Disclaimer

La plupart des personnages et des lieux sont de J.K.R, les autres sont le produit de mon imagination avec peut-être l'influence fortuite ou inconsciente de quelques auteurs de fan-fic… En tout état de cause, si vous vous reconnaissez ou reconnaissez quelqu'un, dites-le moi, je rendrai à César ce qui est à César…

Avertissements :

1 : Cette fic N'EST PAS UN SLASH HP/DM. Harry et Draco en sont cependant les personnages principaux.

2 : Rating justifié par la violence de certaines scènes et un langage parfois cru.

Mineur(e)s et âmes sensibles se tenir à l'écart de cette fic.

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Résumé : Pas de repos pour les guerriers ! Les conséquences de la bataille d'Halloween sont immédiates et quelques heures seulement après, les conflits éclatent et les vengeances sont fomentées dans l'ombre. Ce n'est PAS un slash HP/DM. Langage cru. Scènes violentes.

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Il est nécessaire d'avoir lu le premier volet de l'histoire pour comprendre l'intrigue et l'évolution des évènements et personnages.

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Le Chemin Des Âmes Livre II

...

Scission- Réconciliation

Vendredi 1er Novembre 1996

Acte 1 : Du Rififi Chez Les Serpentards

Draco

Il fait chaud dans la salle commune de Gryffondor dans laquelle nous sommes revenus depuis environ quinze minutes. Et pas seulement parce qu'il y a du feu dans l'âtre…

C'est plutôt parce que nous sommes un peu serrés sur les poufs, fauteuils et canapés.

Il faut dire aussi que tous les Gryffondors sont là, ainsi que les vingt-deux Serpentards qui leur ont demandé asile.

Le temps est vraiment maussade dehors. Il crachine et un vent froid et violent rabat les gouttes d'eau en rafales désagréables. Et puis, c'est comme si, après toutes ces nouvelles de violence et de morts dans la Gazette, les élèves éprouvaient l'envie de se retrouver au même endroit pour sentir la chaleur de la vie.

Il va maintenant falloir répartir les vingt-deux Rebelles dans les dortoirs et cela ne va pas être une mince affaire. C'est pourquoi, au lieu d'être dans notre lit à prendre un repos bien mérité, Ron, Hermione et moi sommes installés autour d'une table basse, située un peu à l'écart de tous les autres, avec les Préfètes et Préfets de Gryffondor, ainsi que Phillipa Sawyers, ma condisciple de Serpentard.

Et Harry également, que les Gryffondors ont l'air de considérer comme leur chef naturel.

Un peu comme je l'étais chez les Serpentards…

Sauf que lui, n'a jamais cherché à s'imposer comme tel…

« Neuf filles et treize garçons. On devrait pouvoir s'en sortir. Le problème, ce sont les garçons de Sixième année, ils sont tout de même cinq à caser. Il y en a déjà trois dans le dortoir 1. Les deux autres devront aller dans le dortoir 2 … » récapitule Gabe Harrison, en fronçant les sourcils.

« Et alors, où est le hic ? Ils sont 6. Nous, nous étions 5 et nous avons pu mettre trois lits supplémentaires. Ils pourront donc en caser 2 sans problème. » fait remarquer Ron, en retenant difficilement un bâillement.

« Le cousin de Kevin a été blessé. » répond Harrison, pas beaucoup plus frais que Ron, en faisant la grimace

« Mes frères l'ont été aussi. Et l'oncle de Ritchie Coote a été blessé également. Il n'a pas pour autant rejeté Gil Travers, dont deux cousins étaient parmi les Mangemorts, ni Marian Higgs. Et tout à l'heure, il ne semblait pas réfractaire à l'idée d'accueillir Stanley non plus. Alors je ne vois vraiment pas où serait le problème pour Kevin. » insiste Ron un peu agacé

Harrison fait la grimace et soupire.

« Je crains que Kevin ne soit pas aussi compréhensif que toi ou Ritch… Tu connais son caractère… » fait-il d'un ton las

« Ouais. Emporté et passionné. Je vois ce que tu veux dire. Mais il suffit de l'amener à réfléchir un peu plus avant d'agir… Et d'abord, qui est son cousin ? » demande Ron, fronçant lui-même les sourcils maintenant.

« Patrick O'Neill. Mais je ne vois pas en quoi c'est utile de le savoir. » lui répond Megan Lowett, la Préfète de Septième année de Gryffondor.

« Eh ben figures-toi que ça va l'être, parce que je le connais Pat. C'est un dresseur de Dragon et un ami de mon frère Charly. Mmmm… Je me charge de Kevin, il sera d'accord pour que Crabbe et Goyle dorment dans son dortoir ce soir. » répond Ron, l'air sûr de lui et appuyé par Harry et Hermione qui approuvent à forts hochements de tête.

« Ah… Et que comptes-tu lui dire pour qu'il accepte aussi facilement que tu sembles le penser ? » m'enquiers-je, moi-même dubitatif cette fois.

« Draco, ne me dis pas que tu n'as pas remarqué… » s'étonne Hermione, en levant les yeux au ciel et l'air à moitié endormie.

« Remarqué quoi ? » m'enquiers-je encore, haussant un sourcil et l'esprit plutôt cotonneux.

« Que Pat et Ramaya partagent la même yourte ! Vraiment, tu devrais travailler ton sens de l'observation la fouine ! » s'exclame Ron l'air de se ficher un peu de moi.

« Ah !… Ouais… Ça va tout résoudre ça… » admets-je, songeur.

Je vais bientôt pouvoir aller dans mon lit et dormir, dormir, dormir…

« La même yourte ? Et depuis quand êtes-vous aussi familiers et amicaux tous les trois ? On dirait que vous vous connaissez et vous accordez plutôt bien et depuis longtemps, alors même que vous vous insultiez pas plus tard que la semaine dernière… Et ne vous êtes-vous pas bagarrés hier soir ?… » demande Grifftith Swan, le préfet de Cinquième année, qui semble complètement largué et nous regarde avec des yeux ronds, Harry, Ron, Hermione et moi.

Ginny, elle, dort carrément maintenant, la tête sur l'épaule de son frère…

« Pour ta première question, je veux dire qu'ils partagent le même lit si tu préfères. Quant à nous connaître, nous sommes en Sixième année et nous nous connaissons depuis le premier jour, dans le train, alors calcule… Et cela ne t'arrive jamais de te chicaner avec tes potes ? » lui répond Ron avec un sourire

Bien sûr, le Cinquième année n'est guère convaincu par cette vague explication, mais il n'a pas l'occasion de nous interroger plus avant, car Phillipa Sawyers, tout aussi fatiguée que nous autres, recadre le débat pour en finir au plus vite.

« Et en quoi cela va-t-il tout résoudre, que son cousin partage son lit avec cette Ramaya ? » s'enquiert-elle, l'air perplexe.

« Ramaya Deli est une Serpentard. Une Serpentard dont la famille penche plutôt du côté de Voldemort et qui s'est rebellée il y a quelques années de cela.» répond Harry avec un sourire qui en dit long sur ce qu'il pense.

« Oh ! Et donc, vous pensez que si son cousin partage son lit avec une Serpentard rebelle, Kevin va accepter de partager son dortoir avec les deux gorilles ? » demande Harrison, tout aussi perplexe que Phillipa.

« Ouais… Bien sûr, Ramaya est beaucoup plus agréable à regarder et à tenir dans ses bras que Crabbe et Goyle… Mais bon, on ne va pas lui demander de coucher avec eux à Kevin, simplement de partager la même chambre. » convient Ron, qui ne peut pas s'empêcher de blaguer.

« Si tu le dis… Et dans le cas contraire ? Comment faisons-nous ? » demande Lowett, qui s'obstine à envisager un refus de la part du Kevin en question.

Ce Kevin doit être bien cabochard pour qu'elle ne lâche pas cette éventualité avant qu'une solution de rechange soit trouvée…

« Eh, bien… » commence Ron, qui ne peut cependant finir, car Sir Nicholas, le fantôme de Gryffondor, vient nous interrompre.

« Excusez-moi de vous déranger, mais quelques personnes fort aimables m'ont prié de demander à Monsieur Harrison et Mademoiselle Lowett de bien vouloir les recevoir. » déclare le fantôme, en remettant en place sa tête un peu branlante.

Et l'image fugace du Mangemort décapité cette nuit au Terrier me traverse l'esprit, même si je n'ai guère eu l'occasion de le voir de mes yeux… Mais je la chasse vite de mes pensées, pour me concentrer sur ce qui se passe ici…

« Et peut-on savoir qui sont ces aimables personnes, Sir Nicholas ? » demande Harrison, en se levant néanmoins, l'air crevé mais prêt déjà à aller vers la porte de la salle commune.

« Je vous en laisse la surprise » répond le fantôme, souriant et un rien d'espièglerie dans la voix…

Intrigués, tous les Préfets, (même Ginny qui s'est réveillée en frissonnant quand Sir Nicholas l'a traversée), Harry et moi nous levons, suivis du regard par l'ensemble des Gryffondors et des Serpentards, pour nous rendre à la porte, que Gabe Harrison ouvre en grand, avant de s'arrêter net.

« Oh ! Merlin ! Cette fois, il va falloir demander l'aide des autres Maisons… » affirme-t-il, la surprise passée et en s'effaçant pour laisser entrer une bonne vingtaine d'autres Serpentards, trempés de la tête au pied et dont certains ont l'air d'avoir livré bataille…

« …21 ; 22 ; 23… Cela nous fait 45 Serpentards Rebelles à caser maintenant… Dont 21 filles et 24 garçons…8 Septièmes, 10 Sixièmes, 5 Cinquièmes, 5 Quatrièmes, 4 Troisièmes, 6 Deuxièmes, 7 Premières… » récapitule Phillipa Sawyers, sourcils froncés sur la concentration.

« Ouaip… Nous pouvons dire que ça chiffre… Les Serpentards vont être à l'aise dans les Cachots. Ce ne sera pas le cas dans notre tour… » constate Ron, les mains sur les hanches et l'air tout à fait satisfait de la tournure des évènements.

C'est vrai que voir autant de Serpentards déserter les rangs de Voldemort avant même d'être enrôlés, a de quoi faire plaisir et prouve que notre Maison n'est pas aussi pourrie que nous aurions pu le penser… Que beaucoup le pensent…

Oui, je comprends la satisfaction de Ron…

Je n'ai jamais été aussi fier d'appartenir à la Maison Serpentard que maintenant !…

« Non… Ils ne vont pas être à l'aise du tout dans les Cachots. Parce que nous allons y retourner ! » assure-je, décidé tout à coup à ne pas me laisser chasser comme cela de MA Maison…

Finalement, je crois que je ne suis pas près d'aller dormir…

La poisse !

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Harry

Draco semble vraiment décidé à faire ce qu'il vient d'annoncer.

Je le comprends.

Si la situation était inversée, moi aussi, je voudrais rester dans ma Maison, quoiqu'il en coûte…

Après tout, c'est à ceux que cela gêne de partir, non ?

En tout cas, autour de nous, les Gryffondors semblent tous approuver sa décision. Il n'y a guère que les Serpentards, pour le regarder d'un air perplexe, quand ce n'est pas d'un air effrayé, notamment chez les plus jeunes qui viennent d'arriver et dont l'un porte visiblement sur la joue, la trace d'un Sort Cuisant. Je ne sais pas qui est ce gamin, mais il est entouré d'un garçon et une fille qui semblent être ses frères et sœurs et prêts à mordre quiconque essayerait de s'approcher de lui.

Eux aussi portent des traces de bagarre.

« Au cas où tu ne l'aurais pas remarqué, Malfoy, nous avons eu quelques légers problèmes avant d'arriver ici. » signale une fille de Septième année, Elinor Lobban je crois, dont une mèche de cheveux et le col de sa robe semblent avoir pris feu.

« Je l'ai parfaitement remarqué, Lobban. Mais Serpentard est notre Maison et nous n'allons certainement pas la déserter, ni nous en laisser chasser. Celui ou celle que cela dérange, n'aura qu'à aller voir ailleurs. Mais d'abord, raconte-nous ce qui s'est passé et ensuite, nous prendrons les décisions nécessaires. » répond Draco, en se redressant, l'air de s'imposer de nouveau en chef de file des Serpentards.

« Ils ne nous laisseront pas entrer, Malfoy. Ils ont été clairs là-dessus. Ils ont déjà changé le mot de passe, c'est sûr. Pour eux, il n'y a pas de demi-mesure : ou nous sommes pour ou nous sommes contre Tu-sais-qui. Ils n'acceptent même pas les neutres. » assure Moon, l'air un peu embarrassé d'avoir à dire cela devant tous les Gryffondors qui observent un silence religieux et attentif pour une fois.

« Nous laisserons les plus jeunes ici, par sécurité, mais à partir de la Quatrième année, nous y retournerons. Et je te prie de croire qu'ils nous laisseront entrer, mot de passe changé ou non. Et au besoin, le professeur Snape nous aidera. Mais d'abord, vous devez raconter ce qui est arrivé depuis que vous êtes retournés dans notre salle commune. Et par pitié, si vous devez parler de Voldemort, arrêtez avec ces Tu-sais-qui et autres Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom… Dire son nom ne va pas vous tuer. » affirme à son tour Draco, qui semble avoir oublié toute fatigue.

Ce n'est pas mon cas et il me tarde qu'on en finisse. Et à voir la tête de Ron, Hermione, Neville et des Anges Gardiens, je ne suis pas le seul.

Zut !

Nous le mériterions notre repos !

Pourtant, je ne puis m'empêcher d'intervenir avant que Lobban ne raconte sa petite histoire.

« Une seconde Draco. Où sont les neutres ? » m'enquiers-je auprès de Moon

« Dans la Grande Salle. Ils ne savent pas où aller. Mais pourquoi demandes-tu ça Potter ? » me répond-il, l'air méfiant

« Parce que nous ne pouvons pas les laisser sans protection. D'autant que j'imagine qu'il y a beaucoup de petits parmi eux » lui dis-je, plantant mes yeux dans les siens.

Il se met à rougir.

« Oui… Nous n'aurions peut-être pas dû les laisser tout seul… Je… » commence-t-il, embarrassé encore une fois, mais Draco ne le laisse pas parler

« Il faut y aller ! » décide-t-il, en se précipitant vers la porte.

Mais Ron, Neville et Hermione, toute fatigue oubliée, l'ont déjà devancé.

Et je les suis, moi-même collé par toute la bande de Gryffondors et de Serpentards réunis.

Quand nous arrivons dans la Grande Salle, une bonne quarantaine de Serpentards sont serrés les uns contre les autres, les plus petits réfugiés derrière les plus grands, face à un petit groupe d'une douzaine de pro-Voldemort mené par Brandburgy et Parkinson. Ce sont tous des Sixièmes et Septièmes années, à part Brandburgy lui-même, qui tient sa baguette pointée vers les neutres.

« Vous avez intérêt à vous décider très vite ou je… » déclare-t-il, la voix dangereusement menaçante

« Ou tu quoi, Brandburgy ? Si tu tiens vraiment à menacer quelqu'un, je suis là ! » l'interrompt durement Draco en passant la porte à grands pas, baguette en avant.

Les neutres soupirent de soulagement dans un bel ensemble en nous voyant si nombreux, tandis que les pro-Voldemort sursautent et se retournent comme un seul, en sortant leur baguette.

« Malfoy… Qui se cache derrière les Gryffondors, bien entendu… » siffle Brandburgy, prenant de nouveau le commandement de sa petite bande de Mangemorts en herbe.

Draco hausse un sourcil et regarde autour de lui, prenant l'air étonné.

« Il n'y a rien ni personne devant moi. Où vois-tu donc que je me cache, quand je t'offre une occasion de m'affronter ? Nous deux Brandburgy, ici et maintenant. Qu'en penses-tu ? » déclare-t-il, s'offrant en cible en ouvrant les bras.

« Ce ne serait pas équitable ! Tout le monde sait que tu as suivi un entraînement avec ta Tante Bellatrix cet été ! Et tu es un an plus vieux que Brutus ! Alors tu connais plus de Sorts que lui ! » s'exclame Parkinson d'une voix aiguë.

« Oh ! Et depuis quand les partisans de Voldemort s'inquiètent-ils de ce qui est équitable ou non ? Etait-il équitable, hier soir, que les Mangemorts soient deux fois plus nombreux que ceux qu'ils attaquaient ? Et qu'ils soient en plus accompagnés de sept Trolls des Montagnes ? Est-il équitable que vous menaciez des petits qui connaissent moins de Sorts que vous ? Qui possèdent moins de puissance ? Mais si ce n'est que cela Parkinson, alors voilà ce que je propose : Brandburgy est plus jeune, mais plus carré et athlétique que moi. On laisse tomber la baguette et on s'affronte à mains nues. Alors ? Cela te va ? » répond Draco, me lançant sa baguette que je rattrape au vol.

Bien entendu, cette proposition n'est guère plus équitable, puisque Draco a reçu un entraînement aux techniques de combat Moldues, ce que Parkinson ignore, bien évidemment.

Mais après tout, Brandburgy mérite bien une petite leçon.

Celui-ci plisse les yeux et fait mine de réfléchir, tandis que Draco enlève sa robe et se dirige vers lui. Puis, il se tourne à demi vers Parkinson, ayant l'air de lui tendre sa baguette, mais à la dernière seconde, il se retourne et va pour jeter un Sort vers Draco après avoir crié qu'il ne se battrait pas comme un vulgaire Moldu.

Mal lui en prend.

Car Draco s'était préparé à cette éventualité et il plonge en avant, en un roulé-boulé parfait et se relève tout en se saisissant de la main armée de Brandburgy, pour le retourner et lui faire une clef dans le dos, en un geste vif et précis qui met le blondinet genou à terre illico.

« Tu as bien des leçons à apprendre encore Brandburgy. Ne t'avise plus jamais de menacer quiconque devant moi compris ? Et compte avec moi et les autres Rebelles dès ce soir. Il est hors de question que je quitte mes quartiers et MA Maison. Il est hors de question que vous vous proclamiez Maîtres de la Maison Serpentard. Car pour moi, vois-tu, toi et tes sbires, vous représentez la honte de notre Maison et je ne vous laisserai pas salir davantage son blason. Tu vas retourner dans la salle commune de Serpentard, Brandburgy, avec tous tes suivants. Et une fois arrivés là-bas, vous allez vous arranger pour vous répartir dans les dortoirs habituellement réservés aux Filles. Celles et ceux qui voudront me suivre, viendront dans les dortoirs des Garçons. Compris ? » siffle Draco, d'un ton qui n'admet pas la réplique.

Brandburgy hoche la tête en faisant la grimace. Il faut dire que Draco a accentué la pression sur sa prise et que le bras de Brandburgy doit être très près de craquer. Il en a laissé tomber sa baguette pour de bon cette fois.

Cela doit être plutôt douloureux.

Draco le lâche aussitôt qu'il a acquiescé, non sans ajouter auparavant :

« Tu vois Brandburgy, Crivey avait raison tout à l'heure… Il n'est pas besoin d'avoir une baguette, pour maîtriser les misérables imbéciles dans ton genre… »

Rouge de honte et de colère tout à la fois sans doute, Brandburgy ne demande pas son reste et sort précipitamment, après avoir récupéré sa baguette et fait signe à sa clique de le suivre.

Bien, nous allons peut-être enfin pouvoir aller dormir un peu maintenant que la question de caser les Serpentards semble réglée…

Enfin, presque réglée.

« Même si nous ne comptons que les plus jeunes, en dessous de la Quatrième, il n'en reste pas moins de 43 élèves à héberger, Draco. Et je ne suis pas certaine que Snape apprécie l'arrangement que tu envisages dans les Cachots. » fait remarquer Phillipa Sawyers, qui aime décidément les chiffres et a l'air de plus en plus exténuée.

« Ok, nous nous répartissons les tâches. Phillipa, tu viens avec moi, nous allons aller voir le professeur Snape et lui dire ce qu'il se passe. Lobban, tu viens avec nous aussi, tu lui raconteras ce qui s'est passé dans la salle commune de Serpentard tout à l'heure. Les autres, vous trouvez une solution pour caser les plus jeunes. Ça vous va ? » propose Draco, l'air à nouveau las.

« La solution me semble simple. Les Rebelles viennent à Gryffondor, les neutres vont demander asile chez les Serdaigles ou les Poufsouffles, au choix. Ainsi, ils n'auront pas l'air de défier Voldemort et ses partisans. Bien entendu, ils peuvent aussi demander à rester chez les Gryffondors, mais nous ne pourrons pas accueillir tout le monde faute de place, cela va de soi. Alors voilà ce que je propose : il n'y a qu'à faire une liste de répartition basée sur le volontariat et les affinités. Ensuite, nous irons voir le professeur McGonagall et elle pourra régler la suite avec les Directeurs des deux autres Maisons. » répond Hermione avec un geste qui signifie qu'elle a bien envie d'en finir au plus vite.

« Ça me semble tout bon comme solution ma puce. » acquiesce Ron, l'air complètement nase lui aussi.

« Oui, à moi aussi. Allons-y les filles. Plus vite nous voyons notre Directeur de Maison et plus vite nous pourrons aller nous reposer. » décide Draco, en amorçant un pas vers la porte.

Mais il n'a pas le temps d'en faire un deuxième…

« Il y a un problème Malfoy. Nous ne savons pas où est Snape. Nous avons essayé de le voir avant de venir dans la Grande Salle, mais il n'est ni dans son bureau, ni dans ses appartements, ni dans la salle des professeurs. » intervient Cooper, un neutre de Septième année, qui affiche un visage hébété et perdu.

Il y a de quoi… Sa mère est décédée lors de l'attaque au Terrier et son père fait prisonnier. De penser que Brandburgy le pressait de prendre parti dans le conflit dans ces circonstances, me fait bouillir le sang…

« Ne t'inquiète pas Cooper, nous allons le trouver. En attendant, tu devrais aller chez les Gryffondors avec les autres. Vous y serez à l'abri et pourrez vous répartir entre les trois Maisons, pour la journée. Ce soir nous retrouverons notre salle commune et nos dortoirs, sauf les plus jeunes. Il vaut mieux qu'ils aillent ailleurs pour quelques jours, le temps que tout ça se tasse... » lui répond Draco, avant d'entraîner Phillipa et Elinor Lobban à la recherche de leur Directeur de Maison, dont je suis prêt à parier qu'il se trouve chez notre professeur de DCFM.

« Mais je ne peux aller nulle part ! On ne voudra de moi dans aucune Maison ! » déclare Cooper, l'air d'être sur le point de craquer.

« Et pourquoi ça ? » s'enquiert une voix derrière moi.

La voix de Kevin O'Brian, le cousin de Patrick O'Neill.

« Ma mère, mon père… Des Mangemorts… Elle est tuée et lui prisonnier… Ils ont peut-être tué ou blessé… un parent dans chacune des Maisons… je ne comprends pas… ils ne sont pas comme ça… je ne comprends pas… Il devait être… sous Impérium… Ils n'ont jamais été… pour lui… » éclate en sanglot Cooper.

« Ouais… Ben mon cousin était là-bas, au Terrier, lui aussi. Du côté des défenseurs. Il a été blessé. Mais comme dit Ron Weasley, ce n'est pas la faute des enfants si les parents sont cons… Ou ont été enrôlés de force, comme tu penses que les tiens l'ont été…. Tu n'auras qu'à rester chez les Gryffondors en attendant ce soir. Après, tu iras où tu choisiras d'aller. » déclare Kevin, en haussant les épaules.

Nous voilà fixés quant aux réactions de Kevin face à la nécessité d'héberger des Serpentards dans ses quartiers…

Il n'y avait vraiment pas de quoi s'inquiéter au final…

Par contre, je me sens mal à l'aise tout à coup, de voir ce gaillard de Cooper, bâti comme un Batteur, pleurer la mort de sa mère et l'emprisonnement de son père…

Combien d'autres sont dans le même cas ? Combien d'autres sont chagrinés et perdus ? Et où vont-ils trouver refuge aux prochaines vacances ?

J'ai du mal à déglutir et un œil vers mes compagnons d'armes de la nuit dernière m'indique qu'eux aussi se sentent mal.

Nous avons peut-être fait des orphelins nous aussi…

Putain de fichue guerre !…

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Ron

Harrison et moi, arrivons devant la porte du bureau de McGonagall. Le heurtoir nous demande qui nous sommes et ce que nous voulons. Quelques secondes plus tard, la porte s'ouvre et nous entrons. Le bureau est vide et nous nous laissons tomber sur les chaises hautes, dures et raides.

Tout à fait conformes à l'image de la sévère McGo…

Au moins, nous ne risquons pas de nous endormir sur ces chaises là.

McGo, échevelée et visiblement à peine réveillée, fait son entrée au pas de charge, tout en nouant la ceinture de sa robe de chambre aux couleurs de son clan.

« J'espère que vous avez d'excellentes raisons de me réveiller Messieurs ! » assène-t-elle, en s'assoyant, elle aussi, avant de faire apparaître un service à thé et des biscuits au gingembre.

Nous acceptons poliment le thé et les biscuits qu'elle nous offre et comme Harrison ne semble pas décidé à parler, je me lance.

« Il y a du rififi chez les Serpentards, Madame. » déclare-je, provoquant un froncement de sourcils chez ma prof.

Est-elle contrariée par la familiarité de mon propos ou par ce que mes paroles impliquent : à savoir, des soucis et problèmes en perspective…

Les deux sans doute.

D'un geste agacé, elle m'invite à poursuivre, ce que je m'empresse de faire, tandis qu'elle se laisse aller contre le dossier de son fauteuil, en sirotant son thé brûlant à petites gorgées.

« Les pro-Voldemort font pression et n'hésitent pas à sortir les baguettes et à chasser ceux qui ne sont pas d'accord avec eux hors des Cachots. 23 nouveaux Rebelles se sont présentés à notre porte il y a trois quarts d'heure. Et une bonne quarantaine de neutres sont dehors. Nous avons surpris Brandburgy, Parkinson et quelques autres qui les menaçaient alors qu'ils avaient trouvé refuge dans la Grande Salle. Draco Malfoy a pris l'affaire en main et il a maîtrisé Brandburgy en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire et maintenant, les neutres sont tous à l'abri dans la Tour de Gryffondor. Ce qui fait pas loin de 90 élèves en tout, Rebelles et neutres confondus. Autant vous dire que nous sommes vraiment serrés les uns contre les autres maintenant dans notre salle commune…
Draco Malfoy est décidé à repartir dans les Cachots dès ce soir, avec les Rebelles et les neutres des quatre années supérieures qui le voudront bien. Il est parti voir le professeur Snape, pour que les dortoirs filles deviennent les quartiers des Pro-Voldemort et les dortoirs garçons, ceux des autres Serpentards. Mais cela laisse au moins 43 élèves des trois premières années sans lits. Nous, nous proposons d'héberger les Rebelles, soit 17 garçons et filles. Les autres, se sentiraient sans doute mieux chez les Serdaigles et les Poufsouffles, bien que s'ils le veulent, certains peuvent aussi rester chez nous. Mais le fait est que nous ne pouvons quand même pas tous les accueillir, quand bien même nous le voudrions. Nous avons calculé que nous pouvons en héberger 32 tout au plus…
Pouvez-vous intercéder auprès de vos collègues pour que de la place soit faite pour ceux qui le veulent chez les Serdaigles et les Poufsouffles, après tout, ils se sont proposés pour héberger des Serpentards hier matin. » dis-je, avec la nette impression que mes explications sont un peu confuses…

En fait, elles manquent autant de clarté que je manque de sommeil, me dis-je, en voyant McGo secouer la tête, comme pour s'éclaircir elle-même les idées.

« Vous voulez dire, Monsieur Weasley, que la moitié environ des Serpentards sont partis ou ont été chassés de leurs quartiers ? Et qu'ils sont tous actuellement dans les quartiers de Griffondors ? Vous êtes sûr qu'ils sont aussi nombreux ? » demande-t-elle, l'air à la fois dubitative et manifestement satisfaite…

« Oui, Madame. Pas loin de 90 Serpentards sont chez nous à l'heure où je parle. Draco Malfoy va résoudre en partie le problème en reprenant possession de la moitié des quartiers de Serpentard, avec ceux des quatre années supérieures qui le suivront. Mais il ne veut pas que les plus jeunes y retournent avant que les choses soient un peu calmées et les quartiers garçons sécurisés. Il y a donc au moins 43 élèves des trois premières années à héberger. » réponds-je, avant de me saisir de la tasse de thé que ma prof a posée devant moi pendant que je parlais.

« Moins les 17 que nous hébergeons d'autorité. Il en reste donc 26 au plus à caser, Madame. Mais parmi eux, certains voudront peut-être rester chez nous. Et parmi les plus âgées, il y en a peut-être aussi qui ne voudront pas retourner dans les Cachots pour l'instant. Hermione Granger se charge en ce moment même de faire les listes de ceux qui restent chez nous et de ceux qui veulent aller chez les Serdaigles ou les Poufsouffles.» précise Harrison, qui ne me semble guère plus clair que moi.

J'ai vraiment l'impression que mon cerveau ne capte que la moitié de ce qui est dit…

Mc Go semble tout de même parfaitement saisir la situation et je crois bien qu'elle jubile aussi, à voir son petit sourire en coin…

Elle se redresse soudain de toute sa taille, ajustant d'un geste machinal la ceinture de sa robe de chambre et gonflant sa poitrine avec fierté.

Et, tandis qu'elle couvre sa chevelure en bataille de son chapeau à plume, elle me fait penser à un coq au garde à vous…

« Très bien ! Allons-y ! Vous deux vous allez chercher tout ce petit monde et l'amener dans la Grande Salle. Je vais aller chercher mes collègues de Poufsouffle et Serdaigle et nous vous rejoignons là-bas. Avec un peu de chance, Severus aura aussi l'idée d'y venir. Allez ! Exécution ! » ordonne-t-elle, sur le ton autoritaire d'un général.

Harrison et moi-même nous exécutons, traînant un peu les jambes malgré tout…

Nous aurions bien besoin de dormir un peu…

Décidément, cette journée qui devait être celle de notre repos, est dans les faits, bien éprouvante pour l'heure, me dis-je, en grimpant les escaliers qui mènent vers notre tour...

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Acte 2 : Vrai Ou Faux Serpentard

Phillipa

« Qu'est-ce qu'on vient faire par ici ? Ce n'est pas De Paimpont que nous devons voir, c'est Snape » me fait remarquer Elinor Lobban.

« Je ne sais pas. Mais Draco a l'air de savoir ce qu'il fait. » répond-je, tâchant de suivre le rythme que nous impose Draco qui grimpe les escaliers au pas de course.

« Depuis quand est-ce Draco ? » demande Lobban, essoufflée

« Depuis que nous sommes chez les Gryffondors. » réponds-je, en accélérant le pas, autant pour rattraper Draco que pour échapper aux questions de la curieuse

En vérité, je me demande aussi ce que nous venons faire par ici.

Et je me demande également comment j'ai pu aussi vite prendre l'habitude d'appeler Malfoy et tous les autres par leur prénom.

C'est un peu comme si, en allant chez les Gryffondors, nous avions abandonné les habitudes compassées et rigides de notre Maison, pour adopter la décontraction naturelle de nos hôtes…

Et, ma foi, je trouve que ce n'est pas si mal.

Le couloir dans lequel nous emmène Malfoy est large et les tableaux nous accueillent gentiment. Enfin, nous arrivons devant une porte qui s'ouvre aussitôt, sur un bureau exquis.

Jamais, moi qui suis pourtant habituée au grand luxe, je n'avais vu un intérieur aussi raffiné et élégant.

Madame De Paimpont et le professeur Snape sont installés sur de confortables fauteuils et notre professeur de DCFM nous invite à nous asseoir à notre tour, tout en nous servant un thé et des petits gâteaux.

C'est drôle, mais j'ai l'impression que nous étions attendus et cet accueil chaleureux me met d'emblée à l'aise.

« Que nous vaut l'honneur de votre visite ? » demande le professeur Snape, qui me semble plus détendu que jamais et se conduit presque comme s'il était chez lui…

« De la castagne chez les Serpentards » répond Draco, qui répond et se conduit lui, comme un Gryffondor, en s'affalant sans élégance sur le sofa…

En tout cas, il a l'air parfaitement à l'aise avec nos professeurs…

Presque familier, même…

« Oh ! Ils font scission, déjà… J'osais espérer qu'ils attendraient au moins que les morts soient enterrés… » grimace le professeur Snape

« Brandburgy se fiche bien qu'il y ait des morts et des élèves en deuil, dans la mesure où il n'est pas atteint directement par les évènements. Il a sauté sur la place de chef des Serpentards qu'il pensait être libre puisque j'ai pris mon petit déjeuner à la table des Gryffondors. Quant à Parkinson, son cerveau doit être assoiffé de vengeance depuis qu'elle sait que son « si gentil papa » est blessé et prisonnier des Aurors.
Toujours est-il que 23 nouveaux Serpentards se sont présentés chez les Gryffondors et qu'une bonne quarantaine d'élèves qui préfèrent la neutralité s'étaient réfugiés dans la Grande Salle avant d'être agressés par Brandburgy et sa petite bande. J'ai mis Brandburgy en déroute en trois secondes chrono et les neutres sont actuellement à l'abri des pressions dans la salle commune de Gryffondor. Mais avant de voir la suite, je crois qu'il serait intéressant d'écouter Elinor Lobban. Comme vous pouvez le constater, il y a des Sorts qui ont fusé » explique calmement Draco, sous l'oreille attentive de nos professeurs

« J'ai vu cela, oui. Nous vous écoutons Mademoiselle Lobban. » invite le professeur Snape en se tournant vers Elinor

« Cela a commencé dès que les derniers élèves que vous avez reçus dans votre bureau sont rentrés. Parkinson, qui n'arrêtait pas de geindre, s'est énervée en trouvant une écharpe de Malfoy sous un coussin. Elle l'a mise en pièce en hurlant au traître. Brandburgy a sauté sur l'occasion pour nous faire un discours sur son Seigneur des Ténèbres et tout le reste. C'est à ce moment là que Alice Harris a fait remarquer que le moment n'était peut-être pas bien choisi, pour faire l'apologie de Vous-savez-qui, surtout que dans la Gazette il était dit qu'il a tué, lui-même, au moins deux de ses alliers, ce qui prouvait qu'il n'en faisait pas grand cas, comme Draco Malfoy l'avait dit au petit déjeuner.
Brandburgy a sorti sa baguette et lui a lancé un Sort pour la faire taire. Mon frère et moi avons riposté, car Alice est notre cousine. Et de fil en aiguille, la bagarre s'est un peu généralisée. Magnus Frost et Cameron Ross ont calmé le jeu en arrosant copieusement tout le monde, quand quelqu'un a eu la mauvaise idée de lancer des Incendio à tout va…
Et après nous avons fait le tri : les pro-Vous-Savez-Qui d'un côté et les contre-Vous-Savez-Qui de l'autre. Au milieu, ceux qui ne sont pas décidés…
Nous, les contre, nous avons choisi d'aller chez les Gryffondors. Mais avant de partir, nous avons entendu Parkinson déclarer aux neutres qu'ils devaient libérer la place ou se décider à se ranger à leurs côtés. Elle disait que seuls les fidèles au Seigneur des Ténèbres ont le droit de rester dans les Cachots, qu'ils sont les seuls à en être dignes, qu'ils sont les seuls à le mériter puisqu'ils sont les seuls à perpétuer l'esprit de Salazar Serpentard et de Vous-Savez-Qui. Elle a précisé que le mot de passe serait changé dès notre départ.
J'étais la dernière à sortir et avant de le faire, j'ai jeté un œil par-dessus mon épaule. Brandburgy n'avait pas l'air trop d'accord pour laisser les neutres partir, mais Parkinson était vraiment énervée. J'imagine qu'il a préféré la calmer avant d'aller à la recherche des neutres pour leur faire son petit discours de recrutement et ses menaces. Il a eu le temps de le faire puisque nous avons cherché un bon bout de temps la salle commune de Gryffondor. Si leur fantôme ne nous avait pas guidés, nous en serions sans doute encore à la chercher… » raconte Elinor qui s'arrête pour s'hydrater la bouche d'une gorgée de thé.

« Tout cela n'est guère étonnant. Je m'y attendais, même si j'espérais que cela arrive plus tard, comme je le disais tout à l'heure. Quelle est la suite ? » commente notre Directeur de Maison, le visage et la voix impassible.

« Quand les nouveaux Rebelles sont arrivés et que nous avons su que les neutres ont été chassés des quartiers de Serpentard, Harry a aussitôt compris qu'il faudrait les protéger. Nous sommes allés immédiatement dans la Grande Salle et il était temps. Brandburgy menaçait le groupe, essentiellement composé de petits. Je lui ai offert de m'affronter moi, à la Moldu puisque Parkinson pensait qu'il serait injuste que je l'affronte en duel sorcier. Je l'ai mis à terre en trois secondes. Et encore, je compte les deux secondes qu'il m'a fallu pour parcourir la distance entre nous.
Toujours est-il que je lui ai dit que j'avais l'intention de revenir dans nos quartiers, avec ceux qui me suivraient et que lui et sa clique devaient s'arranger pour libérer les dortoirs Garçons et s'organiser dans celui des Filles. Concernant les trois premières années, les Gryffondors se proposent d'accueillir les 17 Rebelles et de voir avec les autres Maisons pour accueillir les neutres qui ne se sentiraient pas à l'aise de rester chez eux. Hermione Granger fait les listes et ils vont voir le professeur McGonagall pour organiser les choses avec les Serdaigles et les Poufsouffles. » explique Draco, sous les hochements de têtes approbateurs de Snape.

« Bien. J'approuve tout à fait cette décision. Néanmoins, il faudra être prudent et calmer les choses. Il n'est pas question que les Cachots deviennent le théâtre de bagarres répétées. Je me fais fort d'appuyer votre réintégration et de gratifier Brandburgy et ses suivants d'un petit discours directorial. Mademoiselle Sawyers, en tant que Préfère de Septième année, je vous charge de répartir vos camarades dans les dortoirs des garçons. Il faudra songer à la réintégration ultérieure des plus jeunes, même si, pour l'heure, il est effectivement sage de les laisser à l'écart. Veillez à ce qu'ils soient bien protégés à leur retour. » décide le professeur Snape, en me gratifiant d'un demi-sourire.

Cela me fait bizarrement chaud au cœur qu'il me fasse confiance pour organiser notre installation et j'apprécie cette marque de confiance à sa juste mesure …

« Pour les protections, je vous aiderai volontiers si c'est nécessaire » m'offre gentiment Madame De Paimpont.

Je la remercie d'un signe de tête, soulagée de cette proposition.

Mon état de fatigue est tel, que je ne sais pas si j'ai assez d'énergie pour élever des barrières défensives vraiment efficaces…

« Bon, si c'est là tout ce que vous aviez à nous apprendre, je crois qu'il serait judicieux de gagner la Grande Salle. Je ne serais guère étonné que Minerva y soit avec les autres Directeurs et tous les élèves de Serpentards qu'il faut répartir dans les autres Maisons. » décide le professeur Snape, en se levant promptement.

Nous le suivons tous les trois, ainsi que Madame De Paimpont, qui boite un peu bas aujourd'hui.

La fatigue sans doute, comme pour tous ceux qui étaient au combat la nuit dernière…

Ça grouille et ça bavarde quand nous arrivons dans la Grande Salle.

De toute évidence, tous les Gryffondors, depuis le plus jeune au plus âgé, se sentent concernés par l'hébergement des Serpentards.

Il y a peu, je me serais attendue à ce qu'ils jubilent tous de cette situation, mais aujourd'hui, je ne suis pas étonnée de leur intérêt qui me semble juste sincère…

McGonagall est allée chercher Flitwick et Chourave, ainsi que Dumbledore.

Un bref conciliabule s'établit entre les professeurs et finalement, c'est le professeur Snape, encouragé par le Directeur, qui réclame le silence et prend la parole.

« Avant toute chose, je voudrais remercier la Maison Gryffondor, pour l'accueil spontané et chaleureux qu'elle a réservé aux élèves de la Maison Serpentard, malgré les différents et les tensions du passé. Cela prouve, qu'il suffit de faire preuve d'un peu d'intelligence et d'éviter les généralités dangereuses pour aplanir les conflits. En effet, ce n'est pas parce qu'une pomme est pourrie dans un panier, qu'il faut jeter toutes les pommes qu'il contient.
Je regrette seulement qu'il nous ait fallu attendre des circonstances douloureuses et d'une extrême gravité, pour voir naître cet esprit de solidarité et de corps entre nos deux Maisons. Je remercie également les Maisons Serdaigle et Poufsouffle, qui acceptent de nous apporter leur aide et leur soutien. » dit-il, sincèrement applaudi par l'ensemble des élèves présents.

Il sourit, d'un sourire chaleureux et beau, malgré sa laideur.

Il a vraiment beaucoup changé en une nuit… Il est nettement plus aimable… même s'il est clair qu'il ne faudra pas essayer de le chatouiller…

Après tout, il a osé flanquer un Stupefix dans la figure de la terreur du monde sorcier…

« Monsieur Malfoy vient de m'informer qu'il compte regagner les Cachots dès ce soir avec les Serpentards qui voudront bien se joindre à lui, quelles que soient leurs positions. Il n'est en effet pas question de faire pression sur celles et ceux qui souhaitent garder la neutralité ou leurs opinions pour eux-mêmes. Tout comme il est hors de question de faire de la salle commune de Serpentard ou de Poudlard un champ de bataille. Je compte particulièrement sur Mademoiselle Sawyers, Monsieur Stanley, Monsieur Malfoy et sur tous les élèves de la Quatrième à la Septième année de Serpentard, pour ramener le calme et la quiétude dans leurs quartiers.
Je compte, bien entendu, exprimer le même vœu auprès de celles et ceux qui occupent actuellement les Cachots.
Les Premières, Deuxièmes et Troisièmes années ne pourront cependant réintégrer leurs quartiers avant que nous nous soyons assurés qu'ils y seront en sécurité. Et je remercie Mademoiselle Granger qui, m'a-t-on dit, a déjà établi les listes de répartition de ces élèves dans leur future Maison d'accueil.
Mesdemoiselles et Messieurs les Serpentards, je vous invite à venir vous placer devant la table de la Maison que vous avez choisie, afin que les professeurs Chourave et Flitwick puissent vous accompagner dans vos nouveaux quartiers provisoires. Je compte bien entendu, que vous fassiez honneur à notre Maison et que vous portiez haut ses couleurs, durant votre séjour chez vos hôtes. » déclare-t-il encore, en se redressant fièrement sur la fin de son intervention.

Et, pour une fois, je sens que tout le monde lui obéit de bon cœur et c'est en ordre et avec discipline que mes camarades de Maison vont se placer là où ils ont été invités à le faire, tandis qu'Hermione Granger va remettre les listes qu'elle a établies en plusieurs exemplaires, au Directeur de Poudlard et aux Directeurs de Maison.

Les professeurs Chourave et Flitwick accueillent chacun des élèves, avec un sourire et une poignée de main chaleureuse. Et, quand tout le monde est en place, le professeur Dumbledore se lève à son tour de son siège Directorial.

« Je n'ajouterai pas grand chose à ce qui a été dit par le professeur Snape, si ce n'est de ne pas vous inquiéter pour vos effets personnels. Les Elfes de maison se chargeront de les transférer où il se doit durant le déjeuner qui sera servi dans quarante minutes. » dit-il, avant de faire signe à Chourave et Flitwick d'emmener les élèves qui seront désormais hébergés dans leurs quartiers.

Quant à moi, je n'ai qu'une hâte : que le déjeuner soit servi, pour vite avaler un morceau et aller faire une sieste bien méritée…

Après, je demanderai de l'aide à Hermione Granger, pour établir notre plan de couchage dans les dortoirs des Garçons de Serpentard…

Après tout, elle a l'air d'être une efficacité redoutable quand il s'agit d'organiser ce genre de choses…

*****************

Hermione

Quand les Serpentards emmenés par Brandburgy arrivent dans la Grande Salle, tout le monde est déjà là et la plupart des Rebelles et des neutres de la Quatrième à la Septième année sont installés à la table des Serpentards.

Brandburgy, Parkinson pendue à son bras, relève le nez, défiant, et s'avance vers sa table d'un pas décidé. Certains, parmi ses suivants, arborent un brassard noir, en signe de deuil.

« Monsieur Brandburgy, vous et tous vos suivants, veuillez vous approcher de la table Directoriale je vous prie » ordonne la voix, de nouveau glacée, du professeur Snape

Brandburgy sursaute et perd quelque peu ses couleurs, mais il s'avance néanmoins d'un pas sûr vers son Directeur de Maison.

Un murmure parcourt les tables.

Nul ne s'attendait à ce que le professeur Snape intervienne dans la Grande Salle et au moment du déjeuner. Moi-même, je m'attendais plutôt à ce qu'il le fasse dans le secret de la salle commune des Serpentards.

Les Pro-Voldemort s'alignent, par année, devant la table exceptionnellement présidée par le professeur Snape qui se tient debout, une expression dure sur le visage.

« Il est de tradition que les affaires de la Maison Serpentard se règlent dans la salle commune des Cachots. Cependant, Monsieur Brandburgy, en chassant certains de vos camarades de Maison de leurs quartiers, vous et vos…alliers… en avez fait une affaire publique. C'est donc en public que je vais la régler et vous signifier ce que j'en pense. » déclare le professeur Snape en dardant son regard le plus aigu et glacial sur la bande de Brandburgy et sur un ton à geler instantanément la mer équatoriale….

Je vois nettement des dos et des épaules frissonner sous le regard et le ton du professeur Snape. Je ne doute pas un seul instant que les visages doivent être bien pâles…

Seule, Parkinson, dont je distingue parfaitement le profil de pékinois, semble ne pas être affectée outre mesure et se redresse, défiante.

Cette peste est vraiment dangereuse, me dis-je, en réprimant un frisson…

« Je vous prie, Monsieur Brandburgy, de m'expliquer comment vous et vos alliers en êtes arrivés à prendre la liberté d'interdire l'accès des Cachots à vos condisciples de Serpentard ! » ordonne soudain Snape, dans le silence profond qui s'est installé dans la Grande Salle dès qu'il a pris la parole.

« Seuls les… » commence à répondre Parkinson, aussitôt coupée par le professeur Snape qui la cloue sur place d'un regard si noir de colère que je me liquéfierai sur place s'il m'était adressé.

« C'est à Monsieur Brandburgy que je m'adresse Mademoiselle Parkinson ! Je vous prierai donc à l'avenir de ne pas intervenir quand je ne vous ai rien demandé ! » siffle-t-il, coupant comme un rasoir, avant de se tourner vers Brandburgy, dans l'attente de sa réponse.

« Comme Pansy allait le dire, Monsieur, seuls les vrais Serpentards et non pas les lâches et les couards qui se cachent derrière les robes des Gryffondors méritent l'accès à nos quartiers, Monsieur. » répond Brandburgy, le ton assez sûr de lui, semble-t-il, tandis qu'il pointe son menton d'un air défiant.

« Oh ! Les vrais Serpentards… Il y en aurait donc des faux… Et, selon vous, Monsieur Brandburgy, qu'est-ce qu'un vrai Serpentard ? » s'enquiert le professeur Snape, un rien acide et sarcastique.

« Un vrai Serpentard perpétue l'esprit, les valeurs et les traditions instaurées par Salazar Serpentard, Monsieur. » répond Brandburgy, en se redressant fièrement.

« L'esprit, les valeurs, les traditions… Voilà des mots porteurs… Mais que portent-ils selon vous ? Quelles sont ces valeurs, ces traditions que vous souhaitez défendre avec tant d'acharnement et de fierté, Monsieur Brandburgy ? » demande froidement Snape, haussant un sourcil.

« Le respect du sang, Le respect du pouvoir magique, La suprématie de la Magie sur les êtres inférieurs. Les Maîtres au pouvoir perpétuent. Les serviteurs en Monde Magique ont place prépondérante. » déclare Brandburgy, le nez toujours relevé

« Oh ! Les cinq Principes évasifs laissés par Serpentard en héritage à ses élèves… Le respect du sang, quant à moi, je l'entends comme : il ne faut pas verser le sang d'autrui car il est précieux. Le respect du pouvoir magique, je l'interprète comme : il faut respecter la Magie et ne pas la salir, ne pas la souiller en l'utilisant à des fins mauvaises et pour faire souffrir ou mourir autrui. La suprématie de la Magie sur les êtres inférieurs, signifie pour moi qu'il nous faut la protéger et la préserver au péril de nos vies, car c'est elle qui compte, plus que nous, humbles mortels. Les Maîtres au pouvoir perpétuent et Les serviteurs en monde magique ont place prépondérante, a pour sens, je pense, que les Maîtres doivent transmettre leurs connaissances à leurs apprentis pour les perpétuer, qu'elles ne soient pas perdues et, enfin, que tout être appartenant au monde magique a une place égalitaire avec celle des autres sorciers et créatures dans cet ensemble que constitue le Monde Magique !
Voilà mon interprétation de ces Principes, Monsieur Brandburgy ! Fait-elle de moi un vrai ou un faux Serpentard selon vos critères ? Quelle est votre interprétation ? » expose le professeur Snape, avant d'exiger une réponse du chef de file des Pro-Voldemort.

« Quant à moi, Monsieur, mon interprétation est conforme à la Tradition et aux Règles Ancestrales. J'applique à la lettre les Principes de Salazar Serpentard, tel qu'ils nous sont expliqués dans les Odes Légendaires qui sont dédiées à sa Grandeur » répond Brandburgy, défiant encore une fois, sous les regards durs de son Directeur de Maison, du Directeur de Poudlard et de tous les professeurs.

Je ne connais pas ces Principes, ni ces Odes Légendaires auxquelles il fait référence, cela doit être quelque chose dont on ne débat guère en présence d'oreilles n'appartenant pas aux Serpentards… Mais il ne fait nul doute que sa réponse signifie clairement qu'à ses yeux, le professeur Snape n'est pas un vrai Serpentard…

« Les Odes Légendaires ! Des Odes écrites plus de quatre cent cinquante ans après la mort de Serpentard, par un sorcier qui se targuait de tout savoir sur Salazar et d'en être un descendant… Mais qui n'a jamais pu faire la preuve de la véracité de ses soi-disant récits légendaires, ni de son ascendance, puisqu'il a toujours refusé de présenter son arbre généalogique, arguant qu'il n'avait pas à produire de preuve et que sa parole devait suffire !
Ses soi-disant récits, intitulés pompeusement « Odes à la Grandeur et Légende de Salazar Serpentard », Monsieur Brandburgy, s'appuient sur des faits déformés et des rumeurs, des histoires et des contes probablement inventés de toutes pièces et, de toute évidence, tirés d'un esprit contaminé par la folie…
Avons-nous à notre disposition un seul écrit de Salazar Serpentard lui-même qui confirme les idées que ces Odes lui prêtent ? Non, Monsieur Brandburgy ! Salazar Serpentard n'a laissé que ces quelques Principes évasifs, cités tout à l'heure et qui peuvent être interprétés de différentes manières ! D'autant qu'il les a écrits en vieil anglois et à l'époque du moyen âge, quand les mots avaient un sens différent de celui que nous leur prêtons aujourd'hui ! Un sens perdu au fil du temps !
Et dans les faits qui nous concernent actuellement, Monsieur Brandburgy, il m'a été rapporté que ce que vous défendez ce sont surtout les principes prônés par Tom Elvis Jedusor, un demi-sang qui se targue lui aussi d'être le descendant de Salazar Serpentard et se fait appeler Lord Voldemort, bien qu'il n'ait jamais été anobli par sa Majesté la Reine d'Angleterre !
Oui ! Monsieur Brandburgy ! Un Demi-Sang, ne vous en déplaise !
Et c'est au nom de cet homme, dont le cerveau est rongé par la Magie Noire et la folie, que vous avez pris la liberté de déroger aux Règles Ancestrales de Poudlard, qui elles, sont bel et bien consignées par écrits et en latin, par les fondateurs de cette école dont Salazar Serpentard faisait partie !
Je vous rappelle, Monsieur Brandburgy, que selon ces Règles Ancestrales et la Tradition que vous vous faites fort de respecter, seul le Choixpeau Magique est habilité à répartir les élèves. Toujours selon les Règles et Traditions Ancestrales auxquelles vous semblez tant tenir, seuls le Directeur de Maison et le Directeur de Poudlard sont autorisés à renvoyer un élève de sa Maison et, par extension, de l'école.
Enfin, je vous rappelle également qu'il est strictement interdit d'attaquer un élève et de se servir de la Magie pour faire pression sur les autres. Il est également interdit de faire du prosélytisme dans l'enceinte de l'école, Monsieur Brandburgy. En conséquence, pour vous-même et tous ceux qui sont présents à vos côtés, une retenue exemplaire sera appliquée, pour une période de trois mois. Vous en effectuerez le contenu de 19H00 à 20H30 ou 21H00, selon votre année, ici même, tous les soirs du lundi au vendredi. Et ce, dès lundi prochain !
Par ailleurs, vos congénères qui souhaitent réintégrer leurs quartiers, pourront le faire dès ce soir, aux conditions que nous avons précédemment convenues avec Mesdemoiselles Sawyers et Lobban, ainsi que Monsieur Malfoy. Des conditions dont Monsieur Malfoy vous a déjà fait part, ce me semble, Monsieur Brandburgy.
Naturellement, vos parents ou tuteurs légaux, Mesdemoiselles et Messieurs, seront avertis que vous ne rentrerez pas aux prochaines vacances de Noël, durant lesquelles vous effectuerez des travaux d'intérêt général, sous la conduite de Monsieur Rusard et sous surveillance étroite des professeurs et fantômes de Poudlard.
De plus, pour ne pas avoir respecté les Règles Ancestrales et les Traditions édictées par les fondateurs de Poudlard, Mademoiselle Parkinson et Monsieur Ramsay perdent leur insigne de Préfet qui seront attribués à d'autres élèves après avis des Directeurs de Maison et du Directeur de Poudlard.
Et, enfin, tout comme il serait injuste d'enlever des points à la Maison de Serpentard, vis à vis de vos camarades qui n'ont pas à payer pour vos erreurs dans la mesure où ils ont manifesté ouvertement leur désaccord, il me semble tout à fait juste, d'accorder des points aux élèves des autres Maisons, qui ont fait preuve de civisme et de générosité en secourant et accueillant les Serpentards qui en avaient besoin.
J'accorde donc 50 points à la Maison Gryffondor qui a été la première à réagir, a secouru les élèves menacés ce matin et organisé leur hébergement. Et j'accorde 30 points aux maisons Serdaigle et Poufsouffle qui ont également ouvert leur porte à vos camarades et vont en héberger quelques-uns durant les prochains jours.
Vous aurez tout intérêt à l'avenir, Monsieur Brandburgy, de vous tenir tranquilles, vous et vos alliers, sous peine de risquer le renvoi pur et simple de la Maison Serpentard et de Poudlard. Allez tous vous mettre à table maintenant et en silence ! »

Le professeur Snape a parlé d'un ton si tranchant qu'il aurait coupé un rail de chemin de fer aussi facilement qu'un couteau bien aiguisé aurait coupé une tranche de beurre frais…

Tout le monde semble satisfait de son discours et des sanctions qui ont été prises, notamment la perte des insignes de Préfet.

Au moins, cela signifie bien que la valeur de cet insigne ne doit pas être galvaudée et que le pouvoir n'est jamais définitivement acquis, qu'il n'a pas valeur de loi, ni qu'il doit servir au seul intérêt de celui ou celle à qui il est accordé.

Brandburgy et ses suivants, qui ont maintenant les épaules affaissées et le visage défait, hormis Parkinson, se dirigent tous vers la portion de table des Serpentards qui leur est réservée.

Tous, sauf une fillette, pas plus haute qu'une enfant de sept ou huit ans…

« Qu'attendez-vous pour aller vous mettre à table, Mademoiselle Kido ? » lui demande le professeur Snape, le visage fermé et le ton toujours aussi tranchant.

La fillette, qui danse d'un pied sur l'autre, a le menton qui tremble et de grosses larmes qui roulent sur ses joues.

« Je ne voulais pas rester avec eux. Je voulais aller avec Loo Lin. Mais elle m'a forcé à rester. Elle a dit qu'elle me prendrait Plumki et lui ferait du mal si j'allais avec Loo Lin. Et aussi que son Seigneur des Ténèbres me punirait si je ne lui obéissais pas. » répond la gamine, en serrant contre elle un lapin en peluche qui a connu des jours meilleurs.

« Plumki ? Votre peluche Mademoiselle Kido ? Qui vous a fait ces menaces ? » demande Snape, d'une voix considérablement radoucie.

« Oui, c'est Plumki » répond la petite en tendant sa peluche défraîchie vers son Directeur de Maison. « C'est elle qui m'a dit ça » ajoute-t-elle, en se tournant pour désigner une fille plus grande, qui arbore un brassard noir, brune et dont les yeux vairons lancent des éclairs furieux envers la petite.

C'est une Quatrième année me semble-t-il…

« Mademoiselle Asterope Thorpe, le fait que vous soyez en deuil n'excuse en rien les menaces que vous avez proférées envers cette enfant. En plus de la retenue collective, vous effectuerez une retenue personnelle, avec moi-même, lors d'un prochain week-end. » assène le professeur Snape, d'un ton très dur.

La fille ne réagit pas, mais continue à darder son regard mauvais sur la minuscule Serpentard.

Le professeur Snape, qui n'en rate pas une miette, fronce les sourcils de mécontentement.

« Mademoiselle Granger, je vous saurai gré de prendre personnellement soin de cette enfant » déclare-t-il en se tournant vers moi, avec dans le regard une demande implicite de protection rapprochée pour la petite.

« Oui, Monsieur » réponds-je, en me levant pour aller prendre la gamine par la main et la placer entre Harry et moi.

« D'autres élèves ont-ils été menacés, à l'instar de Mademoiselle Kido ? » s'enquiert maintenant le professeur Snape en regardant plus précisément les plus jeunes.

Trois petites mains un peu hésitantes et tremblantes se lèvent, appartenant à deux filles et un garçon de Deuxième année.

De nouveau, il intime aux trois enfants de venir à la table des Gryffondors, précisant que la retenue ne sera pas de mise pour eux, ni pour la petite Kido, et punit les deux coupables désignés : Astérion Thorpe, le frère d'Asterope et Piers Taylor. Les trois petits sont pris en charge par Gabe Harrison et ses amis de Septième année.

Enfin, le professeur Snape reprend sa place habituelle et le repas apparaît sur la table.

A mes côtés, la petite que le professeur Snape m'a confiée, a le menton qui atteint péniblement le bord de la table et pendant que je lui remplis son assiette, Harry se saisit d'une fleur qui décorait un plat et le transforme en un coussin épais sous les yeux ébahi de la fillette. Il la soulève ensuite délicatement tandis que Ron vient lui glisser le coussin sous les fesses.

La petite éclate de rire et chuchote, à l'oreille de sa peluche :

« Le garçon éclair et ses amis vont te protéger Plumki, la méchante fille ne pourra plus jamais te faire du mal. Et le vilain homme serpent ne pourra pas me punir non plus. Tu avais raison, le professeur grognon a été gentil avec moi et Maman au ciel sera très contente parce que j'aurais bientôt une nouvelle famille. »

Harry et moi nous regardons avec perplexité…

Cette petite est particulière…

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