Contradiction douloureuse
Olivia est assise dans un restaurant. Elle voit y entrer Dean, accompagné d'une petite fille, qu'il tient à la main, brune d'environ trois ans. Ils s'assoient à la table à côté d'Olivia mais étant séparés par un auvent, ils ne peuvent pas se voir, seulement s'entendre si l'agitation autour se calme.
Il commande des jus de fruits.
- Arrête de t'agiter deux minutes, sois calme un peu
- Je peux aller jouer dehors Papa ?
- Non. J'attends un ami
- Mais...
- J'ai dit non. Tiens, le voilà !
Olivia voit de la même manière apparaître Munch ! Elle se planque quand il vient s'asseoir avec Dean.
- Salut John ! Comment ça va ?
- Comme à chaque jour. Ravi de te voir Dean, ça faisait un bail !
- C'est vrai
- Tonton Munch !
- Salut la princesse ! Comme tu as poussé, dis donc. Tu va bientôt être plus grande que nous
- Hihihi
Derrière son paravent, Olivia est abasourdie : elle ignorait que Dean avait un enfant, mais cela fait plus de quatre années qu'elle refuse de lui parler, bien qu'il appelle encore de temps en temps. Mais elle ignorait aussi que lui et Munch étaient amis ! Apparemment suffisamment proche pour que l'enfant l'appelle tonton. Il lui avait semblé que tous ses collègues détestaient Dean. Munch a donc caché son jeu pendant tout ce temps. Mais à quel moment sont-ils devenus amis ?
Ils parlent un long moment, de travail, de leurs vies, de la petite, puis Dean demande :
- Comment va-t-elle ?
- Ça va. Tu la connais, rien ne l'arrête
- C'est plutôt que lorsque rien ne va, elle le cache
- C'est vrai, mais je pense qu'en ce moment, elle est dans une bonne phase
- Est-ce que … elle a quelqu'un ?
- Honnêtement j'en sais rien. Elle ne laisserait rien filtrer de toute façon
- Ouais
- Tu devrais lui parler, tu sais. Après tout ce temps, aplanir, dire les choses
- Impossible ! Elle refuse tout contact. Je l'ai encore appelé pour son anniversaire, elle m'a raccroché au nez. J'ai à peine pu dire bonjour. Et c'était pas mieux les fois où je me suis déplacé
- Je connais pas plus têtue qu'elle
Dean sourit : - Si ! Moi je connais quelqu'un !
Ils rient tous les deux.
- Est-ce que tu crois… qu'elle regrette ? - fait Dean en caressant les cheveux de sa fille.
- Bien sûr !
- Non t'en sais rien ! Je me demande pourquoi je t'interroge, tu ne sais rien du tout ! Heureusement que tu n'es pas mon indic officiel !
- Papa, papa !
- Quoi ma puce ?
- Je peux avoir des bonbons ? Regarde la dame, là, elle en vend plein !
- Non, pas de bonbons, c'est très mauvais
- Non c'est troooop bon !
- Je t'ai déjà dit pas de sucreries ! Surtout en dehors des repas
- Mais…. - Elle commence à chougner pour essayer d'attendrir son père.
- Pas de caprices Camélia ! Je ne cède pas tu sais bien
Puis devant les larmes de sa fille, il se radoucit.
- Allez, tu auras un goûter tout à l'heure, j'ai prévu de bonnes choses que tu aimes. Et si tu grignote maintenant, tu n'auras plus faim. Et tu ne vas pas bouder alors qu'Oncle Munch est avec nous ! C'est pas gentil pour lui. Tu sais, il a pris exprès son après-midi pour venir nous voir !
- C'est vrai ?
- Oui ma puce. Et je suis ravi d'être ici avec toi plutôt que mes vieux collègues tous grognons !
- Hihihi, ils sont grognons comment ?
- Comme ça ! - Munch prit une grosse voix et la regarde sévèrement au dessus de ses lunettes. Mais loin de lui faire peur, cela fit rire plus fort la petite fille.
- Tu viendras Tonton, à ma fête ?
- Quelle fête ? - demande son père.
- Ben pour mon anniversaire, je vais faire une graaaande fête !
Dean regarde Munch, l'air penaud!
- Voyez-vous ça! C'est pas haut comme trois pommes et ça fait des projets tout seul!
À sa fille : - Tu ne m'as rien demandé, jeune fille ! Je te signale que c'est moi qui décide à la maison
- Mais tu es d'accord, forcément ! Pour mon anniversaire, j'ai droit de faire tout ce que je veux !
- Mais bien sur ! On verra pour cette fête
- Mais ?
- On verra plus tard j'ai dit
- Écoute princesse, s'il y a une fête, je te promets de venir, ça te va ?
La petite ne répond pas, son regard étant capturé devant elle.
- Papa ? - fit-elle d'une petite voix triste.
- Qu'est ce qu'il y a mon ange ?
- Pourquoi j'ai pas une maman, moi ?
Dean se retourne pour comprendre ce qui captive sa fille. Derrière lui, une dame installe un enfant dans une poussette, qui ne cesse de l'appeler maman.
Dean se rapproche de sa fille : - Mon cœur, on en a déjà parlé…
- J'étais pas gentille, c'est pour ça que maman elle est partie… - Elle pleure.
- Non ma chérie, tu es très gentille, ce n'est pas ta faute, pas du tout… c'est de ma faute à moi, si elle est … partie. C'est moi qui a été méchant, c'est à moi que tu dois en vouloir, pas à elle. Et encore moins à toi. Surtout pas à toi
- Dean, tu devrais pas… ce n'est pas la réalité
- Si ! Si ! Si je n'avais pas fait … cette erreur, tout aurait été différent
- Tu n'es pas responsable de ça
- Bien sur que si ! Jamais ces évènements ne se seraient passés… je suis sur qu'elle aurait gardé… si tout avait été différent… si j'avais été…
Il prit la petite toujours pleurante dans ses bras.
- Écoute John, nous allons rentrer maintenant, elle est fatiguée
- Je comprends. Au revoir ma belle
- Tu dis au revoir poussin ?
La petite, les yeux encore rouges de larmes fit un mini sourire.
- Allez, tu me fais un vrai sourire, et la prochaine fois que l'on se verra, je t'apporterai une glace au chocolat, même si ton Papa n'est pas d'accord !
La petite le regarda avec des yeux noirs.
- Ben qu'est ce que j'ai bien pu dire de mal ?
- Pour elle, seule la fraise existe - lui murmure Dean.
- Ah d'accord, je vois ! Alors je prendrai celle au chocolat, et toi tu en auras une énorme à la fraise !
- Oh ouiiii
- Ahah, le sourire ne s'était pas envolé, il était juste caché !
- Au revoir John, merci d'être passé, ça fait plaisir de te voir
- De même. Veille bien sur ma petite nièce préférée !
- Promis ! Et toi garde un œil sur …
- Ouais, mais c'est pas moi qui ait la plus facile des deux !
Ils se quittent. Olivia a tout entendu, et elle comprend bien sur que Dean et Munch conversaient sur elle. Et il y a cette histoire, à mots couverts, dont elle ignore tout mais qu'elle sent que cela la concerne de près ou de loin.
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Et c'est reparti pour un tour ! Je garde espérance que cette nouvelle histoire plaise ! Lâchez-vous lectorat attentif! Petits messages appréciés, critiquez critiquez, ça fait du bien!