Cette histoire se passe après la défaite de Boo. C'est en fait ce que les américains appellent un "what if". Si la fameuse fusion accomplie par l'intermédiaire des boucles d'oreilles divines n'avait pas été rompue et que Gokû et Végéta avaient été réellement condamnés à ne faire plus qu'un ?

A tout hasard, je précise que les personnages ne m'appartiennent pas, pour ceux qui se seraient égarés...

MAUVAIS PLAN

Elle garda sa tête enfouie dans l'épaule de son fils un bon moment, aspirant lentement sa chaleur et son odeur qu'elle avait eu si peur de perdre à jamais. Il garda un temps ses petites mains enroulées autour de sa tête mais commença à se raidir. A huit ans, il se faisait de plus en plus réfractaire au contact charnel et aux manifestations de tendresse de sa mère.

Elle comprit le message et relâcha doucement son étreinte pour lui rendre sa liberté. Alors qu'elle le contemplait encore avec émotion, le silence environnant et le regard figé de l'enfant lui firent relever la tête.

Les cris joyeux s'étaient tus et l'ensemble de la petite troupe encore présente s'était écarté autour d'un personnage qu'elle ne reconnaissait pas.

Elle le fixa instinctivement, comme tous les spectateurs présents. Il leur renvoyait un regard résolu. Il lui rappelait quelqu'un mais son esprit ne parvenait pas à lui donner plus de précision.

Piccolo rompit le silence.

- Vous ne reconnaissez pas Gogeta ?

Une rumeur de surprise circula dans l'assemblée. Seuls, Trunks et Goten accueillirent l'arrivant avec un enthousiasme sincère en s'approchant de lui bruyamment pour le voir de plus près. Gohan finit également par les rejoindre, la mine joyeuse.

La pensée embrumée de Bulma s'était remise à fonctionner. Cet homme était la fusion de Goku et Végéta. Il souriait faiblement aux enfants qui sautillaient autour de lui et s'accrochaient à ses bras.

Bulma croisa ses bras avec satisfaction. Son homme lui reviendrait sain et sauf d'ici quelques minutes. Elle l'observait de loin sans s'approcher et croisa le regard plein d'espoir de Chichi à qui elle adressa un clin d'œil complice.

Après cet instant de flottement, la joie reprit le dessus au sein du groupe. Piccolo toussota discrètement en fixant Gogeta, comme si la présentation n'était pas tout à fait terminée.

Ce dernier écarta gentiment mais fermement les deux garçons turbulents, qui l'assaillaient de questions et l'examinaient sous toutes les coutures. Ce mouvement leur imposa un silence attentif.

- Cependant, vous devez savoir une chose … commença Piccolo

Il s'interrompit et attendit que Gogeta finisse sa phrase.

- La fusion sera cette fois-ci définitive, annonça ce dernier sans un tremblement dans la voix.

Tous émirent un cri de stupeur à l'unisson. Bulma sentit le souffle lui manquer instantanément.

- Alors on aura le même papa ? lança Goten à Trunks avec un rire cristallin, après une minute de réflexion.

- Cooool ! siffla son camarade en souriant largement.

- Ca va pas ! hurla Chichi subitement, cet homme n'est pas ton père ! Ton père est… à nouveau…

Elle fondit dans un sanglot de désespoir bruyant, soutenue par Gyumao.

- Je suis sûr qu'il y a une solution, coupa Gohan en regardant sa mère s'épandre une nouvelle fois dans sa détresse. Le dragon pourrait…

- Le dragon ne pourra pas grand-chose pour l'instant dit Dunde. Il s'agit là d'une magie divine je ne suis pas du tout convaincu qu'il puisse agir.

- Tu n'es pas convaincu ? Mais tu n'as pas l'air bien sûr de toi sur ce coup ! interrompit Bulma d'un ton furieux.

Elle n'était pas vraiment en colère contre lui, mais elle était fatiguée des émotions de ces derniers jours et exigeait des certitudes sur la suite des évènements.

Elle avait pleuré son compagnon, elle s'était réjouie de son retour et à présent, elle n'était plus très sûre du sentiment qui devait l'habiter. La situation jouait sur ses nerfs .

- Dans six mois, nous appellerons le dragon, nous verrons bien, dit Piccolo.

Bulma passa sa main sur son visage, comme pour clarifier ses pensées, et posa les yeux sur Gogeta. Elle ne retrouvait rien du père de son fils. « Six mois » mumura t-elle pour elle-même, comme pour réviser sa leçon.

- En tous cas, il ne mettra pas les pieds chez moi ! Je peux vous l'assurer ! hurla à nouveau Chichi entre deux sanglots.

- Mais, maman ! s'exclama Gohan en se tournant vivement vers elle.

- Non seulement, ce n'est pas ton père, mais en plus, c'est pour partie cet enfoiré de Végéta, qui n'a pas hésité à se laisser posséder et à tuer, je ne sais combien de personnes, tu te souviens ?

Bulma sursauta.

- Hey ! T'as fini de te plaindre ? Il s'est quand même fait massacrer pour racheter ses fautes ! Je t'interdis ! Je t'interdis…

Elle s'interrompit. Pour la première fois de sa vie, elle était à court de mot, à court de force aussi. Honteuse presque d'entrer dans le jeu de Chichi qui avait tous les droits d'être déçue, elle, qui avait sacrifié une bonne partie de son bonheur et de ses aspirations à envoyer son mari se faire tuer pour les autres. De toute façon, on ne pouvait pas nier que Végéta et elle, n'avaient jamais pu se sentir. « Presque comme une sorte de jalousie »soufflait son esprit.

Bulma baissa les armes. Elle s'approcha silencieusement et résolument de Chichi. Alors que tout le monde attendait sa réaction avec appréhension, elle l'enlaça tendrement, comme on console une personne en deuil. « On trouvera une solution » chuchota t-elle à l'oreille de son amie qui avait cessé de pleurer.

Chichi prit ses mains et se défit de son étreinte. Elle la regarda dans les yeux et lui sourit faiblement en hochant la tête imperceptiblement. Bulma lui renvoya son sourire et se détacha d'elle.

Elle se dirigea vers Gogeta qui avait observé la scène avec mutisme. Il ne semblait pas particulièrement perturbé, et attendait que l'orage se calme, conscient qu'il n'y avait pas grand-chose qu'il puisse ou veuille dire pour dissiper l'ambiance.

Bulma se planta en face de lui. Il était plus grand qu'elle. Elle leva son regard pour le dévisager un instant. Un vague air de famille, c'est tout ce qu'il restait de son compagnon, physiquement en tout cas. Cela la rendait un peu triste mais en même temps, elle savait que c'était mieux comme ça. Les choses étaient aussi claires qu'elle pouvait l'être.

- Tu fais ce que tu veux, mais une partie de toi a le droit de vivre à la Capsule. Nous avons de la place et ce n'est pas comme si tu étais tout à fait un étranger, lui dit-elle.

Puis elle se tourna vers son fils.

- Trunks ! On rentre !

oooo0oooo0oooo

Courte intro. Je vous laisse voir le chapitre suivant si ça vous va.