One shot

Comment avaient-ils pu en arriver là ? Comment ? Une annihilation. Une extinction.

Aujourd'hui les héros n'existaient plus, ils survivaient. Putain mais oui, les vilains avaient gagnés. Les vilains, ces espèces d'idiots reniés de la sociétés et pointés du doigt avaient gagnés. C'était la guerre.

Du haut de ses vingt ans révolus, Shouto Todoroki observait ce monde avec un sourire cynique. Certains parlaient de guerre. Une guerre ? Une extermination plutôt. Les brainless en avaient tuer des centaines de héros. Les premiers furent les plus médiatisés, évidemment. Son père, bof, pas une très grande perte. Ensuite ils s'en prirent tout de même à All might, alors que ce dernier n'avait plus une once du All for one.

Une cigarette à la main, debout sur un tas de décombres, il entendit du mouvement derrière lui. C'était la personne avec qui il partageait sa planque. Momo Yaorozu. Cela faisait quelques mois qu'ils s'étaient retrouvés au beau milieu d'une rue. Car oui, quand tout cela avait commencé, toute la classe s'était séparée. Chacun avait choisi le terrain ou les personnes qu'il souhaitait défendre. Momo avait choisie de rester au côté de sa famille qui comptait des personnes sans alter.

Malheureusement, la définition même d'une extinction est qu'au final, personne n'est épargnée.

-SHOUTO !

Elle criait son nom. Surprit, il se rendit immédiatement vers elle, au sous sol de la maison en ruine qu'ils prenaient comme logis.

-VITE SHOUTO ! On doit s'occuper de sa blessure au plus vite. Stérilise moi vite les outils.

Alors ils avaient enfin finis par le trouver. Katsuki Bakugo. Des rumeurs disaient qu'il avait été tué par des vilains mais Shouto n'y croyait pas. Pas lui. Pas cette tête brûlée.

-SHOUTO GROUILLE TOI IL PISSE LE SANG LA.

Il n'était peut être pas mort mais c'était vraiment pas loin. Une plaie béante laissait couler un important flot de sang. Avec ses flammes il stérilisa des objets chirurgicaux qu'avaient fait apparaître Momo.

-Je vais retirer les fragments de métal.

Et sans attendre, elle s'y employa. Cela prit près d'une demi heure pour enlever tous les petits bouts de corps étrangers mais elle y arriva. Bakugo était au bord de l'évanouissement mais il avait encore un peu de lucidité.

-Cautérise moi ca.

Sa voix était faible mais déterminée. Le jeune Todoroki jeta un œil à Momo qui acquiesça. C'était la meilleure solution. Sans la moindre compassion, il enduit sa main droite de flamme et la passa sur la blessure. Le blond hurla mais au final, la blessure n'était plus mortelle. Du repos, de la nourriture et beaucoup de temps allaient être nécessaires.

Les deux autres, épuisés, s'installèrent sur le toit de la maison, un coucher de soleil s'offrait à eux.

-Je me demande quand tout cela à commencé.

-Question idiote. Cingla le garçon. Des nouvelles de Midoriya ?

-Il devait normalement être avec Bakugo. S'il ne l'était pas et bien…

Un blanc s'installa entre les deux jeunes gens. Cela faisait maintenant plusieurs mois qu'ils n'étaient plus que deux. Bien de leurs camarades avaient péris. Heureux étaient ceux qui n'avaient pas soufferts de tortures physiques et psychologiques.

-Bakugo a eu le temps de me dire que Denki avait été tué par Dabi.

-Encore cet enfoiré.

Shouto enrageait. Ce type était là depuis le début. Il avait pris de la puissance. Lorsqu'il se remémorait l'épisode du camps d'entrainement, il se dit qu'il aurait pu le vaincre à ce moment là.

-Shouto, je suis contente qu'on se soit croisés. Fit la jeune femme en regardant les étoiles.

-Tu veux vraiment faire dans le mélodramatique ? Répondit le garçon avec un sourire.

Momo rit avec franchise. Dans le mélodramatique ? Leur vie était dramatique. Mais au moins, ils étaient deux. Ils étaient abîmés, éreintés mais s'étaient relevés de nombreuses fois.

-Fumikaze dirige une résistance au nord du pays. Il y serait avec Kyoka et Eiijiro.

-Au nord ? A combien de temps de marche ?

-Entre deux et trois semaines. Si on veut être discrets.

Le garçon se dit que ce n'était pas une mauvaise idée. Il voulait retrouver ses amis. Cela faisait bien plus d'une année qu'il ne les avaient pas vus. Et puis il pourrait mieux la protéger.

-On y va ?Fit-il.

-Tant qu'on reste ensemble Shouto.

Il hocha la tête et lui frotta les cheveux affectueusement.

-Je te l'ai promis non. Je veillerai sur toi. Quand tu auras peur, quand tu feras des cauchemars ou quand tu penseras être seule, je serai là, avec toi.

La jeune femme laissa couler des larmes. Depuis que tout ça avait commencer elle avait perdu tout ce qu'elle avait mais dans toute cette folie, ce désarroi et ces morts elle avait vu un peu du fameux tunnel de lumière. C'était Shouto.

-Allez, arrête de pleurer. On va attendre que l'autre con se réveil. On peut pas le laisser mourir, il est un des symboles de la résistance mais surtout, il sait où peut se trouver Deku.

Ils fumèrent une autre cigarette en pensant une énième fois à tout ca. Ils pensaient à leur famille, leurs amis et ces innombrables innocents morts pour rien. Après tout ce n'était juste qu'un combat entre héros et vilains. Juste ca. Les gentils et les méchants. Alors qu'il repensait à certaines choses qu'il avait fait Shouto remis cette vérité absolue en doute. Lui n'était ni un héro ni un gentil. Il n'était pas vilain non plus. Il voulait juste survivre à tout ca. IL voulait revoir un monde de paix où un symbole pourrait encore s'élever bien haut dans le ciel japonais. Mais alors que l'extinction était mondiale, ce à quoi il pensait n'était qu'un doux rêve.

Et quand Momo lui demanda s'ils allaient survivre à tout ca, il doutait. Après ses phrases rassurantes et protectrices, il doutait. Il avait de sérieux doutes même. Il ne répondit pas à la question et se contenta de s'allonger en reposant sa tête sur les genoux de celle qui voulait protéger.

Tandis qu'il entendait vaguement un « repose toi Shouto, je veille moi aussi sur toi. » il sombra dans un sommeil empli de monstres cachés sous le lit et de momies planquées dans les placards.