Luctus (deuil)

Une nouvelle fic, qui raconte la mort d'un agent. Les chapitres sont les points de vue des différents personnages, qui sont notés au début de chaque chapitre.

NCIS ne m'appartient pas.

Bonne lecture!


L'appel:

Gibbs

C'est ce matin-là que tout a basculé.

D'habitude, je sais toujours quand quelque chose d'inhabituel s'est passé. Comme une terrible intuition, l'impression que plus rien ne sera jamais comme avant. Un tiraillement d'estomac, quelque chose qui vous pend aux tripes et qu'on arrive pas à oublier.

C'est impossible à décrire, mais malgré tous les efforts qu'on fait pour ne pas y penser, elle reste scotchée dans un coin de la tête, sans pour autant qu'elle vous laisse tranquille.

Ensuite, la plupart du temps, on apprend la vérité. Que ce soit d'un coup de téléphone, des informations à la télévision, ou simplement de bouche à oreille, l'intuition est finalement confirmée.

Mais là, rien ne présageait cet appel. C simple appel qui pourtant a causé tant de désespoir.

Non. Rien.

Et pourtant, j'aurais dû savoir. J'aurais dû ressentir quelque chose, n'importe quoi. Mais c'est le directeur qui a dû me téléphoner pour me prévenir de ce terrible évènement. Je n'avais rien ressenti, et quand il m'a annoncé la mort de mon agent, je n'y revenais pas.

Non, ce n'était pas possible. Même pas envisageable. Non... Elle ne pouvait pas... Pas elle.

Ziva David avait toujours été une combattante. Comment avait-elle pu mourir?

Je n'y croyais pas. Je ne voulais pas y croire.

Mais il fallut bien se rendre à l'évidence. La vie semblait tourner autour de moi. Je ne pensais plus à rien. J'étais plongé dans cet étrange et insoutenable vide qu'amorce la perte d'un être cher.

Je n'avais pas été là pour elle. Alors qu'elle ne me connaissait pas, elle m'avait sauvé en tuant son propre frère. Et après toutes ces années, elle mourrait seule. Sans nous.

En arrivant devant la scène du crime, je vis le visage décomposé de mes agents.

McGee était blanc comme un linge. Et encore, un linge délavé.

Il semblait avancer au ralenti, tellement il appréhendait la rencontre avec le corps sans vie de sa coéquipière.

DiNozzo, lui, avait l'air de ne pas avoir encore réalisé l'énorme perte que venait de subir l'équipe.

Au premier abord, il pouvait sembler ne pas avoir changé de d'habitude. Mais en le regardant bien, je ne vis aucune larme, mais à la place, une marque d'infinie tristesse sur son visage, une marque qui exprimait la terreur d'apercevoir le cadavre de Ziva.

Ducky était déjà auprès d'elle. Je m'approchai alors, et je la vis: elle était d'une pâleur effrayante, baignant dans la flaque de son propre sang. Ses yeux avaient perdu la petite étincelle de vie que j'observais encore le jour d'avant. Cette joie de vivre qu'elle avait retrouvée petit à petit, après avoir surmonté la Somalie.

Morte.

Partie. A jamais...

Ducky, agenouillé à côté de son corps, lui fermait les paupières. A présent, elle semblait presque dormir, si sereine, à la condition qu'on ne se fie qu'a son visage apaisé.

Le docteur leva alors les yeux sur moi et bredouilla un « je suis vraiment désolé, Jethro « accompagné d'un regard triste et navré.

Mais il ne fallait pas rester inactif. Un nouveau sentiment s'empara alors de moi. La vengeance. La dure réalité. Il fallait que justice soit faite, et que nous retrouvions les salauds qui avaient fait ça. C'est seulement à ce moment-là que je remarquai le deuxième cadavre.

Il était à une dizaine de mètres. J'observai alors des traces sanguinolantes sur le sol. Visiblement, Ziva s'était traînée sur une courte distance, grièvement touchée.

L'autre corps était celui d'un homme, la peau mate, une étoile de David autour du cou.

Mes pensées furent presque automatiquement redirigées vers Eli David, et je bouillonnai d'une rage intérieure et silencieuse.

Je ne supportais plus de rester à cet endroit, où des choses horribles s'étaient produites, sans que je sache précisément comment, ni pourquoi. Je pris donc l'initiative d'emmener DiNozzo avec moi, à l'appartement de la jeune femme.

Nous y trouverions sûrement quelques indices supplémentaires.


Alors? verdict pour ce premier chapitre?