Résumé: UA. Seven Days est un programme psychologique qui consiste à jumeler deux adolescents, chacun aux prises avec leurs problèmes, pendant sept jours. Bella Swan et Edward Cullen vont le tester. À leurs risques et périls.

Mon blabla: Merci tout d'abord de vous intéresser à cette fiction. J'ai mis du temps à avoir le courage de poster et j'espère que cela satisfera toutes vos attentes! Bisous à tous et bonne lecture. (En même temps je vais pas raconter ma vie. Mais je pourrais. :P)

Attention: Cette fiction contient de l'auto-mutilation, un joli langage fleuri ainsi que d'autres horreurs. Et peut-être un lemon ou deux, on verra comment nos ados se débrouillent. ;)

Twilight appartient à Stephenie Meyer.


Introduction
Seven Days with who?

Je hurlai. Le sang s'enfuyait de mes zébrures à une vitesse affolante. Pire, mon angoisse accélérait le flux ; je faiblissais. J'eus tout le mal du monde à me redresser, serrant mon poignet meurtri contre ma poitrine et titubai jusqu'à l'évier de la salle de bains. Je m'accrochai fermement au rebord de porcelaine et fit tourner de mon poignet intact le robinet d'eau chaude.

- Charlie ? hélai-je avec urgence.

Pas de réponse. La tête commençait à me tourner. Je détachai mon membre sanguinolent de ma blouse chaude et tachée et le plongeai sous l'eau. Un nouveau cri me fendit les lèvres.

- CHARLIE ?

Mon propre hurlement me glaça les sangs. Il ne s'agissait pas d'un appel de frayeur, mais d'un appel à la mort. Mes forces m'abandonnaient, mon poignet semblait martelé par quelque chose, l'eau qui le frappait se colorait de rouge. L'évier, le carrelage, toutes surfaces blanches étaient recouvertes de gouttes ou de flaques d'hémoglobine.

Des pas précipités dans l'escalier m'apprirent que Charlie était proche. Il attaqua nerveusement la poignée de la salle de bains, la faisant remuer avec empressement, en vain. J'avais verrouillé la porte avec de prendre ma douche, ce qui constituait à la base mon seul objectif. Mais la douleur, la lourdeur de son absence m'avaient rattrapées. J'avais perdu pied. Saisi et décaler les lames de mon rasoir. Et slash.

Désormais, j'avais peur. Ça chauffait, saignait, m'étourdissait. Depuis la barrière qui nous séparait, mon père ne cessait de geindre mon prénom. Ou alors criait-il ? Un bourdonnement sévère m'envahit les oreilles, entre sifflement et martèlement. Je m'efforçai de lui répondre dans une série de « Papa, papa, papa, papa, papa… ! » frénétique et terrifiée. Des lumières dansèrent devant mes rétines. Je sentis le jet d'eau bouillante survoler ma main, valser sur mes doigts, et vis le monde rebondir vers l'arrière. Je chutai, dérapai dans une marre de sang et me cognai fort la tête contre la baignoire. Puis tout devint noir.


La voix rauque et familière de Charlie me tira de ma torpeur. Il faisait exagérément clair, tant et si bien que la luminosité m'agressa les yeux. Je tentai de rouler sur le flanc. Impossible. Quelque chose de froid, de mou, de solide me retenait prisonnière de ma position. Paupières papillonnantes, je baissai les yeux. Des fils, des tubes, que je tentai d'arracher.

- Oh oh oh ! Pas de ça, Bella, fit Charlie en m'arrêtant de justesse.

- Pourquoi… pourquoi m'as-tu emmenée ici ? Je déteste l'hôpital et tu le sais! Pourquoi t'as fait ça, hein, pourquoi ?

Ce ne fut pas Charlie qui me répondit, mais un médecin charmant à l'allure effroyablement sexy. Il s'approcha lentement, contourna mon lit et vérifia je ne sais quoi sur l'écran d'une machine postée sur ma droite.

- Vôtre père l'a fait pour vous sauver la vie, Isabella. Vous vous êtes entaillée le poignet et avez perdu beaucoup de sang. C'était ça ou la mort.

Loin de m'aider à pardonner mon père, les paroles du docteur firent monter en moi une colère noire. Je serrai les dents, refoulai les larmes qui assaillirent le coin de mes yeux. Si j'avais été en mesure de redresser la main, j'aurais pointé sur Charlie un index accusateur.

- Tu m'as empêchée de le rejoindre ? TU M'AS EMPÊCHÉE DE LE REVOIR ? m'écriai-je.

Charlie écarquilla les yeux, choqué par ma réaction. Le docteur me héla doucement. Je l'ignorai superbement, frustrée. Un écran rouge tomba devant mes yeux. La fureur. Pour qui se prenait-il de me sauver la vie alors que mon seul but était de le rejoindre dans la mort ? Ma famille m'attendait de l'autre coté, et lui m'en arrachait ?

- Je… je l'ai fait parce que tu as hurlé, Bella. Tu es ma fille, je t'aime et si tu crois que je vais te laisser crever comme ça, tu te trompes ! aboya-t-il, complètement amoché de la vie.

- Mais tu me détestes ! rétorquai-je, acide, en me soulevant du mieux que je le pouvais.

Les mains glacées du docteur me plaquèrent sur le matelas. Concentrée sur Charlie, je l'entendis vaguement mander une infirmière et un calmant.

- Je ne te déteste pas, Bella ! Tu as changé, voilà tout. Je tente juste de… de…

Il ne termina jamais sa phrase, éclatant en sanglots. Le docteur le prit par les épaules et le guida hors de la chambre. Un remerciement de la part de Charlie m'apprit qu'il s'agissait du docteur Cullen. Quelques instants plus tard, une grande cernée au visage porcin fit irruption dans la pièce, seringue à l'appui. Je me débattis. Un sourire tendre fleurit sur ses lèvres. Elle murmura une volée de mots doux, de phrases réconfortantes qui me donnaient envie de sauter du lit et de fuir. Cette femme ne m'inspirait pas confiance, en majeure partie à cause de l'aiguille avec laquelle elle tentait de m'embrocher le bras. Elle attendit patiemment que je m'épuise et planta le pic de métal gelé dans ma veine. Je grognai, remuai. L'infirmière s'éloigna en trottinant, satisfaite. Une soudaine vague de calme, de fatigue me déferla dessus.

Je sombrai, une fois de plus.


Après seulement six jours, je fus à même de rentrer. Le docteur Cullen, qui m'avait prié de l'appeler Carlisle tout au long de mon séjour à l'hôpital, avait fait pression sur ses collègues pour me laisser sortir plus tôt, au fait de mon agacement. Charlie n'était plus revenu qu'une fois, et je l'avais accueilli avec tant de venin et de rage qu'il ne s'y était plus aventuré. Quant à Renée, ma mère, elle avait téléphoné une bonne dizaine de fois… par jour, et il avait fallu inventer une histoire sur le tas pour qu'elle cesse de rappeler.

Je me laissai glisser hors du lit et me rhabillai. Charlie avait emporté quelques de mes vêtements, que l'infirmière à la tête de truie m'avait rendus. Vêtue de la tête aux pieds, je quittai ma chambre sans un regard en arrière. Cet endroit me rendait folle – trop blanc, trop clair, trop odorante, de ce parfum stérile légèrement citronné qui vous soulevait le cœur. Mon poignet avait été étroitement bandé, ce qui brimait mes gestes et faisait accroître mon ire.

Comme indiqué, je me rendis au bureau du docteur Cullen, dans lequel m'attendait aussi mon père. Il leva furtivement les yeux sur moi, croisa la dureté de mes prunelles et reporta son attention sur Carlisle. Un silence lourd s'installa. Je croisai les bras sur ma poitrine.

- Alors ? On y va ? questionnai-je avec impatience.

- Une minute, sourit aimablement Carlisle. Asseyez-vous, s'il vous plaît.

Du pied, il repoussa l'une des deux chaises qui traînaient en face de son bureau, l'autre d'ores et déjà occupée par mon géniteur. Cette histoire puait plus encore que les couloirs aux relents d'agrumes. Méfiante face au sourire sincère de l'homme en sarrau, je m'installai sur la chaise, posant les fesses à l'extrémité du siège, prête à me relever à tout moment.

- D'après Charlie, vous avez beaucoup changé suite à la mort d'un être cher, débuta le médecin.

Je me mordis la langue pour m'empêcher de l'injurier salement. Après tout, il avait été ma seule distraction pendant ces six longues journées, le seul qui s'était attardé pour discuter un tant soit peu de trucs courants, banaux. Étrangement, ça m'avait aidé à me reposer. Le temps passait plus vite en sa présence.

- C'est une réaction tout à fait normale, m'assura-t-il sans se départir de son rictus, mais dans ton cas, dangereuse. Isabella, j'ai longuement discuté avec votre père. Vos relations avec vos amies, vos soudains accès de colère ainsi que votre attitude suicidaire est à traiter au plus vite.

Je bondis comme un ressort sur mes deux pieds et écrasai ma paume sur la table. Ce geste m'arracha une grimace de douleur – mon poignet avait absorbé en grand le choc de l'impact.

- Je ne veux pas consulter un psy ! Ils n'écoutent absolument rien de ce qu'on leur dit et servent le même discours à tout le monde !

- Bella… intervint Charlie de son habituelle voix rauque.

- Il n'y a pas de Bella qui tiennent ! fulminai-je. Ils sont payés un prix de fou pour s'écraser dans des fauteuils de luxe et rire de la malchance des autres !

- Mademoiselle Swan, votre père n'avait pas du tout l'intention de vous faire consulter un spécialiste de la psychologie, et je n'avais pour ma part aucune envie de vous en suggérer un. S'il vous plaît, plaida Carlisle, rasseyez-vous.

Je tempêtai, gesticulai, m'exécutai. Les regards des deux hommes pesèrent lourd sur mes épaules. Je baissai la tête, fixant le plancher, devenu flou à cause des larmes de rage qui m'enlisaient les paupières.

- Avez-vous déjà entendu parler du programme Seven Days de l'Association Américaine de la Jeunesse, Isabella ?

Ma réponse claqua, dans un murmure sombre.

- C'est quoi ce machin ?

Carlisle étouffa un rire. Je ne voyais pas ce qu'il y avait de si marrant dans la situation, mais je préférai me grignoter la lèvre inférieure plutôt que de lui balancer mes pensées à la tronche. Mon contrôle, néanmoins, s'effritait. Mes doigts brûlaient de l'envie de péter un truc, quoique ce soit, pour me défouler.

- C'est un programme d'aide aux adolescents en difficulté. Celui-ci vous jumelle, une semaine durant, à un autre jeune dans votre situation, ou du moins, qui connaît des troubles bien à lui. Il a été testé dans divers états et même à l'étranger. Il paraît que de rencontrer un adolescent qui vous ressemble aide à réprimer vos… pulsions colériques ou vos états dépressifs, m'informa le beau docteur.

Je n'eus aucun besoin qu'on m'éclaire là-dessus. Je filai un coup d'œil assassin en direction de Charlie, qui avait fermé les yeux pour écouter Carlisle. Le traître ! Il comptait me refiler à un fou pendant sept jours ? Et si je tombais sur un pervers, un détraqué, un rebelle, une brute, un pyromane, une folle maniaque, une pétasse aux gros seins riche et pourrie gâtée qui trouve sa vie parfaite pas assez parfaite ? J'enfonçai mes ongles dans mes paumes et pressai fort. Je n'avais aucune envie de participer à ce truc.

Devinant que j'allais protester, Charlie me devança.

- Bella, c'est pour ton bien. Et c'est gratuit.

Qu'est-ce que c'était que ces conneries ?

- Alors tu vas me donner gratis au premier délinquant venu ? vociférai-je, claquée.

- Évidemment, c'est un programme très surveillé, marmotta Carlisle, à qui je ne prêtai aucune attention.

- Tu ne peux pas m'envoyer à l'autre bout du monde pour fréquenter des défoncés suicidaires sans me demander mon avis avant !

- Techniquement, puisque vous n'êtes pas encore majeure, votre père a entièrement le droit de vous soumettre à ce prog… débuta Carlisle.

- Mais j'aurai dix-huit ans dans deux mois !

Et je refusais de m'engager sur ce plan là. Fréquenter des fous, des déprimés ? J'avais assez de mal à me supporter moi-même ! Je tolérais à peine la présence de Charlie. Le seul être que j'avais envie de voir n'existait plus. Je frissonnai.

- Navré, Isabella. Mais tout est déjà réglé. Votre partenaire a déjà été désigné.

- Un imbécile, assurément, marmonnai-je.

Carlisle pour la première fois, parut mal à l'aise, presque insulté. Je redressai la tête et plantai mon regard dans le sien, inquisitrice. Mon père fit glisser son siège, se leva et se mit à faire les cents pas derrière nous.

- Je t'attends dehors, m'annonça-t-il. La voiture sera devant l'entrée.

C'est ça, jette moi aux orties et défile-toi par la suite ! Lâcheur ! Je relevai d'un vague geste de la main, pendue à l'expression faciale du doc. Charlie quitta. Je fixais toujours Carlisle. Celui-ci finit par étirer un peu les lèvres dans un drôle de sourire en coin.

- Mon fils n'est pas un imbécile, lança-t-il tout bonnement, comme un commentaire sur la météo.

J'eus l'impression qu'on me collait une gifle.


Coucou les loups ! Alors, voilà, après une tentative de suicide, Bella se voit soumise au programme Seven Days, dont elle n'a jamais entendu parler, par Charlie et Carlisle. D'ailleurs, l'Association Américaine de la Jeunesse n'existe pas vraiment, du moins je crois. Sinon… Bah… Oui, bon, bref.

J'espère que cette intro vous a plu ? C'est pas du grand art, mais l'action viendra bien assez vite ! Oh, sinon, oui, les personnages risquent d'être OOC, mais c'est une UA, alors faut me pardonner, hein ! Une petite review ? Une critique positive, négative ? (Tant que c'est constructif, rien ne me gêne.) x3

Au plaisir de vous revoir dans le premier chapitre, qui devrait paraître bientôt, Alie.