Salut mes p'tits loups !

Oh, je dois être complètement cinglée de commencer une nouvelle fic alors que j'en ai déjà une tonne en cour ( ceux qui lisent " Maladie d'amour" et " Le fil du destin", ne vous en faites pas, les prochains chapitres arrivent bientôt) mais celle-ci... elle m'obsédait depuis un moment, j'avais encore jamais écrit de UA, et puis... bah j'avais simplement envie de l'écrire.

Disclamer : L'univers de Merlin ne m'appartient pas, seul le détournement de l'histoire vient de moi. Et je n'en tire que l'espoir de partager quelques émotions avec vous.

Warning : Cette fiction contient des relations entre hommes, ainsi que de possibles violence verbale, physique, psychologique etc.

Voila, je crois qu'il ne me reste plus qu'à vous souhaiter une bonne lecture, j'espère que ce premier chapitre vous plaira.


Prologue :

Il y a parfois dans la vie, des choses immuables, inévitables. Merlin l'avait appris à ses dépends lorsque, bien des siècles plus tôt , il avait vu son ami, sa destiner mourir dans ses bras . Mais si la vie reprend toujours ce qu'elle a donné , il arrive parfois qu'elle restitue ce qu'elle a pris . La vie avait pris à Merlin la chose la plus importante à ses yeux , et près de mille-cinq-cent ans plus tard , elle s'apprêtait à le lui restituer…

Chapitre 1 :

Merlin était là, assit derrière une table de bois, un homme sans aucune importance assit à ses côtés. Il flottait dans cette pièce une odeur de vieux bois, d'ancienneté et de vide, comme dans une église . Excepté que dans une église, on y ressent l'espoir, qui rend l'endroit beau et sacré. Ici, seul le désespoir régnait. Mais à quoi d'autre pouvait-on s'attendre ? Dans une pièce froide, pratiquement déserte si ce n'était les deux avocats, les jurés, la juge, les policiers et lui bien sur, l'accusé. Oui, on ne pouvait guère attendre mieux d'un tribunal. Mais lui ne ressentait pas le désespoir, bien au contraire.

« Le jury à rendu son verdict. Pour le port d'arme illégale, la tentative de braquage et la tentative de meurtre, l'accusé est déclaré coupable. Il est donc condamné à quinze ans de prison ferme. Pour la gravité de ses actes, il sera envoyé au pénitencier de haute surveillance le plus proche, c'est à dire... »

La juge s'arrêta un instant, lisant une seconde fois ses notes, de peur de se tromper. Puis elle leva la tête vers Merlin, dont le visage était parfaitement impassible.

« Et bien, voilà une chose que je ne pensais jamais dire. Merlin Emrys, vous allez purger votre peine à Camelot, pénitencier de haute sécurité de Cardif . »

Merlin ne put retenir un petit sourire. Oui, certaines choses sont inévitables. Et c'est lorsque Merlin avait perdu tout espoir, que le destin avait décidé de lui envoyer un signe. D'abord sous la forme d'une fillette, une orpheline d'à peine dix ans. Une petite fille aux cheveux aussi noir qu'une nuit sans lune, et aux yeux tellement clairs qu'on pouvait y voir jusqu'au fin fond de son âme. Merlin n'avait pas voulus y croire au début, puis il n'avait pu nier l'évidence plus longtemps. Morgane, cette petite fille n'était autre que Morgane. Il l'avait surveillé de loin durant des années, et la petite fille avait grandit, devenant celle qui avait été son amie une éternité plus tôt. Elle ne semblait se souvenir de rien, elle vivait avec sa famille d'adoption, allait au lycée, avait des amis. Elle était tout à fait normale, sans magie et sans souvenir, sans avoir la moindre idée des horreurs qu'elle avait commis dans sa précédente vie.

Alors Merlin avait cherché, partout sur la planète, une quelconque trace de personnes ayant croisé son chemin à l'époque du grand Camelot. Et il avait enfin trouvé la personne qu'il cherchait vraiment. Il y a seulement quelques semaines, il avait retrouvé Arthur. C'est pour cela qu'il se retrouvait dans cette situation. Parce que, bien entendu, ou pouvait-il trouver son roi, si ce n'était à Camelot ?

Stupide, vraiment stupide ! Pourquoi avait-il fait une chose pareille, Il aurait put se faire passer pour un gardien de prison ou un psychiatre, et se faire engager ici. Mais non, il avait fallut qu'il fasse ça de la manière la plus stupide qui soit. Rentrer dans la prison en tant que prisonnier était certes la voie la plus facile d'accès, mais une fois à l'intérieur, plus rien n'était facile. Il s'en rendait compte maintenant, alors qu'il était assit au milieu de dizaines de nouveaux détenus, pieds et points liés. Il avait dû passer par les douches communes, et la fouille au corps. Bon sang, il était le plus puissant sorcier de tout les temps, et il se retrouvait en prison, en prison ! Stupide, il était tout simplement stupide ! Mais il n'était pas vraiment temps de s'auto-dénigrer, il allait revoir Arthur, il trouverait une solution pour les sortir de là plus tard. Un homme entra dans la pièce où ils attendaient tous, pour se placer devant eux. Merlin fit les yeux rond, ça n'était pas vraiment n'importe quel homme.

« Bien. Je me présente, Lancelot Dulac, directeur de la prison . »

Merlin comprenait mieux maintenant, pourquoi le pénitencier portait ce nom. Lancelot… il avait trouvé des traces de lui, quelques années plus tôt, dans le sud de la France. Le jeune homme qu'il était alors semblait très bien s'en sortir, de bonnes études, une bonne situation et des parents formidables. Merlin aurait sûrement dû se renseigner plus sur cette prison, ça aurait évité ce genre de surprises. Mais il avait été tellement heureux de retrouver Arthur – en dehors du fait qu'il soit en prison bien sur – qu'il avait foncé tête baissée, sans penser à rien. Il était heureux de revoir son ami, même s'il savait que ce Lancelot là n'avait plus aucun souvenir de leur vie passée. Ça lui faisait mal de savoir que même si tous était revenu à la vie, il était le seul à se souvenir. Mais il espérait que ce soit différent pour Arthur. Il pensait que peut-être, son ami se souviendrait à son contact, qu'il retrouverait sa mémoire. Il évita de penser à ce sujet délicat pour le moment, se concentrant sur les paroles du directeur.

« Pour ceux qui auraient déjà fait un séjour dans d'autres prisons , sachez que cet endroit n'a rien à voir avec ce que vous avez connu. Ma prison est la première du pays comprenant un programme complet et expérimental de réinsertion. Mais pour cela, il va falloir que vous bossiez dur, et que vous obéissiez à mes règles. C'est bien simple, toute bonne conduite est récompensée, toute mauvaise conduite est punie ! C'est bien compris ? »

Lancelot passa de regard en regard, comme pour juger des cas qu'il venait d'hériter. Son regard termina dans celui de Merlin, le sondant, avant qu'il ne reprenne la parole.

« Passons maintenant à la pratique. Vous êtes nouveaux ici, et vous pouvez être considérés comme des gros durs dans vos quartiers, ici vous n'êtes que de la chaire fraîche. Donc, pour que votre duré de vie ici soit supérieur à une journée, et ainsi m'éviter des tonnes de paperasses à remplir si l'un de vous se fait descendre, chacun de vous va être attribué à un ancien détenu. Vous serez attaché à lui… littéralement. »

Un nuage compact de murmures atterrés et interrogatifs s'éleva alors, vite calmé par le regard courroucé de Lancelot.

« Fermez-la ! Edward, fais venir les anciens. »

Le gardien sus-nommé quitta la pièce, et bientôt c'est un troupeau de tenus grise et bleu qui entra dans la pièce, la rendant suffocante de testostérone. Les 'anciens' observèrent l'assemblée de 'chair fraîche', certains un sourire tellement carnassier et pervers aux lèvres, que c'était à se demander si la technique expérimentale de Lancelot n'était pas plutôt destinée à se débarrasser au plus vite des nouveaux finalement. Mais Merlin ne remarqua aucun de ses sourires, pas plus que les regards, parfois alléchés, qui se posaient sur lui. Il faxait un détenu qui, les mains lascivement plongées dans ses poches, s'était posé nonchalamment contre un mur. Le sorcier avait cru que son cœur ne reprendrait jamais sa course, lui qui s'était arrêté, au même instant que sa respiration. Mais son cœur battit de nouveau, rapidement, fougueusement, et il prit une grande et laborieuse inspiration. Il eu soudain l'impression que son cœur n'avait plus battu depuis des siècles, depuis ce jour là sur la rive d'Avalon... Il eu l'impression que cette mélodie cognant dans sa poitrine hurlait un mot un seul, un prénom. Le sien. Il eu soudain l'impression de vivre, simplement. Après plus de mille-cinq-cent ans d'errance, d'attente et de désespoir, il était de nouveau sous son regard, et c'était sans conteste la plus belle chose qui ait un jour cogné sa rétine. Le blond avait la tête baissée dans une lassitude non-dissimulée. Un pied posé contre le mur derrière lui, il se fichait pas mal des nouveaux arrivants, des noms que le directeur appelait ou de la salle qui se vidait au fur et à mesure. Et Merlin aussi s'en fichait, il le fixait, n'attendant qu'une chose, que l'autre refusait de lui donner.

« Arthur Elias. » Appela Lancelot.

Enfin. Enfin il relevait la tête, et enfin Merlin obtint ce qu'il désirait le plus. Son regard, ces yeux d'un bleu céleste, à la fois froid et bouillonnant. De glace et de feu. C'est ce qui avait le plus manqué au sorcier, ce regard, ce magnifique regard dans lequel il pouvait parfois voir la tempête d'un océan enragé, ou le calme chaudement plat d'un lac par une belle journée de printemps. Mais son regard n'avait rien de ce qu'il avait été, il était simplement las, froid, éteint. Merlin était tout simplement incapable d'esquisser le moindre geste, ni même d'avoir un pensée cohérente. Il n'était que d'Arthur, tous ses sens tournés vers lui. Lui qu'il avait protégé, lui qu'il avait admiré, lui qu'il avait perdu...

Arthur ne prit même pas la peine de s'avancer, ni même de sortir les mains de ses poches. Il attendait simplement la suite avec un détachement exemplaire. Il fronça tout de même les sourcils en voyant un léger sourire étirer le coin des lèvres du directeur, sachant bien que ça n'annonçait rien de bon.

« Elias, tu hérites de Merlin Emrys. »

Et voilà que le cœur de Merlin faisait encore des siennes, s'emballant à l'entente de son nom. Des rires s'élevèrent des anciens détenus, accompagnés de quelques nouveaux, bien plus discrets. Merlin fut abasourdi de voir que, d'un seul regard, Arthur fit taire la plupart de ses camarades, même de ceux qui paraissaient être nés dans cette prison tant ils s'accordaient au décor.

« Tu te fous de moi, Dulac ?! »

« Un problème Elias ? Tu veux peut-être aller en discuter dans l'aquarium ? »

Merlin ne savait ce qu'était « l'aquarium », mais la menace porta ses fruits. Arthur soupira, et s'avança vers Lancelot, le regard au sol.

« Lève-toi Emrys. » Ordonna le directeur en balayant le parterre de nouvelles têtes du regard.

Le brun se leva alors, un peu tremblant. Et les rires recommencèrent de plus belle.

Arthur étouffa un « c'est pas vrai ! » qui lui avait échappé, en levant les yeux au ciel, dépité. Oui, parce que non seulement ce connard de Dulac n'avait rien trouvé d'autre à faire que de le mettre avec un dénommé Merlin, lui, Arthur, mais en plus il fallait qu'il soit un gringalet maigrichon au regard de biche... Sérieusement, on se foutait de lui là ! Il avait autre chose à foutre que de surveiller le cul d'un gamin qui allait – Arthur le savait déjà – attirer les regards et les envies de tout les pervers, violeurs, pédophiles et autres détraqués qui peuplaient cette prison. Soupirant d'avantage devant son nouveau codétenu, qui s'était carrément statufié sur place, il tourna le dos à son publique toujours amusés pour s'avancer vers le gardien qui les attendaient.

Merlin aurait peut-être du faire plus attention au monde l'entourant, ou entourant Arthur plutôt. Parce que là, devant ce gardien qui s'affairait à menotter sa cheville gauche, il était complètement perdu. Que faisait-il au juste ? Les mots de Lancelot lui revinrent en tête alors que le gardien tendait la chaîne qui retenait son pied jusqu'à la cheville d'Arthur. « Chacun de vous va être attribué à un ancien détenu. Vous serez attaché à lui… littéralement »... c'était peut-être un peu trop littérale là, non ? Merlin sortit de ses pensées en sentant la chaîne tirer sur sa cheville, l'obligeant à avancer. Arthur ne lui prêtait pas la moindre attention, se contentant de suivre la gardienne qui les accompagnaient dans de nombreux couloirs étroits et mal éclairés. Le sorcier baissa les yeux sur cette chaîne, d'à peine cinquante centimètres, qui le liait au blond. Et il ne put s'empêcher de sourire. Oui parce que, en y réfléchissant, le brun n'avait jamais cessé d'être lié à Arthur. À sa destinée. Et, ma foi, Lancelot lui avait fait un merveilleux cadeau en lui permettant de l'être littéralement, liés.

Encore une fois Arthur le sortit de ses pensées. Ou plutôt son dos, qu'il percuta de plein fouet quand son roi – car pour le sorcier il restait et resterait son roi – décida d'arrêter subitement sa marche soutenue. Le blond grogna une chose incompréhensible avant de héler la gardienne qui, elle, continuait d'avancer.

« Hey Carla, tu veux bien m'accorder cinq minutes ? » Demanda t-il d'un ton charmeur, un sourire resplendissant aux lèvres.

Mais la gardienne n'en fut pas le moins du monde éblouie.

« Et puis quoi encore, tu veux peut-être que je vous trouve un coin tranquille ? »

« Aller Carla, sois sympa. Non mais regarde-le ! » Ajouta t-il après une seconde, envoyant le menton en direction de Merlin.

La petite gardienne posa alors les yeux sur Merlin, l'étudiant des pieds à la tête. Puis elle soupira.

« Tu as une minute. » Dit-elle en s'éloignant un peu pour venir adosser son épaule contre un mur.

Arthur se retourna alors brusquement vers Merlin, qui était totalement perdu et un peu paniqué. Il n'avait absolument rien compris du dialogue des deux autres.

« Bon alors écoute moi bi... »

Arthur s'arrêta, semblant se figer alors que, pour la première fois, ses yeux rencontraient ceux de celui qui allait être son boulet pour les prochaines semaines. Quelques secondes – de très longues secondes – passèrent avant qu'il ne secoue finalement la tête, comme pour effacer une pensée. Il repris finalement.

« Écoute-moi bien. On va devoir passer par la salle commune pour atteindre la cellule, alors tu baisse la tête, ne quitte pas le sol des yeux une seule seconde, pas même si on t'interpelle. Tu reste derrière moi, et surtout, surtout, tu ne croise le regard avec aucun détenu. »

« P-Pourquoi ? » ne put s'empêcher de bégayer Merlin. Pas par peur bien évidemment, mais parce que le regard d'Arthur n'avait pas quitté le sien, et pour la première fois depuis qu'il l'avait retrouvé, il y vit une étincelle. Un presque rien, une minuscule lueur de vie, mais ça lui donnait l'impression de retrouver un peu son roi.

« Pourquoi ?! Non mais t'as vu ta gueule ? Tu tiendras pas une journée ici avec des yeux pareils ! »

Merlin ne put retenir un léger sourire, bien que sachant que le discours d'Arthur ne venait pas d'une quelconque inquiétude à son égard, mais bien des chaînes qui le liait à lui et donc à sa survie ici. Arthur était obligé de le protéger, et même si Merlin aurait préféré qu'il ne le fasse pas sous la contrainte, il sentait son cœur et ses entrailles se réchauffer à l'idée de voir le blond se dresser entre lui et n'importe quel danger. Comme à l'époque du grand Camelot, lorsque son prince – puis roi – n'hésitait jamais à aller au devant du danger pour le protéger, bien qu'il n'ait jamais eu besoin de personne pour se protéger. Mais ça, le roi Arthur l'ignorait, tout comme cet Arthur-ci l'ignorait. Et le sorcier escomptait bien profiter de cet état de fait, et de son physique qui apparemment le rendait faible ici bien plus qu'ailleurs, pour se rapprocher de son roi et se blottir avec délice dans cette bulle de chaleur protectrice qu'Arthur était forcé de lui fournir.

Ils reprirent finalement leur marche pour arriver dans l'aile B, qui était en ébullition. En effet, l'arrivée des nouveaux avait excité les rangs de détenus, et une tension lourde régnait dans la salle commune. Merlin fit ce qu'Arthur lui avait demandé et se plaça derrière lui – autant qu'il était possible avec la chaîne qui entravait la manœuvre – et garda le regard au sol. Mais il fut très vite difficile de rester stoïque. Le sorcier sentit d'abord les regards se poser sur lui. De très, très mauvais regards. Sa magie n'avait fait qu'accroître au fil des siècles et il était à présent capable de sentir l'aura des personnes l'entourant, de voir la couleur de leurs âmes. Et il pouvait voir, même le regard au sol, la pièce être obscurcie par tant d'âmes noires. Une voix s'éleva, et une autre, et encore une autre. Puis quelques sifflements, quelques détenus voulant l'amener à lever les yeux vers eux. Il tenta de se concentrer sur l'âme d'Arthur, irradiant de clarté à quelques pas de lui. Mais il était le plus puissant mage que la terre n'ai jamais porté, et il n'était guère aisé pour lui de ne pas faire taire ces immondes remarques d'un seul regard doré. Il ne pouvait pas se permettre d'user de magie ici cependant, pas alors qu'il venait de retrouver son roi, il ne prendrait pas le risque de le perdre à nouveau. Il devra donc faire sans.

Un homme aux nombreux tatouages s'avança pour barrer la route d'Arthur, accompagnés de deux autres hommes qui semblaient être sous sa coupe.

« Je vois que t'as touché le gros lot Elias ! C'est un morceau de choix que nous avons là. »

« Vas jouer ailleurs Tony . »

« Oh, aller quoi ! Tu vas bien me permettre de profiter une peu de ton nouveau jouet ?! »

Ledit Tony s'avança, une main tendu pour venir relever le visage de Merlin. Mais son bras n'arriva pas à destination, comme la main ferme d'Arthur avait agrippé son poignet. Ses deux sbires derrière lui avancèrent d'un pas raide.

« J'ai dis : vas jouer ailleurs Tony. C'est le dernier avertissement. »

« Ah oui, et tu vas faire quoi Arthur ? Maintenant que t'as ce... merveilleux boulet attaché à la cheville. »

« on pourrait m'avoir greffé le gamin dans le dos que j'arriverais toujours à te botter le cul. »

Merlin, le visage toujours dirigé au sol, eu un sourire à ces mots. D'abord parce qu'Arthur s'obstinait à l'appeler 'gamin', malgré leur age similaire (du moins en apparence). Et puis parce que, jamais au grand jamais le grand roi Arthur n'aurait parlé de la sorte. C'était si... actuel comme langage, et très imagé. Il y avait aussi cet étrange chaleur qui prenait son cœur et son corps à sentir Arthur se tendre contre lui, tel un rempart se fortifiant à l'approche d'une menace. Et c'était lui qu'il gardait, qu'il protégeait. Son sourire s'effaça cependant quand Tony se plaça de toute sa hauteur à seulement quelques centimètres du blond, l'obligeant à se dresser, plus droit et plus fier.

« Un problème, les filles ? »

Cette intonation lâchée rudement fit aussitôt reculer Tony et ses deux acolytes, alors qu'Arthur s'était tendu d'autant plus. Merlin, quant à lui, n'avait pu garder les yeux plus longtemps au sol à l'entente de cette voix. Cette prison était apparemment bien plus qu'une simple cage. Qu'elle porte ce nom n'avait rien d'un hasard de toute évidence, comme les océans bleus de Merlin étaient tombés sur nul autre que Léon, vêtu de l'uniforme de gardien et s'approchant à grands pas des cinq hommes, le regard sévère. Il se plaça entre Arthur et Tony, tournant le dos au sorcier.

« Va perdre ton temps et tes clopes au Poker Tony. »

L'italien ne se fit pas prier pour s'en aller, pas sans un regard d'avertissement envers Arthur et un dernier regard alangui pour Merlin cependant. Léon se tourna alors vers les deux autres, observant le nouveau de la tête aux pieds, avant de poser son regard sur le blond. Ils restèrent quelques secondes à se toiser, et Merlin était sur qu'un dialogue silencieux se jouait entre eux. Il cru même voir Arthur hocher légèrement la tête.

« Rejoins ta cellule Arthur, et évite les ennuies. » Dit le gardien, le ton étonnamment plus doux qu'une seconde pus tôt.

Le blond ne répondit pas et reprit sa marche, entraînant Merlin dans son sillage. Alors qu'ils atteignaient à peine le centre de l'immense salle, le sorcier vit du coin de l'œil une chose qui attira son regard, l'obligeant à s'arrêter une seconde. Là, au milieu de la pièce commune à tous les détenus, se trouvait un pièce. Entièrement en verre, grande d'à peine deux mètres carrés. Il n'y avait même pas de lit, juste un trou dans le sol, qui devait servir de toilettes. Un homme se trouvait à l'intérieur, complètement nu, et apparemment rendu fou par son enfermement exhibitionniste. Il était collé à la paroi de verre, immobile, le front frappant doucement la vitre froide à intervalle régulier.

« Qu'est-ce que... qu'est-ce que c'est ? » Ne put s'empêcher de souffler le sorcier, totalement choqué par la scène.

Arthur, qui avait été forcé de s'arrêter à son tour, se tourna légèrement pour suivre le regard de son nouveau codétenu. Puis, voyant les regards toujours plus nombreux qui se posaient sur eux, il tira sur la chaîne avec violence pour forcer l'autre à bouger.

« Avance. Et regarde le sol. » Lui répéta t-il, le ton menaçant.

Merlin eu un haut-le-cœur, pas à cause de l'homme qu'on avait enfermé et exhibé aux yeux de tous, mais à cause du ton si détaché de son roi. L'entendre lui parler de la sorte, avec autant de distance et de froideur alors qu'il avait attendu des siècles pour entendre cette voix à nouveau, le rendait malade. Arthur les entraîna dans des escaliers, ou il leur fut bien plus difficile de coordonner leurs pas et de ne pas trébucher.

« C'est l'aquarium, et crois moi, tu ne veux pas t'y retrouver. » Répondit-il finalement alors qu'ils tournaient dans un couloir, se retrouvant sur une parcelle au dessus de la salle commune.

Même là Merlin pouvait voir l'homme enfermé dans l'aquarium, dont même le plafond était en verre. Et effectivement il n'avait aucune envie d'être à la place de cet homme. Ils longeaient les nombreuses cellules, jusqu'à ce qu'Arthur s'arrête devant celle qui portait le numéro 66. Merlin constatait qu'ici encore, les parois des cellules étaient en verre, seul le mur du font était fait de pierres, ne laissant aucune possibilité d'intimité. Arthur souffla un grand coup avant de pousser la porte transparente pour pénétrer dans sa cellule.

- « Bienvenu en enfer. » Souffla t-il quand Merlin eu mit un pied à l'intérieur de sa nouvelle demeure. « Bienvenu à Camelot. »


Alors, verdict ? Ce premier chapitre vous a t-il donné envie de lire la suite ?

Des bisous, à très vite.

Marjo.