DISCLAIMER: " Je rappelle que les personnages sont tirés du dessin-animé Pokémon et ne m'appartiennent pas, seule l'histoire est issue de mon imagination. "
Pourquoi Pikachu déteste-t-il être dans sa Pokéball ? Comment le Professeur Chen s'est-il retrouvé en sa possession ? Vous ne vous êtes jamais demandé ce qu'avait été la vie de Pikachu avant le premier épisode de Pokémon ?
Bonne lecture.
L'autre dresseur
Partie I : La jeune fille
Je suis né dans une forêt au milieu des miens. Il ne m'en reste que de vagues souvenir. Les arbres à perte de vue, l'odeur des fleurs au printemps, les Mystherbe qui passaient leur temps à jouer à cache-cache et les Roucool qui faisaient leur nids en hauteur, à l'abri de l'agitation qui régnait dans notre colonie. C'était il y a déjà bien longtemps de cela. Mais une chose est sûr, c'est que j'adorais faire querelle à nos voisins, une bande de Miaous. Me battre avec eux, leur courir après, tout ça était une preuve que j'étais fait pour me battre. À plusieurs reprises les anciens m'avaient interpellé. Attention, un jour ils vont se retourner contre toi. Les Miaous sont des Pokémon sournois et rusés, ils finiront par t'avoir. Mais j'étais bien trop aveuglé par mon orgueil pour prendre en compte leurs avertissements.
Puis un jour c'est arrivé. Lancé à la poursuite d'un Miaous, je n'avais pas fait attention jusqu'où il m'avait entraîné. La seule chose qui m'intéressait était de voir ses poils se hérisser et griser sous une de mes attaques.
J'étais à pleine vitesse et je gagnais un peu plus de terrain sur ma proie qui commençait lentement à s'essouffler et glissait sur les feuilles mortes qui recouvraient le sol. Quand d'un coup il disparut derrière un mur gris je stoppais net.
La ville. Je n'aurais jamais cru qu'elle était aussi près de notre forêt. La nuit, j'ai le souvenir qu'on entendait ses bruits et les Miaous avaient la réputation d'aller y trainer pour ramener de la nourriture. Les anciens nous prévenaient de ne jamais nous y aventurer et de ne pas nous approcher des Humains. Ceux qui étaient tombé face un humain n'étaient jamais retournés à la colonie. Alors à chaque fois que l'un d'entre eux passait dans la forêt, nous courions tous nous cacher dans les buissons et de loin, en silence, nous avions la possibilité de les observer. Je les trouvais faible à quoi bon se cacher d'eux ? Si les Miaous y allaient pourquoi pas moi ? Je n'avais peur de rien, j'étais un Pokémon courageux bon sang ! Et c'est pour cette raison que je contournais, à tâtons, ce grand mur pour m'avancer au milieu d'une rue.
Il y en avait des centaines peut-être même des milliers. Des hommes partout ! Il marchaient à vive allure sans même prêter attention à moi. De toute façon ce n'était pas eux qui m'intéressaient. Il fallait que je retrouve la trace de ce Miaous. Là, sur le trottoir d'en face en train de disparaître dans une rue. Il ne fallait surtout pas que je le perde. Alors c'est sans regarder que je me lançais à sa poursuite. À peine avais-je fais un pas qu'une immense machine en métal avec deux grands yeux brillants me fonçais dessus, m'arrivait en plein sur ma gauche. Elle faisait un vacarme ahurissant et par reflexe je me roulais en boule. Je la sentis me frôler le dos. Aller bon sang, j'étais un Pokémon courageux, non ? Me remettant sur patte je reprenais ma course mais en plein milieu de la voie c'est un autre engin, encore plus gros que le précédent, qui m'arrivais dessus, sur la droite cette fois-ci. Je mettais alors toute mon énergie pour parvenir de l'autre côté. Finalement, les autres avaient peut-être raison. La ville était bel et bien dangereuse mais maintenant que je pouvais suivre ce Miaous je n'allais pas m'arrêter en si non chemin.
Je ne portais aucune attention au décor qui m'entourais et me contentais de m'aventurer à la suite du Miaouss dans la rue qu'il venait d'emprunter. Cette dernière contrastait énormément avec celle que je venais de traverser. Les immenses pans de mur de chaque côté bloquaient la possibilité au soleil de venir éclairer la ruelle de sa lumière. Les sens à l'affût, je m'avançais lentement, sur mes gardes. J'avais les oreilles en alerte mais avec le vacarme de la rue j'avais du mal à repérer les petits détails. Mes yeux mirent eux un instant à s'habituer à l'obscurité de la ruelle. Je pu alors distinguer quelques fenêtres sur l'immeuble de gauche, une poubelle pleine et de vieux cartons contre la façade de celui de droite. Au fond c'était un cul de sac, le Miaouss n'avait pas dû aller bien loin.
Soudain alors que j'arrivais au fond de la ruelle deux points blancs apparurent dans un coin. Je faisais encore quelques pas pour essayer de distinguer au mieux ce que c'était mais il était déjà trop tard. Quand je compris qu'il s'agissait des yeux du Miaous que j'avais pourchassé, déjà une centaine d'autre étaient apparus.
Alors ils avaient préparé leur vengeance. Je n'eus pas le temps de me mettre en position d'attaque que plusieurs se jetaient sur moi. Je sentais leur griffe me lacérer les côtes et leur dent s'enfoncer dans ma chaire. J'avais beau lancer des attaques à tout va, dès que j'arrivais à en faire reculer quelques uns, ils étaient encore plus nombreux à revenir à la charge. Je m'épuisais et eux étaient toujours aussi nombreux. Quand je posais enfin un genou au sol, je compris qu'il n'y avait plus d'échappatoire pour moi. Dans un dernier espoir je me tournais vers la rue et vit les gens passer dans l'indifférence totale du bruit que créait les Miaous. Dans un dernier effort je criais ma souffrance. Avec un peu de chance un de ces hommes allaient bien remarquer ma détresse. Puis je m'écroulais sur le sol.
C'est là qu'elle apparut. Ses pas claquaient sur le bitume. Malgré qu'elle ait été seule face à tous ces Miaouss, elle s'interposa fermement entre eux et moi. À l'aide de grands geste et de sa voix aigue elle parvint à tous les faire fuir. Je me souviens qu'elle s'est lentement penchée sur moi et m'a regardé avec un air désolé. Je me souviens également qu'elle m'a ramassé du sol et que j'ai tremblé au contact de ses mains chaudes. Après ça, tout est devenu noir.
Je me suis réveillé dans quelque chose de confortable. Lentement je clignais des yeux et devinais la silhouette qui se tenait devant moi. Mes souvenirs me revinrent d'un coup et lorsque je reconnu l'humaine qui avait fait fuir les Miaous, je me mettais sur pattes pour fuir. Le fait est que la réalité me rattrapa bien vite. Je m'écroulais en gémissant, ma hanche me faisait atrocement souffrir, tout comme ma patte avant droite.
« Non, tu es encore blessé ! » Me dit l'humaine en s'approchant de moi, un peu trop à mon gout.
Certes elle avait été une allier mais elle n'en restait pas moins une étrangère. Elle tendit les mains pour m'attraper mais je commençais à faire crépiter mes joues. Devant ma méfiance elle stoppa et mis en évidence ses deux paumes.
« Je ne te veux aucun mal. » Continua-t-elle. « Viens avec moi je vais prendre soin de toi. »
Mes yeux restèrent fixés dans les siens. Je cherchai à y décerner le moindre mensonge mais ce que je voyais n'était que pure sincérité. Un peu abattu et fatigué je dus me résoudre. Après tout je ne pouvais aller nulle part vu ma condition. Résilié, je titubais vers elle et commençais à la renifler. Elle sentait la baie pêcha et l'herbe fraichement coupée. Elle rit devant mon comportement et finit par me prendre dans ses bras. Pour la deuxième fois.
C'était toujours agréable d'être dans ses bras, c'était toujours bien quand elle prenait soin de moi et surtout quand elle me cajolait. Les jours passaient, je reprenais des forces et je m'habituais à vivre avec elle. C'était dans sa chambre qu'elle me gardait. C'était une petite pièce éclairé par une grande fenêtre. Il y avait un lit sur lequel des tonnes de peluches s'entassaient et une armoire où était, avec beaucoup de soin plié ses vêtements. Le coin de la chambre que je préférais le plus était son bureau. Il y était éparpillé toute sorte de papier, ses affaires scolaire étaient entassées sur un côté. Quand elle rentrait le soir, elle m'aidait à monter sur son bureau et je passais des heures à la regarder dessiner. Dessiner des paysages, dessiner des Pokémon, et pour la grande partie, dessiner des portraits de moi.
Au pied de son lit elle m'avait aménagé un petit espace. Une boite en carton, avec un cousin et une couverture.
Je vivais ici en clandestin. Je n'avais pas le droit de sortir et devais rester silencieux m'avait-elle demandé dès le début. Ses parents ne voulaient pas qu'elle ait de Pokémon. Mais comme j'avais ici une vie de roi, je respectais ces quelques petites règles. Après tout pour moi ce n'était qu'une question de jour. Une fois sur pattes j'étais prêt à retourner chez moi, mais les choses ne se déroulèrent pas comme je l'avais prévu.
Plus le temps passais plus je me plaisais à vivre avec elle. Quand mon état me le permis elle commença à me sortir dehors. Elle me cachais toujours dans son sac au moment de sortir de l'appartement et jusqu'à ce que nous arrivions dans un parc de la ville. Je n'avais aucune idée du décors lorsque nous traversions la ville, pourtant je connaissais le trajet par cœur. Dès qu'elle sortait de son immeuble elle prenait à gauche, on traversait une route et un pâté de maison. Puis elle tournait à droite marchais encore deux minutes et je pouvais enfin sortir prendre l'air et profiter du soleil. C'était un parc avec un grand espace vert où je pouvais m'amuser à me rouler dans l'herbe avec elle. On passait un temps fou allongé à regarder les nuages passer au dessus de nous et je l'écoutais me parler de ses rêves. Une complicité commença à s'installer et je me surpris à l'apprécier plus que je ne l'aurai cru. Les choses changeaient petit à petit. Elle me parlait de voyage, de combat, elle partageait avec moi ses rêves et ils devenaient les miens. Mais surtout elle disait qu'elle voulait que je reste avec elle, que l'on devienne les meilleurs amis du monde et ça, sa faisait battre mon cœur un peu plus fort.
Un jour lorsqu'elle rentra le soir, elle vint me trouver tout sourire dans sa chambre.
« J'ai quelque chose qui va régler tous nos problèmes. Tu n'auras plus besoins de te cacher à présent ! » Me lança-t-elle joyeusement en franchissant la porte de sa chambre. Je montais sur lit et attendais qu'elle m'explique ce qu'elle avait trouvé.
« Avec ça nous allons rester liés à jamais. » Continua-t-elle souriante. Puis elle sortie de son sac une boule.
Elle était rouge en haut, blanche en bas et en son centre se présentait un bouton. Je ne comprenais pas en quoi cet objet, pourrait faire en sorte que nous soyons tous les deux liés à jamais. Il n'avait rien de très particulier. Curieux je commençais lentement à m'avancer vers cette boule qu'elle me présentait.
« Attends ! Me stoppa-t-elle d'un coup. Avant nous allons l'améliorer un peu. » Je la vit alors retourner fouiller dans son sac. Elle y sortit une feuille et un stylo jaune. D'un coup de crayon elle dessina un éclair et le découpa. Avec un tube de colle elle positionna ce qu'elle venait de faire au dessus du bouton et me la présenta à nouveau.
« Voilà maintenant nous avons quelque chose d'unique. » Termina-t-elle.
Puis d'un air solennel elle déposa la boule devant moi. Je faisais passer mes yeux de l'objet à elle, alors que je la voyais m'encourager à m'avancer un peu plus. Je restais malgré tout méfiant devant cet objet qui m'était inconnu. Mais à force de m'avancer mon museau finit par toucher le bouton. La boule s'ouvrir subitement et je ne pu échapper à cet éclair rouge qui vint m'entourer.
Je me retrouvais alors dans un semi-état et je me sentais flotter. Je voulu me débattre comme pour faire stopper cette sensation qui m'envahissait, mais c'était déjà trop tard, j'avais été pris par surprise. Le lien entre cette boule, qu'était ma Pokéball, et moi était déjà fait et il ne pourrait plus jamais se défaire. Ce que je ne savais pas c'est que cette boule allait à présent devenir ma prison. Rester enfermé des heures en ayant que de fines bribes de ce qui se passait à l'extérieur. J'avais toujours aimé ma liberté, là, elle me la retirait et pour ne pas m'avoir consulté avant je lui en voulais. C'était horrible de rester confiné dans ce lieu clos. J'avais l'impression d'étouffer un peu plus à chaque fois. Mais dès qu'elle m'en faisait sortir, j'étais au grand air et surtout j'étais avec elle et ça, c'était tout ce qui m'importait. Les jours passèrent, les mois passèrent, les choses aurait pu rester tel qu'elles étaient, j'étais le plus heureux des Pokémon. Malheureusement, toutes les bonnes choses ont une fin.
Les sorties commencèrent à se faire de plus en plus rares et courtes. Mais surtout son teint commença à être de plus en plus pâle. Je sentais bien que quelque chose n'allait pas. Elle me cachait des choses, je pouvais le sentir dans le ton de sa voix. Elle ne voulait pas que je m'inquiète et continuait de me parler sans cesse de ces voyages et de ces combats, qu'elle voulait qu'on mène côte à côte. J'étais de plus en plus inquiet pour elle et je ne pouvais pas lui demander ce qu'elle avait. Quand je l'entendais tousser mon ventre se tordait. Je ne compris pas tout de suite cette sensation, ni ce qui m'arrivait. En réalité, je m'étais tellement attaché à elle que j'avais maintenant peur de la perdre.
À chaque fois qu'elle me sortait j'essayais de profiter au maximum du moment, car la chose qui m'angoissait le plus, était de me retrouver coincé dans ma Pokéball et de ne plus jamais pouvoir la voir. Je devinais très bien que chaque jour, elle devenait de plus en plus faible à tel point qu'on ne sortait plus dehors. Si jamais il devait lui arriver quelque chose, personne d'autre ne savait qu'elle me gardait dans cette Pokéball. Non seulement j'allais rester coincé dans cette prison mais je n'aurai plus jamais l'occasion de la revoir.
Ce soir là elle prit plus de temps avec moi. Sur son lit, couché à ses côtés, elle caressait lentement ma tête posée sur ses genoux.
« Tu sais, tu resteras toujours mon meilleur ami. » Me dit-elle.
Je me redressais et m'avançais un peu plus vers elle. Pourquoi ce mettait-elle à parler au futur? Elle me sourit faiblement en me grattant derrière les oreilles. Je fermais les yeux et poussais un soupir de contentement. Elle savait pertinemment que j'adorais ça. Puis elle toussa violement ce qui me fit rouvrir les yeux. Je relevais mon visage et je vis des larmes couler le long de ses joues. Mon cœur gonfla dans ma poitrine. Je m'avançais vers elle plus inquiet. Les larmes continuaient à tomber sans interruption tandis que ses yeux ne cessaient de me fixer. À mon tour je sentais ma gorge se serrer et mes yeux commençaient à me piquer.
« Tu sais, tu resteras toujours dans mon cœur. Reprit-elle. Je ne t'oublierai jamais, alors s'il-te-plait ne m'oublie pas toi non plus. »
Une sensation humide se fit sentir sur mes joues. Par pitié dite-moi que ce que vis est un rêve. Pourquoi me dit-elle ça maintenant? Ne m'a-t-elle pas promis que l'on resterait pour toujours ensemble? Je vins coller mon visage contre le sien et me frottai à elle.
« Reste toujours le même et vit de belles aventures. » Murmura-t-elle.
Je me reculais pour graver son visage dans mon esprit.
« Pour moi le voyage s'arrête ici. » Sanglota-t-elle un peu plus fort.
J'hochais négativement la tête. Non, ça ne pouvais pas arriver. Elle était tout ce que j'avais maintenant.
« Je t'aime…Adieu. » Souffla-t-elle en relevant son visage.
Les larmes avaient tracé des sillons sur ses joues et je voyais ses lèvres trembler sous l'émotion. Je continuais à rester prostré sur place. N'arrivant plus à bouger. Puis je vis sa main, avec ma Pokéball, se lever dans ma direction. Non pas maintenant, je voulais passer encore un instant avec elle. Je voulais me jeter sur elle mais j'étais déjà rappelé dans ma prison avec mon cœur brisé. J'imagine que pour elle aussi ce fut dur de me dire adieu.
J'étais là dans ma prison et cette fois-ci je crus que je devenais fou. Je voulais sortir pour voir à nouveau son visage. Qu'elle m'emmène jouer dans le parc d'à côté, que nous partions ensemble sur les routes, les vivre, ces aventures. Mais rien de tout ça ne se réalisa et ce fut la dernière fois que je la vit.
Fin de la première partie.
J'ai fragmenté l'histoire, car je trouvais que ça faisait long pour un one-shot. Et pis, sa vous permet de faire des pauses ;)
