Stay Alive

Résumé :Un soir d'été, Eren rencontre un homme au regard éteint, penché au-dessus du vide. Celui-ci attire son attention, et le jeune homme décide de faire un pari : «Je te parie que j'arriverai à te faire sourire d'ici une semaine. Si je n'y arrive pas, je te laisserai mourir. Si je réussis, tu resteras en vie aussi longtemps que tu pourras.»

Blabla moyennement intéressant mais nécessaire : Euh... Bonjour ?

Bon, pour commencer, ceci est ma deuxième fanfic, et je ne suis entrée dans ce monde que récemment, donc je n'ai pas encore bien assimilé le vocabulaire... C'est donc UA, ou AU sur Eren et Levi (je préfère cette écriture plutôt que Livai ou Rivaille parce que... parce que.) principalement, qui se passe à notre époque. Bien sûr, ils ne m'appartiennent pas (heureusement pour eux), tous les personnages de cette histoire sont à Hajime Isayama, notre dieu à tous. Ou pas. Bref.

Cette histoire aura sûrement 7 ou 8 chapitres relativement longs, je compte faire un chapitre pour chaque jour du pari, plus le prologue, et éventuellement un épilogue, mais ce n'est pas certain. Comme vous l'aurez compris c'est un yaoi, Ereri ou Riren (je n'ai jamais compris la différence), donc ceux qui ne supportent pas ou ceux qui préfèrent d'autres couples, bye bye !

L'intrigue n'est pas non plus au top de l'originalité, donc si je copie sans le vouloir une histoire déjà faite, prévenez-moi surtout, je ne voudrais pas importuner un/e auteur/e !

Je tiens à m'excuser aussi par avance pour les fautes d'orthographe, ce n'est pas facile d'écrire parfaitement à 13 ans, croyez-moi.

Enfin bon, j'espère quand même que ça pourra vous plaire, et surtout n'hésitez pas à me donner des reviews, positives ou négatives, que ce soit pour me faire un exposé détaillé de tout ce qui ne va pas ou un simple «C'est cool, continue !», ça m'aiderait beaucoup. Mais des follows ou, soyons fous, des favorites m'iraient aussi parfaitement ^_^

Bref, sur ce, je vous laisse, bonne lecture !

Prologue : Le pari.

Il faisait chaud. Terriblement chaud. Horriblement chaud. Alors même que la lune se reflétait sur l'eau mouvementée, une dizaine de mètres en dessous de lui, la sueur collait les vêtements de Levi à sa peau, et il ne supportait pas ça. Ça lui donnait la désagréable impression d'être poisseux, sale. Souillé. Il passa une énième fois sa main sur son front pour retirer les quelques mèches ébènes qui y collaient. Il claqua de la langue, énervé. Il détestait vraiment l'été. Il poussa un long soupir blasé, et reposa sa main sur la rambarde en pierre du pont où il était assis, une jambe se balançant paresseusement au-dessus du vide. Au-dessus de lui, des milliers, des millions d'étoiles scintillaient, encerclant la lune solitaire mais brillant comme un petit soleil, pourtant, pourtant il s'obstinait à visser son regard bleu acier vers le bas, là où les eaux sombres et tourmentées se brisaient contre les roches aiguisées. Il put distinguer un pétale rose, d'œillet ou peut-être de fuchsia, flotter délicatement sur la surface de l'eau avant d'y sombrer et de ne plus réapparaître. Il aurait voulu l'imiter, disparaître, tout simplement. À vrai dire, il n'avait rien ni personne pour l'en empêcher. Des parents ? Ils ignoraient même s'ils étaient encore en vie. Des amis ? Tout ce qu'il avait jamais eu de plus ressemblant à des amis, il l'avait perdu. Ils l'avaient laissé seul et il ne les en blâmait pas, car c'était en partie, même totalement de sa faute. Il les avait perdu. Il s'étonnait même d'être encore en vie, d'avoir survécu à tout ça alors qu'il était sans doute celui qui le méritait le moins. Entre vols à l'arraché, missions de tueur à gages, parfois même prostitution, il avait appris à fermer son cœur. À l'anesthésier plutôt. Oui, son cœur était endormi, il ne ressentait plus rien. Ni joie en voyant ses collègues rentrer sain et sauf, ni remords en arrachant la vie, ni tristesse en se remémorant le visage de ceux qu'il avait pu appeler ses amis. Les seules choses qui lui indiquaient qu'il était encore en vie, c'était l'adrénaline lors des missions, la mélancolie parfois, mais surtout, surtout la douleur. C'était ce dont il voulait le plus le débarrasser, et c'était ce qui lui collait le plus au corps et à l'âme. Chaque jour, chaque heure, chaque minute, chaque seconde, pas un seul instant de répit. Il ressentait en permanence cette douleur inexpliquée qui lui tiraillait la poitrine à chaque pensée. Après des années et des années, 34 en fait, il avait appris à s'y habituer, et il avait aussi compris comment faire pour qu'elle cesse. Mourir. Tant qu'il ne serait pas mort, froid et immobile, comme les nombreuses personnes ayant croisé sa lame ou le canon de son pistolet, il ne connaîtrait pas de répit. Et depuis qu'il avait compris ça, il venait ici tous les soirs, sur ce pont au milieu de la ville, à contempler le vide sans pour autant se laisser tomber. L'endroit était plutôt beau mais désert. Les habitants du coin l'évitaient systématiquement, et à raison, cet endroit lui était donc désormais réservé la nuit, personne n'osait passer dans les environs après le coucher du soleil. Enfin, personne jusqu'à aujourd'hui. Car alors que Levi poussait un énième soupir, il entendit des pas contre l'asphalte. Il tendit l'oreille, incrédule mais oui, c'étaient bien des pas qui se dirigeaient dans sa direction. Il fronça les sourcils encore plus qu'à l'accoutumée. Qui osait le déranger dans sa traditionnelle contemplation de la rivière ? Il tourna lentement le visage vers la gauche. Étant caché derrière un des piliers du pont, l'étranger ne semblait pas encore l'avoir remarqué. C'était un adolescent d'environ quinze ans, peut-être seize mais pas plus. Il avait une chevelure châtain foncé en bataille, un peau bronzée et portait un pantacourt en jean, des tongs tout ce qu'il y avait de plus banal, et un débardeur kaki. Levi, lui, portait un pantalon fin, noir, des chaussures en cuir abîmées mais rutilantes, et une chemise sombre à manche longue. Il ne supportait pas le soleil et, bien que s'habiller de noir n'arrangeait pas les choses, il ne pouvait se résoudre à porter d'autres couleurs. Au fur et à mesure que l'adolescent approchait, Levi pu voir qu'il avait des écouteurs vissés à ses oreilles et qu'il fermait les yeux, remuant sa tête au rythme de la musique avec un air plutôt idiot sur le visage. «Tsk, pensa l'homme, juste un gamin qui rentre chez lui.» Il reporta son attention sur la rivière, espérant qu'il ne le remarque pas et passe son chemin. Il n'était pas d'humeur à effrayer un gamin.

- Tu vas sauter ?

Raté.

Levi retint un soupir désespéré et ne se retourna pas. «Laisse-moi gamin, pria-t-il, pitié, va-t-en.» Mais le gamin en question n'avait apparemment pas l'intention de lâcher l'affaire.

- Je m'appelle Eren, lui informa l'adolescent alors qu'il n'avait rien demandé, Eren Jäger.

Aucune réponse.

- C'est allemand, crut-il bon de préciser.

Levi le sentit plus qu'il ne le vit se hisser à son tour sur la rambarde du pont et s'y asseoir à sa droite. «C'est dangereux gamin, pensa-il sans le dire, si tu te fracasses en bas, ce ne sera pas ma faute.»

- Pourquoi tu veux sauter ? Continua le dénommé Eren.

Le plus âgé tiqua à cette question et ne put s'empêcher de froncer les sourcils encore plus, réalisant par là-même une prouesse. Qu'est-ce qui faisait dire à ce gamin qu'il voulait sauter ? Certes, seul, la nuit, habillé en noir et la mine d'un dépressif, suspendu au-dessus du vide, il ne devait pas avoir l'air très joyeux... De plus, il ne tenait pas réellement à la vie. Même pas du tout, le simple fait de devoir respirer pour se garder vivant était une corvée pour lui. Oui, peut-être qu'il avait envie de sauter finalement. Il baissa les yeux qu'il avait légèrement levés à l'arrivée d'Eren, et contempla les rochers sous lui avec un regard nouveau. Pourquoi pas, après tout ? Mais avant qu'il n'ait pu esquisser un geste, il sentit une main chaude se poser sur la sienne, glacée malgré la température. Il avait toujours eu les mains froides, quelque soit la saison. Ne pouvant baisser plus les sourcils, il se mordit les lèvres pour retenir un grognement mécontent. Lentement, très lentement, il tourna la tête vers l'arrogant adolescent, du moins le voyait-il comme ça. Mais toutes ses pensées et tous ses préjugés s'envolèrent en accrochant son regard. Deux immenses pierres précieuses le fixaient. Des iris d'un vert profond, royal, mêlées de stries d'un bleu océan, et au cœur desquelles Levi pouvait clairement voir quelque chose qu'il n'y avait jamais eu dans ses propres yeux éteints. Ces deux grands yeux qui ne se détachaient pas de lui étaient remplis de... Vie. Il ne pouvait décrire ça autrement. Ils semblaient contenir plus de vie et de sentiments que le corps et le cœur de Levi au cours de son existence entière. Ce n'est que quand Eren pencha légèrement la tête en souriant qu'il se rappela de respirer. Il prit une grande bouffée d'air et porta la main gauche à ses tempes, son cerveau lui faisant payer le manque d'oxygène.

- Comment tu t'appelles ? Demanda à nouveau Eren, et sa voix résonna étrangement dans les oreilles de son aîné, faisant vibrer une partie de son cœur qu'il croyait morte depuis longtemps.

- L...Levi.

Sa voix était rauque à force de ne parler à personne, et mal assurée. Il essaya de trouver ce qui l'avait poussé à répondre à ce gamin arro... à ce gamin, mais encore une fois ses pensées furent balayées par le sourire éclatant qu'il lui présenta. Au moins il avait réussi à ne pas recroiser son regard.

- Levi comment ? S'enquit Eren.

- Ackerman.

- Et tu veux mourir, Levi ?

Ce dernier resta interdit quelques secondes, avant de reporter ses yeux sur le vide en-dessous de lui. Eren dût prendre ça pour une réponse positive, car il continua :

- Et bien, Levi, si ça ne t'ennuie pas, en fait même si ça t'ennuie, je voudrais jouer à un jeu.

Levi ne répondit pas, attendant qu'il continue.

- Je te parie que j'arriverai à te faire sourire d'ici une semaine. Si je n'y arrive pas, je te laisserai mourir. Si je réussis, tu resteras en vie aussi longtemps que tu pourras.

L'homme secoua la tête, sa bonne vieille douleur à la poitrine se rappelant à lui.

- Tu ne comprends pas.

Ce n'était pas vraiment un reproche. Juste un fait, un simple fait qui faisait d'eux des opposés.

- Non, confirma Eren, je ne comprends pas. Je ne peux pas comprendre. J'ai des amis sur qui je peux compter, des parents absents mais aimants, je ne suis pas une tête mais je me donne à fond dans mes études, j'ai des passions, des hobbies, et j'aime la vie. Mais je veux comprendre. Et je veux que tu puisses voir le monde comme je le vois, que tu oublies sa cruauté et apprennes à voir ce qu'elle veut t'offrir. Alors accepte ce pari. Tu n'as rien à perdre, après tout. Au mieux, tu gagnes, et tu peux mourir. Au pire, tu perds, mais tu auras une raison de vivre.

Levi soupira en s'adossant au pilier derrière lui. Le gamin avait raison, il n'avait rien à perdre. Mais était-ce une raison suffisante ?

- D'accord.

Apparemment oui. Eren serra plus fort sa main, et il fut obligé de lever la tête, vers son sourire si aveuglant alors qu'il ne voulait plus rien voir, et de croiser ses yeux si vivants qui lui faisaient ressentir des choses qu'il avait mis des années à éloigner. Ce pari le menait à sa perte, il en était certain. Peut-être qu'en acceptant, il avait fait la pire décision de sa vie. Mais peut-être pas.

- Où t'habites ? Lui demanda Eren.

- Nul part.

Pour la première fois, il vit le garçon froncer les sourcils.

- Comment ça «nul part» ?

- Nul part, c'est tout, se renfrogna Levi.

- Tu passes toutes tes nuits ici ?! S'exclama l'adolescent.

- Il faut croire que oui.

Eren sauta sur le trottoir sans lâcher la main de Levi et le tira vers lui. Ce faisant, Levi dût abandonner la rambarde pour se réceptionner, sans quoi il se serait cassé la figure. Il leva la tête s'apprêtant à se plaindre, mais Eren le dépassant de dix bons centimètres, son visage se retrouva bien plus près du sien que prévu. Ses mots furent bloqués dans sa gorge et il ne retrouva sa voix que quand le garçon commença à le traîner derrière lui.

- Qu'est-ce que tu fais, gamin ?

- Je t'emmène chez moi.

Levi retint un «Quoi ?!» retentissant et opta pour un «Pardon ?» plus discret. Déjà qu'il n'était pas en bon terme avec la police, ce serait stupide de se faire arrêter pour tapage nocturne. Mais Eren ne répondit pas, et se contenta de tirer sa main pendant une bonne dizaine de minutes, son aîné n'ayant pas la force de protester. Il finirait bien par comprendre qu'il était dangereux et sans espoir, non ?

Non ?

Levi contempla sa main pâle et fine dans celle d'Eren, puissante, chaude, tellement plus grande et bronzée que la sienne. Ils étaient vraiment de parfaits opposés.

- On est arrivés !

L'adolescent traîna son boulet dans les escaliers de son immeuble, monta jusqu'au deuxième étage, trouva ses clés de sa main libre, puis finit par lâcher celle de Levi pour le laisser entrer. Il faisait frais à l'intérieur. Eren alluma la lumière du salon, et fit rapidement faire le tour de son appartement à son aîné. La pièce à vivre/salle à manger, la petite cuisine, l'étroite salle de bain, et finalement la minuscule chambre. Un appartement d'étudiant comme un autre. Eren fouilla dans son armoire et tendit un jogging et un t-shirt propres à Levi.

- Tu peux utiliser ma chambre ce soir, lui proposa-t-il sans vraiment lui laisser le choix. Si tu as besoin de quoi que ce soit, je serai dans le salon. Bonne nuit, Levi.

À ces mots, l'adolescent s'approcha du plus âgé et, comme un parent à son enfant, lui embrassa le front, pile à la bonne hauteur, puis s'éclipsa de la chambre. Lorsque Levi comprit ce qu'il venait de se passer, sa poitrine le prit d'une douleur fulgurante, si puissante et soudaine qu'il s'écroula sur le lit, en sueur. Son cœur le brûlait. Il porta la main à son torse et sentit, avec étonnement, son cœur battre à cent à l'heure. S'il avait pu, il aurait souri. Il n'était pas une jeune fille fragile, quand même ! Pourtant ce simple contact de ses lèvres sur sa peau l'avait brûlé. Comme si la pureté d'Eren le consumait. Il était juste trop... Eren. Et Levi était trop Levi. C'est pourquoi ça ne pouvait pas marcher, rien que le fait de respirer le même air que lui arracha à Levi une plainte étouffée. La vision trouble, il se releva difficilement et s'empara des vêtements qu'Eren avait mis à disposition. Le tissu le brûla lui aussi la peau alors qu'il les enfilait. Le bas du jogging traînait par terre et le t-shirt lui arrivait aux cuisses, mais c'était toujours mieux que sa vieille tenue qu'il portait depuis un temps indéterminé. Il remarqua pour la première fois leur odeur, un mélange de Soleil et de miel. Ce parfum entêtant s'infiltra en lui et remonta jusque dans son cerveau, lui donnant un mal de tête terrible. Qu'est-ce qu'il faisait là, après tout ? Il pourrait très bien s'en aller maintenant. S'en aller, faire comme si il n'avait jamais rencontré Eren, comme s'il n'avait jamais croisé son regard de forêts et d'océan. Pourtant, il n'en fit rien. Il s'allongea dans le lit et se glissa sous la couverture. Depuis combien de temps n'avait-il pas couché dans un vrai lit ? Il ne saurait le dire. Cette nuit, il dormit étonnement bien. Bien mieux que pendant toutes les nuits des années précédentes. D'un sommeil profond et, pour une fois, sans cauchemars. À la place, ses rêves furent envahis par un jeune homme aux iris turquoises.