Salut !

Me voilà avec une nouvelle fiction sur le Seigneur des Anneaux, quie j'avais en fait commencé à publier sur un autre site il y a un bon moment déjà !

J'espère qu'elle vous plaira,

Bonne lecture :)

Disclaimer : L'univers du Seigneur des Anneaux ne m'appartient pas. Seuls quelques OC's et cette histoire sont de moi.


Prologue :

Il était tard, la nuit tombait sur les hautes tours de la Cité blanche. Minas Tirith s'assoupissait à mesure que le soleil disparaissait à l'horizon. Mais ce n'était qu'une apparence. En réalité, on allumait les bougies, les tavernes se remplissaient de soldats éreintés par une journée de labeur et de voyageurs silencieux, les cheminées crachaient la fumée des feux de bois. Les rues s'emplissaient de l'odeur de viandes rôties, des relents des cuisines, des clameurs des convives. Dehors rôdaient quelques chats ou chiens sous les ombres des murs épais de la cité.

Lydwen, elle, ne bougeait pas. Assise sur le rebord de la fenêtre, ses yeux se perdaient dans les ombres se mouvant dans la rue. Elle écoutait les rumeurs joyeuses qui lui semblaient si lointaines. Elle avait beau tenter de s'emplir de tout cet apaisement, de toute cette joie, elle n'y arrivait pas. Son cœur était vide et triste et, en cet instant, il lui semblait qu'elle ne pourrait plus jamais sourire. Une larme coula sur sa joue pâle, seul signe extérieur de son désespoir. Elle était partie et jamais plus elle ne reviendrait. Enora était partie : sa mère l'avait quittée. C'était terrible de savoir qu'elle ne reviendrait plus. Lydwen aurait beau l'appeler, comme quand elle était petite et qu'elle avait peur du noir, sa mère n'accourrait pas pour la rassurer. C'était un cauchemar sans fin qui s'annonçait pour la jeune femme, sans possibilité d'en sortir. Lydwen se mit à fredonner cet air que sa mère lui avait chanté tant de fois, alors que les larmes se mettaient à inonder son doux visage.

Oh oui, je te promets qu'on se retrouvera

Par delà les mers, au delà des montagnes

Il te suffira de parcourir les campagnes

Et de chanter mon nom partout où tu iras.

Ecoute le murmure du vent dans les plaines,

Suis la trace de la biche dans les bois,

Poursuis ces routes oubliées et si anciennes,

Et garde mon souvenir partout où tu vas.

Prête ton oreille à la complainte des arbres,

Regarde les chênes, les hêtres et peupliers

Qui soufflent des récits et contes oubliés

Et dessine mon visage sur le marbre.

Il te faudra beaucoup chercher pour me trouver,

Hélas ! - je suis partout et cependant absente,

Je ne suis plus qu'un brin de poussière envolé,

Et toi, ne cherche plus ma pensée apaisante.

A la fin, Lydwen se tut et le silence revint, moins oppressant qu'auparavant. Pour la première fois, Lydwen sentit la brise sécher ses larmes et caresser ses yeux douloureux, fatigués d'avoir trop pleuré. Sa douleur sembla plus supportable en cet instant, comme si le monde prenait conscience de sa tristesse et l'aidait à en porter le poids. Des passants fatigués mais hilares passaient en-dessous d'elle en titubant dans la rue. Mais la jeune femme ne les entendait plus. Son regard s'était dirigé vers la couche vide, en face de la sienne, au fond de la pièce. Elle alla s'y asseoir, caressa les draps froids et rêches. Jamais plus Enora ne se coucherait là. C'était étrange pour Lydwen de réaliser qu'elle ne reverrait plus sa mère, qu'elle ne verrait plus son sourire et les petites rides qui se formaient au coin de ses yeux quand elle était heureuse, qu'elle n'entendrait plus sa voix, que ce soit pour la réconforter ou pour la réprimander. Un si grand sentiment de solitude s'empara de Lydwen. Elle se demanda si cela devait s'atténuer un jour, car, après trois jours, la blessure était toujours aussi ouverte, voire plus maintenant que l'enterrement était passé. Mais pourquoi poser cette question quand on connaît déjà la réponse ? Lydwen savait très bien que cela prendrait beaucoup de temps. Après tout, ce n'était pas la première fois qu'elle disait au revoir à un parent. Elle avait dit adieu à son père ainsi qu'à une période plus heureuse de sa vie, huit ans avant que sa mère ne le rejoigne. C'était terrible de penser que l'on était seul en ce monde, sans plus personne pour se soucier de nous. Pourtant, c'est ce que la jeune femme pensait et ni le vent qui soufflait à présent dans les rues désertes, ni la lune brillant, solitaire, dans le ciel d'un noir d'encre, n'auraient pu lui affirmer le contraire.

Tard dans la nuit, alors que les bruits dans la Cité s'estompaient enfin, Lydwen finit par aller s'allonger sur sa propre couchette, attendant désespérément un sommeil qui ne venait pas. Elle fixait l'astre lunaire rond et brillant, en quête d'une réponse à la question qui la taraudait depuis si longtemps qu'elle avait arrêté de se la poser : Serait-elle un jour heureuse ?

La fatigue la rattrapa et la jeune femme finit par sombrer dans un sommeil profond, sans rêve. Une étoile étincela dans le ciel, signe d'espoir illusoire. Si Lydwen l'avait vue, aurait-elle compris ?