«C'est ironique, des ailes. On ne sait comment les utiliser jusqu'à ce qu'on se jette dans le vide.»
La ville de Konoha est magnifique de nuit. Vraiment, toutes fenêtres illuminées, lampadaires allumés, l'herbe fraîche sous mes pieds qui prend les tons bleutés des alentours, le son des criquets qui discutent qui parvient doucement à mes oreilles, oui tout est vraiment magique, de nuit. Mais ce que je préfère par-dessus tout, c'est le ciel. Oh, le ciel que je contemple est majestueux, grandiose. Ses étoiles scintillent dans le noir, aucun nuage ne se montre à l'horizon, la lune est, elle-même, aussi blanche que la neige et se démarque comme une énorme boule lumineuse sur la grande nappe noire au dessus de moi. Vraiment, j'adore ce ciel et je pourrais le contempler même le jour, si seulement c'était possible.
Je me relève, quelques brindilles froides sont restés sur mon chandail, je les repousse d'un coup de main et respire fortement: Il ne tardera pas à être minuit. Je devrais rentrer chez moi. Je met un pas devant l'autre, laissant les décors urbains défiler autour de moi. J'ai la tête qui tourne vers la droite, vers la gauche alors que je traverse une rue vide pour rejoindre le trottoir de l'autre côté. Un chat noir fouille les poubelles, un propriétaire de restaurent fait du ménage sur les tables, quelques voitures sont arrêtées sur une lumière rouge, j'ai l'impression de faire partit d'une multitude de peintures exposées. De tableaux. L'air est humide et j'apprécie. Sans même m'en rendre compte, je passe par le pont Ume. Ce n'est pourtant pas le chemin que je prend normalement... L'heure est tardive et la route est plus déserte qu'un centre commercial le soir de noël. La voie est ornée de quelques lumières accrochées en ordre très symétrique, de loin on pourrait croire qu'elle est habitée par des millions de lucioles virevoltantes, c'est l'une des plus grandes attractions touristiques de Konoha, après les festivaux et la foule d'autres activités ou merveilles culturelles qu'elle propose. Je suis, par contre, vraiment déçu qu'observer la ville de nuit, n'en fasse pas partit. Je m'engage sur le pont en traînant les pieds pour faire un peu de bruit. Plus par jeu que par paresse, j'ai toujours été un grand enfant. Tête levée en l'air, je marche en plein centre de la voie, directement sur la ligne jaune, les bras écartés comme un funambule qui ne veut absolument pas tomber de son fil, ou comme un oiseau qui tente de s'envoler, allez savoir... Moi qui étais perdu dans mes pensées et qui me croyais seul, j'entends un reniflement sourd, comme étouffé ou refoulé. Je relèves la tête et m'arrête de marcher directement. ( C'est à ce moment là que je me rend compte de l'endroit où je me trouve, je crois.) Mes yeux passent de gauche à droite et s'écarquillent d'une surprise sans nom, lorsque je vois une silhouette fine et bien découpée se tenir aux extrêmes-bords du pont. Vraiment aux extrêmes-bords, c'était à peine si un coup de vent l'aurait fait tomber dans les abysses et qu'elle aurait disparue dans un mirage, s'évaporant sous le silence.
Je reste figé, observant de loin ce tableau si étrange et inhabituel. Puis une seconde fois j'entends comme un sanglot étranglé, en même temps que ma silhouette semble sursauter et porter sa main à sa bouche. Enfin, je déduis de ce que je perçois. Rapidement mon esprit semble s'éclairer, comme illuminé par les centaines de " Lucioles " le surplombant. Il allait sauter dans le vide, les deux pieds en avant.
Je m'approche doucement pour ne pas effrayer la forme et éviter qu'elle ne se fade. Jamais je n'aurais crus que je ferais quelque chose du genre, vraiment. Mais bon, parfois la vie nous force à faire des choses étranges, non ? Transitant à pas de loups, je vois le jeune garçon se profiler. Je dis jeune, car il est très fin, vraiment rien à voir avec tout ces quarantenaires qui veulent mettre fin à leurs vies parce qu'ils ont encore dût hypothéquer leurs maisons, ou parce que leurs femmes les ont laissés en prenant les enfants juste car ils sont rentrés une énième fois saoul. Non, il ne leurs ressemble pas, enfaîte il doit avoir mon âge. Je décide dans un effort mental absent ( Vraiment, je devais encore avoir la tête dans le ciel pour faire un truc du genre ! ) de le saisir par derrière pour éviter qu'il ne tombe. Je ferme les yeux et oblige ma main à bouger, elle se serre doucement et se referme sur un tissus doux, j'ai agrippé sa veste ! Je sens son dos se redresser rapidement et vois, en ouvrant mes yeux, tout les muscles de son corps tendus. Le garçon est droit comme une bûche; il ne devait pas s'attendre à avoir de la visite ! Dans ma panique de le voir m'agresser ou pire, sauter dans l'eau, je baffouille:
- Tu veux vraiment sauter de là ?
Je vois sa tête se tourner au ralentit, je peux enfin le détailler. Il a des cheveux blonds-éméchés, mais je m'en doutais, de ça. Non, ce qui me frappe : Ce sont ses yeux. Ils sont grands et d'un bleu très clair, aussi clair que les eaux les plus pures. De grands yeux tristes qui absorbent les âme de tout ceux qui y plongent. Et tout ces reflets, ces reflets y éclatant par milliers. Par centaines de milliers.
Pour la première fois de ma vie, mon cœur ne fait qu'un bond et j'oublie complètement le caractère bizarre ou même dangereux de cette étrange nuit. Je ne me rend évidement pas compte qu'il me détaille rapidement, un peu las de tout, je présume. De quelle autre façon quelqu'un prêt à se suicider pourait-il détailler son sauveur ?
- Qu'est-ce que quelqu'un comme toi, peut en avoir à foutre ?
Par " Quelqu'un comme toi ", il veux sûrement parler de mon allure un peu spéciale. J'avais oublié de le préciser; Je suis alternatif. Par vraiment Gothique, pas vraiment Punk, une sorte d'entre-deux. Enfin, le mieux est que je vous décrive. Actuellement, je porte un pull noir-rayé de rouge. Surmonté d'une veste-noire assez serrée qui comporte quelques fermetures éclaires posées ici et là, un peu partout.
Dans le dos de cette veste, est dessiné un ange avec une arme, et les lettres " Angel with a shotgun " sont fièrement écrites. J'ai aussi sur moi une paire de Jeans noir serrées, une chaîne y pend, d'ailleurs. Terminons l'ensemble en fanfare avec des chaussures de la marque Converses qui ont un motif de damier noir et blanc. Autant vous dire que pour avoir l'air de ne pas m'intéresser à la vie, - la mienne ou celle des autres - je faisais fort.
- Tu sais, on ne veut pas tous se trucider, hein. Dis-je en voulant bien qu'il cerne le " ON ".
Je m'asseois en tailleur sur le sol (Après avoir relâché sa veste, orange soit dit en passant. ) et regarde de nouveau dans les yeux celui qui semblait incrédule. Je r'enchéris :
- De toutes façon, à cette hauteur, tu ne risque pas de mourir. Au mieux, tu attraperais une crampe.
Il me répond avec un rire jaune:
- Je ne sais pas nager.
Un peu surpris, je lui envois un sourire narquois.
- Je t'apprendrai. Dis moi, pourquoi veux-tu faire ça ?
- Parce que. Je n'existe pour personne. Oh, pour les moqueries ça oui, là je me fais remarquer, mais autrement, j'ai toujours été un fantôme parmi des vivants, toujours, toujours différent... Toujours pointé du doigt ! Personne ne me reconnaît en tant qu'humain, c'est...- Le garçon refoule un autre sanglot, apparemment. - C'est pour ça que c'est fini.
Mon coeur me pique un peu, comme si un étaux était venu le serrer discrètement alors que j'écoutais son discourt, ou comme si un couturier furtif était venus y faire une couture rapide, y plantant son aiguille vive.
- Je... Fis-je un peu perdu. Je m'appelle Sasuke. Et toi ?
- Pourquoi veux-tu savoir ?
Devant mon air déterminé, il lâche:
- Naruto. Je m'appelle Naruto.
- Et bien, Naruto, tu viens de trouver quelqu'un pour qui tu existe.
- Merci, mais je ferais sans, me renvoit-il.
- Erf... Écoutes... Quand j'étais petit, moi aussi j'étais mis à part des autres. Toujours à part, j'avais l'impréssion que personne ne m'aimait, que personne ne me traitait à ma juste valeure. Je restais toujours dans mon coin, et personne ne venait me voir. Ça m'a même conduit à une dépréssion au fil des années. Et ce n'est que très tard que je me suis rendus compte que ma différence les rendait jaloux, - J'étend mes bras de chaque coté de mon corps, le plus possible. - Ils ne venaient pas me voir car ils avaient peur de ma différence, peur d'être trop normaux. C'est lorsque j'ai enfin compris ça que j'ai commencé à vraiment respirer, vraiment être moi. À m'afficher tel que je suis. Et maintenant ce n'est plus les autres qui me rejettent, mais moi qui rejette les autres. comme j'aime bien le dire "Je ne vit pas avec la société, alors la société devra vivre avec moi". Je te demande de me donner une chance. Donne moi une chance de te connaitre, et de t'apprendre à te connaitre. Une chance de te montrer la vie sous un autre jour.
Une bonne minute de silence passe. Une larme, puis deux, coulent sans résistance sur son visage si adorable. Il n'a pas l'air ridicule alors qu'il pleure, pas comme un itinérant quémandant des pièces, ou un enfant ayant cassé son jouet favori. Non, il a plutôt l'air confus. Si je dois décrire l'expression que ce fameux Naruto aborde, je la comparerais à celle du premier être humain ayant appris que la terre était enfaîte ronde. Mais derrière tout ça, je le vois clairement, il y a beaucoup de cicatrices encore ouvertes, qu'il faudrait recoudre.
Il a de la chance, ce petit blond, je suis doué avec les aiguilles.
Eh beh, il ne semblait pas si fatigué, ni si lourd, sur le pont. Nous sommes maintenant assis dans l'un des nombreux bus de Konoha, enfin, avachis ou même coincés seraient des mots plus appropriés, impossible pour ces bus d'avoir des bancs de plus d'un mètre de largeur.
Vous décrire ledit bus n'est pas très utile, mais puis-que j'y suis. Il est aussi grand - ou long, c'est une question de préférences - qu'un bus scolaire, mais d'une couleur d'un blanc digne des murs d'un hôpital : à en être malade. Des bancs bleu-ciel ravivent quand même l'ambiance de l'endroit, ou tentent. le chauffeur est un quarantenaire grisé, clope à la bouche, casquette d'une équipe de football quelconque sur la tête, il conduit un peu las de son travail nocturne. À l'arrière de notre banc, en diagonale, un couple de vieillards attendent leur arrêt, valise à la main. Je me demande bien ce qu'ils font. Le monsieur porte un veston vert-kaki, et un genre de beret couleur crème, alors que la dame a ses cheveux blancs parsemés de gris, toutes en nattes derrière sa tête. Elle aborde aussi un foulard rose pastel qui me dégoute un peu. Je n'ai rien contre le rose, mais ce type de rose...
J'ai proposé à Naruto de le raccompagner chez lui après l'avoir fait descendre de son perchoir, non seulement pour m'assurer qu'il aille bien mais également pour connaitre son adresse. Ne me jugez pas, je fais avec les moyens du bord. Malheureusement, à peine cinq minutes après s'être assis, il s'est complètement endormi sur moi. ( Oui, sur moi, souvenez vous que les bancs sont aussi spacieux qu'une cabine hygiénique dans un avion. )
N'ayant pas le courage de le réveiller, je vais simplement le rammener chez moi pour passer la nuit. Je me dois d'admettre également que de regarder son minoi, si paisible ne me déplais pas ! Erf, je devrais peut-être lui dire, pour moi... Enfin, chaque chose en son temps, et puis je ne suis pas pressé.
Mon arrêt arrive après vingt minutes d'un trajet interminable, même les vieux de tout à l'heure ont eu le temps de descendre. Ils me disaient quelque chose, ceux là. Je les reverais peut-être un jour qui sait. J'installe Naruto sur mon dos, paie le chauffeur qui me remercie d'un ton monotone et me le trimballe dans les allées froides et vides jusqu'à chez moi. Je vais bien dormir, moi, ankylosé comme je suis, les nerfs noués. Une fois arrivé sur mon entrée, je déverrouille la porte avec difficultée - d'une seule main, pour ne pas laisser tomber mon nouveau sac à dos. -, et essaie de rejoindre le plus silencieusement possible ma chambre. Je soupçonne d'ailleurs le blond de s'être réveillé durant le trajet, mais de ne pas vouloir m'en prévenir. Tant mieux, je commence à m'habituer à sentir son souffle chaud dans mon coup...
Je l'installe sur le canapé gris-bleu et usé du salon, lui lance une couverture qui trainait non loin dessus et écrit un mot sur un morceau de papier que je laisse sur la table en bois franc de la cuisine, ouverte juste derrière le canapé où le garçon dort. C'est pour expliquer la présence du blondinet à ma mère. Je me dirige alors vers ma propre chambre, qui se trouve dans un bordel magistral, et m'affale sur mon lit. Aah, avec toute cette agitation, mon insomnie va prendre le dessus, c'est certain. Encore une nuit sans sommeil, au moins elle aura servit à quelqu'un cette fois...
Le lendemain matin aux aurores, je me demande vraiment si j'ai bien fait de sauver cet étrange garçon de la noyade. Enfin, arrêtez de me juger comme ça, si vous le voyiez vous vous poseriez des questions vous aussi. Complètement étendu sur le sol, tombé du canapé en dormant, et toujours dans les bras de morphée ! Je peux même voir un petit coulis de bave sur ma moquette... Dégoutant, si il pense que je vais me donner la peine de le réveiller en douceur juste car je l'ai trouvé mignon la veille, il se trompe !
Je pars dans la cuisine et ouvre l'une des armoires murales beige monotone, au dessus des comptoirs, et en extirpe un verre. Je lis au passage le mémo que ma mère m'a laissé avant de partir travailler. Je ne la vois presque jamais, faute de ses horraires, alors c'est ainsi qu'on communique. Elle espère que Naruto va bien et qu'il retournera chez lui aujourd'hui. Perplexe - De savoir si je voulais vraiment le laisser seul, enfin, il a faillit mourir la veille! - , je jette le papier dans la corbeille et remplit le verre d'eau, il va avoir droit à tout un réveil. Je retourne donc, armé de mon attaque aqueuse, dans le salon bien décidé à l'asperger. J'ai quand même presque renversé ma précieuse eau quand il m'a fait face d'un coup, éveillé et vif comme un chat. Ou un renard, allez savoir.
- Oh, tu m'as apporté de l'eau ? Merci c'est trop gentil ! Dit-il en me prenant, que dis-je, m'arrachant le verre des mains !
Confus, je balbutille:
- Heu..Je..Oui, enfin pas vraiment... Ça va ?
- Ça peut aller, merci pour hier. Je me sens con.
- Peut-être parce que tu l'e...- Je me ravise juste à temps! - Hum, ce n'est rien. Dis moi, tu n'es pas d'ici, je ne t'ai jamais vus avant.
- Non, c'est vrai. Mes parents et moi on a déménagé il y a un mois ici.
- Un mois ? Je ne t'ai jamais vu à l'académie... Fis-je perplexe.
Il ricanne:
- Oui, c'est normal, je ne suis jamais venu.
- Huh ? Et pourquoi, exactement ?
- Ah, ça...
- Tu ne le sais même pas ! Ce blond m'exaspère... As-tu l'intention d'y venir demain ? Ce sera lundi.
- Hmm... C'est une vraie question ? Je l'entends soupirer
- Non, pas vraiment. Ne t'inquiète pas, baka, ce n'est pas la mort.
- Parles pour toi.
À coup de menaces et de regards transperçant - On me dit souvent que j'ai un regard transperçant, peut-être à cause des kilos d'eye-liner que j'y applique... - Je réussi à le faire promettre de venir le lendemain. Si il pense que je vais le laisser se barrer seul après tout le mal que je me suis donné pour le garder en vie ! Enfin, je le raccompagne chez lui vers six heures, le soleil se couchant lentement, projetant des Ombres flamboyantes comme j'aime bien les décrire dans mes récits. Je ne vous avais pas dit, je crois, qu'il m'arrivait d'écrire. Ce n'est rien de bien unique ou intéressant, juste une manière de tuer le temps. Je garde rarement mes textes, je les range en général dans un tiroir où ils prennent lentement la poussière au fil du temps qui passe. J'écrirais sûrement un petit bout d'histoire sur ce blond, tiens. Mon délire, c'est surtout la Fantasy et la Science-Fiction. Rien de bien étonnant pour quelqu'un d'aussi banal que moi. Nous nous quittons sur un câlin un peu gêné pour tout les deux, puis je rentre chez moi.
Ah, tiens, cet abrutit a oublié son affreuse veste orange sur le canapé, mais quel empoté... Mais j'y pense, il n'avait pas son téléphone, là dedans ? Non, je n'oserais jamais, voyons... Mais pourtant...
Bonjour ! Ou bonsoir... C'est Kyraito, appelez moi Kyra, je serais votre narrateur pendant toute la durée de cette fiction, alors prenez siège et pensez à laisser une petite review!
Je vous remercie d'avoir lus jusqu'ici, j'ai pris longtemps à écrire ce premier chapitre pour qu'il image bien l'aspect rêveur et sarcastique que je souhaite donner à cette nouvelle fiction, d'où le nom " L'Ironie des Ailes ".
Sasuke: Eh ! Mais pourquoi j'ai l'air d'un Punk dans ta fiction !
Kyra: Mais tu n'es pas Punk...
Sasuke: Goth... ?
Kyra: Non plus !
Naruto: Mwa je sais !
Sasuke: ...
Naruto: Il est adorable !
Sasuke: Finalement, je préférais gothique.
Kyra: On découvrira ce que tu es au fil des aventures, jeune pomme de terre sauvage !
