Prologue MAJ

Bonne lecture

AraHwang


Prologue

Katharina Fever était une femme comblée, la jeune femme était rarement triste, un doux sourire permanent sur le visage blanc. Elle a eu la chance de rencontrer un homme attentionné et dont les maigres défauts la rendaient encore plus amoureuse, il était plus humain, moins parfait, il était sien. Katharina pensait depuis son mariage qu'elle n'avait besoin de rien de plus que la petite maison qu'elle avait investie avec son mari et l'homme qui partageait sa vie pour être heureuse.

Les mois ont passés, ponctués de hauts et de bas, de rire et de larmes, Katharina pensait de plus en plus qu'il manquait quelque chose à son bonheur, autant que celui de son mari. La maison était petite et accueillante, toujours bien rangée, une maison témoin pensa-t-elle un jour. Le petit nid était toujours silencieux lorsqu'elle se retrouvait seule, loin des bras de son mari pour la réconforter de ses rires. Malgré son travail et ses amis, Katharina se retrouvait souvent seule entre les quatre murs bienveillants.

Son mari travaillait dur pour que sa femme puisse s'épanouir le plus possible dans ses passions, car il le savait, Katherina était une artiste née c'était même cet esprit libre qui l'avait attirée.

Un jour comme tous les autres se leva doucement, éclairant le visage somnolant de Katharina. Elle entendit son mari bouger à travers la pièce, ses yeux avaient du mal à s'ouvrir, le sommeil ne semblait pas vouloir la laisser et la lumière naissante l'éblouissait déjà. Une ombre passa devant ses yeux demi-clos.

- Mon amour je dois y aller.

Elle ouvrit prudemment les yeux, le corps de son mari faisait obstacle à la lumière, protégeant son visage.

- Reviens moi vite.

Elle sourit paresseusement alors que l'homme se pencha pour lui donner un baiser sur les lèvres.

- Toujours.

Elle referma les yeux un instant, se concentrant sur les pas de l'homme de sa vie se déplaçant dans les couloirs, l'escalier et enfin la porte. Katharina soupira doucement. Le silence. Elle ne fit pas attention lorsqu'elle passa négligemment sa main droite sur son ventre plat son esprit préoccupé par le calme.

Plus tard dans la journée, Katharina se retrouva sur le perron de leur petite maison bleue. Les rues étaient calmes, les enfants étaient à l'école à cette heure avancée, mais dans peu de temps elles seront remplies de rire et de petits cœurs joyeux. Un triste sourire ornait son visage à cette pensée, sa tête se posant lourdement contre le bois, sa main passant sur son estomac, ses yeux se posant sur la peinture en cours.

La nuit arrivée, Katharina était allongée au près de son mari, le bras de celui-ci lui barrant le corps, le visage de le cou de sa femme. La jeune femme ne trouvait pas le sommeil, même contre le corps chaud de l'homme. Elle se déplaça doucement, faisant bouger son mari, elle le regarda, craintive de l'avoir réveillé. Un soupir de soulagement s'échappa de ses lèvres quand il marmonna quelque chose d'incompréhensible mais resta plongé dans le sommeil. Ses pieds touchèrent le sol froid, la faisant frisonner. Elle se leva et sortie doucement de la chambre.

Ses pas la menèrent dans sa pièce, la peinture négligemment posée sur son chevalet. Pendant un instant, Katharina pensa qu'elle la narguait. Elle n'arrivait pas à peindre le sujet réel de cette toile. Elle avait commencer à peindre un paysage aride perdu au milieu de nul part, mais il restait inachevé.

Katharina posa la toile dans un coin et en prit une nouvelle de taille moyenne. Elle s'assit en silence, fixant la toile, un pinceau dans sa main, la palette de peinture dans l'autre et elle se mit à peindre. Ses gestes étaient frénétiques mais les poils du pinceau caressaient tendrement le grain du papier. Katharina ne faisait pas attention à ce qu'elle peignait, elle laissait sa main aller à son gré, pensant sans le vouloir et sans s'en rendre compte à tous les moments où elle avait passer paresseusement la main sur son ventre. Lorsqu'elle revint à elle, un visage lui faisait face. Il était petit et rond, enfantin. Des yeux bleus pétillant la regardaient, des cheveux blond tombant partiellement sur eux. Un parfait mélange d'elle et de son homme. Leur enfant. Son regard s'illumina. Katharina couru dans leur chambre.

- Jason, Jason réveille toi !

L'homme grogna et attrapa sa femme pour la blottir contre lui, elle cria de surprise.

- Jason, Jason je dois te dire quelque chose.

- Dors Kat.

L'homme grogna, retenant le sommeil qui glissait lentement.

- Jason.

- Mmh…

L'homme la serra plus contre lui, son corps se moulant contre le sien, ses jambes se mélangeant dans les siennes. Katharina se tortillait, ses lèvres arrivant au niveau de son oreille.

- Jason, Jason faisons un bébé.

L'homme était bien réveillé, sa main reposant sur le visage de sa femme pour mieux distinguer ses traits.

- Qu'est-ce que tu as dis ?

- Un bébé, faisons un bébé. Elle rigola dans ses bras.

- Un bébé ? Un sourire s'installa sur son visage.

L'homme roula pour se trouver sur le corps de sa femme. Il l'embrassa sur tout le visage, elle rigola, ses bras encerclant le torse solide contre sa poitrine.

OoOoO

Les lumières l'aveugla, la douleur l'avait tétanisée, son corps était moite et rouge, le lit de la salle de travail était inconfortable, sa respiration difficile. Elle sentait son coeur battre dans tout son corps, elle n'entendait plus rien à part le tambourinement incessant.

- C'est le moment, Madame Fever.

Les poussées semblaient interminables, la douleur déchirante. Elle serrait autant qu'elle pouvait la main de son mari.

Une partielle libération. Un cris.

Des femmes s'activait autour d'elle amenant le bébé nouveau-né.

- Encore un petit effort Madame Fever.

- Je ne peux plus… Elle pleurait, fatiguée.

- Tu es forte Kat, pense à notre petite fille, elle a hâte de nous rejoindre, une dernière fois.

Elle regarda son mari à travers ses yeux fatigués. Sa petite fille. Son second trésor. Et Katharina poussa autant qu'elle pouvait.

Une libération totale. Le silence…

Katharina s'agita, n'ayant pas entendu l'enfant crier, pleurer la vie. Le monde tournait autour d'elle, sans elle. Elle regarda effrayer son mari, son visage tourné vers un endroit qu'elle ne pouvait pas voir dans sa position.

- Jason, Jason est-ce qu'elle va bien ? Pourquoi elle ne pleure pas, pourquoi je ne l'entend pas ? Elle tenta de bouger mais son corps était paralysé. Elle répéta inlassablement, refusant de croire que son trésor n'était plus là.

Un cris. Strident.


J'espère que ce nouveau prologue plait

AraHwang