Yo ! Ceci est un OS écrit pour la Nuit du FoF, en décalé, sur le thème Vide. Et puis, ça faisait longtemps que j'avais pas écrit sur Axel et Roxas.
Bonne lecture!
Vider dedans
Il a commencé à faire le tri, à faire du vide dans cet appartement qui redevient enfin le sien. Il a commencé avec colère, avec la rage qu'offre le sentiment d'impuissance, avec la hargne des grands jours de douleur. Il a passé une journée à balancer des choses par la fenêtre. Des tasses tâchées, des photos volées, des fringues guindées et ce foutu fauteuil. Il a entendu le choc des objets qui touchent le goudron et ça lui a rappelé le bruit de son cœur qui touchait le fond de sa cage thoracique. Il a fait beaucoup de vide, en cinq jours. Il peut dire qu'il va mieux, et tous les jours il va mieux et plus il dit chaque jours qu'il va mieux sans jamais affirmer qu'il va bien, peu à peu son entourage comprend l'ampleur de l'abîme qui l'avale.
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Hey, tu cherches quelque chose ?
Il avait cru être plus au clair, une fois le vide fait, mais il est juste plus vide. Il a de nouveau de la place pour ses livres et pour ses pensées. Sauf qu'il a déménagé ses livres et perdu le fil de ses pensées, alors c'est juste évident combien il y a de petits vides, de petits trous dans son quotidien. Un placard à moitié vide de tasses. Une armoire trop grande pour sa garde-robe à lui. Son appartement ne lui a jamais semblé aussi grand, même le jour où il a emménagé. Il aime les grands espaces. Pourtant il ne se sent pas très bien.
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Rien en particulier.
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Il sait qu'il se sent mieux. Mieux qu'hier qui étant déjà mieux qu'avant-hier, et cette progression infinie lui fait se demander s'il atteindra un jour ce bien. Comme un but. Il veut aller bien. Il va récupérer ses livres stockés chez sa mère. Il passe du temps entre les pages, un CD qui joue pour chasser le vide de son, des ouvrages de philosophie pour chasser le vide de pensées, de l'encens pour chasser le vide du reste. Au bout d'un mois il a si bien fait le vide que sa mémoire aussi, est vide. Il ne se souvient plus de la couleur, de l'odeur, de la chose même. Il oublie. Il voudrait que son esprit soit un terrain vierge où pourraient pousser de nouveaux arbres, comme on brûle les forêts pour fertiliser le sol, mais l'incendie n'a rien laissé que des cendres bréhaignes au milieu desquelles il se sent un peu seul.
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Ça tombe bien ! On me dit souvent que j'ai rien de particulier.
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Il ferme son livre, se lève du canapé, ouvre la fenêtre, éteint l'encens, et puis regarde le vide droit dans les yeux, le contemple, lui fait enfin face. Il souffle. Il accepte. Et puis quelque chose attire son attention. Un petit rien, une petite tâche verte entre les coussins du canapé. Il s'approche, et tire de là un bout de tissu, entre l'écharpe et le foulard. Il le regarde, le touche. Le porte à son nez. Un cheveu rouge coincé entre les mailles. Un parfum de chez Hermès. L'oubli doux-amer l'abandonne à son tour, et comme son appartement vidé se remplit de souvenirs, il verse les torrents de larmes qui lui vident enfin le cœur.
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C'est bon, c'est retenu ?
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Et … Voilà ?
Review ?