Une nouvelle communauté vient de voir le jour. Je suis heureuse de vous annoncer la naissance de notre bébé, à Fanette31 et moi même, un lieu entièrement dédié aux oeuvres consacrées à Severus Snape. Déjà des zauteuses que vous connaissez sans doute se sont inscrites et les premières fics ont été publiées, fanarts également...
Venez donc rendre visite à cette nouvelle petite famille qui vous accueillera les bras zouverts... même si bébé Sevy boude. Vous trouverez le lien de SevySnow à mon profil.

Comme pour le recueil de drabbles, les fics postées ici le seront à la fin du défi, soit deux à trois semaines après leur publication sur SevySnow...

Défi :Naissance.
Pairing : Severus Snape / le zoziau
Rating : PG
Disclaimer : comme d'hab', tout appartient à Mme JKRowling, sauf nos brillantes idées... (et nos mollets gonflés)
Nombre de mots : 996 mots
Note de l'auteuse : J'aurais voulu faire plus et mieux…. J 'espère que j'arriverai un peu à vous surprendre…

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D'une vie à l'autre

" Ne bouge pas, volatile déplumé disgracieux ! Comment veux-tu que je puisse retirer ses morceaux de coquille … Tu risques de te blesser si je les laisse ; ta peau est encore si fine, si fragile. Plus que la mienne. Et pourtant, regarde ce qui m'est arrivé ! "

Maladroitement, Severus Snape retirait de sa main gauche, un à un les morceaux restant sur l'oisillon. Il venait de naître avec ce nouveau jour. Frissonnant dans la matinée fraîche, il tendit son cou décharné et ses yeux globuleux vers celui qui remplaçait sa mère et poussa un criaillement, quémandant bruyamment sa pitance.

Un vague sourire apparut aux commissures des lèvres de Severus. Tout était déjà prêt, n'attendant plus que la naissance commencée quelques heures plus tôt, à la première fêlure. Il lui donna donc la becquée. Pincée après pincée. La bouillie de grains et vers broyés mêlés à la graisse semblait convenir au bébé qui avalait goulûment.

Son appétit rassasié, il laissa échapper un léger rot, arrachant un bref rire vite suivi d'un grimace à sa " mère " nourricière. Sa blessure à l'épaule droite s'accommodait mal de l'utilisation de son bras, comme des soubresauts du rire. S'il avait soigné une partie de l'entaille, la plaie se prolongeant sur l'omoplate était hors de sa portée ; des pommades comme des sorts.

Il était seul. Nulle autre personne ne pouvait lui rendre ce service. Seul… hormis cette ridicule caricature d'oiseau ! Un son discordant le tira de sa rêverie : la première tentative de chant de son protégé. Il en aurait bien ri… si la douleur n'était pas si présente.

La journée se déroula, lentement, inexorablement, occupée par les menus tâches de la vie quotidienne. Au moment du coucher, l'oisillon refusa de passer la nuit sur son perchoir neuf. Ses cris cessèrent lorsque Severus le déposa sur les couvertures de son lit. Il s'y nicha et ne tarda guère à s'endormir d'un sommeil réparateur.

Celui de Severus ne le fut pas. Cette nuit, comme toutes celles qui l'avaient précédée, comme toutes celles qui suivraient, fut agitée, partagée entre ses cauchemars et la fièvre qui, peu à peu, le gagnait.

Jour après jour, au fur et à mesure que l'oiseau grossissait, que ses plumes poussaient, l'état de santé de Severus s'aggravait. Faute de soins suffisants, sa plaie s'était infectée. Une visite à l'hôpital, sorcier ou moldu, lui était interdite. Et il n'avait pas le moindre argent moldu sur lui, lui permettant d'acheter des médicaments.

Le rituel du matin devenait immuable. Chaque jour, au lever du soleil, l'oisillon grandissant se dressait sur ses pattes, tentait sa caricature de chant, battant de ses moignons d'ailes qui, peu à peu se garnissaient de plumes. Chaque matin, Severus le menaçait de représailles culinaires évoluant du " pigeon aux petits pois " au " poulet rôti " au fur et à mesure de sa croissance. Puis il s'extrayait du lit pour préparer en premier la pitance de son compagnon emplumé. C'était le seul moyen de calmer ses pathétiques tentatives vocales, qui s'amélioraient cependant de jour en jour. Enfin, seulement après, il s'occupait de lui, déjeunant, nettoyant ses blessures…

Les plumes n'étaient pas les seules à prendre des couleurs. Mais celles de sa plaie étaient beaucoup moins chatoyantes. Severus ne savait plus si la chaleur, les sueurs constantes subies étaient dues à un début d'été particulièrement caniculaire ou à la fièvre qui ne le quittait plus. Il somnolait maintenant une grande partie de la journée.

Lorsque l'oiseau le blessa légèrement à la main à coups de bec, il prit conscience que son état était pire qu'il n'osait l'imaginer. Son compagnon ailé souhaitait seulement le tirer de la torpeur où il le voyait sombrer, avec la tombée du jour. Bien que sa croissance, au bout de quelques semaines, soit pratiquement achevée, il affectionnait toujours de dormir avec sa " mère " et avait refusé, jusqu'à présent, l'utilisation nocturne de son perchoir.

Il s'y dandinait parfois dans la journée, battant grotesquement des ailes pour parvenir à s'y percher. Son vol était encore balbutiant. De là, il pouvait surveiller ce qui se passait dans la rue, c'est à dire, rien, comme tous les jours. La rue était aussi déserte que la vie de Severus Snape. Vie qui le désertait peu à peu, lentement….

Ce matin là, Severus crut que son cauchemar habituel se transformait en rêve au son de la magnifique mélodie qui, en fait, le réveillait. Il se tourna, grimaçant et grognant sous la douleur, vieille compagne à laquelle il ne s'habituait pas, et ouvrit un œil.

L'oiseau n'était plus là.

Inquiet, il se leva. Son esprit obscurcit par la fièvre ne faisait pas le lien entre le chant et son compagnon. C'est lorsqu'il l'aperçut sur le rebord de la fenêtre restée ouverte, battant des ailes et chantant sa mélodie du jour naissant, qu'il fit le rapprochement. Les rayons du soleil miroitaient sur les plumes de même nuance. Severus, à ce spectacle, esquissa son premier sourire depuis bien des jours. Comme il était beau à nouveau !

Le sourire s'envola avec l'oiseau. Il prenait son premier vol, fuyant par la fenêtre, sans un regard en arrière. Il était parti.

Severus s'écroula sur la chaise la plus proche. Ses jambes ne le portaient plus. Ses yeux ne voulaient plus rester ouverts. Des tremblements convulsifs l'agitaient tout entier. Il sentit que sa fin était proche.

A quoi bon… Pourquoi encore lutter…

Il s'écroula sur la table. Ce lieu en valait bien un autre pour mourir. Il laissa l'inconscience l'envahir. Il fuyait enfin la douleur.

Combien de temps s'écoula ? Il ne saurait le dire. Ce fut le chant plaintif et langoureux de son ami ailé qui le sortit de sa torpeur. Ses larmes également, coulant doucement sur la plaie infectée par les serres de Buck, l'hipogriffe.

La douleur fuit.

Pour la première fois depuis son retour à Spinner's End, Severus se félicita d'avoir ramassé, la nuit suivant l'enterrement de Dumbledore, les cendres de Fumseck sur la tombe fraîche.

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Deux choses me feraient extrèmement plaisir...
Que vous veniez lire les autres fics sur SevySnow...
Et... une petite review pour me donner votre avis !
Mici de m'avoir lu.