PROLOGUE

Une vague de panique emplissait son corps aussi facilement et rapidement que du venin se répand. Elle le tenait, l'enlaçait et l'étouffait. Il était menotté, attaché aux pieds et aux mains. Debout au milieu de la pièce sombre et froide, son ravisseur – qui n'était dans cette opacité ambiante qu'une silhouette noire – lui avait bandé les yeux, et semblait se réjouir de voir la peur envahir le corps de ce mystérieux inconnu. Quelques longues minutes de silence passèrent avant que le ravisseur ne commence à le frapper. Encore et encore. Une fois que ce pauvre homme n'avait plus assez de force pour hurler il se recula quelques secondes le laissant gire sur le sol. Il prit dans sa main droite un couteau et dans sa main gauche une seringue, s'approcha de sa victime et, aussi facilement qu'un chirurgien le fais avec un scalpel, il entailla la peau de l'inconnu à plusieurs reprises. Bien qu'affaiblit, il était encore conscient et gémissait chaque fois que la lame touchait sa peau, c'est alors qu'il sentit le visage de son kidnappeur se rapprocher du sien. Très vite, sa bouche était arrivée près de son oreille, si près qu'il pouvait sentir la chaleur de son souffle cognant contre sa nuque. Une voix retentit, résonnant dans la tête du blessé, cette voix lui était familière et il n'avait eu aucune difficultés à la reconnaitre, c'était une voix de femme, une femme qu'il connaissait bien et en qui il avait eu toute confiance.

« Ne vous en faites pas mon grand, vous n'allez plus sentir grand-chose après ça… Et oublier beaucoup de choses … »

C'est alors que la femme, d'un geste précis et sans pitié planta l'aiguille dans le cou de l'homme et injecta un produit qui fit d'abord gémir de douleur l'inconnu, puis, sa tête retomba lourdement sur le sol et il sentit la force qui lui restait quitter peu à peu son corps.

La femme prit le temps de tout nettoyer derrière, puis une fois cela fait, elle écrit avec le sang des nombreuses coupures qu'elle avait infligées à l'homme qui était tout près d'elle, le mot suivant sur le mur :

« Abandonne »

Quelques heures plus tard, la femme avait déserté la pièce, laissant sa victime étendue sur le sol. Se vidant de son sang, il n'était presque plus conscient et se laissait aller petit à petit vers la mort qui lui tendait les bras, quand il entendit soudain les sirènes des voitures de police retentir. Un sourire apparu alors sur ce visage marqué par la douleur. Quelques secondes plus tard, une jeune femme entra, arme au poing, hurlant :

« CASTLE ! »

Pour toute réponse l'homme gémi. La jeune femme se dirigea en courant vers le corps allongé sur le sol, elle s'agenouilla près de lui, lui lançant un rassurant et magnifique sourire tout en appuyant sur ses blessures.

« Kate… Kate … Je sais qui a donner l'ordre de tuer votre mère… c'est elle… c'est …»

Rick n'eut le temps de finir sa phrase, ses yeux se fermèrent, et la mort qui le guettait depuis plusieurs heures l'enveloppa avidement de ses bras macabres.