Point of no return
De retour après une très (peut-être top...) longue absence !! Voici une histoire que j'avais commencée l'hiver dernier, alors que j'étais ensevelie sous la neige, et que je n'ai terminée qu'aujourd'hui (disons simplement que j'ai profité de l'été pour sortir un peu, et que maintenant le froid est de retour, pour mon plus grand plaisir d'ailleurs !!). J'espère que vous aimerez ma petite histoire, dont vous n'avez ce soir que le tout premier chapitre. Comme j'ai tout particulièrement apprécié la fin de la saison 8, cette histoire est ma version perso de ce qui s'est passé dans l'épisode Moebius part.1, après que l'équipe SG-1 originelle soit restée coincée en Égypte et ait décidé d'envoyer une vidéo dans le futur... (on me suit toujours ?!) (Marie, tu seras contente, j'ai enfin écrit quelque chose !!) Alors bonne lecture !!
Le sable. Il n'aurait jamais cru qu'un jour, il viendrait à le détester autant. Il irritait la peau jusqu'au sang, entrait dans tous les trous (ce qui n'était pas peu dire…), et donnait la plupart du temps l'impression que vous étiez en train de suffoquer. C'était sec, rugueux, et terriblement loin de tout ce qu'il avait connu jusque-là. Tout cela était bien loin des belles rues asphaltées, dont il n'aurait jamais cru pouvoir s'ennuyer autant. Mais par dessus tout, le sable était aujourd'hui synonyme de cet endroit maudit, où il devrait rester jusqu'à la fin de ses jours.
La nuit était tombée, et dans les tentes alentour, tout le monde dormait. Lui n'arrivait pas à fermer l'œil. Comment allait-il faire ? Comment allait-il pouvoir renoncer à tout ce qu'il avait connu. Terminées les parties de pêche, la bière, la douceur d'un lit douillet, les consoles de jeux vidéos, les marathons des Simpson jusqu'aux petites heures du matin… Tout ce qu'il lui restait, désormais, c'était ce maudit sable à perte de vue. Assis près d'un des feux de camp, il regardait danser les flammes en se disant que sa vie n'avait réellement plus de sens. C'en était presque ridicule… Il ne savait pas depuis combien de temps il était resté assis là, mais une voix finit par le sortir de sa torpeur.
- Jack ?
Il ne se retourna pas. Il n'y avait qu'elle pour dire son nom sur ce ton. Il ne bougea pas non plus mais sentit qu'elle s'approchait de lui pour finalement venir prendre place à ses côtés. Il ne parla pas, et elle mit plusieurs minutes avant de prendre la parole à nouveau.
- Je suis désolée… murmura-t-elle d'une voix rauque.
Il ne détourna pas la tête du feu de camp, mais ferma les yeux. Mais pourquoi fallait-il qu'elle passe sa vie à lui demander pardon ?
- Arrête, lui répondit-il simplement.
Elle ne répondit pas tout de suite, mais il réalisa au bout d'un moment que quelque chose n'allait pas. Il finit par se tourner vers elle et vit ses yeux bleus baignés dans l'eau de ses larmes. C'était presque imperceptible, mais lui connaissait trop bien ces yeux pour ne pas remarquer le changement, aussi subtil soit-il.
- Ce n'est pas ta faute, finit-il par lui dire, pas plus la tienne que la nôtre…
Elle soupira. Ce n'était pas ce qu'elle avait besoin d'entendre. Qui mieux que lui pouvait comprendre ce qu'elle vivait : il était dans la même situation. C'était un sentiment qui était nouveau, pour chacun d'entre eux. L'impuissance, forte et profonde. Le sentiment de ne pouvoir rien faire, et d'en être pleinement conscient. S'ajoutait à ce sentiment le fait qu'ils savaient pertinemment que tout ça ne se terminerait jamais. Ils avaient atteint le point de non retour. Ils passeraient le reste de leurs existences là, à attendre que leurs vies se terminent, dans ce désert de sable, à des milliers d'années de chez eux. Elle finit par laisser tomber sa tête de côté pour aller l'appuyer contre son épaule. Ils demeurèrent ainsi un long moment, collés l'un à l'autre, à regarder le feu monter vers le ciel. Il ne brisa le silence qu'après de longues minutes.
- Sam ? lui demanda-t-il.
Elle leva les yeux vers lui sans bouger.
- Épouse-moi.
Elle eut un sourire immense, puis éclata de rire. Elle tourna la tête et appuya son front contre son épaule, avant de reprendre sa position originale. Il sourit. Il sut qu'il avait gagné.
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Le soleil pointait à peine lorsque Sam ouvrit les yeux. La chaleur qui régnait dans la tente était déjà suffocante. Elle voulut s'étirer un peu, mais un poids la retint sur son petit matelas. Elle se retourna en souriant, sentant le lourd bras de Jack collé contre son ventre. Elle demeura là un moment, silencieuse, à l'observer dormir. Cette époque avait au moins quelque chose de bon : elle lui permettait de se réveiller ainsi chaque matin. Elle sourit à cette pensée, puis s'étira un peu et embrassa Jack près de l'oreille. Elle sentit qu'il remua dans son sommeil, mais ne se réveilla pas. Elle se dégagea de son étreinte et sortit doucement de la tente.
Le soleil à l'extérieur était magnifique, comme tous les jours. Sam cligna quelques fois des paupières, question de laisser ses yeux s'habituer à la lumière nouvelle, et s'étira longuement. Le camp était déjà plein d'activité en cette heure des plus matinales, et les travailleurs du village se préparaient à partir pour le nouveau temple que Râ faisait construire en bordure de la cité. Alors qu'elle s'approchait du feu où quelques femmes préparaient le repas, elle entendit une petite voix qui l'interpellait.
- Samantha ! Samantha !
Elle se retourna : c'était Nahim. Le garçon l'avait pour ainsi dire adoptée et ne la quittait plus depuis leur arrivée dans le camp. Sam n'allait pas d'en plaindre, elle aimait bien la compagnie de l'enfant.
- Bonjour Nahim ! lui lança-t-elle avec un sourire. Comment vas-tu ce matin ?
- Bien, répondit l'enfant.
Il la suivit jusqu'au feu où elle emplit une gamelle qu'elle lui tendit. Elle se servit à son tour puis tous les deux allèrent s'asseoir sur une dune, en périphérie du camp, où ils mangèrent côte à côte.
- Gros travail aujourd'hui, lui annonça fièrement Nahim.
- Qui aura beaucoup de travail ? l'interrogea Sam. C'est toi ?
Le petit hocha la tête.
- Aider travailler les champs. Nahim cultivateur !
Sam ne put s'empêcher de sourire. Le français du petit garçon n'était certes pas très évolué, mais il avait appris les rudiments de la langue avec une rapidité incroyable.
- Alors tu vas aller travailler aux champs ? répéta Sam qui se faisait un devoir de toujours le reprendre malgré ses efforts. C'est vrai, Nahim, tu deviendras un très bon cultivateur !
L'enfant lui répondit par un énorme sourire. Il avait à peine dix ans, et déjà son sourire était gâché par un trou, apparu là après qu'on lui eut arraché une dent gâtée. Sam ne put s'empêcher de penser malgré tout que c'était ce qui faisait son charme… Il était très petit pour son âge, et très maigrichon. Sa peau était brûlée par le soleil, et ses cheveux noirs se dressaient en une masse hirsute sur sa petite tête alors que ses immenses yeux noisette trahissaient un tempérament vif et curieux.
Sam et Nahim mangèrent en silence, tous les deux ayant le regard fixé sur le camp. Lorsqu'ils eurent terminé leurs gamelles, l'enfant se leva d'un bond, prêt à prendre la direction des cultures. Il salua Samantha et disparut presque aussi vite qu'il était venu. C'était là le rythme de sa nouvelles vie. Les jours semblaient s'écouler à un rythme effréné, et pourtant rien tout semblait prétexte à la joie. Les gens qui partageaient maintenant son existence l'avaient acceptée, ainsi que ses trois compagnons, comme s'ils avaient été de la famille. Ils les avaient logés, nourris, et les avaient acceptés sans contrainte, sans réserve. C'étaient des gens qui n'avaient rien, et qui étaient prêts à tout donner. Alors qu'ils devaient se préoccuper de questions existentielles comme ce qu'ils allaient manger au repas du soir, ou encore ce qu'ils allaient pouvoir offrir aux « dieux » pour vivre un jour de plus, le stress semblait ne pas exister dans le village. Chaque journée apportait son lot de malheurs et d'angoisses, et pourtant il n'existait pas un soir où ce n'était pas la fête. Observant les habitants du petit village, elle songea qu'ils auraient bien des choses à apprendre à leurs descendants du futur. Malheureusement, elle-même ne pourrait jamais rien y faire…
Les rayons du soleil éclairaient à peine la plaine de sable, et déjà tout le monde était debout et prêt au travail. De son point en périphérie du camp, perchée dur une dune de sable, Sam les observait, perdue dans ses pensées. Elle regardait les hommes partir pour leur longue marche matinale, qui allait les mener jusqu'à l'oasis où ils cultivaient avec peine les quelques provisions qui leur permettaient de survivre. Teal'c et Daniel étaient enfin levés, et le jaffa était penché sur une gamelle laissée près d'un des feux de camp. Le scientifique, à ses côtés, semblait lui débiter un long discours comme lui seul pouvait les faire. Sam aperçut enfin Jack qui sortait de sa tente en s'étirant. Elle le vit regarder tout autour de lui. Il la cherchait. Il la vit enfin, perchée sur sa dune, et lui fit un signe de la tête. C'était simple, mais ce signe signifiait déjà tout pour elle. Il n'avait pas besoin de faire mille et une simagrées, par besoin de lui prouver tous les jours à quel point il tenait à elle; son attitude au sortir de sa tente avait suffi. Pour Sam, tout cela valait les plus grands joyaux du monde. Elle se leva, attrapa sa gamelle qu'elle avait déposée près d'elle, et descendit rejoindre ses amis. Une autre journée commençait.
Malheureusement, c'est tout pour ce soir. Comme c'est la semaine des examens à l'université, mon prochain chapitre n'ira probablement pas avant la semaine prochaine, mais qui sait ? Si je suis innondée de reviews, peut-être trouverai-je temps pour une update... (moyen détourné pour un certain chantage, en espérant que ça fonctionne !) J'attend donc toujours vos coms avec grande impatience et également vos suggestions sur votre vision de ce qui a pu se passer en Égypte pour nos personnages préférés (parce que je vous avouerais que mon histoire n'est pas complète dans ma tête, et qu'il me manque peut-être quelques idées...). J'attend de vos nouvelles !!
- Amanda -