Bon. Ce n'est qu'un OS très court, parmi tant d'autres, sur la relation – à sens unique – entre Edward et Heiderich… Allez savoir pourquoi, j'aime énormément ce personnage… Rien n'est à moi, comme toujours, tout est à la grande Arakawa (wouh, j'ai su écrire son nom, miracle ! xD). Bonne lecture !


Il était plus de minuit. Voire même une ou deux heures du matin. Alphons ne dormait pas. Il réfléchissait. Il réfléchissait parce qu'il savait. Il savait que la tuberculose ne se soignait pas. Il était condamné à mourir. Le plus tard serait le mieux. Il voulait voir les étoiles de près… Il voulait encore écouter les histoires d'Edward et de son monde magique. Il voulait revoir la Roumanie, encore une fois, sur la place où il avait trouvé un Edward perdu dans ses rêves. Au final, ils étaient tous les deux des rêveurs. Aussi bien celui qui disait venir d'un autre monde, que son ami de fortune qui se voyait dans l'espace.

Mais tout cela semblait si compromis. Il toussait, beaucoup, souvent. Il se savait condamné. Parfois, un voile de mélancolie recouvrait son regard glace, comme s'il voyait déjà tout ce qu'il allait perdre.

Il se retourna dans son lit. La fraîcheur des draps le fit frissonner. Un rai de lumière traversait le rideau fin qui couvrait sa fenêtre. C'était la pleine lune. Alphons soupira doucement, presque en silence. Il se redressa dans son lit et jeta un coup d'œil à sa chambre. Des livres jonchaient le sol, en compagnie d'écrous et de boulons. Peut-être était-il un peu trop passionné ? Ne voulant pas se laisser avoir par de sombres pensées, il jeta ses draps au pied de son lit, et sortit de la chambre, sur la pointe des pieds. Il traversa le couloir, et passa devant la chambre d'Edward. Celui-ci était allongé sur son lit, emmêlé dans les draps, un bras pendant au bord du lit. Alphons s'arrêta un instant pour le regarder dormir. Il ressemblait vraiment à un enfant qu'il faut protéger. Il ne connaissait pas tout de la vie d'Edward. Mais il se doutait que sa vie n'avait pas du être toujours rose. Parfois, il le surprenait, avec un air pensif, et quelque peu blessé. Soupirant à nouveau, de résignation cette fois, il se rendit jusqu'à la petite cuisine où il se servit un verre de lait froid. Il avait toujours aimé le lait, contrairement à son colocataire.

Il aurait sûrement pu rester plus longtemps dans cette cuisine, pieds nus à savourer la fraîcheur du lieu au mois de Mai. Il aurait pu, s'il n'avait pas entendu des gémissements de douleur provenir de la chambre d'Ed. Étonné, et quelque peu inquiet, il avait posé son verre sur la table de bois, et avait marché jusqu'à la chambre de son ami. Ce qu'il y trouva lui serra le cœur. Edward était roulé en boule, entrelacé dans ses draps, tremblant, suffoquant légèrement. Alphons pouvait même apercevoir deux larmes perler au coin des yeux fermés d'Edward. Troublé par cette vision si peu commune d'un Edward fragile, et vulnérable, Alphons s'assit sans bruits au bord du matelas de son ami. Doucement, il posa une main fraîche sur l'épaule du jeune homme endormi. Ce dernier eut un violent frisson, et ouvrit brutalement les yeux, son visage juste en dessous de celui d'Alphons. Celui-ci eut un sourire qui se voulait rassurant.

- A… Alphonse ? appela dans un murmure Edward.

Le sourire de l'Alphons présent ne changea pas. Les larmes emplirent les yeux d'Edward, tandis qu'il se jetait au coup du jeune homme. Alphons parut surpris, n'ayant pas l'habitude de ce genre d'acte venant de son colocataire.

- Ne… ne me laisse plus… Plus jamais, l'entendit-il murmurer.

- Pourquoi voudrais-je te laisser ? demanda-t-il sur le même ton.

- Parce que… Maman… Elle… C'est… C'est ma faute…

Alors, Alphons comprit. Mais Alphons n'était pas le frère d'Edward. Et, il ne le serait jamais. Edward avait beau croire qu'il vivait dans un rêve, Alphons était bien réel. Et, il ne pouvait qu'être jaloux de cet autre, ce frère qu'il n'était pas. Cet autre qui l'avait réduit à l'état de reflet. Cependant, Alphons ne relâcha pas Edward. Quand bien même il ne pouvait être aimé autant qu'il aimait, il pouvait profiter du moment. Et, être juste un reflet… Pour cette fois, ça passerait encore. Comme pour toutes les autres…