j'avais bu. J'ai dit beaucoup trop. Je t'ai ensuite demandé combien toi tu en avais bu. Tu as aussi dit beaucoup trop »

J'ai un souvenir très flou de cette conversation. Je crois qu'elle s'est trompée sur un truc ; il n'y avait pas de Bierreaubeurre à cette fête. Je me souviens vaguement de Sirius qui avait relevé le punch avec du Whisky Pur Feu pendant que Remus désapprouvait du regard. Et Peter est devenu complètement fou et a essayé de coucher avec une table.

J'essaye de revenir sur le sujet « On a eu beaucoup plus de discussions sérieuses que ça, tu sais. Et celle qu'on a eu en cinquième année ? Je me souviens que tu m'avais demandé si tu pouvais m'emprunter une plume- »

« Et tu as répondu 'Pas de problème si tu sors avec moi, Evans' »

Je grimace. Bon, peut-être que le souvenir de la plume est un mauvais exemple.

« Oh, je sais ! Quand on était à la bibliothèque et que tu n'étais pas assez grande pour prendre un livre. Alors tu as demandé si je pouvais t'aider, j'ai dit bien sûr et je l'ai fait »

Je souris, fier de moi. C'était un des rares moments où j'avais l'air d'un gentleman.

« Tu as dû effacé la suite de ta mémoire »

Oh... ouais. Maintenant que j'y pense, peut-être que ce n'était pas non plus un bon exemple.

« Oh, je crois que j'ai dit que je méritais quelque chose en retour quand je t'ai passé le bouquin. Et euh » Je rougis très rapidement « J'ai dit- »

« Sors avec moi Evans, pour que tu puisses sortir la tête de tes livres et la mettre entre mes jambes » dit-elle d'une voix meurtrière.

Allez, me regardez pas comme ça. J'avais quinze ans et j'étais un affreux pervers. J'étais puéril et je ne respectais pas les femmes à l'époque. J'aime penser que je suis devenu un peu plus mature avec l'âge.

« Hé... héhé... »

Merde. Je suis en train de me marrer. Je me marre en me souvenant que j'étais un pervers à quinze ans. Arrête ça arrête ça arrête ça ! Ma Préfète-en-Chef se met en colère. On dirait qu'elle est en train de grincer des dents. J'aime bien ses dents ; elles brillent.

« Arrête de sourire comme ça »

« Seulement si tu sors avec moi, Evans » je m'amuse.

Elle n'a pas l'air de goûter à la plaisanterie.

« Je plaisante » clarifie-je et je lève mes mains devant moi en signe de paix. Elle ne trouve pas la blague drôle et contracte ses poings. Je jure que c'était juste une vanne très pertinente vu le sujet de la conversation... Peut-être pas avec tant de pertinence que ça finalement. Je voulais juste détendre l'atmosphère ; être drôle, ce qui est quelque chose à laquelle je ne suis pas très bon - bien que mes blagues sont légèrement plus drôles que celles de Sirius avec ses éternels « Un type rentre dans un bar ». Les filles aiment toujours les petits marrants, non ?

Tandis que je réfléchis sur ma théorie sur l'humour, une lueur machiavélique éclaire soudain ses yeux.

« Et pourquoi est-ce qu'on ne ferait pas un pari » dit-elle.

Je hausse un sourcil. Lily Evans, Préfète-en-Chef, parier ? Ça c'est quelque chose qu'on ne voit pas tous les jours. Je suis heureux de dire que je suis très fort aux paris et que j'en ai gagné beaucoup pendant mes années à Poudlard, comme les fois où j'ai dû retenir mon souffle le plus longtemps possible, faire de la plongée dans le lac et manger au moins une centaine de Chocogrenouille d'affilée.

« Quel genre de pari ? » je demande, intrigué.

Cette fois c'est elle qui se rapproche de moi. « Un pari qui impliquera que, si tu le gagnes, ce qui a très peu de chance d'arriver » insiste-t-elle avec un reniflement méprisant « je deviens ta petite-amie »

C'est le meilleur pari que j'ai jamais entendu de toute ma vie. Je peux déjà imaginer ses lèvres sur les miennes. C'est parfait. Presque... trop parfait.

« C'est quoi l'arnaque ? »

« Tu dois laisser tomber le Quidditch pendant une semaine »

Merlin, elle ne peut pas être sérieuse. Elle devient folle. Ces responsabilités de préfète ont dû endommager son cerveau.

« Et si je perds ? »

« Je te rase la tête » sourit-elle.

Sans cheveux, je ne suis pas du tout séduisant. Faites-moi confiance. Absolument pas. Les hommes chauves dégoûtent les femmes. C'est un fait.

« Alors, on prend le pari ? » Elle tend la main prête à sceller notre arrangement.

Je ne peux pas accepter ce pari. Ça va me tuer. Je jure qu'il causera ma mort. Ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit, j'aime bien Lily et tout, peut-être même plus que ça. Mais laisser tomber le Quidditch ? Pff ! Pas question !

Ma décision est définitivement prise.

« Okay » dis-je, et je serre sa main.

Espèce de stupide abrutie ! Quelle partie de 'pas question' tu ne comprends pas ? Stupide, stupide main !

Pendant que nous nous serrons la main en nous regardant intensément, je porte rapidement sa main à ma bouche et y dépose un baiser.

Mauvais calcul.

Elle me frappe sur le sommet du crâne. « Le pari commence demain » me dit-elle tandis que je me masse la tête. « Bonne nuit »

Elle tourne les talons et monte les escaliers, en fredonnant.

Je suis tellement dans la merde.

Lily

Je vais tuer ce salopard. Je ne sais pas où est James Potter mais je suppose qu'il est probablement en pleine séance de bécot avec une fille sans nom dans un couloir en examinant ses papilles gustatives. Et oui, on s'appelle peut-être par nos prénoms mais ça ne veut pas dire que je dois penser du bien de lui.

Je regarde ma montre une fois de plus. Trente-deux minutes de retard ! J'essaye de me distraire en enveloppant ma main dans un parchemin mais ça n'a pour seul résultat que d'enfermer ma main et de froisser le parchemin. Je n'aime pas le parchemin froissé.

Trente-trois minutes à présent.

Je vais lui arracher les testicules.

« Lily »

Je me détourne du feu et repère James qui vient vers moi, avec son habituel sourire de séducteur.

« Est-ce que tu es complètement idiot ? » je hurle.

Hah, ça lui enlève le sourire tout d'un coup.

« Euh... C'est une question rhétorique ? »

Je ne sais même pas comment il a fait pour être Préfet-en-Chef. Il est incroyablement intelligent dans tous ses cours, c'est pour ça que je suppose qu'il se donne juste l'air d'être idiot parce qu'il est impossible qu'il soit si stupide.

Je me lève, essayant de retirer mon parchemin froissé et je le fixe. Il est haletant et il porte son uniforme de Quidditch, et il lève un sourcil ; ce con d'arrogant. Il doit penser que je le mate.

« Où diable étais-tu passé ? » Mon doigt frappe son torse dont le bout devient tout de suite mouillé. La sueur de James Potter sur mon doigt. Argh ! J'essaye vite de l'essuyer sur son t-shirt mais c'est trempé ici aussi !

Où est-ce qu'il s'était encore fourré, dans le lac ? Je grommelle « Est-ce que tu penses que j'aime t'attendre toute la journée ? Hein ? Est-ce que tu penses que ça m'éclate de perdre mon temps à attendre que tu daignes apparaître ? »

« Ben, vu que tu as en effet attendu... et... euh... »

Il a raison, en fait. Je l'ai effectivement attendu... Pourquoi ? Mon œil gauche a un tic nerveux que je ne contrôle pas à la pensée que je l'ai attendu si longtemps et il a l'air de paniquer.

« Euh, non ? »

« Où étais-tu ? »

Il fait une tête de chien battu, et le temps d'une seconde ça me pétrifie, mais ensuite je me souviens exactement de qui il est et que c'est ça spécialité. « Ecoute, je suis vraiment désolé. J'avais entraînement de Quidditch et j'ai »

Mes oreilles se verrouillent automatiquement. Il raconte quelque chose sur une 'stratégie d'interchangement' et de poursuiveurs, mais franchement, ça m'ennuie à mourir. Je déteste les trucs techniques de Quidditch. Pour moi, ce sont juste des balais, des battes et des balles. Ses yeux s'illuminent tandis qu'il s'explique et je met ma tête dans ma main et ronfle exagérément, en espérant qu'il comprenne le message. C'est le cas et il se tait, merci Merlin de mes deux.

« Merlin, tu ne penses vraiment qu'au Quidditch » je m'aperçois.

« J'ai d'autres intérêts, tu sais »

« Exemple ? »

J'attends pendant qu'il lève les yeux au-dessus de moi en réfléchissant à toutes les possibilités. Je le laisse réfléchir parce qu'il passe rarement en revue le contenu de ses pensées avant de parler, alors je ferais mieux de chérir ce moment. Mais alors que ça fait presque une minute que le silence perdure, je commence à m'ennuyer légèrement.

« James ? » Je remue ma main devant son visage.

« Euhm... Toi ? »

Oh Merlin, il ne vient pas de dire ça. Je le frappe derrière la tête. J'arrive pas à croire qu'il me drague à cet instant précis.

« Mauvaise réponse, abruti » lui dis-je. Il semble un peu abasourdi par mes mots, comme si j'avais lu dans ses pensées ou un truc du genre.

Soudain, il se rapproche de moi et je me rends compte que je ne peux pas supporter cette proximité.

« Pourquoi est-ce qu'on arrêterait pas tout ce cinéma, hein ? »

Quoi ? Mais bon sang d'où ça vient ça encore ?

« Quel cinéma ? » je gronde à travers mes dents.

« Tu sais qu'il y a ce... truc... entre nous »

Ce qu'il dit n'a absolument aucun sens. Et je ne vois pas du tout de quel soit-disant 'truc' il veut parler.

« Quel truc ? »

Il semble agacé que je ne comprenne pas. Ça ne m'ennuie pas vraiment.

« Moi Préfet-en-Chef, toi Préfète-en-Chef » Je crois que je tremble ; j'essaye désespérément de contrôler ma colère. « Trop de coïncidence, voilà tout »

Je suppose que je devrais être d'accord avec lui. Je suis sûre que c'est une conspiration de Dumbledore pour qu'on devienne un couple. C'est un homme rusé et il en sait déjà trop.

« On ne va pas encore avoir la même conversation, James » Je sais maintenant où nous mène cette petite discussion. Il va me demander pourquoi je ne veux pas sortir avec lui.

... Il plisse les lèvres comme un poisson. Je le lui dis et il rougit, son visage redevenant normal ; quelque soit son visage quand il est normal.

« Mais pourquoi tu ne veux pas sortir avec moi, Lily ? »

Et voilà. C'est extraordinairement étrange que je ne sois pas si douée que ça en Divination.

Cette question persistante devient vraiment assommante. « Parce que tout ce qui t'intéresse, c'est ce Quidditch de mes deux ! »

Il sait que c'est vrai. Bien sûr, certaines personnes aiment ce sport comme un hobby mais son amour pour lui va bien au-delà de la passion et de l'envie.

« Il n'y a pas que le Quidditch qui m'intéresse » dit-il avec entêtement.

Venant de nulle part, Sirius surgit dans la salle commune avec un magazine dans la main. Il saute sur ses pieds et sourit d'une manière qui me met très mal à l'aise. Je suis sur le point de continuer ma conversation avec James mais Sirius s'est précipité vers lui et commence à parler de, devinez quoi : Quidditch. J'entends vaguement parler de quelque chose de 'stupéfiant' qui me fait penser que ce magazine est peut-être du porno, mais ensuite il mentionne le mot 'balai' et je me renfrogne instantanément.

« OH WOW ! Vite, f'moi voir, f'moi voir ! »

Je vais lui faire voir mon poing.

Il se tourne pour me regarder et voit mon agacement.

« Hum... Je veux dire, je ne suis pas si pressé. Je regarderai plus tard » Il met délicatement le magazine dans les mains de Sirius, comme si c'était le livre de Merlin et qu'il ne devait jamais être abîmé « Ou alors, peut-être que je regarderai même pas » ajoute-t-il pour moi en haussant un sourcil. Il me regarde comme si je devais être impressionnée. Je ne le suis pas.

Je jette un coup d'œil à Sirius et il semble être soit sur le point de vomir, soit de pleurer. Qu'est-ce qui ne tourne pas rond chez les mecs par ici ?

« Je te jure que je regarderai tout à l'heure » je l'entends 'murmurer'. Son murmure est globalement au même ton que lorsqu'il parle. Ce n'est pas possible pour lui de baisser la voix. Comme s'il voulait que le monde entier l'entende parce qu'il est juste arrogant.

Les mots de James font le bonheur de Sirius. Dans un éclair, il fait tout un tas de signes de son index et court jusqu'aux escaliers.

« Alors, de quoi on parlait déjà ? » Je n'arrive pas à croire qu'il vient de poster cette question. « Ah oui, du pourquoi tu ne veux pas sortir avec moi »

Au moins il a fini par s'en souvenir.

Je secoue la tête et lui pose une question qui a beaucoup tourné dans mon esprit. « Nomme-moi une seule de nos conversations qui n'implique pas que je t'engueule ou je te dise de dégager parce que tu m'auras exaspérée avec ça »

Hah, ça l'a tué. Il a juste ouvert sa bouche qui forme désormais un 'o', je prends ça comme une autorisation à continuer.

« Je ne me rappelle que de deux conversations qu'on ai eu ensemble ces sept dernières années à Poudlard. Deux »

« Tu veux bien me rafraîchir la mémoire ? » demande-t-il avec légèreté. Est-ce qu'il pense que c'est juste un quelconque jeu ? Je n'ai pas l'impression qu'il puisse être sérieux même une seconde.

« La première, c'était l'année dernière » j'explique « début février. Lieu : la Grande Salle au petit-déjeuner »

J'aime bien raconter les évènements de manière précise.

« Ça faisait comme ça : j'ai dit, Peux-tu me passer une tranche de pain ? Tu as dit, Bien sûr, tu veux du beurre dessus ? J'ai répondu, Non merci »

« Très détaillé » commente-t-il.

« La deuxième, je ne me souviens plus bien, parce que c'était la fête du jour où on a gagné la coupe de Quidditch et je crois que j'avais bu trop de Bierreaubeurre. Ça a fait comme ça : tu m'as demandé combien de verres j'avais bu. J'ai dit beaucoup trop. Je t'ai ensuite demandé combien toi tu en avais bu. Tu as aussi dit beaucoup trop »

Je crois que je me souviens que James a dansé sur une table, et que Peter a essayé d'avoir un rapport sexuel avec la même table quelques minutes plus tard. C'est une nuit un peu floue. Maintenant que j'y pense, je doute avoir vraiment bu de la Bierreauburre.

« On a eu beaucoup plus de discussions sérieuses que ça, tu sais. Et celle qu'on a eu en cinquième année ? Je me souviens que tu m'avais demandé si tu pouvais m'emprunter une plume- »

« Et tu as répondu 'Pas de problème si tu sors avec moi, Evans' » je finis.

« Oh, je sais ! » Je commence à m'inquiéter, il a peut-être pensé à quelque chose de bien. « Quand on était à la bibliothèque et que tu n'étais pas assez grande pour prendre un livre. Alors tu as demandé si je pouvais t'aider, j'ai dit bien sûr et je l'ai fait »

Je ne peux pas croire qu'il ne raconte pas la fin de l'histoire. Je le lui dis et il se souvient soudainement du reste de la conversation, avec pas mal de gêne, je suis contente de le constater.

« Oh, je crois que j'ai dit que je méritais quelque chose en retour quand je t'ai passé le bouquin. Et euh » Il rougit, ce qui est très inhabituel à voir chez lui « J'ai dit- »

« Sors avec moi Evans, pour que tu puisses sortir la tête de tes livres et la mettre entre mes jambes » je termine amèrement.

Vous pouvez croire qu'il ait vraiment dit ça ? J'admets qu'il n'est plus le pervers qu'il était à l'époque. Peut-être qu'il a grandi depuis ce stade gamin, qu'il a acquis plus de respect pour les femmes et qu'il est plus matu- est-ce qu'il se marre ? Bordel, il se marre ! Mes dents se mettent à grincer. Mes dents... grincent.

« Arrête de sourire comme ça »

« Seulement si tu sors avec moi, Evans » dit-il, et il est toujours en train de sourire, bon sang.

Je vais lui arracher les dents et les empaler sur son front, et elles formeront le mot branleur.

« Je plaisante »

Les blagues de temps en temps, ça ne me dérange pas. Oui, je suis Préfète-en-Chef mais je ne me fais pas de chignon sévère et j'aime rire avec mes amis. Mais ça... Ça n'était pas drôle.

Je ne pense pas que je peux le supporter plus longtemps. Je dois lui donner une leçon - et soudain, une idée me vient. C'est complètement ridicule. Totalement absurde. Je n'ai pas réfléchi à tout.

« Et pourquoi est-ce qu'on ne ferait pas un pari » Les mots sortent tout seul de ma bouche. Je ne sais pas qui exactement parle mais apparemment c'est moi, parce que ça sonne comme ma voix.

« Quel genre de pari ? »

Je fais exprès de m'approcher de lui, tentant d'être intimidante. « Un pari qui implique que, si tu le gagnes, ce qui a très peu de chance d'arriver » Je renifle avec dédain, globalement parce que je ne perds jamais, et entre autre parce que je dois gagner. Qu'il gagne n'est pas une option « Je deviens ta petite-amie »

Son visage s'illumine comme un sapin de Noël et je suis consciente qu'il fixe mes lèvres, mais il se secoue pour revenir à la réalité.

« C'est quoi l'arnaque ? »

L'arnaque ? Oh. Je n'ai pas vraiment pensé à cette partie. Um... Quelle est la chose qu'il aime plus que tout au monde que je pourrais lui enlever ? Quelque chose qui lui manquera ? Je ne peux techniquement pas lui voler un de ses Maraudeurs... Quoique que je pourrais faire rentrer Peter dans le coffre en bois derrière mon lit, mais je pense que ça sentirait mauvais.

« Tu dois laisser tomber le Quidditch pendant une semaine »

Haha ! Je suis géniale ! C'est impossible qu'il abandonne le Quidditch pour une semaine. Je suis machiavélique !

... Je pense que les responsabilités de préfète ont endommagé mon cerveau.

« Et si je perds ? »

« Je te rase la tête » je souris. Oui, j'ai pris ça au hasard, mais il adore ses cheveux. En plus, plus aucune fille ne sortira avec lui s'il est chauve. Les hommes chauves dégoûtent les femmes. C'est un fait.

« Alors, on prend le pari ? » dis-je, et je tend ma main pour serrer la sienne.

... Je ne suis pas sûre si je peux subir ça. Si je perds le pari, je perdrais quelque chose de plus important encore. Moi, sortir avec James Potter ? Ça ne peut juste pas arriver. Peut-être que James est plus fort à résister à l'appel du Quidditch que je ne le crois... Je lui jette un coup d'œil et il a cette expression frustrée, comme s'il se disputait avec ses pensées.

J'ai décidé. Je ne peux pas aller au bout de ce pari. C'est ridicule. Moi, parier ? Je ne suis pas quelqu'un qui aime ce genre de chose. Je ne peux pas croire que j'ai même suggéré tout ça en premier lieu.

Mais soudain James touche ma main et la serre, avant que je ne puisse me retirer. C'est trop tard.

« Okay » dit-il, sans une once d'inquiétude dans la voix.

Je le frappe sur le sommet du crâne. Imbécile.

« Le pari commence demain » je lui dis. « Bonne nuit »

Je tourne les talons et monte les escaliers de la salle commune, m'assurant de paraître calme en fredonnant. Fredonner est normal, n'est-ce pas ? N'est-ce pas ?

Oh Merlin. Qu'est-ce que j'ai fait ?

À la seconde où j'ai fermé la porte du dortoir, je baisse les yeux sur ma main qu'il a embrassé, et curieusement je ne l'essuie pas ; pourtant, elle est humide.

Je suis tellement dans la merde.


Vous avez remarqué que le récit est à la première personne et qu'on a les points de vue de James et Lily qui s'alternent. Dans ce chapitre là on assiste à la même scène deux fois avec les deux POV. C'est quelque chose que l'auteur aime bien faire, et ça peut vous paraître un peu redondant au bout d'un moment. Mais rassurez-vous, dans les chapitres suivants on ne vit pas chaque scène deux fois, juste quelques passages, et plus on avance dans l'histoire moins c'est le cas, donc vous allez pas forcément vous ennuyer à relire deux fois les mêmes dialogues.

Le prochain chapitre devrait arriver samedi ou dimanche.

Pour ceux qui suivent The Gentlest Feeling et se demandent où j'en suis, ben je patauge complètement pour le chapitre 13 et il n'arrivera pas tout de suite, peut-être dans une dizaine de jours.