Enfin ! Me revoilà ! Je suis heureuse de poursuivre cette aventure avec vous et j'espère que cette seconde partie vous contentera autant que la première.

Pour les nouveaux arrivants, vous pouvez trouver le lien de la première partie de Passions Immortelles en allant sur mon profil.

J'espère avoir toujours autant de fidèles lecteurs et lectrices qui me suivront tout au long de cette suite, et n'oubliez pas : j'adore les reviews que ce soit pour me féliciter ou pour me critiquer.

Bonne Lecture !

EDIT Sept. 2016 : Je reprends les chapitres un à un pour corriger les petites fautes qui se sont glissées par-ci par-là et pour me remettre dans l'histoire dans le but de lui donner la fin qu'elle mérite, enfin ! Alors à très vite !


Chapitre 1

Les origines du mal

Severus déambulait parmi les décombres de la maison. La nuit était bien installée et personne ne pouvait le voir. Il avait attendu toute la journée caché, attendant que les aurors quittent les lieux et que les curieux cessent de venir observer la maison du garçon-qui-avait-survécu. Le Serpentard avait entendu des centaines de personnes prononcer ce surnom ridicule. Il n'y en avait que pour lui. On oubliait les morts pour se concentrer sur un Potter, comme si encore une fois, ce nom ne cesserait jamais d'être au centre de l'attention. Survivre au sortilège de la mort était une chose qui ne s'était jamais vu. Elle n'avait pas réussi à survivre comme l'avait fait son fils. Elle était morte. Et pourtant ce n'était pas d'elle que les curieux parlaient, mais d'un Potter. Se trouver là où elle s'était éteinte était une véritable torture pour Severus mais il n'imaginait pas se trouver en un autre lieu. La femme qu'il aimait plus que sa propre vie n'était plus. Lily était morte.

Il donna un coup de pied rageur dans un morceau de bois qui vola à plusieurs mètres. Il n'arrivait pas à réaliser, il était à l'origine de la mort de la seule personne qui comptait réellement pour lui, pour le pouvoir et le respect, pour plaire au Seigneur des Ténèbres. Il se maudit pour cela, et se demanda comment il avait pu être aussi stupide. Lily s'était éloignée en apprenant ses ambitions alors qu'il voulait rejoindre Voldemort pour l'impressionner. Elle l'aurait détesté en apprenant qu'il avait trahi leur amitié, leur amour. Que lui restait-il à présent ? Sa Lily était morte, le maître qu'il servait n'était plus à cause d'un gamin d'un an à peine. Et tous cela par sa faute. Il se mit à genoux sur le sol et prit sa tête dans ses mains. Méritait-il de vivre alors qu'un être aussi pur que celle qu'il aimait était mort ?

- Pourquoi ? cria-t-il en cassant le silence de la nuit.

Le bruit de l'envol d'un corbeau dérangé par le cri de l'homme fut sa seule réponse. Réalisant qu'il était plus seul que jamais, il n'aspira plus qu'à une chose, mourir. Et il devait souffrir pour se punir du mal qu'il avait fait. Severus Rogue était un poison qui n'aurait jamais dû voir le monde. Tous ce qu'il touchait était détruit et il n'y pouvait rien. Si les gens le rejetaient c'est qu'ils devinaient tous qu'il n'était pas bon de l'approcher. Il fallait qu'il disparaisse, afin de libérer le monde de cette tare qu'il avait toujours était. Rageusement, il sortit sa baguette de sa poche et la pointa contre sa gorge en lâchant un soupir à peine audible. Il réfléchit à un maléfice mais rien ne lui semblait assez effroyable. Une potion ne ferait pas plus l'affaire. Il devait trouver quelque chose d'aussi horrible qu'était pour lui la mort de Lily. Il se rappela alors d'une conversation qu'il avait eue avec le Seigneur des Ténèbres au sujet de futurs territoires à conquérir, là où se trouvaient des forces si maléfiques qu'elles éradiqueraient les sorciers qui ne méritaient pas de tels pouvoirs magiques. L'Europe de l'est serait son cimetière. Il pensa à un pays sans avoir d'image précise de sa destination et transplana.

Il atterrit avec difficulté sur la neige qui amortit sa chute. Par réflexe, il s'assura qu'il n'était pas désartibulé. Transplaner à cette distance était souvent difficile pour la plupart des sorciers, mais Voldemort avait mis un point d'honneur à apprendre à ses plus fidèles sujets à pouvoir se déplacer n'importe où sans difficulté, Severus avait été son meilleur élève. Il tenta de se protéger du froid en resserrant sa cape autour de lui avant d'abandonner. Il était là pour souffrir et mourir, le froid était la première de ses punitions. Il marcha sans but pendant plusieurs heures. Très vite ses chaussures avaient laissées entrer la neige et le vent provoquait des tremblements incontrôlables sur le Serpentard. Le jour se levait, sans pour autant laisser passer le moindre rayon de soleil, et il continua à errer. Peu à peu, ses muscles commencèrent à se faire douloureux, réclamant une pause mais le sorcier ne s'arrêta pas. Lily l'accompagnait dans chacun de ses pas, et il s'imaginait sans cesse le corps de la jeune femme plier sous le sortilège de la mort.

Le paysage avait totalement changé après plusieurs heures. La neige avait fondu et le ciel était caché par des arbres si haut qu'on ne savait pas s'il faisait jour ou nuit. Ses pieds le faisaient souffrir, mais c'était la souffrance qu'il devait endurer pour avoir causé tant de tourments à tant de personnes, Severus Rogue le fourbe ne méritait que souffrance. C'est sur ces dernières pensées qu'il s'effondra de fatigue, inconscient qu'on le suivait depuis quelques temps.

Il se réveilla plusieurs heures après, mais ne reconnut pas l'endroit où il était. Il était trop faible et ne sut pas dire si c'était le peu de lumière qui l'empêchait de voir correctement ou si c'était son état de fatigue qui ne lui permettait pas de distinguer quoi que ce soit. Il ne resta pas éveillé longtemps cependant, il entendit un murmure incompréhensible avant de sentir une douleur fulgurante lui parcourir le corps tout entier. Il n'avait jamais autant souffert et ce qu'il ressentit à travers sa chair, ses muscles et tout ce qui le composait alors lui fit perdre connaissance.

Severus ne sut combien de temps s'était écoulé lorsqu'il remua et pendant un instant il se demanda s'il était mort et s'il verrait l'enfer devant ses yeux lorsqu'il ouvrirait les paupières. Il n'entendait rien, aucune odeur ne parvenait à ses narines et l'appréhension l'empêchait de regarder. Mais cette situation ne dura que quelques secondes, car en inspirant profondément une multitude d'odeurs envahirent ses narines. Et il ressentait ce sur quoi il était allongé à travers chaque centimètre de sa peau. Ses sensations lui firent tourner la tête et il souhaita de toutes ses forces sombrer à nouveau dans l'inconscience plutôt que d'endurer la réalité.

Mais son corps en décida autrement car à chaque nouvelle inspiration, de nouvelles sensations s'ancrer en lui et le gardait bien éveillées. Il pouvait sentir la plus petite odeur présente dans l'atmosphère, il lui sembla reconnaître l'odeur de la pierre et plus discrètement l'odeur que la rosée du matin laissait sur l'herbe. Il sentit sur sa peau la chaleur qui venait sans aucun doute d'un feu de cheminée compte tenu des crépitements qu'il entendait. Il sentit également une caresse régulière dans son dos mais il n'osa pas ouvrir les yeux. Le Serpentard préféra rester immobile, allongé sur le ventre sur un tissu qu'il reconnut comme étant de la soie. Le silence fut rompu quelques minutes plus tard, par une voix qui fit sursauter Severus.

- Il serait temps que tu te lèves maintenant, tu dois avoir faim et il faut que nous parlions avant que tu manges.

Severus ouvrit les yeux pour faire face à la personne qui venait de parler. L'homme qui le regardait en souriant avait de longs cheveux châtains frisés, attachés en catogan. Il avait des yeux bleus qui transperçaient l'âme en un regard. Il était mince mais musclé. Sa peau était pâle et le Serpentard pouvait distinguer la couleur bleutée des veines sous sa peau. Le sorcier se demanda un instant pourquoi il faisait attention à autant de détails. Il voulut répliquer mais il ne savait pas vraiment quoi dire à cet inconnu.

- Qui êtes-vous ? demanda-t-il alors.

- Je suis celui que tu cherchais, mais il semble finalement que c'est moi qui t'ai trouvé.

La voix de l'inconnu était claire et il s'exprimait avec beaucoup d'aisance. Son ton amusé prouvait que c'était lui qui dirigeait la conversation. Le Serpentard était tellement obnubilé par l'homme en face de lui, qu'il n'avait pas remarqué qu'il était torse nu, malgré la pudeur qui l'habitait habituellement.

- Je ne comprends pas, répondit Severus, je ne cherchais personne en particulier.

- Pourquoi es-tu ici alors ?

Le sorcier hésita, puis finalement avoua la raison de son voyage. Il ne lui aurait pas répondu en temps normal mais en cet instant, l'inconnu exerçait une certaine attraction qui l'obligeait à répondre.

- Je suis venu pour mourir.

- Alors je suis bel et bien celui que tu cherchais.

- Qui êtes-vous ? Insista le mangemort avec impatience.

- Ah ! Mais je ne me suis pas présenté : Blodwyn Blud. Bienvenue chez moi, Severus.

Le nom de Blud importa peu au sorcier qui préféra tourner la tête pour observer l'endroit où il se trouvait. Cela ressemblait à une grande grotte aménagée. Une cheminée imposante réchauffait l'unique pièce. De nombreux objets trainaient un peu partout et ne semblait pas avoir d'utilité particulière. Un grand lit trônait dans un coin, à l'opposée d'un corridor qui devait mener à l'entrée de la grotte. Severus et Blud se trouvait au centre de la pièce, où reposait un grand tapis noir, un large canapé recouvert d'un drap de soie rouge et une table basse où se dressaient deux coupes remplies de ce qui devait être du vin rouge. Lorsqu'il les vit, le Serpentard ressentit la profonde envie de les boire, mais il n'en fit rien. Il se rappela plutôt que Blud l'avait appelait par son prénom quelques secondes plus tôt.

- Comment connaissez-vous mon nom ? demanda-t-il alors.

- Il y a peu de chose que j'ignore à ton propos à présent.

- Que voulez-vous dire ?

Rogue ne s'était jamais autant senti dans l'ignorance et il détestait cette situation. Il ne supportait pas de poser autant de questions à cet inconnu qui semblait en savoir beaucoup plus que lui. Au lieu de lui répondre, il lui tourna le dos ce qui irrita le Serpentard. Mais Blud prit la parole quelques secondes plus tard.

- Tu es venu ici pour mourir Severus, que pouvais-je faire d'autre que de répondre à ta demande. Je t'ai trouvé, je t'ai ramené ici. Je te jure, j'ai essayé de te tuer.

Severus ne comprenait pas où voulait en venir l'inconnu. Chacune de ses paroles le plongeait un peu plus dans l'ignorance alors que Blodwyn Blud les prononçait pour l'éclairer. Ses dernières paroles en particulier le laissèrent dans le vague. L'envie de mourir qu'il avait ressenti quelques heures plus tôt l'avait quitté, et Blud ne l'avait pas tué. Mais pourtant il ne se sentait pas comme d'habitude.

Il tourna la tête à gauche puis à droite afin de déceler un détail quelconque qui prouverait que Blud était un sorcier. Ainsi il aurait plus en conclure que ce dernier l'avait ensorcelé, ce qui expliquerait ces étranges sensations qu'il ressentait au plus profond de lui. Pendant ce temps, l'homme en face de lui le regarda faire tranquillement, il savait que ce qu'il avait à dire au Serpentard serait difficile à accepter et il voulait se montrer patient et compréhensif. Enfin le regard du sorcier se reporta sur lui.

- Dites-moi ce qui s'est passé ?

Severus regarda l'autre homme avec attention, dans l'attente d'une explication. C'est alors qu'il vit un détail qui lui avait jusqu'alors échappé quand Blud lui avait parlé la première fois. Quand celui-ci ouvrit la bouche, de longues canines blanches pointaient fièrement en dehors des lèvres de l'inconnu. Rogue fit un pas en arrière. Il trébucha contre la table basse et se releva rapidement sans quitter le vampire des yeux. Alors il porta sa main à son cou et constata avec horreur qu'il sentait parfaitement sous ses doigts les traces de morsures. Il recula encore et attrapa sa cape posée au sol avant de prendre la fuite.

Blodwyn ne bougea pas pour le retenir, il s'attendait à ce genre de réaction, qu'il avait eu lui-même quand il s'était rendu compte qu'il était devenu un vampire. Mais il fallait vite le rattraper avant qu'un vampire aussi jeune fasse trop de dégâts, aussi bien sur les habitants du village adjacent que sur lui-même. Il n'avait pas pu le tuer. Il émanait de certains Hommes, un pouvoir qui leur permettait de survivre au venin des vampires. Severus Rogue était de ces hommes-là, et il devrait vivre avec cela, qu'il le considère comme un don ou une malédiction.


Severus avait toujours considéré les cachots comme son havre de paix. Depuis qu'il était arrivé à Poudlard, lorsqu'il était encore enfant, il s'était toujours réfugié dans les cachots, pour fuir la foule, l'humiliation, et oublier l'amour qu'il portait pour Lily Evans. Les cachots étaient devenus son sanctuaire, lorsqu'il était devenu professeur, en y installant sa salle de classe, son bureau et ses appartements. Il s'y était toujours senti en paix, comme si l'obscurité des lieux le protégeait du reste du monde.

Mais en cet instant, les cachots étaient loin d'être aussi accueillants pour lui qu'ils ne l'étaient auparavant. Il les voyait maintenant de la même manière que tous les autres : froids, humides et à éviter à tous prix. Ils étaient devenus sa prison, où ses bourreaux le retrouvaient chaque jour pour le punir et lui passer l'envie de trahir Lord Voldemort à nouveau. Il se trouvait dans l'une des sombres pièces, nu et attaché par les poignets au plafond. Il était là depuis deux semaines, s'il ne s'était pas trompé dans le décompte des jours. Les fers qui le retenaient prisonnier lui brûlaient les mains et les avant-bras. Ses muscles souffraient d'être ainsi suspendus dans cette position. Son dos était lacéré de cicatrices, souvenirs des coups que les mangemorts venaient lui donner chaque jour, faisant claquer de longues chaines sur la peau de son dos. On n'y discernait pratiquement plus son tatouage. Il se sentait sale, fatigué, et impuissant. Et par-dessus tout, il était affamé. Il ne se souvenait plus du gout du sang et entendre les battements de cœur des mangemorts qui venaient le punir était une souffrance psychologique bien pire que la souffrance physique. Les cris qu'il entendait grâce à son ouïe affinée l'avaient averti que les mangemorts avaient fait d'autres prisonniers, mais il n'avait pas deviné l'identité de ces derniers.

Il aurait aimé supplier les mangemorts de le tuer, afin d'arrêter la torture et d'oublier cette soif perpétuelle, mais une promesse l'en empêchait. Tant qu'il servait Voldemort, Hermione restait en vie. Le souvenir de la jeune femme lui redonnait à chaque fois la force de supporter les coups et il attendait patiemment que sa condamnation s'achève, dans l'espoir de la revoir un jour. Car si les mangemorts le blessaient physiquement, et que la soif attaquait sans cesse ses défenses psychologiques, ses souvenirs, eux étaient intouchables. Il passait alors son temps à retracer mentalement les courbes du corps de la jeune femme, à se rappeler de chacune de leurs discussions, chacun de leurs baisers et de leurs ébats.

Il avait tenté plusieurs fois de la contacter mentalement, mais ses forces ne lui permettaient pas et il se demandait également si le lien était encore là malgré la perte des souvenirs d'Hermione. Il ne la sentait plus en lui, mais il préférait mettre cette sensation sur le compte de l'épuisement et de la soif.

Perdu dans ses pensées, il n'entendit pas la porte grincer sur ses gonds, alerte signalant l'entrée d'un mangemort. Le bruit de chaines qu'on traînait sur le sol alerta le vampire. Il sentit la présence de trois personnes dans sa geôle mais il ne pouvait s'assurer de leur identité, ses chaines l'empêchant de regarder en direction de la porte. Mais la voix sifflante qui s'éleva dans la pièce lui confirma immédiatement l'identité d'un de ses visiteurs.

- Bonjour mon cher Severus, ça fait longtemps que je ne suis pas venu te voir, depuis ton enfermement ici en réalité.

Lord Voldemort contourna le corps du vampire pour lui faire face. Il plongea ses yeux de serpent dans ceux rougeoyant du prisonnier qui le dévisageait en silence. Le seigneur des ténèbres approcha son visage jusqu'à n'être plus qu'à quelques centimètres de celui de Severus. Mais avant qu'il n'ait pu parler à nouveau, une autre voix brisa le silence.

- Prenez garde, mon maître, on ne s'est pas s'il reste inoffensif attaché ainsi.

Le maître des potions reconnu la voix d'Amycus Carrow qui resta cependant en dehors de son champs de vision. Il n'arrivait toujours pas à mettre un nom sur l'odeur qu'il sentait émaner de la troisième personne, mais c'était une odeur familière qu'il avait déjà rencontré. Il reporta son attention sur Voldemort qui avait repris la parole.

- Ne t'en fais pas Carrow, Severus est de notre côté à présent, il va servir notre cause à nouveau, comme au bon vieux temps, n'est-ce pas Severus ?

- Bien sur… maître.

Le dernier mot sortit de sa bouche avec difficulté, un simple mot qui montrait qu'il n'était plus libre, qu'il dépendait d'un autre, qu'il était enchaîné à lui par la vie d'Hermione. A cette réponse, le Lord noir lui lança un sourire mesquin, heureux que le vampire s'avoue vaincu. Quittant le champ de vision de Severus, il s'adressa à nouveau à Carrow.

- Je crois même qu'il est temps de libérer notre petit vampire qui a bien assez payé sa trahison. Il faut qu'il reprenne des forces pour nous être utile.

Lorsque la voix du mage se tut, Rogue sentit le métal qui entourait ses poignets disparaître et ses bras retombèrent le long de son corps. D'épuisement, son corps s'affaissa et il se retrouva à genou sur le sol. Le voyant si faible Amycus ricana et le maître des potions lui lança un regard noir sans pouvoir le faire taire. D'une voix amusée, Voldemort reprit la parole.

- Je t'ai apporté un petit quelque chose pour fêter ton retour parmi nous, et pour que tu sois bien entendu opérationnel au plus vite

Severus se demanda de quoi il parlait quand il put enfin voir la troisième personne qui se tenait dans la pièce en compagnie de ses bourreaux. C'était un petit sorcier à la mâchoire carré et aux cheveux blonds qui était bâillonné et attaché. Le vampire reconnu Sturgis Podmore et il put enfin associer la troisième odeur à son propriétaire. Le membre de l'Ordre du Phénix le regardait avec terreur, se demandant ce qui allait lui arriver. Voldemort, remarqua le regard du Serpentard sur le prisonnier.

- Voilà pour toi ! J'espère que tu le trouveras savoureux.

Amycus Carrow poussa Podmore en avant, mais celui-ci essayait de reculer le plus possible afin de ne pas approcher le vampire, s'attendant au pire. Severus regarda ses deux bourreaux, abasourdi. Voilà qu'ils le mettaient déjà à l'épreuve de sa loyauté. Il allait devoir tuer un membre de l'Ordre pour se nourrir et sous leurs yeux. A cet instant, il avait beaucoup plus envie de mordre le coup gracile de Carrow plutôt que celui joufflu de Podmore. Il recula d'un pas, pour ne pas se laisser tenter et se contrôla pour ne plus sentir ni l'odeur du sang du sorcier, ni le bruit du sang qui battait dans ses veines. Voldemort remarqua l'hésitation du vampire et perdit patience. Il saisit une dague dans la poche de sa robe de sorcier et trancha la gorge de Podmore en quelques secondes. S'en fut trop pour Severus qui ne put résister au sang qu'on lui présentait. Il s'élança sur l'homme et planta ses canines dans son cou. Satisfait, Voldemort et Carrow sortirent de la pièce sans que le maître des potions ne s'en rende compte. Il était aussi affamé que la première fois où il avait bu du sang et il ne pouvait pas s'arrêter.


Severus dévalait la colline à toute vitesse, sans savoir où il allait. Tout ce qu'il voulait, c'était s'éloigner de la grotte le plus vite possible. Il trébucha à de nombreuses reprises, mais il se relevait aussi vite pour poursuivre sa route avant que Blud ne le rattrape. Régulièrement, il portait sa main à son cou pour sentir les deux petites cicatrices qui lui rappelait sans cesse qu'il avait été mordu par le vampire. Il ne pouvait y croire, et n'arrivait pas à se convaincre qu'il était devenu vampire à son tour. C'était impossible, il se sentait vivant et la faim qui lui tiraillait le ventre était pour lui une sensation toute à fait humaine. Il avait hâte d'arriver jusqu'à un village pour s'engouffrer dans une auberge et commander un plat qui lui remettrait les idées en place.

Enfin le paysage changea. Il ne sut combien de kilomètres il avait parcouru mais le temps avait semblé passer rapidement. La forêt s'arrêta et il aperçut les premières habitations à quelques pas de là. Il continua à courir sans se soucier des habitants qu'il croisait et qui le regardait à son passage. Enfin il arriva devant une auberge qui venait d'ouvrir ses portes. Il s'y engouffra rapidement. L'aubergiste à l'intérieur le regarda avec méfiance, il n'y avait pas souvent d'étrangers dans leur village et il n'était pas très aimable avec ceux qui se présentaient dans son établissement. Severus ne fit pas exception car il dut attendre plusieurs minutes avant qu'on vienne jusqu'à la table où il s'était installé pour prendre sa commande.

- Un plat du jour, demanda-t-il à l'aubergiste.

- Pas maintenant, répondit le vieil homme dans un très mauvais anglais, que petits déjeuners.

Le Serpentard fit un geste de la main pour montrer qu'il acceptait le petit déjeuner et l'homme s'éloigna de lui rapidement. Il essaya de ne pas penser aux bourdonnements incessants qui lui transperçait le crane à chaque fois que quelqu'un passait devant lui. Il garda également le regard baissé sur sa table afin de ne pas regarder les nuques des inconnus avec envie. Une assiette crasseuse lui fut rapidement présentée, contenant des œufs brouillés. A côté, l'aubergiste posa un bol rempli d'un liquide transparent.

- Ciorba, lui dit l'aubergiste en désignant la soupe.

Severus hocha la tête et se mit à manger avec appétit. Il engouffra les œufs en quelques cuillerées et passa ensuite à la soupe sans se soucier de l'odeur familière qui titilla ses narines lorsque la porte de l'auberge s'ouvrit. Le sentiment de satiété fut cependant vite remplacé par des hauts le cœur qu'il essaya de contrôler. Mais des crampes aux ventres le firent se lever, il avait l'impression d'avoir avalé du poison en grande quantité. La douleur était insupportable. Il ne sentit pas les deux mains qui l'avaient agrippé pour le mener à l'extérieur. Une fois dehors, il s'appuya contre le mur de l'auberge pour vomir. Les mains le quittèrent quelques secondes. Dans un état second dû à la douleur, il se laissa faire quand il se sentit porter et emmener loin de l'auberge. La douleur le rongeait jusqu'au plus profond de son être et il voulut mourir pour qu'elle cesse enfin.

Mais la douleur fut vite oubliée quand il sentit au creux de ses lèvres quelques goûtes d'un nectar inconnu mais délicieux. Il les savoura et la douleur disparu. Il ouvrit les yeux pour chercher la provenance du nectar et fut abasourdi de voir qu'il était revenu dans la grotte du vampire.

- Tu ne peux plus te nourrir comme avant, Severus, lui dit une voix derrière lui. Tu es un vampire et seul le sang ne te rendra pas malade comme tu viens de l'être, il n'y aura que le sang qui te contentera.

En temps normal, le Serpentard aurait été révolté d'entendre cela mais à cet instant il ne pensait qu'à goûter à nouveau ce qu'il avait tant aimé quelques secondes plus tôt.

- Redonne-moi ce que tu viens de me donner.

- C'était du sang.

- Je me fiche de ce que c'était, redonne en moi.

Il se tourna pour dévisager Blud qui déjà se dirigeait vers lui pour lui tendre une grande coupe en or. Severus porta l'élixir à ses lèvres et but la totalité s'en se sentir rassasié. Il regarda le vampire avec effroi, puisque celui-ci ne faisait aucun mouvement pour le resservir.

- J'en veux encore.

- Et tu en auras si tu prends le temps de m'écouter avant. Je n'ai pas de réserve de sang, il va falloir aller chasser.

Severus se leva aussitôt pour sortir de la grotte et aller chercher le sang dont il avait besoin mais Blud l'en empêcha en lui attrapant le bras. Sa poigne était dure et le mangemort ne pouvait pas s'en défaire.

- Ecoute-moi Severus ! Tu ne peux pas partir seul ainsi, tu as besoin que je t'enseigne ce qu'est être un vampire. Et tu dois m'écouter, c'est important. Lorsque mon maître m'a transformé en vampire, je ne l'ai pas écouté et je suis parti. J'ai eu de la chance de survivre mais j'ai beaucoup souffert de son absence et de mon ignorance. Ne fais pas la même erreur.

- Très bien, lui répondit Severus en hochant la tête, je t'écouterai et resterai à tes côtés le temps qu'il faudra pour apprendre. Mais je t'en prie, j'ai besoin de sang.

Blud lui sourit et l'entraîna dehors afin de lui montrer comment chasser dans les règles de l'art. Il s'entraîna à attraper de nombreux animaux dans la forêt mais aucune race ne le satisfaisait, il ne retrouvait pas l'émerveillement qu'il avait ressenti en buvant la coupe d'or dans la grotte. Il comprit pourquoi quand il fut enfin prêt à tuer un homme pour se nourrir. Ils se rendirent dans un village le plus loin possible de la grotte de Blud et Severus choisit sa victime avec minutie. Lorsqu'enfin il planta ses canines dans la chair humaine il sut qu'il ne voulait plus jamais boire autre chose que du sang humain. Qu'il soit damné pour tous les crimes dont il serait l'auteur dans l'avenir, seul le sang humain pouvait le contenter.

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