Salut, voici ma première fic HP, donc un peu d'indulgence. Elle démarre à la fin du tome 4 Harry Potter et La Coupe de Feu.
Bien sûr, je ne possède rien de l'univers Harry Potter qui est entièrement sorti de l'imagination fertile de JK Rowling. Par contre, certains personnes m'appartiennent et vous les reconnaîtrez aisément.
En italique, vous retrouverez le texte de JK Rowling dont j'ai repris une scène.
Bonne lecture!
La pièce était plongée dans la pénombre. Par la fenêtre ouverte, une brise légère entrait. Les rayons de la lune éclairait la pièce d'une lueur froide et les ombres se mouvaient d'une manière menaçante. Dans le lit, une forme s'agitait de plus en plus sous les couvertures. On ne pouvait qu'apercevoir la masse de cheveux bruns éparpillés sur l'oreiller. La respiration saccadée de la femme endormie paraissait bien trop bruyante dans le silence de la pièce. Elle se retourna brusquement et gémit de peur.
A des milliers de kilomètres de là, Harry regardait avec horreur la scène morbide qui se déroulait sous ses yeux. Queudver déplia alors la robe, révélant le contenu, Harry laissa échapper un hurlement étouffé par le morceau de tissu qui le bâillonnait. C'était comme si Queudver avait soudain renversé une pierre sous laquelle se cachait une chose repoussante, visqueuse, aveugle – mais ce que Harry avait sous les yeux était pire encore, cent fois pire. La chose avait la forme d'un enfant accroupi et pourtant, rien n'aurait pu paraître plus éloigné d'un enfant. C'était un être entièrement chauve, recouvert d'écailles grossières, d'un noir rougeâtre. Il avait des bras et des jambes frêles, graciles, et un visage plat, semblable à une tête de serpent, avec des yeux rouges flamboyants – jamais un enfant n'aurait pu avoir un tel visage.
La créature semblait tout juste capable de faire quelques gestes. Elle leva ses bras minces et les passa autour de Queudver qui la souleva. Dans le mouvement, son capuchon glissa en arrière et Harry vit à la lueur des flammes le visage blafard et souffreteux de Queudver exprimer sa révulsion tandis qu'il transportait la chose près du chaudron. Pendant un instant, la tête aplatie, maléfique, fut éclairée par mes étincelles qui dansaient à la surface du liquide. Queudver déposa alors la créature dans le chaudron. Il y eut un sifflement et elle disparut sous la surface. Harry entendit son corps frêle heurter avec un bruit sourd le fond du récipient de pierre.
« Que cette chose se noie, pensa Harry, sa cicatrice plus douloureuse que jamais…Qu'elle se noie… »
Dans la chambre, des larmes coulaient le long des joues pâles de la sorcière qui continuait de bouger dans son lit, sa respiration de plus en plus rapide, ses gémissements de plus en plus forts.
Queudver parlait. Sa voix tremblait et il semblait fou de terreur. Il leva sa baguette magique, ferma les yeux, puis prononça ces paroles dans la nuit noire :
- Que les ossements du père, donnés en toute ignorance, fassent renaître son fils !
Au pied de Harry, la tombe grinça. Horrifié, il vit une fine volute de poussière s'élever dans les airs puis, obéissant à Queudver, tomber doucement dans le chaudron. La surface, brillante comme le diamant,s'agita et un long sifflement s'en échappa. Des étincelles jaillirent en tous sens et le liquide prit une couleur bleu vif qui ressemblait à un poison.
Poussant un faible gémissement, Queudver sortit de sous sa cape un long poignard à la fine lame argentée. Des sanglots brisèrent sa voix tandis qu'il prononçait les paroles :
- Que la chair - du serviteur – donnée volontairement – fasse – revivre – son maître.
Il tendit sa main droite devant lui – la main à laquelle il manquait un doigt – puis il serra étroitement le poignard dans sa main gauche et l'éleva au-dessus de lui.
Harry comprit ce qu'il allait faire une seconde avant qu'il accomplisse son geste. Il ferma les yeux, les paupières étroitement closes, mais ne put ignorer le hurlement qui déchira la nuit et transperça Harry comme si lui aussi avait reçu un coup de poignard. Il entendit quelque chose tomber sur le sol puis les halètements angoissés de Queudver, et enfin un bruit d'éclaboussure qui lui retourna l'estomac. Harry ne pouvait se résoudre à rouvrir les yeux, mais une lueur d'un rouge incandescent, qui venait du chaudron, traversa ses paupières closes…
Queudver gémissait de douleur, la respiration précipitée. Ce fut seulement lorsqu'il sentit son souffle sur son visage que Harry prit conscience de la présence de Queudver juste devant lui.
- Que le s-sang de l'ennemi…pris par la force…ressuscite celui qui le combat.
Harry ne put rien faire. Il était trop solidement attaché. Se débattant inutilement contre ses liens, il vit le poignard étincelant trembler dans la main désormais unique de Queudver. Puis il sentit la pointe de la lame pénétrer le creux de son bras droit et le sang couler lentement dans la manche de sa robe déchirée. Queudver haletant sous la douleur, fouilla maladroitement dans sa poche et en tira un flacon dont il appuya le goulot contre la coupure de Harry pour recueillir le sang qui gouttait.
D'un pas chancelant, il retourna ensuite auprès du chaudron et y versa le sang. Le liquide devint aussitôt d'un blanc aveuglant. Sa besogne achevée, Queudver tomba à genoux devant le chaudron, puis s'affaissa sur le flanc et resta étendu sur le sol, agité de spasmes et de sanglots, serrant contre lui le moignon sanglant de son bras mutilé.
Le chaudron bouillonnait, projetant de tous côtés des étincelles semblables à des diamants si brillants que tout le reste paraissait par contraste d'un noir profond. Pendant un long moment, rien ne se produisit…Puis soudain, les étincelles qui jaillissaient du chaudron s'éteignirent. Un panache de vapeur s'éleva alors à la surface du liquide en formant un écran de fumée si épais que Harry ne pouvait plus rien voir d'autre…Mais bientôt, une vague de terreur le glaça des pieds à la tête : à travers le nuage de vapeur, il venait d'apercevoir la silhouette sombre d'un homme grand et squelettique qui s'élevait lentement du chaudron.
- Habille-moi. Dit la voix aiguë et glacée au milieu du panache de vapeur.
Secoué de sanglots, Queudver, tenant toujours contre lui son bras mutilé, ramassa la robe noire étalée par terre. Il se releva et, de sa main unique, passa la robe sur la tête de son maître.
L'homme squelettique sortit alors du chaudron. Il regarda Harry…et Harry regarda en face le visage qui avait hanté ses cauchemars pendant trois ans. Plus livide qu'une tête de mort, les yeux écarlates et grands ouverts, le nez plat, avec deux fentes en guise de narines, à la manière des serpents…
Lord Voldemort venait de renaître devant lui.
Soudain, la jeune femmese redressa en poussant un hurlement de terreur. Sa poitrine s'élevait au rythme de sa respiration saccadée, le sang vrillait à ses tempes et ses traits fins et figés par la peur étaient éclairés par la lueur blafarde de la lune. Elle respira profondément, tentant de calmer son rythme cardiaque. Elle voulait chasser les images qui dansaient devant ses yeux et la voix tremblante qui avait récité cette formule affreuse…
« Que les ossements du père, donnés en toute ignorance, fassent renaître son fils ! Que la chair - du serviteur – donnée volontairement – fasse – revivre – son maître. Que le s-sang de l'ennemi…pris par la force…ressuscite celui qui le combat. »
Elle se mit en boule, rabattant les couvertures sur sa tête. De ses bras, elle entoura ses jambes qui étaient repliés contre elle et sa tête vint toucher ses genoux. Elle tremblait, des larmes s'échappaient de ses paupières closes, coulant sur ses joues pales.C'était impossible. Ce n'était qu'un cauchemar. Un simple cauchemar comme elle en avait fait tant d'autre. Oui, un simple cauchemar.
Elle resta prostrée dans cette position pendant près de dix minutes, tentant de contrôler les tremblements convulsifs qui la secouaient. Puis, avec lenteur, elle repoussa les couvertures et se leva. Malgré la chaleur qui régnait dans la pièce en dépit de la brise, elle se sentit frissonner. Elle alluma la lumière et s'avança vers un grand miroir en pied accroché à l'un des murs. La peur et l'angoisse qu'elle ressentait avaient fait encore plus pâlir son teint clair. Ses cheveux bruns cascadaient sur ses épaules jusqu'aux creux de son dos. Ses grands yeux bleu nuit étaient grands ouverts et l'appréhension y était lisible. D'un geste lent et tremblotant, elle releva ses cheveux pour dégager le côté de gauche de son cou. Elle hoqueta alors qu'elle fixait la marque qui était apparue. A la racine des cheveux, quelques centimètres derrière l'oreille, un serpent sortant d'une tête de mort était nettement visible.
Elle resta plusieurs secondes à fixer la Marque des Ténèbres avec effarement avec de secouer la tête. Non ! Cela ne pouvait pas être possible ! Il ne pouvait pas être de retour. Un frisson secoua violemment tout son corps. Une douleur atroce tordit son estomac. Elle n'eut que le temps de se rendre dans la petite salle de bain attenante à sa chambre et de se pencher sur les toilettes. Elle régurgita tout ce que son estomac contenait et resta quelques minutes au dessus des toilettes, agitée de haut-le-cœur. Puis, les yeux dans le vague, elle se releva, tira la chasse. Après s'être dirigée vers le lavabo, elle ouvrit le robinet avec des gestes d'automate et se rinça la bouche avant de s'asperger le visage d'eau. Dans son cou, la Marque était douloureuse.
Puis, elle retourna dans sa chambre et contempla son lit. Elle ne voulait pas retourner se coucher. Elle ne voulait pas fermer les yeux et dormir. Les images de son cauchemar étaient encore trop présentes à son esprit. Son cauchemar ? Machinalement, elle porta la main à l'endroit où se trouvait la Marque. N'était-ce pas là la preuve que ce n'était pas un cauchemar. Un frisson de panique parcourut son corps et ses yeux se mirent à brûler. Elle se laissa tomber dans une chaise à bascule, tout près de la fenêtre. Dehors, tout était calme. Aucune lumière n'était visible en dehors de celle des lampadaires. Elle leva le ciel sur un ciel dépourvu d'étoiles d'encre. Au milieu de l'océan de ténèbres, la lune brillait, presque aveuglante.
Eléana Jedusor ferma les yeux et commença à se balancer d'avant en arrière, fredonnant l'air d'une ancienne berceuse que sa tutrice lui chantait. Elle finit par s'endormir alors que les premiers rayons du soleil commençaient à chasser l'obscurité.
C'est dans cette position que son meilleur ami, Jake, la trouva quelques heures plus tard. Il était grand et assez mince, presque maigre. Des cheveux châtains clairs tombaient sur ses épaules, encadrant son visage fin. Il était d'un physique somme toute banal. Mais ses yeux, bleu pâle étaient transperçant. Et il dégageait une aura charismatique qu'on ne pouvait pas vraiment expliquer. En sa présence, on avait la désagréable impression qu'on ne pouvait rien lui cacher. Lentement, il s'approcha de son amie et s'agenouilla auprès d'elle.
- Eléa ?
Tout en l'appelant, il posa une main sur son épaule et la secoua doucement. Elle grogna, ce qui lui arracha un sourire. Il vit qu'elle avait pleuré, ses yeux étaient rouges et bouffis. Il l'appela un peu plus fort et serra plus fermement son épaule. Elle battit des paupières avant de darder sur lui un regard profond dans lequel il vit passer l'incompréhension, la peur, la compréhension puis la tristesse et la résignation.
- Ce n'était pas un cauchemar. Murmura-t-elle d'une voix rauque
Jake ne prit même pas la peine de répondre. Il l'aida alors qu'elle se relevait. Elle avait mal partout, comme si elle venait de subir un doloris. Elle regarda dehors. Le jour s'était levé et les moldus américains avaient commencé leur journée tranquillement, n'ayant aucune idée de la tragédie qui avait eu lieu cette nuit et qui n'était qu'un événement annonciateur d'une période beaucoup plus sombre.
- Comment est-ce arrivé ? Demanda-t-elle sans se retourner alors que les images de son cauchemar dansaient devant ses yeux
- On ne sait pas ce qui se passe exactement. Cela a eut lieu durant la Troisième Tâche de la Coupe des Trois Sorciers.
La jeune fille fronça les sourcils.
- Harry Potter n'était-il pas candidat ?
- Oui. L'un des concurrents est mort. Tu sais bien que l'entente entre notre Ministère et celui européen n'est pas franchement cordiale.
Un silence tendu s'installa dans la pièce. L'homme fixait sa compagne avec inquiétude, attendant de voir son comportement. Elle avait déjà beaucoup souffert et le retour du Seigneur des Ténèbres allait rouvrir de vieilles et douloureuses blessures. Elle sentit cette inquiétude et un faible sourire fendit son regard mais ne l'éclaira pas.
- J'irai au Ministère un peu plus tard. Après tout, il ne reste plus qu'une semaine avant les vacances d'été. L'école se passera de moi.
- Alors je te verrai là-bas. A toute à l'heure.
- Merci d'être venu Jake.
Il ne répondit pas et hocha la tête avant de transplaner. La jeune femme se retrouvait seule dans sa chambre et elle croisa ses bras sur sa poitrine dans un geste de défense. Eléana Jedusor fixa son reflet dans le miroir et laissa la panique s'emparer d'elle à l'idée que le règne de terreur de Voldemort venait peut-être de renaître.
Après un rapide passage dans la salle de bain, elle alla prendre son petit déjeuner. Elle lisait le journal moldu quand un hibou entra par sa fenêtre et laissa tomber sur sa table l'équivalent américain de La Gazette du Sorcier. Elle délaissa le journal moldu et prit celui des sorciers. Etalé sur la première page, un article traitait du retour probable de Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom. L'article était basé principalement sur des hypothèses et des bruits de couloir. En fait, la majorité de l'article était basé sur la fin tragique du Tournoi des Trois Sorciers et la mort tragique d'un des concurrents finalistes. Peu d'informations avait filtré du Ministère de la Magie européen. Les relations entre le monde magique européen et l'américain étaient assez tendus. En fait, les sorciers américains vivaient à la manière des moldus. Ils avaient décidé de mélanger les manières de vies des moldus et celles des sorciers. Ils pensaient que c'était mieux pour s'intégrer. Pourquoi créer une barrière entre deux mondes qui coexistaient sur une même planète ? Bien sûr, les moldus ne devaient rien savoir du monde magique. Ils risqueraient de prendre peur. Alors les sorciers n'avaient pas le droit d'utiliser la magie devant les simples humains. En cela, les deux Ministères étaient d'accord. Lors du règne de Voldemort, la frontière entre les deux mondes n'était pas restée très longtemps en place. Mais les tensions étaient tout de suite réapparues lorsque Voldemort avait été vaincu par Harry Potter, quatorze ans auparavant.
Dans la rue, Eléana vit le monde moldu s'éveiller et elle leur envia leur ignorance. Revenant à la réalité, elle déposa son bol dans le lave-vaisselle. Elle monta rapidement au premier étage et s'arrêta devant une porte. Une petite boîte en bois sculpté reposait sur une petite table. Elle l'ouvrit et y prit une clé. Elle l'inséra dans la serrure et entra dans la pièce. D'une douzaine de mètres carré, elle regorgeait d'instrument de sorcellerie. Chaudrons, diverses ingrédients dans un an ancien meuble, une armoire pleine de robes de sorcier, une bibliothèque dont les étagères croulaient sous les livres de magie et un bureau sur lequel s'étalaient nombres de parchemins composaient la pièce. Elle prit une robe de sorcier simple et la passait tout en cherchant du regard sa baguette. Quand elle l'a vit, elle la prit, passa un sac en bandoulière par-dessus son épaule et disparut dans un crac assourdissant.
Elle réapparut dans une cabine et en sortit en évitant de justesse d'être fauchée par un sorcier. Le hall somptueux et immense bourdonnait d'agitation. Mais cela n'avait rien avoir avec les autres jours. Normalement, il régnait une sorte d'animation joyeuse. Pourtant, aujourd'hui, les visages fermés et crispés avaient remplacé les sourires joyeux et les yeux pétillants. Les gestes étaient nerveux, les mots bredouillés ou chuchotés. De vagues hochements de tête avaient remplacé les grands saluts. Chacun se ruait dans leur service respectif. Elle se fraya un chemin à travers les employés et elle suivit ses compagnons alors qu'ils entraient dans un des ascenseurs.
- Alors il est vraiment revenu ? Demanda d'une voix grave un sorcier aux allures d'armoire à glace qui travaillait au service des sports magiques.
- A vrai dire, on n'en sait rien. Répondit sèchement une sorcière aux cheveux gris ramenés en un chignon serré et aux yeux d'un gris étrange et glacial. Ces européens ne partagent pas beaucoup leurs informations. Ce que nous savons ne sont que des rumeurs, des on-dit.
- Voyons, Gertrude ! S'exclama un sorcier aux cheveux bruns lissés en arrière et qui reflétaient le décor aussi bien qu'un miroir. Il y a d'abord eu cette attaque de mangemorts et l'apparition de la Marque des Ténèbres à la finale de la coupe du monde de Quidditch. Au cours des mois qui viennent de s'écouler, les mangemorts qui se sont soi-disant « repentis » ont avoué que leur marque redevenait distincte. Puis il y a cette nuit ! Un jeune sorcier est mort ! Et ce Potter dit que Vous-Savez-Qui est revenu.
- Avec tout ce que ce gamin a vécu, qui vous dit qu'il n'est pas dérangé ? Répliqua Gertrude
Les portes s'ouvrirent et de nouveaux sorciers entrèrent accompagnés d'une flopée de notes de services. Eléana était maintenant coincée dans le fond et attendait la suite de la conversation. Ce fut une jeune sorcière blonde, nouvelle au Ministère, qui parla :
- Peu importe d'où viennent ces preuves, nous avons tous senti qu'il se passait quelque chose. De petits évènements s'accumulent ici et là depuis les années passées. Il faut enquêter et être sur nos gardes. Il ne faut surtout pas rejeter l'idée que Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom soit de retour. Ce serait la plus grosse erreur à commettre.
Un nouveau groupe de notes de services entra dans l'ascenseur en voletant alors que des sorciers sortaient. D'une voix venimeuse, Gertrude lança :
- La seule erreur que l'on puisse commettre est d'accorder une foi aveugle à ce Potter et de se mettre en état de guerre parce que des hypothèses formulées par un gosse de quinze ans faisaient état du retour d'un magicien disparu depuis quatorze ans.
Le silence retomba et Eléana dit :
- Avec tout le respect que je vous dois madame, ce « gosse » comme vous l'appelez a survécu à un Avada Kadavra lancée par Voldemort lui-même alors qu'il n'avait qu'un an et que ses parents venaient juste de mourir. Vous semblez aussi oublier qu'il y a trois ans, Voldemort a essayé de le tuer et que Harry Potter l'a vaincu. Une seconde fois. Ce même « gosse » a aussi découvert l'emplacement de la Chambre des Secrets, une supposée légende. Puis, à seulement quatorze ans, il gagne la Coupe des Trois Sorciers. Peu importe si nous savons peu de choses sur ce qui s'est passé ce soir. Si la parole de ce garçon n'a aucune valeur comme vous le laissez prétendre, alors qui peut-on croire ?
Tout au long de sa diatribe, elle les avait vu serrer les dents à chaque fois qu'elle prononçait le nom de Voldemort. La sorcière aux cheveux gris la regardait à présent avec dédain. Les portes de l'ascenseur s'ouvrirent et Eléana se fraya un chemin pour sortir. Dans le couloir, avant que les portes ne se referment, elle lança :
- Oh, et puis Voldemort est vraiment revenu.
- Eléana !
Elle se retourna pour faire face à l'homme dont la voix la réprimandait. Un sorcier aux longs cheveux poivre et sel la regardait avec un regard émeraude vif et pétillant. Son visage était sérieux malgré le sourire forcé qui étirait ses lèvres. Elle demanda :
- Il est interdit de dire la vérité, maintenant ?
Il se contenta de lui faire un signe pour qu'il la suive. Alors qu'il la faisait entrer dans un bureau, elle vit Jake et un autre homme d'une cinquantaine d'années dont les cheveux blonds étaient parsemés de fils blancs et qui parlaient rapidement. En la voyant entrer, ils se turent. Le vieux sorcier referma la porte derrière eux et un silence tendu tomba sur la pièce. Eléana venait de poser son sac et s'assit sur une chaise. D'une main qu'elle voulait assurée, elle repoussa sa longue chevelure brune en arrière, dévoilant pendant une seconde une partie de la marque sur sa nuque. Elle vit Jake frissonner.
- Alors que s'est-il passé hier ? Demanda-t-elle
- Tout d'abord Eléana, je te prierai de ne pas faire de remarques comme celle que tu viens de faire dans le couloir. Lui ordonna le vieux sorcier
- S'il vous plait monsieur Claymore, ce n'est que la vérité !
- Peut-être, mais peu de gens se sentent à l'aise avec cela. Répondit Claymore avec agacement
- Aristide, il y a des points plus importants dont nous devons discuter. Intervint l'homme blond
- Bien sûr Wallace.
Eléana suivit à peine l'échange. Jake la regardait, assise là, le regard perdu dans le vide. Il posa une main sur son épaule.
- Est-ce que ça va Eléa ?
La question ramena l'attention de Wallace Kingsfield, ministre de la magie américain et Aristide Claymore, ministre de l'éducation des sorciers et Directeur de l'Académie de Magie de Salem. La jeune femme tenta de sourire mais ses lèvres s'étirèrent pour former une étrange grimace.
- Je n'arrête pas de repenser à ce qui m'a réveillée cette nuit. Voldemort est vraiment de retour. Je l'ai senti. Je l'ai vu. C'était si étrange et terrifiant. Je me suis réveillée et j'ai vu la Marque. J'ai voulu croire que c'était un simple cauchemar. Et je voudrais encore le croire mais ce n'en était pas un.
Aristide et Wallace échangèrent un regard.
- J'essaie d'avoir un entretien avec leur Ministre de la Magie mais ce Fudge semble tout nier en bloc. Il est d'une arrogance incroyable ! Annonça Kingsfield
- Alors qu'est-ce qu'on fait ? Demanda Jake
- On attend. On voit ce qui se passe. Je continuerai à essayer d'avoir rendez-vous avec Fudge mais je crois qu'il restera sur ses positions. Il faudrait connaître quelqu'un là-bas mais je crois que les tensions entre nos Ministère vont augmenter.
Aristide semblait perdu dans ses pensées. Au bout d'une ou deux minutes, il sourit.
- J'ai peut-être une idée.
Tout le monde se tourna vers lui.
- Poudlard est une grande école et Eléana pourrait avoir envie d'aller travailler en Grande Bretagne.
- Et qu'est-ce que j'y ferais ? Demanda-t-elle. Même si ils acceptent un nouveau membre vu la situation, rien ne nous dit qu'ils ont besoin d'aide.
- Il semblerait qu'ils ne prennent pas au sérieux la menace. Remarqua Jake. Alors ils devraient accepter une nouvelle enseignante.
- Je connais Albus Dumbledore, le directeur de Poudlard. Annonça Aristide. Je pourrai le contacter et présenter Eléana comme une jeune enseignante prometteuse qu'une année à l'étranger pourrait grandement aider. Poudlard est un lieu hautement sécurisé et Eléana y sera en sécurité et elle sera aux premières loges s'il arrive quoi que ce soit.
- Je vois ça d'ici : excusez-moi Albus, mais la fille adoptive de Voldemort voudrait un poste dans votre école. Railla Jake
- Nous ne dirons rien du passé d'Eléana et elle prendra le nom de famille de ses parents biologiques. Si nous leur parlions de son passé, ils refuseraient de l'engager après ce qui vient de se passer. Même si ce Fudge semble refuser la possibilité du retour de Voldemort, Dumbledore est intelligent et ce n'est pas un ministre qui l'empêchera de mener son enquête et de dévoiler la vérité. Fit savoir Aristide
- Il n'y a que moi qui trouve cette situation malsaine ? Demanda la jeune femme. Vous me demandez de me faire engager, de ne pas dévoiler mon identité – où celle que je suis légalement du moins – et de les espionner ?
- Aristide a raison, Eléana. Finit par dire Wallace. Nous ne savons pas si Voldemort va te rechercher ou non. Si c'est le cas, tu ne pourras être plus en sécurité qu'à Poudlard. Si le Seigneur des Ténèbres est bel et bien de retour, Harry Potter est là-bas et Dumbledore sera le premier a créé une résistance. En temps utile, tu seras un atout. Sur place, ce sera à toi de voir.
La sorcière les regardait comme si ils avaient perdu la tête. Jake s'assit face à elle et la regarda dans les yeux :
- Ils ont raison. C'est idéal. Je crois que ce Fudge est un idiot et qu'il fera tout pour cacher le retour de notre mage noir préféré s'il est vraiment de retour. Sur place, tu ne pourras faire confiance à personne. N'importe qui pourrait être un mangemort et ils ne devront se douter de rien. Tant que Voldemort ignore où tu es, ou qui tu es à présent, tu es en sécurité mais s'il est amené à te localiser…
- Pas la peine de me faire un dessin, je sais. Grogna Eléana
Pour son entourage, Eléana McBaine avait été élevé par un policier moldu et une sorcière infirmière. Peu de personne savait qu'en fait ses parents étaient un couple de sorciers de pur sang, émigrés d'Angleterre. Elle avait trois mois lorsque Voldemort, à l'époque en plein milieu de son règne de terreur, avait tué ses parents et l'avait enlevé. Pendant les dix ans qui avaient suivi, elle avait été élevée par des Mangemorts et Voldemort. Elle avait subi des tortures qui étaient soi-disant destinées à la faire mûrir, à lui faire voir la vraie face du monde. Elle avait aussi subi le sort Doloris un nombre incalculable de fois. La seule chose dont elle se souvenait de ces années-là était la souffrance, la tristesse, la haine, la violence. On l'avait privée de sa jeunesse, on lui avait volé son innocence. Quand on l'avait délivré, il lui avait fallu plus d'un an pour se faire à la vie de tous les autres sorciers. A onze ans, elle était entrée au collège de sorcellerie. Elle avait beaucoup d'avance car dès qu'elle avait pu tenir une baguette, on lui avait appris la magie. Elle maîtrisait déjà les Sortilèges Impardonnables, mais quand on vivait dans la haine, c'était facile. Elle avait été une adolescente renfermée, méfiante. Elle avait du mal à accorder sa confiance. Elle avait aussi montré un fort caractère. Enfant, sa conception du bien et du mal était assez floue et quand certains élèves avaient le malheur de la taquiner et de toucher un point sensible, elle était parfois entrée dans des colères noires et en avaient envoyé certains à l'infirmerie. Elle était sortie du collège première de sa promotion et s'était tournée vers l'enseignement. Elle était assez douée dans les Défenses contre les Forces du Mal mais adorait les potions. Elle était assistante du professeur de potions de l'Académie de Sorcellerie de Salem depuis deux ans maintenant.
Elle se tourna vers les trois hommes qui formaient ses plus proches amis. Jake et elle avaient été au collège ensemble et avaient donné du fil à retordre aux professeurs. Aristide et Wallace avaient veillé sur elle au cours de ces treize dernières années et lui avaient appris à croire en un monde bien plus heureux que ce qu'avait pu lui laisser voir les dix premières années de sa vie. Avec ses parents adoptifs, ils étaient ceux en qui elle avait le plus confiance. En un instant, sa décision fut prise :
- Allez-y Aristide, appelez ce Dumbledore.
Voilà, c'est fini.
J'espère que ça vous a plu...Dite-le moi avec quelques reviews...et je publierai vitela suite!
