MARS 2018

Bonsoir !

Comment te portes-tu, cher lecteur d'un soir ? Bien pour ma part, j'ai décidé de prendre le temps de publier à nouveau ! Cette idée de fic me trotte dans la tête depuis plus d'un an, et j'ai consacré cette dernière semaine à la reprise de ce projet.

MarlyMcKinnon si tu es passe par là ce soir, sache que cette publication commence grâce à toi, c'est ton anniversaire, non ? Disons que c'est mon cadeau alors ! BON ANNIVERSAIRE !

L'histoire prend place directement après Les Femmes Black : Dorea Black Potter ainsi que Les Femmes Black : Violetta Bulstrode Black, mais je vais essayer de tout rappeler au fur et à mesure. Alors si ces fanfictions n'ont pas été lues, pas de panique, ce n'est pas gênant du tout. Il y aura des clins d'œil à ces fics où aux OS que j'ai pu publier, mais là encore, cela ne gênera absolument pas la compréhension.

Petite précision : quand j'ai commencé à écrire sur Dorea Potter, Joanne Rowling (que j'adore, que je vénère...) n'avait pas encore précisé l'identité des parents de James Potter, et manque de chance, j'avais déjà imaginer Charlus et Dorea Potter avoir ce petit garçon... Je vais rester sur cette idée, pour plusieurs raisons, dont le fait que les Black sont vraiment fascinants et vraiment bizarres (ce qui permet pleiiin de rebondissements étant donné que Dorea vient de cette famille de fous par sa naissance), que j'aime énormément la relation qu'ont Charlus et Dorea dans ma tête, que ça me permet de retravailler des personnages dont j'ai déjà esquissé la personnalité dans mes autres fic, que Marly les adore (eh oui, ça compte), et beaucoup d'autres choses encore !

Alors à vos baguettes, l'histoire commence !

Disclaimer : Comme dit plus haut, Joanne Rowling la meilleure, celle à qui le monde d'Harry Potter appartient !


JUIN 2018

Bonjour cette fois !

Petit changement de programme pour cette fanfiction. J'ai affiné mon idée de départ et j'en suis venue à quelque chose de plus ambitieux : une fic en trois parties :

Dix chapitres jusqu'à la naissance de James puis une deuxième partie avec dix chapitres jusqu'à la naissance de Lily, puis dix autres s'alternant sur des moments de leur enfance. Et tout ça dans le but de mettre en évidence le fait que l'enfance de James et celle de Lily ont été très… différentes, outre l'aspect magique d'un côté et moldu de l'autre.

Et je suis désolée de l'attente, tous ces changements m'ont interrompu dans l'écriture !

Bonne relecture ! (quelques changements infimes ont été faits!)

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OU TOUT COMMENCE…

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PREMIERE PARTIE

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Chapitre 1 : Mrs Violetta Black

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Juin 1959,

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Dorea Black Potter sortit de la chambre d'hôpital de sa mère tout juste morte, les mains sur les oreilles. Elle ne voulait pas entendre sa sœur lui conter la vie fade et sans bonheur qu'elle avait mené. Elle savait Cassiopeia assez aigre, mais elle ne la pensait pas si emplie de rancœur.

Alors elle s'enfuyait, les yeux en larmes, la tête en ébullition, la respiration saccadée du trop plein d'émotion qui déferlait en elle. Cependant, un bras la retint. Elle secoua sa main. Mais elle ne put s'en défaire. Se retournant pour se dégager tout à fait, elle tomba sur les mêmes yeux que les siens, dans un visage ridé. Les yeux larmoyants d'Arcturus Black la fixaient avec espoir, malheur, bonheur le tout à la fois.

« S'il te plaît... murmura-t-il plus faiblement que le battement d'aile du colibri.

-Non... souffla-t-elle, totalement perdue. Laisse-moi partir Oncle Ar... Pa... Arcturus. »

On aurait dit que la dernière étincelle de vie dans les yeux du vieillard s'éteignait. Il lâcha le bras de sa fille illégitime et la laissa courir dans les étages de l'hôpital Ste Mangouste.

Dorea finit par être arrêtée par un grand sorcier à la poigne plus solide que celle de son oncle... non, de son père.

« Charlus... reconnut-elle. »

Elle se jeta dans les bras de son époux, et celui-ci compris aussitôt que sa mère venait de mourir. Pour le reste en revanche ce serait à Dorea de tout lui expliquer.

« Je suis désolée Dori... lui dit-il tout bas en l'enlaçant avec douceur. »

Dorea se blottit un peu plus contre lui, et le tenant fort, elle transplana hors de l'hôpital. Le décor changea, sous le regard intrigué de Charlus. Ils étaient de nouveau à Godric's Hollow, devant la Maison des Potter, leur maison à eux.

Charlus ouvrit la porte à Dorea, et la tira à l'intérieur, alors qu'elle fixait un point imaginaire d'un œil hagard ou ailleurs. Il la mena jusqu'au salon en lui tenant la main. Là, il l'assit sur un des canapés et la lâcha quelques instants du regard, le temps de raviver le feu de la cheminée d'un coup de baguette. Puis Charlus vint s'asseoir à côté d'elle.

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Quelques heures plus tôt

« Bienvenue pour ce dernier duel de la Compétition de duel 1959 ! Mrs Dorea Potter contre Mr Peter Nimbleman ! A vos baguettes ! annonça Mr Toothill, l'organisateur de la Compétition Annuelle de Grande-Bretagne et d'Irlande. »

Dorea salua Nimbleman, et se mit en garde tout de suite. Le sort de son adversaire fut aspiré par son bouclier et les maléfices s'enchainèrent. Des plus simples aux plus complexes. Des plus anciens aux plus récents. Elle oublia tout ce qui l'entourait, seuls comptaient sa baguette et son adversaire qu'elle devait abattre.

Le combat durait depuis plusieurs minutes déjà, lorsqu'elle sentit son ventre émettre des protestations. Elle devait finir ce duel, et s'asseoir.

Elle tenta quelque chose qu'elle n'avait fait qu'une fois et qui avait été un vrai désastre.

« Serpensortiae ! »

Des dizaines de serpents noirs s'échappèrent de sa baguette. Elle avait légèrement modifié la formule d'origine pour augmenter le nombre de serpents. Les reptiles commencèrent à regarder autour d'eux.

« Amplificatum ! »

Les serpents doublèrent de volume. Il y eut quelques cris d'effroi venant des spectateurs dont Dorea ne tint pas compte.

« Wingardium Leviosa ! »

Les serpents s'élevèrent.

« Confringo ! »

Les serpents explosèrent. Il y eut un nuage de fumée et de viscères de serpents. Elle leva sa baguette et une violente bourrasque de vent fit partir la fumée dans la direction de Nimbleman. Elle ne vit pas le sorcier tomber ; elle l'entendit. D'un mouvement souple du poignet, la fumée se transforma en tourbillon. Son adversaire, pris à l'intérieur, ne put rien faire, et lorsque Dorea arrêta son cyclone, elle lança une Petrificus Totalus en un sortilège informulé.

Il y eut un grand silence puis des cris de joie. Elle entendit son nom être scandé.

Dorea ne réalisa une nouvelle fois pas tout de suite qu'elle avait gagné. Elle resta immobile quelques secondes, avant que son mal de ventre ne reprenne, et qu'elle se rappelle pourquoi elle avait tenté le tout pour le tout.

Elle sauta à bas de l'estrade, et se fraya un passage jusqu'à Charlus qui ouvrit les bras.

Mais elle ne s'y blottit pas. Elle se planta devant lui, les poings sur les hanches.

« Donne-moi ta main, dit-elle durement.

Les bruits alentour s'étaient tus, s'y bien que les sorciers fronçaient les sourcils se demandant s'ils allaient assister à une scène de ménage.

Charlus eut un visage perdu, mais baissa néanmoins ses bras pour lui donner sa main.

Elle l'attrapa vivement, et la posa délicatement sur son ventre.

« Te rends-tu compte des risques que tu m'as fait prendre en refusant de m'écouter ? »

Elle vit Charlus faire de grands yeux, mais il semblait qu'il ne pouvait prononcer aucun son.

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Il regarda cette femme, sa femme, sa sorcière. Elle avait presque quarante ans, et merci la Magie, dans huit mois ils auraient un enfant. Enfant qui n'était plus attendu, un enfant miracle ! Mais pour l'instant, il y avait quelque chose d'autre qui tournait dans l'esprit de Charlus Potter.

« Dori... murmura-t-il en passant sa main rugueuse sur la joue lisse et délicate de Dorea. »

Il dégagea son visage des quelques mèches de cheveux qui le barraient. Les yeux gris perle de son épouse étaient pleins de larmes contenues, et à la fois si peu brillants que c'en était troublant. Il la serra contre lui au vu de son manque de réaction. Le sorcier lui enleva son chapeau pour le jeter plus loin. La Compétition annuelle de Duel de Sorciers de Grande-Bretagne et d'Irlande, remportée par Dorea il y a quelques heures maintenant, peu avant le décès de sa mère, n'était qu'un vague souvenir, en comparaison à la tristesse qui imprégnait alors la vainqueur de cette Compétition.

Puis Charlus lui défit maladroitement son chignon qui tombait déjà en ruine. Il laissa les épingles rebondir sur le parquet froid de leur maison. Puis enfin, il glissa ses doigts dans les cheveux de celle qu'il aimait. Et il les lui caressa un certain temps avant que Dorea n'ouvre la bouche.

« Elle est morte, dit-elle simplement pour commencer. Elle est morte, et moi, je n'ai rien vu venir. Pourtant, je suis sa fille ! Mais j'étais tellement obnubilée par la Compétition de Duel...

-Dorea... voulut la couper Charlus.

-J'en étais obnubilée ! Certes, elle a fait en sorte que je ne sois pas mise au courant, que tout me soit caché, de ce fait elle m'a empêchée de venir la voir ces derniers mois ! Je ne m'étonne plus qu'elle ne soit pas venue assister aux Duels auxquels j'ai participé... Et dire que j'ai osé être contrariée de son absence alors que... alors qu'elle se mourait ! »

De grosses larmes dévalèrent finalement ses joues plus vite que les maléfices qu'elle savait lancer.

« Dorea ! s'écria Charlus, désemparé. Elle voulait que tu gagnes ! Elle voulait ton bonheur !

-Elle était condamnée, elle aurait pu me laisser lui dire au revoir correctement au lieu de... Au lieu de ces...

-Au lieu de quoi Dori ? demanda plus calmement Charlus.

-Au lieu toute cette rancœur, de cette violence, de ces cris ! »

Charlus la fixa avec incompréhension jusqu'à ce que la sorcière trouve la force de s'expliquer.

« Cassiopeia est venue me chercher parce que Maman voulait nous raconter tous ses... ses mensonges. »

Charlus réussi avec un effort incommensurable à garder un visage neutre.

« Tu ne sais pas tout ce qu'elle nous a caché. Il y a tant de choses qu'elle a dû taire pour notre protection ! Tant d'horreur qu'elle a dû supporter dans le silence et tant de bonheur qu'elle n'a pu partager ! C'est une vie brisée qu'elle nous a racontée... Et pour quoi ? Pour m'apprendre que...

-Dis-moi tout Dori, l'encouragea Charlus alors que les mots semblaient ne pas vouloir franchir les lèvres de la sorcière.

-Mon père était brutal avec elle... commença-t-elle en chuchotant. Non, pas mon père, son mari.

-Mais...

-Cygnus Black n'est pas mon père. Sa vie à ses côtés n'a été que souffrance. Elle est tombée amoureuse de mon Oncle Arcturus alors qu'elle portait... Marius, mon frère Cracmol, dans son ventre. Puis je suis née, trois ans après. Elle ne savait pas qui était mon père ! Tu te rends compte ! Mon père... Je veux dire son mari abusait d'elle, et mon père l'aimait, et l'aime toujours... Oncle Arctu... Je veux dire mon père, a été jusqu'à falsifier l'arbre généalogique de la Famille Black, le plus vieil arbre qu'il existe sur terre est un faux !

« C'est ma mère et mon père qui ont fait en sorte que nous nous marions... Ils ont jeté un sortilège de Confusion à son mari ! Et si elle est morte de la Tubercuflamme aujourd'hui, c'est à cause de son mari - encore une fois ! - qui était à la solde de Grindelwald et a dû contracter cette maladie en Europe de l'Est lorsqu'il y est allé pour massacrer des Moldus !...

« Oh Charlus ! Toute ma vie est un mensonge ! avoua Dorea le cœur au bord des lèvres en se mettant à pleurer contre le torse de son mari. »

Le sorcier l'entoura de ses bras, le regard au loin.

« Toute ta vie n'est pas un mensonge, murmura-t-il calmement, semblant peser ses mots.

-Ah oui ? répliqua Dorea, un drôle de rire jaune dans la voix. Mon père n'est pas mon père, ma mère n'est pas celle que je croyais et…

-Et je t'aime. »

Dorea arrêta de pleurer d'un coup et releva ses yeux gris vers ceux de son mari. Il la regardait avec ce regard enflammé, ces yeux brûlants qui flamboient chez les passionnés. Le cœur de la sorcière explosa sous le déluge de sentiments qui la saisit alors.

Charlus. Charlus l'aimait ! Et si elle n'en doutait pas, c'était toujours bon de l'entendre le lui rappeler.

Cela n'avait jamais changé. Le Chemin qu'ils avaient partagé n'avait pas été un mensonge. Loin de là. Dorea n'avait rien connu de plus vrai dans sa vie. Et même si leurs débuts avaient été choisis par d'autres, ils avaient décidé de la suite ensemble.

Elle avait besoin de lui, là, maintenant, et il était ici !

Charlus n'était pas un mensonge, Charlus c'était son souffle vital. Elle se raccrocha à lui comme si sa vie en dépendait, et ils sombrèrent un temps, pour se souvenir, pour se rassurer et aussi un peu parce qu'ils s'aimaient.

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Allongée sur le canapé du salon, Dorea ne sentait que Charlus contre son dos. Elle avait posé sa tête sur les genoux de son mari qui lui caressait les cheveux avec douceur. La sorcière avait posé ses mains sur son ventre encore plat.

« Aurons-nous une fille ou un garçon ? demanda-t-elle avec légèreté.

-Je m'en moque tant que nous avons notre enfant ! dit Charlus en riant. »

Un autre rire gorgé de bonheur résonna dans la pièce. Après quinze ans d'attente, un bébé en bonne santé était tout ce qu'ils espéraient.

« Ma mère ! Il faut que nous la prévenions ! s'exclama alors Charlus. Et la Compétition de Duel ! Tu es attendue ! »

Dorea se renfrogna.

« Je n'ai pas envie d'y aller. Je préfère fêter cette victoire juste avec toi, dit-elle en ronchonnant.

-Dori…

-Personne ne m'en voudra de ne pas assister au pot de fermeture de cette compétition.

-Oh tu te trompes ! Tu as ton groupe de fan… mené par Gwendolyn Abbot ! s'exclama Charlus en riant.

-Non ! Sacrée Gweny… »

Un large sourire étira les lèvres de la sorcière avant que la réalité ne revienne à elle. Le souvenir de sa mère, étendue sur un lit de Ste Mangouste, sans vie, lui arracha instantanément l'éclat de joie qui brillait dans ses prunelles pâles.

« Maman… souffla-t-elle en se redressant. »

Elle fit basculer ses pieds vers le sol et détourna le visage. Charlus ne pouvait plus la voir, mais cela lui fit tout autant mal. Il la prit par les épaules et la serra contre lui.

« Un jour quelqu'un m'a dit que pleurer soulageait. C'est peut-être aujourd'hui qu'il faut que tu appliques tes propres conseils, Dori. »

La sorcière ne réfléchit pas plus amplement et s'autorisa à laisser sa douleur s'exprimer pour de bon, sans aucune retenue ou pudeur. Elle mit dans ses larmes tous ses regrets et ses remords. Les souvenirs amers défilèrent les uns après les autres sous ses yeux. Puis glissèrent le long de ses joues. Ces larmes de malheur s'écrasèrent sur la robe de Charlus qui les absorba en un instant.

Alors finalement, Dorea Potter fut débarrassée pour un temps de ce fardeau, et accepta d'aller saluer les autres duellistes, et surtout sa superfan Gweny.

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« Dorea Potter ! Dorea Potter ! Dorea Potter !... »

Charlus entendait le nom de sa femme scandé par la foule de la Compétition annuelle de Duel de Sorciers de Grande-Bretagne et d'Irlande. Il sourit à son épouse dont le regard restait hanté par la mort de sa mère. Charlus, qui était passé par plusieurs deuils à la fois il y a plusieurs années, ne pouvait la laisser se renfermer un tant soi peu sur elle-même. Il avait fini par comprendre que le seul remède contre le deuil c'était la patience et d'être entouré.

Il lâcha la main de son épouse, la laissant prendre Gwendolyn Abbot dans ses bras, ou plutôt l'inverse. La jeune femme d'une vingtaine d'année était complètement survoltée. Charlus s'était toujours dit que l'admiration qu'elle portait à Dorea dépassait toute mesure. Et dire que son épouse ne s'en rendait même pas compte !

« Mais que faisiez-vous Mrs Potter ? Nous vous attendons depuis plusieurs heures ! Quelle idée de vous enfuir après une victoire aussi éclatante ! s'esclaffa Mr Toothill, l'organisateur de cette compétition. »

Dorea choisit de ne pas lui répondre. Elle aurait tôt fait d'être dans la Gazette le lendemain matin, tout comme l'annonce de la mort de sa mère dans la rubrique nécrologie. Alors, tout le monde pourrait aisément faire le lien sans qu'elle n'ait besoin de s'expliquer.

Gwendolyn Abbot, dite Gweny, revint se planter devant Dorea pour la féliciter une fois encore. Puis les trois autres sorciers qu'elle avait recrutés dans le fan club de Dorea en firent tout autant.

Elle repéra Charlus un peu plus loin dans ce champ de Pré-au-Lard, près de l'estrade qui avait accueillie les duellistes pendant cette saison. Il discutait avec Ulric et Hedwige Abbot, les parents de Gweny. Elle leur fit un signe de loin, auquel ils répondirent vivement.

Puis elle se fit alpaguer par elle ne sut quel journaliste, qui lui posa des questions sur divers sujets : sa formation depuis Poudlard et après, son mariage, ses mésaventures de jeune mariée à Paris, son année d'enseignement à Poudlard il y avait maintenant une dizaine d'année. Heureusement pour lui, son amie Zafrina Shafiq la rejoignit rapidement, avant que des questions qui ne la fâcheraient sortent de la bouche du journaliste.

« Dorea, toutes mes félicitations ! s'exclama-t-elle en sortant discrètement sa baguette, ce qui fit s'évaporer le peu de courage du journaliste, qui s'enfuit sans demander son reste. »

Il ne faisait pas bon de se mettre à dos Zafrina qui en plus de siéger au Magenmagot, tout comme son époux, était protégée par la vieille famille Shafiq et sa connaissance de la magie africaine sans baguette.

« Je savais que tu avais enseigné à Poudlard, mais jamais je n'aurais pensé que tu maîtrisais si bien et la Défense et l'Attaque ! Ma foi, c'était éblouissant ! Ce tourbillon… A couper le souffle ! renchérit la ressortissante africaine en lui tendant une coupe de jus de citrouille. Toutes mes félicitations pour cette surprise aussi, ajouta-t-elle plus bas, ses yeux noirs piqués d'or descendant sur le ventre encore plat de Dorea. Patience est maîtresse de toute vertu. »

Dorea accepta la coupe avec joie et trinqua à l'avenir avec son amie.

« Ce macho de Nimbleman que tu as mis à terre n'est pas près de se relever. Il était si sûr de sa victoire ! s'esclaffa sa cousine Callidora en coupant la parole aux deux sorcières. »

Elle venait d'arriver à leur niveau et ses joues rougies par le rire lui donnaient l'air plus jeune.

« Il était avec je ne sais quel journaliste avant que tu n'arrives, apprit-elle à Dorea, et il lui dictait déjà l'article qui annoncerait sa victoire ! Plus pédant, as-tu déjà vu ? »

Dorea la vit agiter le bras pour saluer quelqu'un dans la foule. Elle se retourna et rencontra le regard noir de Peter Nimbleman, elle le regarda avec mépris. Il n'aurait pas dû vendre la peau de licorne avant de l'avoir tuée. S'il n'était pas capable d'évaluer correctement son adversaire, c'était son problème.

Aujourd'hui, c'était elle qui avait gagné ce duel contre lui, et contre la vie, vie qu'elle offrirait bientôt à un petit sorcier. Elle avait souvent entendu dire que la vie était un cycle : on naît, on meurt. Elle avait perdu sa mère aujourd'hui, comme son enfance. Mais elle avait gagné un bébé, et un autre père.

C'est sur cette pensée qu'elle reporta son regard sur Callidora, la dévisagea. Elles n'étaient pas cousines, elles étaient demi-sœur. Tout comme Charis. Tout comme ceux qu'elle avait toujours considérés comme son frère et sa sœur ou même Marius.

Elle se sentit toute drôle, s'excusa auprès de son amie et de sa demi-sœur, s'éloigna d'elle pour s'assoir seule sur un banc qui était là.

Apprendre à trente-neuf ans que son père n'est pas son père pouvait paraître agréable, lorsqu'on connaissait le personnage détestable qu'avait été Cygnus Black. Néanmoins, la violence de la révélation restait. On l'avait en quelque sorte manipulée. Et même si c'était pour sa protection et son intégrité, cela faisait beaucoup à avaler.

Et beaucoup à réapprendre. Callidora et Charis (et Credella aussi)… La rancune de Cassiopeia qui lui reprochait d'être l'enfant préférée de sa mère, car une enfant d'amour. Alors qu'elle-même ne pouvait prétendre à un tel titre. Revoir Marius, le Cracmol, celui qui était parti chez les Moldus lorsqu'on avait compris sa nature. Enfin, il n'était pas parti, sa mère, leur mère, l'avait protégé lui aussi. Elle les avait tous protégés finalement, tout ceux qu'elle aimait.

Et qu'avait-elle fait, elle, Dorea ? Elle avait repoussé un vieillard qui venait de perdre l'amour de sa vie, son propre père.

Elle fronça les sourcils.

Pourtant c'était lui, Arcturus, son père, qui lui avait appris à jouer au piano, à danser, à jouer aux échecs. C'était encore lui qui l'avait aidé à faire ses cartons d'invitation pour son mariage. C'était encore avec lui qu'elle avait discuté chaque matin au petit-déjeuner lorsqu'elle habitait au 12, Square Grimmaurd.

Elle avait plus de souvenirs d'enfance avec lui qu'avec le mari de sa mère, son père officiel, Cygnus Black.

Même avant que sa mère ne le lui apprenne, elle aurait dû s'en douter finalement.

Elle releva la tête, et aperçut Bathilda Tourdesac, sa marraine Lydia et tout un tas d'autres gens qui avaient assisté à son duel victorieux. Elle sourit et se leva.

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A tout de suite pour la suite ! x)