Merci pour votre lecture ! J'espère que cette fanfiction vous plaira. N'hésitez pas à me laisser un commentaire et à suivre l'histoire si c'est le cas, ça devrait me motiver à continuer ! ;)
Les Derniers Horcruxes
La douleur avait été fulgurante, mais il s'y était attendu. Le plus dur à supporter avait été l'agonie. L'humiliation de l'agonie. Pendant que les larmes coulaient, sources de souvenirs, de peine, de douleur, messages du passé douloureux… arrachés à la mort.
Car la mort est le seul moyen. Le seul moment. Seul le fait de frôler la mort peut permettre de voir sa vie défiler, et de la pleurer pour qu'un autre la voit.
Après cela, ce fut le néant le plus total. Pas le néant du sommeil ou de l'inconscience, pas celui où l'on voit des milliards de pensées. Non, ce fut le néant. Le néant originel. Celui qui se déclenche lorsque plus rien ne vit en nous, lorsque plus rien n'existe.
Ce jour-là, il mourut réellement. Il mourut comme Lily. Comme James. Comme Albus. Il mourut comme tous ceux qu'il n'avait pas protégé. Seulement, Severus Rogue mourut différemment. Il mourut, mais ce fut éphémère.
Ses yeux se rouvrirent. Il avait encore terriblement mal, mais c'était une douleur qui englobait son corps tout entier et pas uniquement les zones où il avait été mordu. Il porta la main à son cou, mais il ne saignait plus. Juste un liquide sec, coagulé.
Il peina à se relever. Il se sentait faible, incomplet, mais tout cela serait bientôt réglé… Non. Ça ne le serait pas. Mais tout irait bien malgré tout car, en réalité, il était encore entier. Encore un peu. Ce ne serait évidemment jamais plus pareil… Mais cela était loin.
Albus était mort.
Il était mort, et il lui avait permis de survivre.
.
Quitter Poudlard ne fut pas compliqué. Outre la bataille qui faisait rage, et qu'il fuyait – cela ne faisait aucun doute –, le champ de protection entourant le château avait été détruit. Il fit quelques pas titubants vers le lac et, quand son pied effleura la surface de l'eau, il transplana.
Il aurait aimé contrôler ses pensées, mais il savait que c'était peine perdue. Il se retrouva dans les ruines de la maison, dans la pièce même, à l'endroit exact, où il l'avait trouvé morte. Le berceau, dont le bois pourri dégageait une odeur étrangement apaisante, grinça quand il s'y appuya.
Un moment, il dut lutter contre les images qui se rependaient devant ses yeux. Son âme était à vif, et il lui était presque impossible d'y réchapper : chaque fois que ses paupières se baissaient, il la voyait dans les cris de Harry. Et lorsqu'il tentait de garder les yeux grands ouverts pour y échapper, c'était comme si son fantôme se rependait tout autour de lui, l'accusant de sa couardise.
Amèrement, avec une mauvaise foi certaine, il marmonna qu'il n'avait pas été à Serpentard sans raison. Evidemment, Serpentard n'empêchait pas de défendre ceux que l'on aime… Et n'obligeait pas à suivre le Seigner des Ténèbres dans les méandres du chaos.
Il l'avait fait, pourtant. Jusqu'à ce qu'Elle soit en danger. Devait-il s'en vouloir d'avoir sombrer dans la noirceur où on le noyait depuis l'enfance ? Sans doute. Mais il ne le ferait pas.
- Albus ?
Sa voix chevrotante était faible. Il n'était même pas sûr d'avoir parlé à haute voix… Mais le cri perçant lui indiqua que son vieux mentor l'avait bien entendu. Le clair de lune s'éteignit une seconde lorsque l'oiseau passa au-dessus de Severus. Puis le Phoenix au plumage de feu se posa sur berceau, près de lui.
- Où est-elle ?
L'oiseau secoua la tête, puis un autre cri perça sa gorge. L'ancien professeur de potions hocha faiblement la tête. Il devait attendre. Harry viendrait à bout du Seigneur des Ténèbres. Cela fait… récupérer la baguette de Sureau ne serait qu'une épreuve supplémentaire.
Lentement, le corps épuisé de l'homme se recroquevilla contre le parquet que les intempéries avaient fragilisé.
