Bien le bonjour! Voici enfin le petit recueil de défis que vous pouvez me lancer, et dont j'avais parlé en chapitre 2 de ''Des mots, un message''.

Tout est expliqué dans le résumé, comme vous avez pu le constater, et le rating peut éventuellement évoluer en fonction des demandes, du moins pour certains chapitres, donc j'ai mis M juste pour être sûre... ^^

Me revoilà donc avec un premier défi, celui qui m'a été lancé par MlleLauChan. Elle m'avait demandé de caser la phrase "La mort est un processus rectiligne" de Daniel Pennac, et ce sans inclure dans le pairing ni Garp, ni Sabo, ni Luffy, ni Ace, ni aucun autre membre de l'équipage de Barbe Blanche.

Et voilà ce que ça donne! ^^ Je vous souhaite une bonne lecture!

PS: LittleFreedom si tu passes par là: le tiens arrive bientôt ne t'en fais pas! Juste le temps de me décider entre mes deux idées! ^^

Disclaimer: One Piece et ses personnages ne m'appartiennent pas.

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La mort me connait si bien

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La mort a toujours été quelque chose de continu. Ce n'est pas un événement qui arrive comme ça à l'improviste, et puis c'est tout. Ce n'est pas un simple prétexte pour lancer une enquête. Non, c'est un fait, un élément de la vie, qui se prolonge dans le temps, sous la forme de la douleur de la perte d'un être cher.

Bien sûr, pour celui qui est parti, ça s'arrête là. Il meurt, point. Mais pour les membres de son entourage, c'est toute une autre période de leur vie qui commence. C'est autre chose, c'est la douleur, la vraie, grandeur plus que nature, c'est l'innommable douleur, la vacherie céleste dans tout son ô Dieu raffinement.

Il y a ceux que le malheur effondre, ceux qui deviennent rêveurs. Il y a ceux qui parlent de tout et de rien, mais sauf du mort, comme pour éviter le sujet, trop douloureux. Il y a ceux qui se donneront la mort juste après. Il y a ceux qui pleurent beaucoup et cicatrisent vite et il y a ceux qui se noient dans les larmes qu'ils versent. Il y a ceux qui sont contents, débarrassés de quelqu'un, ceux qui pique-niquent au cimetière et ceux qui le contournent parce qu'ils ont une tombe creusée dans la tête. Il y a ceux qui trouvent que la mort c'est la vie.

Et Brook était de ces derniers: pour lui, plus que pour quiconque, la mort était la vie. Il était mort et pourtant il était là, bien vivant, riant avec ses amis et faisant l'expérience de tant d'aventures avec ces derniers.

La mort est un processus rectiligne. Elle s'étire dans le temps. Et Brook le sait: il le vit. Il l'a vécu. Il y a pensé, à tel point que maintenant, toutes les interprétations qu'il aurait pu avoir de ce concept s'emmêlent dans sa tête osseuse.

Au début, il avait pensé à cela du point de vue de sa situation: il est mort, et il continue à être mort. Alors oui, pour lui, cet événement est bien rectiligne, et il se prolonge dans le temps jusque Dieu sait quand.

Et puis il avait fini par se dire qu'il l'avait vécue aussi cette mort, mais pas seulement comme la sienne: comme douleur. Celle de la perte de son premier équipage, un supplice dans toutes les règles de l'horreur, le supplice des supplices. Sa dernière pensée aura été pour que ça cesse, pour qu'on l'achève. Il était tout seul le temps que ça a duré, tellement abandonné, si désolé, comme on disait jadis quand on voulait parler d'une solitude de pierre… Parce que c'est ça, la torture, ça ne consiste pas seulement à faire mal, ça consiste à désoler quelqu'un jusqu'à ce qu'il soit très loin de l'espèce humaine. Et peut-être qu'il a eu mal, Brook, au point de penser que la mort elle-même ne l'en soulagerai pas. De toute façon, il n'aurait pu essayer: il était déjà mort, depuis bien longtemps déjà.

Et cette douleur, la perte de ses compagnons, il l'a ressentie avec tant de force qu'il fera tout, tout, pour s'assurer que cela ne se reproduira jamais. Alors il fait son maximum pour ce nouvel équipage qui lui a donné un second souffle, lui qui ne croyait plus au bonheur, seul sur son bateau fantôme, lui qui se laissait aller à ses pensées sombres, et qui croyait ne jamais pouvoir en être sauvé.

Brook, mort, avait été extirpé par deux fois des bras de la grande faucheuse. Son corps l'avait été par son pouvoir du fruit du démon; mais son esprit l'avait été par ce gamin rieur et son éternel chapeau de paille.

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Bon, ça vaut ce que ça vaut... J'espère en tout cas que ce premier défi vous aura plu! Ah, et point bonus à ceux qui trouveront les autres phrases et/ou références à Daniel Pennac dans ce texte! :p

Sur ce, je me sauve! À la prochaine! ;)