Hello everybody, voici ma toute première fanfic !
Le temps s'égrène au temps des maraudeurs, morceaux de vie sur 7 années, vous croiserez Lily, James, Severus et Sirius, Lupin, Pettigrow mais aussi Andromeda, Lucius et Narcissa, Xenophilius, Minerva et Dumby-cheri, Bella et Franck Longdubat... Et d'autres, mais je vous laisse des surprises.
N'hésitez pas à me donner votre avis si le cœur vous en dit, et a me corriger sur le rating et tous ces autres trucs ou je ne comprends pas toujours tout (n'essayez pas pour l'orthographe, même quand je fais de mon mieux, c'est peine perdue).
Rating K pour l'instant, ça va changer un de ces quatre.
Disclaimer : L'univers d'Harry Potter et la plupart des personnages présents dans cette fanfic appartiennent à JK Rowling. Je ne fais que reconstruire leur passé à partir des indices et des informations qu'elle a bien voulu nous offrir.
Credit image : Hakumo, sur Zerochan : 274767
J'ai modifié le premier chapitre : posté d'un seul coup ce qui devait être deux chapitres, histoire d'aller jusqu'à la première rencontre de James et Lily. Si vous avez lu la première version, repassez par ici !
Love
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Lewis Cubitt était passionné des ponts depuis sa plus tendre enfance. Il avait une affection particulière pour les ponts en demi-cercle, surtout si ceux-ci se reflétaient dans l'eau comme d'immenses calices, grands yeux ouverts qui guettent au milieu de la ville. En dehors de cette tocade poétique, il aimait également toutes les autres sortes, formes, architectures de ponts, et envisageait d'écrire une Typologie des Ponts de l'Empire Britannique lors de ses vieux jours. C'est pourquoi, lorsqu'on lui confia en 1850 la conception de la gare Kings Kross à Londres, il dessina pour la façade deux immenses arcs qui baignaient les quais de la lumière du jour.
Plus d'un siècle plus tard, la gare King Cross continuait de surveiller les allées et venues des londoniens. Huit heure du matin, marée de chapeaux-melon noirs sur costumes noirs, cannes et chaussures cirées. Parapluies. Les employés de la gare ressemblent à des grooms, casquette, trois boutons brillants sur leur veste.
Neuf heure du matin. Cheveux détachés, blousons de cuir, pantalon évasés, des hommes plus jeunes, des femmes aux mollets découverts, cheveux longs et lisses, symétriquement répartis, jupes trop courtes pour le vent et la pluie, jambes longues juchées sur talons-plateforme, qui battent le pavé, le goudron et les flaques. Bleus de travail, lunettes rondes, polos, jupes longues et tong. Barbe, pull sans manches, trop courts, sur chemises trop longues, boucles d'argent à l'oreille droite.
Dix heures : papis. Pardessus trop larges pour leurs épaules maigres, trop serrés sur leurs ventres bedonnants, chapeaux mous, lunettes épaisses. Quelques femmes, fichus sur leurs cheveux bouclés par bigoudis, paniers de courses pesant au creux des coudes pliés.
Au milieu de la troupe ordinaire, quelques hurluberlus. Il est presque l'heure. Quelques femmes débordent dans leurs robes évasées, style new look, deux décennies de retard. Des manteaux long, des cous enserrés dans des cols froufroutants, des chemises aux allures de pourpoints, des dentelles, broderies, organzas et velours. Tissus lourds, empesés, qui brillent puis se ternissent à chaque pas selon les lumières. Des robes, comme des blouses à carreaux, roses, jaunes, bleus pastels. Des chapeaux haut-de-forme et des casquettes de golf, vestes croisés, fermetures sur le coté.
Une fois par an, le premier septembre, c'est un carnaval silencieux et discret à la gare King Cross.
- ... et le toit de la tour de l'horloge est également inspiré de l'architecture italienne, on dit même que c'est le Prince Albert en personne qui a insisté pour...
- Je ne crois pas qu'elle t'écoute, Georges. Elle est bien trop excitée pour retenir quoi que ce soit.
La femme pose sa main sur le bras de son mari. Ils forment un étrange contraste. Elle est brune, petite et replète. Son nez aquilin tranche au milieu de ses traits lourds. Elle n'est pas belle. Son visage respire la bienveillance, ça rattrape. Son mari, en revanche, est plutôt bel homme. C'est un grand roux. Son corps est un peu long, ses yeux plutôt petits et son crane se dégarnit doucement. Son pas vif et la prestance de son allure effacent ces quelques imperfections. Une deuxième femme trottine derrière eux. Brune, elle aussi, elle pourrait être la sœur de la première. Plus grande et plus sèche que sa compagne, plus austère aussi, elle porte une un chapeau noir, une jupe plissé trop longue pour être élégante et une veste large et mal coupée. Ses chaussures ressemblent à des chaussons, et elle a l'air d'une institutrice des années 50. Devant eux gigotent de concert deux enfants d'une dizaine d'années.
- Sev, gronde la gamine, attends moi !
- Ne vous éloignez pas trop ! S'inquiète une des mères. Un pli soucieux barre son front, sa petite s'apprête à les quitter.
Les trois adultes rejoignent les enfants entre les quais 9 et 10.
- Vous ne pouvez pas aller plus loin, seul les sorciers le peuvent. Je vais accompagner les enfants sur le quai.
- Merci Eileen, sourit l'homme avant de reprendre :
- Hé bien, Lily, bon voyage ma chérie...
- Sois bien sage à l'école, et sois prudente n'est ce pas ? coupe sa femme. Et écris nous dès que tu arrives, raconte nous tout !
La mère étreint sa fille, la presse entre ses seins. Elles ont les mêmes yeux verts, ceux de l'adulte sont mouillés, ceux de la fille brillent d'impatience.
- Hé bien, Pétunia, tu ne dis pas au revoir à ta sœur ?
L'homme s'adresse à une seconde enfant. Plus discrète, elle est passée inaperçue jusqu'alors, dans les jupes de sa mère. Plus grande que l'autre fillette, brune comme sa mère, les sourcils froncés.
- Salut, Lily.
Satisfait, l'homme embrasse à son tour sa fille cadette. Le couple est embarrassé, debout les bras ballant, tandis qu'Eileen explique aux enfants la suite du programme. Elle leur désigne le mur qui sépare les deux quais, dans lequel d'autres gens foncent puis disparaissent.
- Severus, prends ton chariot et vas y. Lily, vas avec lui, je vous suis avec tes affaires.
La petite adresse un sourire anxieux à ses parents et les deux enfants s'avancent bravement vers les briques et s'effacent à leur tour.
- Je vous rejoint dès qu'ils sont installés dans le train, assure Eileen avant de disparaitre à son tour.
Le chariot va rencontrer le mur, Lily ferme les yeux. Lorsqu'elle les rouvre, Severus essaie tant bien que mal d'en maitriser la trajectoire. La gare si sombre est maintenant baignée de lumière. Une locomotive d'un autre age souffle et suffoque, rouge, rutilante. Le quai est bondé, Lily et Sev ont les yeux grands émerveillés.
- Hé, les mioches, faites un peu attention.
Un grand blond les toise, un sourcil plus haut que l'autre.
-Pardon, monsieur, s'excuse la gamine.
Il doit avoir au moins 16 ans, et trois têtes de plus qu'eux. Ses cheveux, presque aussi blancs que sa chemise, sont lâchement noués par un ruban bleu nuit. Il a les yeux clairs et le visage sévère.
- Restez pas plantés là, allez donc voir ailleurs si vous y êtes.
L'adolescent soupire, décidément, les premières années sont une plaie. Dire qu'il va se les coltiner toute l'année, avec leurs nez enrhumés, leur peur des escaliers et leur air perpétuellement perdu. Il tourne les talons, sa cape vole derrière lui. D'un pas souple, il se dirige vers l'arrière du train. Son regard s'arrête sur un gars de son age, plus costaud. Il se dirige vers lui, tend cérémonieusement une main digne.
- Thorfinn.
- Lucius. Décidément, tu ressembles de plus en plus à ton père.
Un sourire en coin passe sur le visage du blond.
- Je prends ça pour un compliment. Qu'as tu fais de tes sourcils ? Une potion qui a mal tourné ?
- Te fiche pas de moi, Lucius, tu sais bien que je les perds. Bientôt j'aurais l'air de les avoir complétement épilés...
Il soupire. Lucius lui lance un regard narquois.
- Ça te donnerais presque un côté mystérieux, tu choperas peut être plus, qui sait...
- Arrête de me chambrer. Dympha et Lucinda sont déjà dans le train, on les rejoint ?
Son compagnon acquiesce, les deux ados sautent sur le marchepied de métal.
Les couloirs du train sont encombrés par des malles en tout genre. Les plus jeunes tirent et poussent des bagages plus ou moins lourds, essaient de ranger leurs affaires. Leurs parents veulent absolument les aider, derniers gestes affectueux avant des mois. Les pauvres petits ont peur qu'on les prennent pour des bébés.
Au fond du train, un compartiment plus calme. Les fauteuils rouges et molletonnés accueillent déjà deux filles, deux brunes. La plus petite lève ses yeux endormis vers les nouveaux arrivants.
- Salut Lucius, on commençait à penser que tu irais directement au compartiment des préfets sans venir nous dire bonjour.
Elle sourit. derrière son ton blasé, elle est contente de retrouver le grand blond avec qui elle va passer le plus clair de son temps, cette année encore.
- Dympha.
Lucius hoche la tête, se tourne vers l'autre fille.
- Tu as fait quoi à tes cheveux Lucinda ? Tu te trouvais encore trop féminine ?
- Arrête ton char, Malefoy, rit franchement la seconde. Elle passe une main négligente sur son cou, dégagé par sa coupe à la garçonne, fait tinter les lourdes boucles d'opale qui ornent ses oreilles.
Les deux garçons s'installent, Thorfinn se laisse carrément tomber sur la banquette, jambes écartées, le mâle viril est dans la place. Il dissuade d'un regard un petit blond qui lorgnait un des fauteuil.
- Alors, quoi de neuf depuis le bal Malefoy du 1er aout ?
- C'était bien, d'ailleurs ? demande la fille aux yeux blasés. Je l'ai loupé cette année, mes parents voulaient visiter la Grèce.
- Comme d'habitude.
Le fils Malefoy appuie son menton au creux de sa paume, puis reprend :
- Mon père a abusé du Whisky-Pur-Feu, et poursuivit de ses ardeurs la nouvelle journaliste de la gazette, la petite Skeeter.
- T'aurais dur voir ça, pouffe Thorfinn. Heureusement qu'elle est bien accrochée, la journaleuse.
- C'était pas dans son papier.
- Oh, Dympha, ne sois pas stupide. Elle a beau être nouvelle, elle sait bien que si elle en touche un mot, c'est pas demain la veille qu'elle couvrira de nouveau les fêtes Malfoy. C'est une ancienne de Serdaigle quand même.
Un sourire narquois traverse le visage de Lucius. Elle est sexy, la Lucinda, avec sa moue méprisante et sa nuque offerte. Il ne l'admettrait pour rien au monde.
- D'autres potins ?
- Pas grand chose, cette année, c'est pas un grand cru. Ma mère a pleuré quand elle a vu mes cheveux, je les avais coupés l'après midi même. Au milieu des vieux, ça a fait son petit effet.
Thorfinn prend le relais :
- Aymeric Crabbe a peloté Bridget Urquart dans les buissons.
- Ah, ça c'est plus intéressant ! Ils sont ensemble alors ?
Le train s'ébranle, les roues crissent sur le métal, couvrant la réponse de Lucius, qui doit répéter :
- J'en doute. Crabbe a beau se souler à la potion de beauté, ça n'arrange pas son acné. A part ça... L'ainé des Lestrange et la deuxième des Black ont fait leur entrée dans le monde...
- Narcissa ? Elle est bandante la blonde, sous ses airs de sainte nitouche, j'en ferais bien mon quatre heure...
- Tttt, ne sois pas vulgaire Rowles. Elle est trop classe pour toi de toute façon. Les Black, c'est du haut de gamme.
- Ouuh, chasse gardée des Malefoy ?
- Tiens ta langue. C'est une gamine de toute façon, l'ainée est une femme, au moins.
- Faut voir ses fréquentations...
Le blond se lève, coupe court à la conversation.
- En parlant d'Andromeda, je vais rejoindre le wagon de tête et les autres préfets. Tu ferais mieux de venir, Lucinda.
Près de la locomotive, dans le premier wagon, deux sepentards font glisser la porte du premier compartiment. Huit paires d'yeux se tournent vers eux. Lucius lance un regard appréciateur vers la préfète-en-chef. Elle est belle, la brune. Son port de tête est celui d'une reine, son long cou blanc perle sous ses boucles épaisses, en partie relevées, attachées par une pince d'argent finement ouvragée. Du travail de gobelins. En même temps, c'est pas pour rien que les serpents l'ont élue plus belle fille de Poudlard l'an passé.
- Malefoy, Travers, on ne vous attendait plus.
- Hé, Black, depuis quand tu nous appelles par nos noms ? s'insurge Lucinda.
Andromeda sourit. Décidément, elle aime bien la petite Travers. Elle a du caractère, un brin anticonformiste, on en ferra peut être quelque chose.
- Depuis que vous êtes en retard, Lucinda, assène la prefète-en-chef. Elle reprend :
- Vous connaissez vos homologues, Elisabeth Jones et Jonh Dodderidge, de Poufsouffle...
Les deux serpentards froncent le nez de concert, Andromeda ignore leur moue méprisante :
- Celestina Radcliff et Xenophilius Lovegood, Serdaigle...
- Tu copies ma coupe de cheveux Lovegood ? Commence par les laver plus souvent si tu veux obtenir des résultats.
- Lucius, ne commence pas s'il te plait, soupire Andromeda. Et voici Amber Greville et...
- Franck Longdubat, on sait. Ne soit donc pas si cérémonieuse, pique Lucinda en se laissant tomber sur un siège vacant. Lucius se penche vers elle et chuchote :
- Parmi les potins qu'on a oublié tout à l'heure, Longdubat a tiré une tronche de trois pieds toute la soirée. Je pense que c'est parce que la petite Fawley m'a envoyé une déclaration en juin dernier...
Andromeda jette un regard noir à Lucius, puis cherche des yeux Gervald Graves, le second préfet-en-chef. A son grand soulagement, il prend le relais. Le fils Malefoy choisit toujours le pire moment pour se lancer dans la provoc. Heureusement, Gervald coupe court avant la moindre effusion :
- Je suis donc le deuxième préfet-en-chef cette année. Malefoy, si tu veux bien, on reprend. En tant que préfets, c'est à vous que revient la lourde tache de conduire vos troupeaux respectifs de premières années dans les dortoirs après le banquet. Veillez à n'en perdre aucun. Andromeda et moi nous chargeons de la première ronde, ce soir, et on a autre chose à faire de notre nuit que de repêcher des nouveaux au quatre coins du château pour aller les border. A partir de demain, ce sont les préfets, c'est à dire vous, qui se chargerons des rondes entre 21h et minuit.
Andromeda fouille dans son sac, sort un paquet de parchemins qu'elle distribue :
- Voici le planning des rondes. Vous passerez par deux, cinq nuit par mois. Comme chaque année, les maisons sont mélangées.
Les huit préfets se penchent sur leurs planning, qui ont le mérite d'interrompre le combat de regard de Malefoy et Longdubat. Décidément, l'année commence bien. La préfète-en-chef détaille les visages concentrés de ses coéquipiers. Elle remercie le ciel -en l'occurrence, le directeur Dumbledore : l'équipe de cette année est à peu près équilibrée. L'an passé, Aymeric Crabbe et Isobella Brockhurst avaient passé l'essentiel de leurs rondes à s'étriper, tandis que Teignous Cornfoot essayait d'attirer Amanda Bones dans les buissons.
Certes, Lovegood est le type le plus perché de cette école, mais merci Merlin, Radcliff et Jones feront équipe avec lui et rattraperont le coup. Au moins, ils ont échappé à Trelawney.
Lucius cherche Longdubat des yeux. Il faudra les avoir à l'œil, les deux coqs. L'ainée des Black fronce les sourcils pour rappeler le fils Malefoy à l'ordre.
Gervald continue :
- Lors de ces rondes, ainsi que chaque fois qu'il n'y a pas de professeurs dans les parages, c'est à vous de faire respecter le règlement, que vous feriez mieux de consulter, histoire de l'avoir bien en mémoire... N'est ce pas Xenophilius ?
- Et nous comptons sur vous pour être é-qui-ta-bles. Andromeda détache les syllabeS et lance un regard appuyé à chacun d'entre eux.
- Pas question de retirer 50 points à un Gryffondor hors du dortoir, n'est ce pas Lucinda ?
Sans laisser la serpentarde répondre, Andromeda continue sur sa lancée :
- Il y a un barème indicatif au dos de vos planning. Interdiction d'enlever 30 points à un premier année pour une histoire de cravate mal nouée. Nous comptons sur la pertinence de vos jugements... Oh, et en partant, prenez la peine d'informer les nouveaux qu'ils doivent enfiler leurs robes s'il vous plait.
- Bien, nous avons fini je pense. Évitez de vous entretuer dès le premier jour, blague Gervald.
Andromeda sourit à son homologue tandis que les préfets mettent les voiles :
- On s'en sort pas mal, non ?
- Te stresse pas, tu es parfaite.
Ils ont déjà travaillé ensemble ces deux dernières années, ils se connaissent bien. La jeune fille apprécie l'humour cinglant de Gervald, qui n'épargne personne, pas même lui. Elle note le compliment : dans sa bouche, c'est rare.
- Heureusement que tu es là quand même. J'avais peur de tomber sur cet abruti de Wright, avec son côté je-m'en-foutiste à deux noises... Entre Longdubat et Lucius on va avoir du pain sur la planche.
- Le petit Malefoy bave des yeux dès qu'il te regarde. Tu devrais pas avoir de mal à le tenir, et je remonterai les bretelles de Franck si besoin. Mais c'est pas une tête brulée, ça devrait aller.
Andromeda approuve, rassemble ses affaire et sourit. Elle se lève, annonce qu'elle part faire un tour dans les couloirs, au cas ou. Deux wagons plus loin, elle salue la dame des confiseries et achète quelques chocogrenouilles. Elle détaille la vendeuse sans age, pareille à elle même depuis 7 ans déjà. C'est une femme fatiguée, les cheveux emmêlés sous une coiffe usée. Probablement cracmole, sinon elle aurait mieux à faire de sa vie que de pousser un chariot pour des mioches. La vielle lui rend la monnaie sans lui rendre son sourire, et continue son chemin.
Moins d'un wagon plus loin, l'étale de confiseries est bloqué par une brune échevelée, qui provoque deux roux. A ses risques et périls, l'an dernier, ils ont fait cramer un compartiment. La vielle hausse les épaules et reprends sa litanie :
- Chocogrenouilles, Dragées surprises, Fizwizbiz... Vous pendrez quelque chose, mes mignons ?
Elle penche la tête à travers une porte ouverte, une petite rousse ouvre de grands yeux. Elle est mignonne, la gamine.
- Hé, Sev, c'est des bonbons spéciaux ?
Une née moldue. La vendeuse entreprend de lui détailler par le menu la totalité de son stock. C'est probablement le meilleur moment de son travail, quand elle découvre pour les enfants de moldus les merveilles du monde sorcier. Leurs yeux s'échauffent lorsqu'elle lève le voile sur ce nouveau monde de confiseries, encore inexploré. La rouquine choisit deux chocogrenouilles, un paquet de dragées et deux patacitrouilles.
Cette fois ci, la vielle se fend d'un sourire édenté en comptant la monnaie.
- T'as vu, Sev, c'est génial !
Lily se retourne, fière de son choix, vers son ami brun. Il sourit jaune, il n'a pas les moyen de se payer quoique ce soit. Elle est belle, sa Lily, qui s'émerveille de tout. Il a beau faire celui qui connait, qui la guide, il n'en sait pas beaucoup plus qu'elle au final. Il aurait voulu lui acheter tout le chariot, bien sur, et finalement c'est elle qui partagera son maigre butin. Il le sait, il la connait, c'est pour eux deux qu'elle a fait ses emplettes, alors il détourne le sujet :
- Ouais, c'est super Lily. On changerait pas de compartiment ? Il désigne le couple qui se galoche depuis déjà une bonne demi heure en face d'eux et chuchote :
- Les échanges de salive, c'est pas le spectacle le plus appétissant...
Elle glousse, il l'a fait rire.
- Oui, tu as raison.
Elle fait coulisser la porte suivante, deux bruns sont avachis au milieu d'une montagne de bonbons. La belle Lily ouvre des yeux ronds, Severus transforme une grimace d'envie en moue méprisante. Ces gosses de riches, tout leur tombe tout cuit dans la cuillère d'argent qui leur sert de bouche.
- Salut, vous êtes des premières années aussi ? Venez avec nous, on a plein de trucs à grignoter.
Le brun qui vient de parler a les cheveux ébouriffés et des petites lunettes rondes. Il désigne son tas de confiserie d'un geste négligent. Severus voit bien que Lily meurt d'envie d'accepter pour gouter à toutes les merveilles qu'elle n'a pas pu acheter pour eux, alors il ne dit rien.
La rousse s'assoit.
- Je m'appelle Lily Evans.
- James Potter.
- Sirius Black.
Severus reste debout sur le seuil de la porte.
- Nous sommes nouveaux. Je stresse un peu, j'ai lu quelque chose à propos d'une répartition... J'espère qu'on ne va pas commencer par des examens, je ne connais rien-du-tout.
Sacré Lily, elle fait déjà la conversation.
- T'as pas à t'inquiéter, sourit le second garçon, brun lui aussi, mais ses cheveux sont lisses. Tu va juste mettre le choixpeau, et il va t'attribuer une maison. Tant que tu n'es pas à Serpentard, tout va bien. Les sorciers qui vont là bas sont tous des abrutis qui se la jouent.
Serevus grimace. Beau spécimen d'abruti qui se la joue, celui là. Lily se tourne vers lui :
- Ah ? C'est pas là ou tu veux aller, Sev ?
Elle guète son avis, alors le garçon se tient droit et digne :
- C'est la meilleure maison, il ne sait pas ce qu'il dit. Surement un fils de poufsouffles. Tous les grands sorciers vont à Serpentard, Merlin lui même...
- Laisse moi rire, le coupe le binoclard. C'est une maison de pauvres types qui veulent être admirés. Je veux aller à Grinfondor.
Les yeux de James sont plantés dans ceux de Severus, se détachent et glissent jusqu'au sol, remontent. Un sourire tendancieux soulève le coin gauche de ses lèvres.
- C'est sur que vu ta dégaine, tu dois être en manque d'attention, hein Severus ?
Le garçon aux cheveux lisses rigole sous cape.
- Vrai que c'est pas brillant. A part peut être les cheveux...
- T'as peur d'user ton cerveau si tu les laves ?
Lily bondit sur ses pieds. Serevus a sorti sa baguette neuve.
- Viens, Sev, ils n'en valent pas la peine. Abrutis.
Elle est digne, la belle Lily, elle l'entraine à sa suite. Severus manque de s'étaler au milieu du couloir, le fameux James lui a fait un croche patte. Il se rattrape à la manche de Lily, dont les yeux sont soucieux. Elle grille Potter du regard et se détourne.
- Hé, attendez, c'était juste pour rire !
Le binoclard se penche dans l'embrasure de la porte.
- Allez, revenez, on a beaucoup trop de bonbons pour deux seulement !
- Merci, on s'en passera.
Lily ne lui laisse pas le temps d'en placer une, il a l'air de quoi, Severus, défendu par une fille, née moldue, qui plus est. Il sait qu'elle se prive des confiseries qui faisaient briller ses papilles pour lui, et il se sent stupide. Il jette un regard noir au petit Potter. Il tourne les talons, entre à la suite de son amie d'enfance, vers un autre compartiment.
Elle sourit l'air de rien et lui tend une chocogrenouille. Il accepte, le cœur lourd. La boule dans l'estomac lui coupe l'appétit, il se force, pour donner le change.
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Des bisous à mes premiers/ères lecteur/trices !
Petit jeu : qui reconnait quel personnage ? Quels sont ceux que j'ai complètement inventés ? Ceux qui ont un pied chez J.K. et l'autre dans mon cerveau ?
A bientôt pour la suite !
Pruny
