Il faisait froid. Oui, il faisait très froid. Je me souviens, maman tremblait. Tout était blanc autour d'elle. Les toits, les arbres, le parc tout entier. Tout. Poudlard ressemblait à un gros gâteau à la crème. Maman avait très froid. Moi aussi. Elle était là, assise sur ce banc,, tout près du lac, à t'attendre. Seule tâche de couleur dans le paysage. Un garçon a dit au petit déjeuner, qu'il avait neigé toute la nuit. Maman n'y faisait pas attention, mais moi, j'écoutais. Je voulais me rappeler chaque moment ce cette journée. Chaque petit détail était important pour moi. Même les flocons de neige accrochées aux cheveux de maman. Même sa main posée sur son ventre. Posée sur moi. Maman m'aime déjà, je le sens. Je ne suis là que depuis deux mois, mais elle m'aime déjà.
Le temps passe, et elle t'attends toujours. Les vacances viennent de finir. On les a passé loin de toi maman et moi. Mais c'est pas grave. On a une bonne nouvelle à t'annoncer ! Tu as eu exactement une heure et vingt sept minutes de retard. Tu ne t'es même pas excusé. Tu t'es juste assis là, à côté de maman. "Qu'est ce que tu veux ?" Maman à mis un quart d'heure avant de te répondre. Elle t'a parlé de moi. Elle t'a dit que j'avais deux mois. Que j'étais encore aussi petit qu'un grain de riz, mais que je grandirais bientôt. Elle t'a répété tout ce que lui avait dit la dame avec la blouse blanche, à Sainte Mangouste. Elle était heureuse.
Mais toi pas. Non, toi tu es devenu tout blanc. Presque autant que le paysage qui nous entourait. Tu t'es énervé. Tu as crié. 16 ans, c'était trop jeune pour être papa. 16 ans, c'était trop jeune pour être maman. 16 ans, c'était trop jeune pour assumer une famille et des responsabilités. Tu as dit à maman que tu ne voulais pas de moi, qu'elle devait prendre une potion et se débarrasser de "ça", bref, avorter. Avorter !
Papa, tu as dit à maman de me tuer !!
J'avais 2 mois, je n'étais pas plus gros qu'un petit grain de riz. On ne savait même pas encore que j'aurais été une fille. Mais si tu m'avais laisser vivre, si tu nous avais laisser vivre, j'aurais grandis, tout doucement. Oui, plus que 7 petits mois et tu te serais émerveillé en me voyant et, aujourd'hui papa, on fêterait, toi, maman et moi, mon entrée à Poudlard. J'aurais eu ton regard d'acier, les cheveux si noirs de maman, son petit nez et toute la finesse de tes traits.
Bonne nuit, papa.
Draco se réveilla en sursaut. Ce rêve. Toujours le même. Tous les ans, à la même date il y avait le droit. Voilà bien 12 ans qu'il n'avait plus vu Stéphanie. Depuis cet après midi cauchemardesque. A ce moment là, il ne pensait qu'aux "qu'en dira-t-on", à la réaction de son père. Il avait agis pour le mieux. Du moins, c'est ce qu'il avait d'abord pensé. Mais maintenant il souffre. Maintenant qu'il donnerait tout pour pouvoir serrer sa petite fille dans ses bras.
Si seulement...
[Papa]
Le 14/11/2008.
