Genre : Et voilà, un slash de plus sur le seigneur des anneaux, me direz-vous ! Bé oui, que voulez-vous…une trilogie ou vous avez des dizaines d'hommes virils pour trois femmes, en plus casées...bon ben on a pas trop le choix.

Alors kess qu'elle a ma fic qu'elle est différente ? Ben y a mon perso préféré dedans, et je n'ai trouvé qu'une seule fanfic sur lui et encore c'est une parodie !!

J'ai nommé le seigneur de Fondcombe (pis Legolas aussi, c'est surtout une fic sur lui)

Disclaimer : Ha oui les persos m'appartiennent pas, et patati et patata ils sont tous (sauf Fionas, et les chevaux : ce sont MES bébés) à Tolkien !


Chapitre un : Le chemin de Fondcombe

Couvert d'écume, le cheval blanc s'arrêta et s'ébroua. Sa tête s'abaissa et il ne put s'empêcher de saisir une touffe d'herbe bien grasse qui se trouvait à sa portée. Voilà des heures qu'il galopait à une vitesse relativement grande, et bien qu'il put courir des dizaines de lieues encore, il sentait qu'une grande soif lui tiraillait le ventre.

L'animal sentit à peine son cavalier descendre. Celui-ci retomba lestement sur le sol et prit sa monture par la bride, l'amenant jusqu'à une petite écurie où des box fraîchement paillés attendaient. Après avoir débridé son cheval, qui se jeta sur le seau d'eau posé dans un coin du box, le cavalier rangea la couverture qui lui servait de selle dans son sac, et sortit de la baraque.

Il s'arrêta un instant pour admirer le soleil qui mourait lentement à l'ouest. Une fine brise vint caresser son visage, soulevant légèrement ses cheveux dorés. L'homme sourit et ferma les yeux, inspirant profondément les senteurs automnales de ce mois d'octobre.

Il se dirigea ensuite vers l'auberge, qui était juste à côté de l'écurie, et rentra dans la petite bâtisse. « Tiens, que puis-je faire pour vous, Messire Elfe ? » demanda le vieil aubergiste au visage ridé, apparemment ravi d'avoir devant lui un membre de la race elfique. « J'ai placé mon cheval dans votre écurie ; je compte ne passer qu'une seule nuit ici » répondit l'homme aux oreilles pointues de sa voix claire. « Bien sûr messire, je vais faire préparer une chambre. Attendez-moi ici quelques instants je vous prie ». Le vieil homme disparut par une porte dérobée. L'elfe en profita pour inspecter les lieux ; c'était un bâtiment correct, assez propre, sans luxe ni étalage de richesses dont les hommes étaient habituellement friands.

Au bout d'un moment, le patron de l'auberge revint. Il s'accouda au comptoir et ouvrit son livre de comptes. Il commença à griffonner dedans en marmonnant, plus pour lui-même : « Bien, une nuit pour homme et cheval…voilà…Messire... ? » fit-il en relevant la tête, croisant le regard bleu clair de son client. « Legolas Vertefeuille » répondit celui-ci.

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Couché sur son lit, Legolas réfléchissait. Ou du moins essayait-il, car les bruits qui venaient du rez-de-chaussée l'en empêchaient ; les sons des rires, des verres qui s'entrechoquaient passaient facilement à travers le plafond. Agacé, l'elfe finit par se lever et enfila ses sandales. Il descendit les escaliers et sortit de l'auberge avec la plus grande discrétion, même si les bruits provenant de la salle à manger de l'auberge suffisait amplement à le couvrir, eut-il décidé de jouer du tambour.

Il était encore tôt, la lune venait à peine de se lever. L'elfe aux cheveux blonds erra dans le village, si tant est qu'un minuscule regroupement de maisons comme celui-là put être qualifié de « village ». Finalement, il s'assit au bord d'un puits sur le bord de la route, à même le sol, et appuya sa tête contre la pierre. Fermant les yeux, Legolas se mit à souffler longuement et doucement, chose qu'il faisait souvent lorsqu'il était stressé et qu'il avait besoin d'avoir les idées claires. Et Dieu sait si ses pensées lui semblaient embrouillées en ce moment même. Tout s'était passé si vite ces temps-ci.

Un messager de Fondcombe était arrivé dans la Forêt Noire et avait averti le Roi de celle-ci qu'Elrond Demi-elfe donnerait un conseil dans sa demeure le 25 octobre, car preuves il y avait que l'Ombre du Mordor était revenue. Thranduil avait ordonné à son fils de s'y rendre en tant que représentant des elfes de Mirkwood, et comme messager également afin de prévenir les membres du Conseil de la fuite de Gollum. Legolas s'était ainsi retrouvé à traverser une grande partie des Terres du Milieu pour rejoindre un lieu qu'il avait jusque là appréhendé de retrouver : Fondcombe. A ce simple souvenir le coeur de Legolas se serra. Pendant un instant il eut envie de rebrousser chemin, de prétendre que ce fichu conseil avait tout simplement été annulé. Mais ce serait un tel déshonneur pour lui.

Non, il devait faire face. Pourtant, il doutait - oui, il doutait tant de lui-même...Le jeune elfe ramena ses jambes devant lui et les plia, les encerclant des ses bras. Il enfouit sa tête entre ses deux genoux, laissant une cascade de cheveux clairs s'éparpiller sur ses épaules.

Il resta un long moment ainsi, et lorsqu'il se releva finalement, il était animé d'une émotion, d'une résolution nouvelle. S'il n'avait pas été elfe, il se serait probablement traité d'imbécile d'avoir ainsi peur du passé. Sa route était maintenant vers l'avenir, et il fallait oublier les sentiments et peurs anciennes.

Legolas se sentit soudain traversé par un brusque frisson. Il s'aperçut alors qu'il était sorti sans veste, et que l'astre lunaire était haut dans le ciel. Il retourna d'un pas rapide vers l'auberge. Non, personne ne pourrait le distraire de sa mission, ni lui faire du mal. Personne. Pas même Elrond Demi-elfe, Seigneur de Fondcombe.

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Un coup discret réveilla Legolas. La porte de sa chambre s'entrouvrit, laissant passer la maigre tête de l'aubergiste. « Vous m'aviez dit que vous désiriez partir à l'aube, Messire Vertefeuille » lui rappela-t-il timidement. « Merci » dit l'autre en se redressant, tandis que le vieil homme disparaissait.

Il se leva rapidement et s'étira, légèrement de mauvaise humeur. En tant qu'elfe, il n'avait pas de quota d'heures de sommeil à respecter, mais ce n'était pas le cas de son cheval. Aussi Legolas regrettait-il de s'être endormi aussi facilement. Pourtant, le dicton disait vrai : la nuit porte conseil…et si ce n'était pas le cas, au moins une bonne nuit de sommeil avait-elle le mérite de remettre les idées et le coeur à neuf.

L'elfe ouvrit la fenêtre. Le soleil n'était pas encore levé, mais déjà le ciel rougeoyait à l'est. Le jeune homme enfila son pantalon brun sur ses fines jambes et le noua. Se dirigeant vers le baquet d'eau posé sur la commode, il y plongea la tête. Il se releva brusquement, ses cheveux trempés collés à ses épaules, et commença à se débarbouiller. L'eau glacée pénétra ses chairs, le réveillant complètement. Legolas se frictionna avec une serviette qui traînait à côté du seau et essora ses longs cheveux, qui séchèrent rapidement. Il enfila sa tunique verte, typique des elfes de la Forêt noire, et ramassa ses affaires.

Arrivé en bas des escaliers, l'elfe chercha l'aubergiste du regard, mais ne le trouva pas. Legolas entra alors dans la grande salle de l'auberge, où quelques nains prenaient déjà un déjeuner en se remémorant des vieux souvenirs, s'esclaffant parfois bruyamment. Le jeune homme aux cheveux blonds s'assit à une table, et une jeune serveuse visiblement intimidée vint prendre sa commande. Legolas n'avait pas vraiment faim, mais il savait que la route serait longue jusqu'à Fondcombe. Il espérait pourtant y arriver avant la fin de la nuit.

« Donnez-moi deux tranches de pain et un bol de lait, s'il vous plaît » dit- il. La jeune femme partit précipitamment vers les cuisines et en ressortit deux minutes plus tard. Elle déposa le plateau sur la table et repartit derrière le comptoir. Legolas avala rapidement le pain fade, qui lui faisait cruellement regretter les lembas, les délicieux gâteaux elfiques. Tandis qu'il buvait son lait, le jeune homme blond aperçut que la serveuse le dévorait du regard tout en essuyant ses verres. Il n'en fut pas étonné ; la plupart des humains étaient fascinés par les elfes, dont ils admiraient la grâce et la beauté. Pour sa part, Legolas ne s'était jamais senti attiré par les femmes humaines, aussi belles ou intelligentes fussent-elles. Ni par les femmes elfes, d'ailleurs.

Vingt minutes plus tard, Legolas finissait de préparer son cheval blanc, et grimpa lestement sur son dos. « Noro lim, Gauthiel » prononça-t-il en langue elfique, et l'étalon partit immédiatement au galop.

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Un grondement se fit entendre dans les fourrés, faisant sursauter la monture de Legolas. « Shh, le rassura celui-ci, il ne t'attaquera pas. Nous sommes dans cette forêt en amis, Gauthiel, il n'y a rien à craindre.» Le jeune elfe avait utilisé la langue commune sans y penser, mais le simple fait d'entendre la voix de son maître calma l'animal.

Il faisait nuit, cela faisait près de deux heures qu'ils avaient franchi le Gué. Legolas sentait qu'ils arrivaient à destination ; c'est pourquoi il laissait marcher son cheval rênes longues. L'animal en profitait pleinement car il avait galopé presque toute la journée et ses membres étaient douloureux. Cependant, les liens qui l'unissaient à son maître étaient tels qu'il aurait pu effectuer des lieues encore.

« Ne bougez plus ou je tire » dit soudainement une voix humaine. L'étalon, surpris, se cabra légèrement, mais Legolas avait repris les rênes et l'empêcha de s'enfuir. Il aperçut une silhouette qui se découpait dans l'ombre des grands arbres. Le jeune elfe n'arrivait pas à distinguer de quel genre de personne il s'agissait, mais l'arc pointé sur lui était on ne peut plus visible.

Gauthiel gardait les oreilles dressées, les muscles tendus, car il sentait que son maître ne maîtrisait pas la situation. Il aurait voulu fuir, car bien que plus courageux que la plupart des chevaux, il sentait que l'arc dirigé vers son cavalier ne présageait rien de bon. Pourtant, Legolas gardait les rênes serrées.

« Je viens en ami », s'écria-t-il, également en langue commune. Pas de réaction. « J'ai été envoyé dans la demeure du seigneur Elrond afin de représenter mon père, Thranduil de la Forêt Noire, au Conseil et porter un message important » continua-t-il, légèrement effrayé en voyant que son agresseur ne bougeait pas d'un pouce.

Gauthiel piaffa d'impatience. L'homme dans la pénombre abaissa lentement son arc et murmura en langue elfique : « Vous n'êtes pas prudent, messager. » Se sachant face à un elfe, Legolas se détendit et relâcha les rênes de Gauthiel, qui cessa de taper du pied. « Prudent ? Il me semblait pourtant que les forêts de Fondcombe étaient les plus sûres au monde, » fit-il dans la même langue que l'autre. « Autrefois l'étaient-elles, mais aujourd'hui les menaces planent sur toute vie, et nul n'est plus sûr en ces temps sombres » le corrigea l'elfe à la voix grave. « Je ne suis pas une menace. » déclara Legolas avec un sourire en coin, reconnaissant la voix de son interlocuteur.

Glorfindel sortit de la pénombre et s'avança : « Heureux de te revoir, Legolas vertefeuille»

Celui-ci sauta en bas de son cheval et se rapprocha de son ami, qu'il n'avait pas vu depuis des décennies. Glorfindel l'étreignit ; il avait toujours été démonstratif, du moins pour un elfe. Cependant Legolas l'en remercia intérieurement, car il aimait profondément l'elfe aux cheveux bruns. En effet, le prince de Mirkwood avait résidé quelques temps à Fondcombe, et son départ pour la Forêt Noire avait été douloureux pour l'un comme pour l'autre.

Les deux amis se lâchèrent. « Suis-moi, ordonna Glorfindel, et raconte-moi les nouvelles de ton pays.» Legolas attrapa les rênes de Gauthiel et ils repartirent tous les trois vers la cité. Les deux elfes discutaient gaiement, car bien que l'Ombre se fut étendue sur le Gondor, amenant son lot de désespoir et de mauvaises nouvelles, leurs retrouvailles n'en étaient pas moins joyeuses. Tandis qu'ils parlaient, l'elfe aux cheveux blonds n'était plus préoccupé par quoi que ce soit, il se sentait léger.

Lorsqu'ils arrivèrent au pied de la maison d'Elrond, Legolas eut le souffle coupé. Il avait oublié combien Fondcombe était belle, éclairée par la seule lueur de la lune. De nombreuses émotions envahirent l'elfe à cet instant précis : de la joie, du bonheur, de la fierté…ainsi qu'une certaine appréhension.

(NB : dans le film, Legolas arrive à cheval le matin du Conseil, mais dans cette fic il sera juste parti en promenade ce matin-là, je l'expliquerai plus loin)

Legolas sortit de sa chambre. La matinée était déjà bien avancée, pourtant les lieux étaient calmes, comme il en était à toute heure dans cette maison.

Il avait passé les dernières heures à discuter avec des amis elfes qu'il n'avait pas vus depuis longtemps. Le jeune elfe aux cheveux blonds se sentait chez lui, car il avait passé une grande partie de son adolescence elfique ici, à apprendre entre autres les arts et la réflexion.

Son père avait en effet estimé qu'il serait bon pour le Prince de connaître d'autres lieux que sa forêt natale, et surtout de suivre l'enseignement du Seigneur Elrond lui-même, en compagnie d'autres adolescents, notamment Glorfindel. Les années passées en cette demeure comptaient pour les plus importantes dans la vie de Legolas, même si elles n'avaient pas toutes été sans soucis.

Une chambre lui avait été attribuée - celle qu'il avait occupée autrefois, bien que le lit eut rarement été utilisé en tant que tel - et des elfes palefreniers s'étaient occupés de son cheval. Legolas avait passé la nuit dans la salle de Chants, où il s'était relaxé de son long voyage en écoutant des poèmes elfiques chantés par des femmes. Il avait ensuite regagné sa chambre pour se changer, puis avait retrouvé des vieilles connaissances qui revenaient de leur tour de garde dans la forêt.

Tandis que Legolas marchait dans les couloirs, pensif, il croisa deux hommes qui se chahutaient. Deux hommes singuliers, en réalité, puisqu'ils avaient la taille d'enfant de 10 ans. « Des hobbits, » pensa le jeune elfe, qui n'en avait jamais vu mais les connaissait un peu de réputation. Lorsque les deux hobbits s'aperçurent de la présence de l'elfe aux cheveux dorés, ils s'arrêtèrent en souriant. « Bonjour, Messire » dit le plus jeune, au visage malicieux. « Appelez-moi Legolas, je vous en prie, le corrigea celui-ci. Mais vous- mêmes, petits messieurs, quels sont vos noms ? » « Je suis Peregrin, répondit la jeune créature, mais dites Pippin, ca ira plus vite. Vous êtes là pour le conseil, vous aussi ? En fait nous non, mais j'ai entendu deux personnes en parler tout à l'heure. Si on est là, c'est à cause de l'anneau et de Frodon, il a été blessé par un Cavalier mais - »

- « Pippin !! le réprimanda le second, il faut toujours que tu parles trop ! Je suis Meriadoc Brandebouc, dit Merry », se présenta-t-il en se tournant vers Legolas. « Enchanté », dit l'elfe, qui trouvait ces deux bonhommes décidément très sympathiques.

Le plus jeune sortit soudain une énorme pomme rouge de son sac et partit en courant : « A plus tard, Messire Legolas ! » Celui ne put s'empêcher de rire, surtout lorsqu'il vit l'aîné des hobbits se précipiter après son camarade en criant : « Hé, c'est à moi Pippin ! Rends-moi cette pomme tout de suite ! »

L'elfe se rendit alors compte que le plus jeune, dans sa hâte, avait laissé tomber un sac d'herbe à pipe à terre. Il le ramassa et fit demi-tour, dans l'espoir de retrouver les deux petites créatures. Arrivé au bout du couloir, il entendit des rires dans une pièce à droite, et y rentra discrètement. C'était une salle thermale, où les elfes adoraient prendre des bains chauds en récitant de longs poèmes.

« Tu as volé ma pomme, Pippin, je vais devoir te punir.» fit une voix faussement sardonique.

Legolas s'arrêta et jeta un coup d'oeil discret aux deux hobbits, qui ne l'avaient pas vu. Merry avait une main de chaque côté de la tête de Pippin, qu'il maintenait accolé au mur. Il essayait d'avoir l'air méchant, mais le plus jeune, nullement impressionné, souriait en se mordant les lèvres d'un air provocant.

L'elfe aux cheveux blonds se cacha derrière une des nombreuses colonnes qui bordaient l'immense baignoire incrustée dans le sol au centre de la pièce. Il ne put détacher ses yeux de la scène, fasciné sans trop qu'il comprenne pourquoi.

Merry colla son bassin à celui de son camarade, qui ne put s'empêcher de rire, lâchant la pomme, qui s'écrasa sur le sol mouillé avec un bruit flasque. Le jeune hobbit colla alors ses deux mains sur le visage de son compagnon, et pressa ses lèvres sur sa bouche. Il enroula une jambe autour de sa taille, frottant son pénis contre le sien.

Merry gémit, les avants-bras toujours collés au mur, et remua lentement bassin contre celui de Pippin. Celui-ci commença à déboutonner la chemise de son partenaire, bouillonnant de désir. Meriadoc se retrouva torse nu et enleva à son tour la tunique du jeune hobbit.

Lorsqu'ils furent tous les deux complètement déshabillés, Pippin glissa dans la baignoire principale, bientôt suivi par son compagnon qui poussa un soupir en pénétrant dans l'eau chaude. La cuve n'était pas profonde, même pour des hobbits ; l'eau leur arrivait à mi-poitrine. Pippin sortit de l'eau, pour s'asseoir sur le bord, laissant ses jambes effleurer la surface du liquide transparent. « Alors, dit-il d'un air espiègle, j'attends ma punition. »

Merry le rejoignit en quelques brasses et vint se poster devant lui. Le plus jeune des hobbits posa ses jambes sur ses épaules avec un regard explicite, mais celui qui était resté dans l'eau le tira alors d'un coup sec. Le jeune Touque glissa dans la baignoire et regrimpa vite sur sa marche, toussant et recrachant l'eau qu'il venait d'avaler, tandis que l'autre s'esclaffait et l'éclaboussait.

Pippin se retourna et fit semblant de bouder. L'aîné de hobbits se rapprocha alors du bord de la cuve et se colla à lui, l'enlaçant. Il déposa des baisers sur le dos mouillé de son compagnon, traçant des itinéraires fantasques avec sa langue, telles les traces d'un escargot fou. Bientôt, les sursauts de Pippin indiquèrent à Legolas que le jeune hobbit riait. Lorsque Merry fut certain que son ami ne lui en voulait plus, il le lâcha, le laissant se retourner et se rasseoir sur le rebord, ses jambes dans l'eau. Merry s'accroupit légèrement, pour avoir l'eau au niveau du cou, puis se redressa : « Nous disions donc...pour une pomme volée, Monsieur Touque, le châtiment sera terrible, je vous préviens. » Il posa ses mains sur les hanches de Pippin, toujours assis au bord de la petite piscine, et embrassa le bout de sa virilité déjà bien tendue. Le jeune hobbit laissa retomber sa tête en arrière en gémissant, tandis que son amant prenait goulûment son sexe en bouche, créant de légers remous dans l'eau.

Toujours caché derrière sa colonne, Legolas sentit qu'un terrible désir s'emparait de son corps tout entier ; il éprouva soudain un terrible besoin de contact physique, de mains sur son corps. De ses mains à lui, lui qu'il n'avait pas encore revu depuis son arrivée à Fondcombe, lui que l'elfe blond avait espéré et craint en même temps.

Il lui avait tant manqué.

Honteux, il fit rapidement demi-tour. Avec sa grâce d'elfe, les deux hobbits ne l'entendirent pas sortir de la salle de bains, tout occupés qu'ils étaient à se donner mutuellement du plaisir.

Legolas retourna rapidement à sa chambre, et s'étendit sur son lit. Il ferma les yeux, et pour la deuxième fois en moins de trois journées il s'endormit.

*************

Galdor narrait son voyage des Havres Gris jusqu'à Fondcombe. Les autres elfes l'écoutaient en silence, l'interrompant parfois pour demander telle ou telle précision. Ils étaient quelques dizaines à s'être retrouvés dans ce salon pour discuter de choses et d'autres, en compagnie du Seigneur Elrond. Au moment où Galdor clôturait son récit, la porte s'ouvrit, laissant apparaître le visage d'un elfe aux cheveux blonds, qui semblait quelque peu gêné d'interrompre ainsi la conversation.
« Legolas ! l'accueillit Glorfindel, présent lui aussi. Rejoins-nous mon ami, et raconte-nous ton voyage »

Il s'était levé et avait attrapé le bras de son camarade, le conduisant jusqu'à un fauteuil au centre de l'assemblée, à côté de sa propre place. De nombreux elfes saluèrent Legolas, qui s'assit et leur rendit leur salut, assez brièvement cependant ; il avait peur de déranger. Pourtant les visages amicaux de ses congénères le détendirent.

« Ainsi donc vous êtes le fils de Thranduil, fit Galdor en souriant. J'ai autrefois combattu avec lui, ce fut un guerrier exceptionnel - et un ami surtout »
« Il m'a longuement parlé de vous - en bien » approuva le Prince de Mirkwood.

« Allons Legolas, l'encouragea Glorfindel, le chemin s'est-il déroulé sans embûches depuis la Forêt Noire ? Tu ne m'en as même pas touché un mot hier soir. Il faut dire que nous avions tant de choses desquelles discuter, je ne t'en veux pas » chuchota-il en lui faisant un clin d'oeil.

L'elfe aux cheveux blonds ouvrit la bouche pour répondre ; il voyait que ses camarades regardaient tous dans sa direction, intéressés, quand il fut coupé par une voix grave :

« Je suis certain que Messire Vertefeuille a de nombreuses choses à nous rapporter quant à son voyage, mais nous devons à présent débattre de sujets plus importants »

Legolas osa enfin lever les yeux et regarder celui qui venait de parler d'une voix aussi autoritaire et désagréable. Elrond Semi-Elfe se tenait droit dans son fauteuil, les cheveux et le teint extraordinairement sombres malgré la relative clarté de la pièce. Ses yeux gris étaient froidement posés sur l'elfe aux cheveux dorés, et son regard presque dégoûté glaça celui-ci.

Legolas dut admettre que jamais le Seigneur de Fondcombe n'avait semblé aussi puissant - aussi…attirant - mais il ne comprenait pas pourquoi celui- ci le regardait avec sautant…d'aversion. Le jeune elfe eut l'impression de redevenir un enfant face à un père qui l'aurait pris en flagrant délit d'une faute quelconque. Il se ratatina sur son siège, tandis qu'Elrond relançait la conversation à propos des Neuf Cavaliers, dont on ignorait l'état actuel, privés de leurs montures. Chacun y alla de sa propre opinion, et bientôt tous les elfes furent engagés dans la discussion, leurs jolies voix mélodiques résonnant dans la salle, malgré les mots sombres prononcés.

Tous...sauf Legolas, qui gardait les yeux rivés au sol. Il avait l'impression qu'une lame de Nazgül lui transperçait le coeur, gelant ses membres un à un. Dans le fond, à quoi s'était-il attendu ? Il s'était pour ainsi dire lâchement enfui de Fondcombe, il y a de cela des décennies, et les dernières paroles qu'il avait dites à son Seigneur étaient des mots durs, lancés sous le coup de la colère, certes, mais non moins blessants pour leur destinataire. Il avait tant réfléchi, depuis lors. De nombreuses fois, l'elfe aux cheveux blonds s'était senti près de perdre la raison, et avait même été tenté d'en finir, afin que les remords et la honte qu'il éprouvait cessent enfin.

Des coups discrets contre la porte firent s'interrompre les elfes, dont l'ouïe était extrêmement fine. Un petit bonhomme rentra timidement dans la pièce. Legolas reconnut un hobbit, mais ce n'était pas un de ceux qu'il avait déjà rencontrés. Celui-ci avait des cheveux blonds et il était assez enrobé, mais sa bouille était aussi sympathique et franche que celle de ses deux congénères.

Le hobbit toussa légèrement, et annonça, visiblement intimidé : « On m'a envoyé vous prévenir que le souper était servi, Maître Elrond » (NB : le dîner, s'il y a des Français dans la salle :o) ) Celui-ci hocha la tête et eu un bref sourire, ce qui était toutefois assez rare chez un homme aussi strict et droit que lui. Il se leva et sortit de la pièce, accompagné du petit bonhomme aux cheveux bouclés, bientôt suivis par les autres elfes qui, emportés par leurs discussions, n'avait vu passer l'heure.

« Ainsi en est-il à Fondcombe, se remémora Legolas en se redressant à contrecoeur, le temps s'écoule inexorablement, sans repères ni limites...Et le soleil se couche alors que vous espériez de toutes vos forces une aube nouvelle. » Qui avait dit cela déjà ? Stoppant là ses réflexions philosophiques, il s'arrêta à l'entrée du salon, à présent déserté. Il n'avait pas faim, et l'idée de se retrouver à quelques mètres de lui pendant une heure ne l'attirait guère.

Glorfindel parlait avec Galdor et ne le vit pas partir dans le sens opposé à celui qu'avaient pris ses congénères. Le jeune elfe continua son chemin sans vraiment savoir où il se rendait. Un vent frais passa sur son visage, et il remarqua alors que ses pas l'avaient conduit jusqu'à un balcon, contre le bord duquel il s'accouda. Une vue grandiose s'offrait à lui, mais il était trop occupé pour s'intéresser au paysage qui s'étendait devant lui. De toute façon, combien d'heures avaient-il déjà passé, il y a bien longtemps, à contempler les falaises, les torrents sauvages bordant la cité ; il les connaissait par coeur.

Le soleil, déclinant, brillait faiblement, mais le jeune homme pouvait encore sentir sa douce caresse sur ses bras. « Je reconnais bien là les elfes, toujours à réfléchir et méditer ; ils en oublieraient presque de se nourrir, » lança une voix amusée derrière lui. Legolas se retourna et vit un grand homme aux cheveux noirs, le visage mal rasé, qui se trouvait quelques mètres derrière lui. Celui-ci continua, un sourire au coin des lèvres : « Je vois que mon aspect vous effraie, Messire Elfe, mais rassurez-vous, je ne suis pas un psychopathe qui a décidé d'envahir Fondcombe à lui tout seul. »

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