Vous vous baladez dans Poudlard quand au détour d'un couloir vous apercevez un chapeau traînant par terre…
Pourquoi : L'idée de ces saynètes m'est inspirée du livre de Vincent Delecroix, Une chaussure sur un toit (chez Gallimard), dans lequel chaque chapitre a pour vocation d'expliquer la présence d'une chaussure sur le toit d'un bâtiment à proximité de la Gare du Nord, à Paris (j'habite à proximité de la Gare du Nord, à Paris). Mes textes ont pour but d'expliquer la présence d'un chapeau de sorcier (sans sorcier en dessous) dans un couloir de Poudlard. Je ne reprends pas l'idée que tous les protagonistes de chacun des chapitres se connaissent (parce qu'habitant les mêmes immeubles en fait) bien que ce soit là un coté des plus intéressant du roman pour la simple raison que je n'ai pu me décider entre l'époque des Maraudeurs et celle d'Harry.
Disclaimer : Les personnages que vous voyez là ne m'appartiennent pas, ils sont à Mme J.K Rowling, je ne me fais pas d'argent avec cette histoire et blablabla certains ne le savaient pas ?
Avertissement : Euh a priori lecture tout public peut-être ne sera-ce pas le cas de tous les chapitres mais celui-ci, si.
Epoque : Maraudeurs.
Chapitre premier : Allégresse
Tout fraîchement arrivés à Poudlard, les Première Année étaient surexcités à l'idée de voir leur premier match de Quidditch opposant deux équipes de l'école (Serpentard-Gryffondor), ou bien, pour certains, leur premier match de Quidditch tout court. Ce samedi matin, les Gryffondor étaient particulièrement bruyants dans la Grande Salle, chacun dévorant avec entrain son petit déjeuner à l'exception des sept joueurs de Quidditch, légèrement crispés dans leurs robes écarlates.
Depuis des années, la maison des lions n'avait pas gagné la coupe de Quidditch, ni même la coupe des quatre maisons. Chaque printemps voyait gagner alternativement les Serdaigle ou les Serpentard, maîtres incontestés du sport le plus populaire de l'école. Mais peut-être cette année les choses allaient-elles changer ? L'Attrapeur des Serdaigle et deux Poursuiveurs des Serpentard avaient fini leurs études et quitté l'école l'été précédent. Quant aux Gryffondor, ils avaient changé de Gardien, d'Attrapeur et l'un de leur Batteur, peut-être cette fois avaient-ils une chance de remporter le championnat ? Les deux premiers mois à l'école avaient vu la maison des courageux s'entraîner avec acharnement, soir après soir, semaine après semaine.
A la table des Gryffondor, si bruyante, se trouvaient quatre étudiants, nouvellement devenus amis. Le plus petit d'entre eux, qui était aussi celui possédant le caractère le plus marqué, se nommait James Potter. En face de lui, un garçon aux cheveux noirs et aux yeux gris tantôt froids tantôt rieurs engloutissait présentement un croissant français, il s'agissait de Sirius Black, bête noire de sa famille pour la simple raison qu'il n'avait pas intégré la maison des Serpentard –famille qui ne savait pas que le garçon avait ardemment souhaité se joindre à n'importe quelle maison autre que celle des vert et argent. Tous deux étaient devenus amis dès les dix premières minutes qu'ils avaient passées ensemble dans le train les emmenant à Poudlard. A coté de Sirius était assis Remus Lupin. Le jeune garçon était encore un mystère aux yeux de ses camarades, en effet ce garçon à l'air éternellement épuisé était arrivé deux jours après tout le monde et disparaissait régulièrement, arguant que sa mère, gravement malade, le réclamait à son chevet tous les mois. Enfin, en face de Remus et donc à coté de James, un petit garçon un peu gauche, avec un air de souris attendrissant se tenait Peter Pettigrow, il n'avait pas l'assurance de James, l'humour ou le charisme de Sirius ou encore la sagesse et la sérénité de Remus mais il était ingénieux et posait toujours les bonnes questions (qui s'avéraient être souvent celles que personne n'osait poser, de peur d'être ridicule). Sur leur gauche, deux groupe de filles de leur âge : du coté de Peter et James, Ino, une jeune fille blonde extrêmement intelligente et d'une grâce, encore enfantine mais étonnante ; et Lily, une rousse aux yeux verts, maligne et curieuse de tout ce qui touchait à la magie (ses parents étaient des moldus). En face d'elles, Elizabeth, petite demoiselle aux cheveux étrangement coiffés et aux gestes volubiles était assise à coté de Maï, une grande métisse qui était occupée à finir de se réveiller en buvant un grand chocolat bien chaud. Dans leur classe de première année était inscrite une cinquième fille qui était attablée avec les Serdaigle, où avait été envoyée sa sœur jumelle. Tout ce petit monde riait, discutait, pronostiquait les résultats du match et mangeait gaiement.
Les garçons étaient en grande discussion avec leurs aînés de Troisième Année qui leur parlaient des performances (ou plutôt des contre-performances avait tragiquement précisé Dave Goujon) des Gryffondor en matière de Quidditch ces cinq dernières années. Le petit déjeuner terminé, les élèves avaient encore une bonne heure avant le début du match, ils décidèrent donc de remonter à la tour qui était leur quartier général. Les matins de match avaient pour avantage d'unifier la totalité d'une maison dans l'adversité. Ce fut donc en grand nombre et dans une grande entente que les élèves quittèrent la table. Ils croisèrent à la sortie de la Grande Salle un groupe de Serpentard qui remontait des cachots (où se trouvait leur salle commune) pour se sustenter avant d'assister au match. Les deux groupements s'immobilisèrent à quelques mètres l'un de l'autre avec une hostilité évidente. Les élèves se lançaient des regards pleins de haines quand soudain un Quatrième Année dont James ne connaissait pas le nom lança une pique :
"Alors, vous avez déjà préparé les phrases de consolation ?"
Un murmure se propagea dans les rangs des rouge et or.
"Vous venez quand même au match pour voir le désastre ou vous avez pris l'habitude ?" Ricana un autre.
"En plus ils ont mis Prewett comme capitaine, je ne pensais pas que ça pourrait être pire que la dernière fois !" Railla un troisième.
"Parle pas comme ça de mon frère ! Tu vas voir ce qu'on va vous mettre !" S'exclama alors un Deuxième Année qui s'était redressé en entendant le nom de son grand frère, capitaine depuis le début de l'année.
"Laisse-moi rire, espèce de Cracmol ! Si au moins ton frangin savait utiliser un balai autrement que pour balayer le sol, peut-être que ce dégénéré aurait une chance de faire gagner son équipe !" Reprit le premier Serpentard, entraînant des gloussements derrières lui.
Les Gryffondor étaient tendus maintenant, et l'on dut retenir un élève qui avait fait mine de se jeter sur le jeune homme pour le frapper. Les plus sages de la maison des lions haussèrent les épaules et exhortèrent leurs camarades à passer leur chemin sans plus prêter d'attention à leurs ennemis. Après quelques instants d'hésitation, ceux-ci les suivirent, se contentant de fusiller le groupe des serpents du regard avant d'emprunter l'escalier menant vers leur salle commune.
Rendus à destination, les diatribes avaient cessées et chacun vaqua à ses occupations. Dans le groupe des Première Année, il existait certaines dissensions. Chaque jour James Potter et Lily Evans se détestaient un peu plus et les quatre garçons fréquentaient donc peu la jeune fille et son amie Ino. Les trois autres filles s'entendaient aussi bien avec les garçons qu'avec les deux filles. Cette ambiance quelque peu froide par moment changeait du tout au tout quand Remus recevait de son père un prototype de jeu. Hérald Lupin était concepteur de jeux et depuis le samedi à Poudlard ayant précédé leur rentrée, avant même que la "guerre" James/Lily n'éclate, tous les élèves de cette promotion avaient décidé de tester pour Hérald ses innovations avant qu'il ne les propose à son patron pour en faire ressortir les principaux défauts et qualités et proposer les changements éventuels dont ils avaient discuté tous ensemble. Or la veille au soir, Remus avait justement reçu l'étalon du dernier jeu de son père. On recruta donc les cinq filles et les quatre garçons et une partie de ce qui semblait être une sorte de Labyrinthe un peu complexe commença. Les neuf joueurs durent s'interrompre pour aller assister au match mais ce fut dans une camaraderie inhabituelle qu'ils se dirigèrent de concert vers le stade. Les élèves piétinaient dans les gradins, attendant de pouvoir rejoindre une place libre.
Mrs Brosse, professeur de vol sur balai et arbitre des matches alla se placer au milieu du terrain et attendit que les deux équipes la rejoignent. Elle fit signe aux capitaines de se serrer la main et ceux-ci s'exécutèrent, se broyant mutuellement les phalanges. A son coup de sifflet, les quatorze joueurs constituant les deux équipes s'élevèrent en flèche dans les airs, les deux Attrapeurs montant immédiatement plus haut que les autres dans le but d'apercevoir le Vif d'or, petite balle dorée se déplaçant avec une grande célérité et dont la préhension signait la fin du match, apportant à l'équipe de l'Attrapeur le capturant 150 points d'un coup, ce qui garantissait quasiment la victoire.
Le Souafle passa rapidement de mains en mains, vite conservé par les Serpentard. Evitant adroitement les Poursuiveurs de l'équipe adverse, les Serpentard se passèrent le Souafle, traversant le terrain et, arrivés devant les buts des Gryffondor, marquèrent le premier but de la rencontre. Une clameur s'éleva des gradins où une marée verte hurlait son allégresse, tandis que les autres se désolaient (Serdaigle et Poufsouffle compris puisque les Gryffondor étaient, c'était notoire, des adversaires plus faciles à vaincre que les Serpentard). Le match reprit et, si les joueurs habillés de rouge parvenaient à s'emparer de la balle, malheureusement, ils éprouvaient quelques difficultés à la conserver. Le match fut agité. D'abord les Serpentard, bien meilleurs, creusèrent l'écart et après quelque temps, le score était de 80 à 20 en faveur de ces derniers. Mais les Gryffondor s'étaient bien entraînés et ils se reprirent une fois la stratégie de leur adversaire assimilée. Si bien qu'ils réduisirent l'écart à vingt points seulement. Puis, après plus de deux heures de jeu et de deux temps morts, le score de 170 à 160 fut enfin à l'avantage des Gryffondor qui avaient marqué deux buts d'affilée au prix de figures périlleuses. Toutefois il était incontestable que l'équipe des Serpentard était mieux organisée, plus expérimentée et il fut bientôt évident qu'elle était surtout prête à tout pour gagner la partie. L'Attrapeur des Serpentard, bien que sonné par une chute due à un Cognard bien placé restait pourtant meilleur que celui des Gryffondor. Il était très observateur et à deux reprises déjà avait aperçu la petite balle dorée qu'il devait attraper. La première fois l'intervention du second Attrapeur lui coupant la trajectoire l'avait stoppé tandis que la seconde, seule la frappe ajustée du Batteur, le désarçonnant avait sauvé l'équipe rouge d'une sérieuse déconvenue. Ce fut à la cent cinquante-septième minute de jeu que le Serpentard avait plongé pour la troisième fois, distinguant le reflet doré du Vif.
Les deux Attrapeurs se dirigeaient côte à côte vers l'objet de la victoire. Se penchant sur son balai, le joueur rouge commença à dépasser son adversaire, il tendait la main vers la petite balle, son poursuiveur tentant d'attraper sa jambe, quand ce dernier, au comble du désespoir, sortit sa baguette de sous sa robe et jeta un sort déséquilibrant sa victime, l'obligeant à bifurquer et remettre ses deux mains sur le manche de son balai afin de ne pas tomber à bas de celui-ci. Profitant de la distraction de son rival, l'autre Attrapeur rangea promptement sa baguette et tendit la main pour se saisir du Vif d'or. La seconde d'après, il remontait en chandelle, le poing serré sur la victoire. Sur les bancs, tous les supporters de vert vêtus se levèrent d'un seul mouvement et clamèrent leur joie, envahissant soudain le terrain pour congratuler leurs joueurs. Les concurrents se rassemblèrent autour de leur Attrapeur, pas tout à fait remis de sa frayeur et qui leur expliqua l'événement qui n'avait été perçu que par peu de spectateurs et encore moins de joueurs. Pendant que le stade se vidait, on l'exhorta à faire part de ce qui s'était passé à Mrs Brosse, ce qu'il partit faire sur-le-champ, laissant ses co-équipiers rejoindre le reste de leur maison.
Les Poufsouffle se dirigeaient vers le lac, les Serpentard avaient déjà rejoint leurs cachots pour fêter la victoire, insultant les quelques Gryffondor qu'ils trouvèrent sur leur passage. Les Serdaigle s'étaient éparpillés, d'aucuns vers la bibliothèque, d'autres vers la salle commune de leur maison. Quant aux perdants, ils se coulaient lentement vers leurs quartiers, déçus, humiliés et révoltés par ce que les joueurs étaient en train de leur expliquer. Tous élèves refaisaient le match, avec force mouvements et cris, parcourant doucement les couloirs du château. Il leur fallut un bon quart d'heure pour atteindre le couloir des sortilèges, par lequel ils devaient passer pour rejoindre leur tour. Ils y trouvèrent le professeur McGonagall, professeur de métamorphose, directrice adjointe depuis peu mais surtout la responsable des Gryffondor. Elle s'était postée au bout du couloir par lequel elle était sûre de voir passer ses élèves. En la voyant, les élèves, intrigués, s'arrêtèrent peu à peu de parler puis s'immobilisèrent, étonnés. Il était rare que les matches soient commentés par les responsables de maisons. Lorsqu'elle se fut assurée que la quasi totalité de sa maison était là et à l'écoute elle se racle la gorge et expliqua :
"Comme vos camarades vous l'ont sans doute aucun rapporté, l'Attrapeur de nos, enfin vos adversaires a usé de méthodes peu orthodoxes pour s'emparer du Vif d'or. Votre joueur est venu l'expliquer à ma collègue, Mrs Brosse qui nous l'a aussitôt transmis. Pas d'inquiétude…" Continua-t-elle voyant que les élèves étaient déçus de voir que, les professeurs au courant, aucune mesure ne semblait avoir été prise. "Pas d'inquiétude, nous avons considéré que cet abus ne pouvait rester impuni". Un bruissement se répandit parmi les élèves. "En effet la Charte de Quidditch Officiel –que nous jouons à Poudlard— stipule que la magie ne doit en aucun cas être utilisée sur une balle ou un joueur durant un match et c'est pourquoi… " Le silence sembla assourdissant aux élèves rassemblés, écrasés les uns contres les autres pour mieux entendre la suite."Nous annulons la capture du Vif, accordant la victoire à l'équipe qui comptabilisait à ce moment le plus grand nombre de points."
Il fallut quelques secondes de réflexion aux Gryffondor pour se rappeler le score au moment où le Vif avait été attrapé. Puis les plus rapides poussèrent des cris étonnés.
"Mais, on…"
"Ca veut dire que Gryffondor a…"
L'enseignante reprit la parole, un sourire dans la voix, son air impartial plaqué sur le visage :
"Je suis donc ici pour vous communiquer la victoire des Gryffondor."
Ceux-ci s'entre-regardèrent, fixant ensuite leur professeur afin de s'assurer de la véracité de ses dires. Celle-ci restant de marbre, les élèves commencèrent à comprendre et des cris s'élevèrent de la foule des adolescents : Gryffondor venait de gagner son premier match depuis quatre ans. La liesse se répandit comme une traînée de poudre lorsque soudain un jeune sorcier lança son chapeau dans un hurlement de joie. En réponse, les soixante-quinze autres élèves s'emparèrent de leur chapeau et le jetèrent en l'air, criant hourra ! Le professeur McGonagall s'était elle aussi saisie de son couvre-chef mais s'était ravisée et l'avait reposé sur son crâne, l'air de rien, un léger sourire sur les lèvres. La foule reprit sa route, et les élèves leur chapeau, reprenant, avec joie cette fois, la direction de leur salle commune, remerciant leur professeur, excités par la victoire, euphorisés par la perspective de rester dans le championnat.
Arrivés dans la tour des Gryffondor, les discussions sur le match reprirent de plus belle, les jeunes gens s'étant trompés de chapeau cherchant la personne qui avait récupéré le leur. Les débats ne changèrent pas de sujet mais la foule se sépara à nouveau, les groupes d'amis reprenant leurs droits. Certains remontèrent dans leur dortoir pour y discuter plus à leur aise, d'autres se dirigèrent vers les parties du château qu'ils affectionnaient tandis que d'autres encore s'installèrent dans les fauteuils de la salle commune pour y poursuivre la discussion. Quant aux Première Année, ils se regroupèrent à nouveau pour finir la partie entamée avant le match, tout en commentant ce dernier et la victoire. Lily les rejoignit après quelques minutes et s'intéressa aux figures dont parlaient les trois ou quatre férus de Quidditch de petit groupe. Puis Peter regagna le rassemblement à son tour.
"Dites, vous ne sauriez pas où est mon chapeau ? J'ai ramassé celui d'un autre et personne n'a le mien."
