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Thème : Nature.


Luna avait toujours aimé la nature.

Depuis toute petite, elle avait toujours été fascinée par le monde qui l'entourait, riant aux éclats face aux papillons qui venaient se poser dans ses cheveux ou aux coccinelles qui se posaient sur ses mains levées vers le ciel.
Elle adorait courir dans l'herbe mouillée de rosée, pieds nus, le matin, alors que le soleil réchauffait à peine la terre. Elle aimait se tenir dans le ruisseau d'eau claire près de chez elle, sentant le froid glacial de l'eau insensibiliser ses pieds.

Aujourd'hui encore, adolescente, elle continuait à vénérer mère Nature. Elle savait bien entendu que ses camarades en riaient. Qu'ils l'appelaient Loufoca.
Mais tout glissait sur elle. Elle était juste heureuse.

Avec ses cheveux pâles et son air rêveur, son père disait qu'elle était une nymphe des bois. Et il soupirait, pensant à sa défunte femme, avant de la laisser repartir errer autour de leur maison, à la recherche d'animaux merveilleux qu'elle seule était capable de voir.

Malgré les apparences, Luna n'était pas folle. Originale. Décalée. Mais elle avait un solide sens du raisonnement. Elle se moquait de l'avis des autres, elle ignorait les sarcasmes et les moqueries. Elle vivait avec toute l'énergie de son âge, passionnée, en communion avec les éléments.

Parfois, elle sortait de son dortoir pour se rendre dans le parc de Poudlard. Elle s'asseyait près du saule cogneur et lui parlait. Lui racontait ses peines et ses joies. Puis, elle se levait et se glissait à nouveau chez les Serdaigles pour rejoindre son lit. Et elle dormait comme un bébé, sans rêves ni cauchemars.

Les Professeurs ne voyaient en elle qu'une élève rêveuse. Bonne élève, intelligente, mais dans la lune. Une jeune fille ayant bien trop d'imagination. Solitaire. La plupart du temps, ils l'ignoraient. Son père était un original, pour eux il était logique que la fille ait hérité des "anomalies" de son géniteur.
Seul Dumbledore la regardait différemment. Il lui souriait de temps en temps, comme pour lui donner du courage pour affronter les autres. Parfois, il lui dédiait un clin d'œil lorsqu'il s'essayait à une plaisanterie qui ne faisait rire que lui.
Mais Dumbledore était différent, lui aussi. Et il était un très grand sorcier.

Il se doutait probablement que Luna n'avait pas réellement besoin des autres. Elle avait la nature. Le parc, la forêt interdite et ses créatures.

Elle aimait par dessus tout aller voir les sombrals. Parce qu'elle était une des rares à les voir, elle se faisait un devoir d'aller les cajoler, pensant qu'ils devaient se sentir bien seuls.
Elle s'installait au milieu du troupeau, et leur parlait de sa mère. Après tout, c'était grâce à sa mort qu'elle les voyait, elle pouvait bien leur permettre de la connaître un peu mieux.

Et assise en tailleur dans l'herbe tendre, pieds nus, vêtue d'une légère robe vaporeuse et ses cheveux blonds presque blancs emmêlés par le vent, elle parlait pendant des heures sans jamais se lasser, passant d'un sujet à l'autre sans logique apparente.
Les sombrals, autour d'elle, l'écoutaient, attentifs à cette drôle de jeune fille - encore une enfant, presque une adolescente - qui venait s'occuper d'eux.
Parfois, à la lisière de la forêt interdite, un mouvement dénonçait la présence d'une créature venue écouter la voix musicale de Luna Lovegood. Même les arbres, sombres et menaçants, semblaient se courber vers elle, attentifs.

Luna Lovegood aimait la Nature, même si elle aurait bien été incapable de mettre des mots sur son ressenti. Elle l'aimait inconditionnellement.
Et la Nature le lui rendait bien.