Cet OS a été écrit dans le cadre du défi « spécial Saint-Valentin » photo-fic du FOF. Si vous désirez d'avantages d'informations, n'hésitez pas, les liens sont également sur mon profil. Le lien de mon blogue y est également, là où je réponds aux reviews anonymes. Bonne lecture!


Pairing : Harry/Drago

Rating : T

Disclaimer : L'histoire ne m'appartient pas, elle est à J.K. Rowling de même que les personnages


Résumé

« Une trêve, juste une impossible trêve… »


Juste une impossible trêve

« Retrouve-moi, ce soir, dans la salle sur demande. Je n'ai jamais eu le courage de te le dire en face, et je doute de l'avoir un jour si je ne le fais pas ce soir.

Laisse-moi la chance de te dire que je t'aime,

Celle dont tu as, sans le savoir, volé le cœur. »

Dans la grande salle de Poudlard, à l'heure du déjeuner, deux jeunes hommes de septième année, chacun assis à une table différente, terminait de lire cette lettre. Dès que leur regards pu s'en détacher, ils se mirent à vagabonder dans tous les sens d'une table à l'autre, se demandant qui avait bien pu leur envoyer. Ils osaient espérer que ce fut quelqu'un de leur maison plutôt que de celle ennemie. Ils rangèrent soigneusement la lettre sous leur robe de sorciers afin d'éviter les questions indiscrètes et se remirent à manger comme s'ils venaient de recevoir une lettre banale. Alors que l'un était heureux de ne pas se retrouver seul le soir de la Saint-Valentin, l'autre se disait qu'il devrait décommander les deux filles à qui il avait promis un rendez-vous… ou du moins une des deux. Trois filles pour une même soirée aurait était trop difficile à gérer et ce, même pour lui, le roi des séducteurs de Poudlard.

[…]

Il était un peu plus de sept heures lorsque Harry Potter, bien habillé dans sa robe sorcière de balle, et, une fois n'étant pas coutume, ses éternels cheveux en bataille bien coiffés, apparut devant la porte de la salle sur demande. Il tourna discrètement la tête vers la gauche puis vers la droite, scrutant attentivement les environs pour s'assurer d'être seul. Ce ne fut qu'ensuite qu'il se mit à marcher, passant trois fois devant la porte, pensant à cette inconnue qui lui avait promis l'amour.

Une mauvaise blague.

L'expression horrifiée d'Harry lorsqu'il découvrit cette fameuse étrangère de l'autre côté de la porte en rencontra une autre tout autant épouvantée. Drago Malefoy, pensant visiblement avoir droit à un autre genre de soirée, avait déjà ouvert quelques boutons de sa chemise en-dessous de son veston, révélant son torse imberbe. Celui-là même qui faisait rêver toutes les filles et même quelques garçons qui avaient eu la chance de le voir se doucher dans les vestiaires de Quidditch. La réputation de Drago n'étant plus à faire, il avait cru que lui et sa nouvelle flamme aurait la chance de rapidement passer à l'acte à son plus grand plaisir. En voyant Harry Potter surgir dans la pièce il se demanda s'il s'agissait d'une simple coïncidence ou si ce dernier avait prévu un plan pour l'humilier. Mais l'air qu'affichait le Gryffondor, similaire au sien, le fit pencher vers la coïncidence. Il fut le premier des deux à reprendre contenance, ses yeux retrouvant leur inexpressivité et ce gris sombre qui caractérisait bien son tempérament.

-Qu'est-ce que tu fiches ici, Potter?

-Je… je… je suis venu parce que j'avais reçu…balbutia Harry en réponse.

-Non, coupa Drago en levant une main. Je ne veux pas savoir. Tu dégages d'ici avant que mon rendez-vous n'arrive. J'étais ici le premier, il est hors de question que tu la fasses fuir!

La tirade de Drago fit regagner à Harry son aplomb. Il était devant Drago Malefoy, il ne pouvait pas se laisser marcher sur les pieds. Il avait prévu une merveilleuse soirée et cette sale fouine ne la lui gâcherait pas. Toute l'année, il avait espéré qu'enfin il pourrait passer une Saint-Valentin décente, avec l'amour plutôt qu'avec l'amour. Qu'une fille sympa lui déclarerait son amour sans harcèlement, sans promesse de mariage ou sans filtre d'amour quelconque. Il rêvait d'enfin vivre comme un adolescent normal et connaître les expériences que les autres vivaient déjà durant que lui se battait. Et maintenant qu'il avait cette chance qui s'offrait à lui, il ne la laisserait pas s'échapper entre les mains de Drago Malefoy.

-Non! Claqua sa voix surprenant le Serpentard qui recula d'un pas. C'est toi qui dégage, j'ai un rendez-vous ici. Hors de question que je te cède la place pour tes histoires de sauteries; moi, c'est du sérieux! Alors dégage d'ici avant que je te jette un sort!

Ce disant, Harry avait sortit sa baguette de l'intérieur de sa manche et la pointait sur son opposant. Loin d'être effrayé, ce dernier éclata de rire, récupérant à son tour sa baguette dans sa poche arrière.

-Et bien! S'exclama-t-il riant toujours. Potter se décide enfin à jouer dans la cours des grands et à devenir un homme! Mais tu vas devoir trouver un autre endroit pour batifoler, les jeunots n'ont pas leur place ici, c'est réservé à ceux qui ont de l'expérience et qui n'ont pas besoin d'étaler leur relation devant tout le monde. Mais peut-être que…

Le restant de ce début d'insulte mourut sur les lèvres de Drago avant qu'il n'eut le temps de la formuler entièrement. Il était devenu si pâle en l'espace d'un instant qu'Harry crut qu'il allait s'évanouir. Les sourcils de se dernier se froncèrent et ses lèvres s'entrouvrir pour demander des explications. Il n'en eut point le temps.

-«[..] Celle dont tu as, sans le savoir, volé le cœur… » Récita le Serpentard d'une voix blanche.

Et ce fut alors autour de Harry d'à son tour pâlir, confirmant du coup les doutes de Malefoy. Il ne vit rien venir. Tout ce qu'il sut, c'était qu'il se retrouva allongé sur le sol, son nez et l'arrière de son crâne lui faisant un mal de chien. Quelque chose d'humide, du sang probablement, glissait sur sa lèvre supérieure.

-Non, mais t'es malade, Malefoy! S'écria-t-il en se redressant, évitant de justesse l'autre qui voulait de nouveau écraser son poing sur son visage.

-Comment t'a osé me faire ça? Tu pensais pouvoir m'humilier? Et bien sache Potter, qu'on n'humilie pas un Malefoy!

Les yeux d'Harry s'écarquillèrent, surprit.

-Parce que tu crois que j'ai voulu t'humilier? Je n'ai jamais envoyé cette lettre, je l'ai reçue.

En guise de preuve, il sortit le bout de papier chiffonné d'avoir été lu et relu maintes fois.

-Mais qu'est-ce qui me dit que ce ne serait pas plutôt qui me cherche à me piéger? Demanda-t-il suspicieux. C'est tout à fait le genre d'idée stupide que pourrait avoir un Serpentard. Tout à fait le genre d'idée que TU pourrais avoir.

Les yeux du Gryffondor reflétaient une colère non feinte, mais à travers cette colère, si Drago avait été attentif, il aurait pu déceler un brin de déception. L'amour n'était pas encore pour cette année. Il se sentait idiot d'avoir cru que quelqu'un pouvait vouloir de lui pour ce qu'il était et non pour son statut d'héros.

-Si tu penses que je me serais risqué à me faire passer pour un homosexuel, tu as grand besoin d'être soigné, Potter! Trop de temps passé avec la sang-de-bourbe. Je ne suis pas taré au point de m'approcher de ce qui est du même sexe que moi. Non, si tel avait été le cas, ce n'aurait pas été à toi que je me serais attaqué…

Harry savait qu'il faisait allusion à Hermione et l'envie de lui arracher les yeux de la tête lui traversa l'esprit. Drago brandissant une lettre similaire à la sienne le retient de faire le moindre geste. Dans un soupire, il jura et s'éloigna, s'adossant contre le mur, la tête entre ses mains.

[…]

Plus d'une quinzaine de minutes passèrent sans qu'Harry ne change de position et Drago ne se sentait pas le courage de ressortir de la pièce seul. Apparemment, le Gryffondor semblait du même avis que lui puisqu'il se mit à parler à voix haute, sans même s'apercevoir que Drago lui répondait. De fait, il était plongé dans l'observation de son poing levé.

-Et moi qui me suis vanté auprès de tout le monde que j'allais passer une excellente soirée! Coincé avec toi, c'est fichu…

-Tu ne peux décemment pas sortir d'ici et perdre la face devant tout le monde, n'est-ce pas Potter?

La moquerie perçait la voix de Drago, mais Harry l'ignora.

-Décemment pas. De quoi j'aurais l'air!

-Tu ne serais alors plus un héros.

-Toi non plus Malefoy, répliqua-t-il d'un ton neutre.

-Oui, je ne peux pas non plus perdre la face. Ça ne collerait pas à ma nature de Serpentard. Et pourtant, j'avais prévu beaucoup pour cette nuit de Saint-Valentin. Quelque chose de formidable, Potter, dont tu n'oserais même pas rêver. Je n'aimerais pas être déçu, tu comprends?

Harry fronça les sourcils, le regard toujours baissé vers sa main.

-Qu'est-ce que tu veux dire? Demanda-t-il alors d'une voix suspicieuse.

-Je te propose une trêve…

Harry se figea, soudainement désintéressé par la contemplation de son poing. Lla voix de Drago avait fait naître une alarme dans sa tête alors qu'il l'avait baissé d'un ton, tant au niveau du volume que du timbre.

-Quel genre de trêve tu…

Sa tête s'était relevée lentement et il fut incapable de continuer. Ses yeux verts plongèrent dans les orbes gris de Drago, fonçant tout droit au cœur de la tempête qui faisait rage à l'intérieur de lui. Celle-là même qui faisait succomber toutes les filles à son charme. S'étant toujours contenté de toiser le Serpentard avec hargne, n'échangeant des regards avec lui que lorsque les insultent les y obligeaient, il n'avait jamais eu la chance d'y voir ce qu'il y avait à découvrir. Maintenant qu'il était contraint de le faire, il s'apercevait avec une horreur presqu'agréable (laissant penser à des tendances masochistes) qu'il n'était indifférent point à la tempête dans les yeux de Drago. Elle le bouleversait aussi, ravageait tout dans ses entrailles et l'emportant dans sa course, l'empêchant de se concentrer sur ses différences « d'opinion » avec Drago Malefoy.

-…une trêve, Potter. Tu ne peux imaginer à quel point mes mains sont expertes, aucune fille ne pourra te faire autant de bien que moi. Une seule nuit, juste pour ne pas gâcher notre Saint-Valentin. Acceptes-tu ma proposition, Potter?

À l'instant où l'idée que Drago soit victime d'un sort lui traversa l'esprit, Harry ne sut pas à quel point il était dans le vrai tout en ayant tort. Il se contenta de la repousser au loin, convaincu que c'était possible puisque lui-même s'en sentait victime, poussé vers l'avant dans un filet auquel il aurait dut échapper. Aucun étonnement ne se refléta dans ses yeux lorsque la main du Serpentard s'éleva vers son visage pour caresser sa joue.

-J'accepte, Malefoy, murmura-t-il haletant. Pour un soir. Je ne sais pourquoi je le fais, mais quelque chose m'y pousse. Je n'aurai qu'à le mettre sur le compte de ce fichu sort ensuite, quand…

-La ferme, Potter. Juste une trêve…

Harry laissa sa salive glisser le long de sa gorge avec lenteur. Les yeux à demi écarquillés, il laissa Drago s'avancer un peu plus vers lui, immobile de stupeur. Leurs lèvres se frôlèrent une première fois, un sourire les étira.

-Juste une trêve, une impossible trêve, murmura Harry contre les lèvres de Drago.

Quand leurs lèvres se rencontrèrent enfin, cette trêve impossible prit forme et ils en oublièrent qu'ils étaient les principaux acteurs de la guerre qui opposaient Gryffondor et Serpentard à Poudlard. Dans la magie de cette soirée d'amour, l'impossible devient réalité et quelque part, derrière le miroir magique que cachait la salle sur demande, des voyeurs dissimulés ne purent s'empêcher de clamer leur joie, un peu trop bruyamment. Sans les sorts de silence d'Hermione, leur couverture aurait été grillée. Cette trêve, ils espéraient tous qu'elle ne soit pas que passagère, l'espace d'une seule nuit, et qu'enfin leur rivalité révèle la vérité au grand jour : un amour refoulé qu'aucun des deux n'avait osé s'avouer. Une rivalité qui leur en avait fait voir de toutes les couleurs, à eux, leurs amis, et qu'ils étaient épuisés de supporter, de devoir se cacher pour vivre leur propre amour qu'Harry et Drago n'approuvaient pas. « Dans quel camp es-tu? » était une question qui revenait souvent, chaque fois que l'un d'eux était surpris à flirter avec un élève d'une autre maison.


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