Yes! Je suis super fière de vous présenter notre première traduction du fandom Teen Wolf! Encore un fandom qui regorge de petits bijoux: et en voilà le premier qu'on vous propose.
MERCI à l'auteur zosofi pour son accord, aux traductrices Haganemaru, Meiko, Neko Suke et Myuiko ainsi qu'aux bêtalectrices Riingo-chu, Perrine et Jayisha pour tout le boulot, vous assurez les filles!
Rendez-vous tous les vendredis pour bien commencer le weekend!
Laissez-vous tenter ;)
Traducteur : Meiko
Chapitre 1
Parce que je n'avais jamais fait confiance aux licornes
Stiles a beaucoup de faiblesses. Il en avait toujours eu beaucoup, mais c'était seulement depuis, quoi, un an et demi ? Ouais, ça faisait seulement un an et demi depuis sa brillante idée d'aller à la recherche d'un cadavre dans les bois (ce qui avait entraîné que Scott se fasse mordre par un loup-garou et que sa vie se transforme en une foutue série TV surnaturelle) qu'il avait juste réalisé combien de faiblesses il avait.
Il a une faiblesse pour les frites, ce qui allait probablement revenir lui mordre le cul un jour. Il est humain, ce qui, selon tout le monde autour de lui, est la plus grande faiblesse qui existe.
Stiles les envoie se faire foutre. Il aime être humain.
Il est hyperactif, il s'inquiète trop pour ceux qui comptent pour lui, et il s'inquiète un tout petit peu pour ceux qui ne comptent pas. Il est bruyant (et curieux d'ailleurs), impulsif, maladroit, il ment beaucoup, et, bon, puisqu'on est parti sur les trucs qui merdent chez Stiles, il n'est également pas le gars le plus cool dans un bouquet de gars.
Peu importe ce qu'était un putain de bouquet de gars.
Bref, Stiles a beaucoup de faiblesses. Mais cette… cette faiblesse.
Cette faiblesse venait juste de le frapper là où ça fait mal.
« Je pense que je veux frapper quelque chose, » dit-il, parce que c'était vrai. Il veut frapper quelque chose. Il veut frapper quelque chose fort, parce que c'est juste…ça… Il n'en peut tout simplement plus.
« Ne te dé-virginise pas. » Jackson, appuyé contre la colonne à côté de lui, ricane. Il porte toujours ses saletés de lunettes de soleil. Ils sont à l'intérieur. Qui porte des lunettes de soleil à l'intérieur ?
Oh, ouais. Jackson. Parce que c'est un connard.
« Je ne te parlais pas, bouche de truite » grogne-t-il.
« Oh, bouche de truite. » Erica, assise à côté de lui sur l'une des chaises que Stiles avait lui-même ramenée dans le quartier général officieux de Derek (si, vous voyez, un ancien wagon abandonné dans un entrepôt abandonné peut être effectivement être considéré comme un quartier général), sourit. « C'est bon. »
« Je vais personnellement te dégommer la gueule, Stilinski, » siffle Jackson, parce que, même s'il était un loup-garou depuis un peu moins d'un an, il ne peut toujours pas se débarrasser de certaines des plus drôles habitudes que son passage en tant que Kanima lui avait données. « Te dégommer. »
« Oh, eh bien, s'il te plaît, vas-y. » Stiles montre son visage, déjà noir et bleu de quand il était tombé d'une putain de falaise alors qu'il s'enfuyait en courant devant une licorne tueuse. « Ce n'est pas comme… »
« Ferme-la. » l'interrompt Derek. Qu'il aille se faire voir lui et sa glorieuse barbe de trois jours. « Je ne peux pas réfléchir avec vous, espèces d'idio- »
« Ohhh, j'ai si peur. » Stiles se demande si avoir des pulsions suicidaires compte comme une faiblesse ou une force. « Ce n'est pas comme si j'avais passé les deux dernières heures à fuir une saloperie de licorne tueuse. Et puis tomber d'une falaise. »
« Tu n'es pas tombé d'une falaise. » Lydia lui offre son meilleur regard noir, et il se dégonfle, mais seulement un peu. « C'était plus comme une colline. Et l'œil au beurre-noir vient de quand tu t'es donné un coup toi-même dans ta ch- »
« -Parce que j'étais en train de tomber d'une falaise, » s'énerve Stiles. « Merci pour l'aide, en passant, Lydia. Un beau travail d'équipe, vraiment. Je veux dire- »
« Je pensais que tu n'étais plus puceau, » l'interrompt Scott, oh merveilleux Scott. Stiles le fusille du regard. Il le fixe d'un regard noir jusqu'à ce qu'il réalise que tout le monde l'observe en quelque sorte, attendant une explication.
Le truc c'est que, Stiles est puceau. C'est juste… il n'avait pas vraiment pensé que c'était une si grosse affaire, jusqu'à maintenant. Bien sûr, il n'avait pas, vous voyez, fait tout le truc de la pénétration, mais il y avait eu quelques… petites choses durant l'année dernière qui l'avaient rendu un peu moins désespéré pour tout ce truc de sexe.
« Apparemment je le suis, » marmonne-t-il, inclinant sa tête pour que personne ne voie son visage rougir. Ils peuvent certainement le sentir sur lui ou quelque chose comme ça. Loups-garous de merde.
« Mais, mec ! » s'échaude Scott maintenant. Oh dieu. « Il y avait cette fille, uh, l'été dernier ? Après tout le truc avec la meute d'alpha ? À la fête ? Vous aviez disparu les gars pour- »
« Nope. » Stiles laisse retomber sa tête dans ses mains. La fille avait été grande, sombre et mystérieuse. Ils s'étaient pelotés dans le placard pendant une demi-heure, et puis elle lui avait dit que s'il la laissait lui sucer le sang elle lui sucerait la bite. Et elle n'était même pas un vampire. Juste un étrange humain fétichiste du sang. Il peut entendre quelqu'un essayer de couvrir son ricanement. Ça sonne comme Isaac. Isaac de merde.
« Et ce gars ? » dit Scott et Stiles grimace. « À la fête d'Halloween de Jackson ? »
« … tes testicules ont été à ma fête d'Halloween ? » Jackson parait offensé. Quelqu'un pouffe de rire.
« Nope. » Le gars… bon le gars avait été habillé comme un Winny l'Ourson coquin (ne demandez pas, ça avait marché sur le coup), et Stiles s'en était occupé, soul et excité comme un fou, jusqu'à ce qu'il baisse les yeux, là où le gars tenait sa queue bizarrement et trop fermement, et puis il s'était reculé, réalisant qu'il était en train de se faire masturber par putain de Winny l'Ourson. Donc il avait crié et avait couru jusque chez lui.
« Ok, l'autre gars ? » Scott semble désespéré. Stiles le fusille du regard, parce que ce n'était pas la peine de rediscuter de toutes ses rencontres sexy une par une, si ? Il pense qu'il le saurait s'il avait pénétré quelqu'un et/ou été pénétré.
Boyd, qui est assis sur un tas de caisses en bois, se met à rire et Stiles se demande, brièvement, pourquoi il regarde Derek – qui semble être perturbé par leur conversation actuelle, si la manière dont ses sourcils convergent presque au-dessus de son nez peut être une indication – et puis Erica et Isaac commencent à rire aussi, et il n'en a plus rien à foutre.
« Non,Scott. Laisse tomber, mec. »
« Je veux dire, ce n'est pas un problème. Sti- »
« Ça l'est, en fait, » fait remarquer Stiles. « Parce que je suis pris pour cible par une licorne – une putain de licorne – qui veut me tuer parce que je n'ai pas bai- »
« Nous la tuerons, » l'interrompt Derek.
« Ouais ! » dit Stiles. « Nous la tuons. C'est une bonne idée, Derek. Wow, pourquoi je n'y ai pas pensé ? » Sarcasme, mec. Il adorele sarcasme.
« On appelle Deaton, » suggère Scott, puis il se souvient que Stiles vient juste de chez Deaton, ayant fui là-bas directement après avoir échappé à – et non, Stiles n'allait pas arrêter d'appuyer dessus avant un bon moment – la putain de licorne tueuse demerde.« Encore. »
« Il est occupé là » dit Stiles. « Je vais l'appeler plus ta- » Son téléphone sonne et quand il voit que c'est son père, il se lève et boitille dehors avant de répondre. Il s'était peut-être tordu la cheville quand il était tombé de la falaise(pas une colline – les collines ne sont pas si escarpées bordel, merci bien)
« Hey papa, » dit-il, parce que c'était ce qu'il disait habituellement quand son père appelait. S'il est un petit plus morose que d'habitude, et bien, il venait juste de se faire chasser par une putain de licorne qui veut le tuer parce qu'il est puceau. Alors c'est bon.
Il espère presque qu'ils aient à s'occuper de la meute d'alpha à nouveau. Ou des leprechauns du mois de Mars. Au moins il avait vu Derek se faire attaquer par des petits hommes verts. Au moins ça avait été amusant, et pas horriblement embarrassant. Bon, ça avait été certainement embarrassant pour Derek, mais pour Stiles ça avait été amusant. Cette situation est sans doute… et bien, ça semble être l'inverse.
« Stiles, je suppose que tu sais quelque chose sur les corps trouvés éventrés ? Dans la forêt ? À peu près à trois kilomètres en dehors de la ville ? » fut le salut de son père, et il soupire. « Avec une corne ? »
« C'est une licorne, Papa, » dit-il. « Derek et les autres sont dessus. »
Il y a une pause. « Une licorne. »
« Elles ne sont pas blanches et pures, si ça peut te consoler » grommelle Stiles. Non, la licorne qui l'avait chassé dans les bois était un monstre. Il ne se rappelle pas de beaucoup de détails, mais il savait qu'elle avait une corne – duh – et que ses sabots étaient étrangement… du type éléphant ? Oh, et elle avait cette tête de cerf. Donc, vous voyez, c'était ça. « Put– je veux dire sal'ment moche, plus comme ça. »
« D'accord. » Le Shérif soupire. « Donc une attaque d'animal. »
« Et c'est en fait la vérité cette fois, aussi, Papa ! » Stiles met de l'enthousiasme dans sa voix, parce qu'il essaye d'amener son père à, au moins, voir l'humour morbide dans le spectacle qu'était leur vie. Ça marchait mieux récemment. Du moins c'était un pas en avant que d'être mis aux arrêts chez lui le premier mois après que Stiles lui ait dit que les loups-garous existaient.
« Tu n'es pas blessé ? »
« Non. » Stiles regarde là où ses bras ont été griffés et marqués de bleus, puis plus bas à son jean qui est arraché, déchiré et boueux. Il soupire. « Bon, pas trop. »
« Pas trop ? Stiles, je jure- »
« Oh merde, désolé Papa, le feu est vert, je vais– » Stiles raccroche et rentre rapidement dans l'entrepôt. Ahh le bon vieux ''prétends que tu conduis'' pour raccrocher. Marche touj… Marche la plupart du temps.
« Donc, nous tuons la licorne, » dit Jackson, et Stiles regarde dans sa direction pour le voir retirer ses lunettes de soleil. Ça l'énerve pour une quelconque raison. Tout l'énerve pour une quelconque rais- oh attendez. Tout l'énerve parce qu'il y a une sacré licorne qui voulait le tuer. À mort même. « Comment est-ce qu'on tue une licorne ? »
« Deaton saura. » dit Scott. « Il trouvera quelque chose. Au final. »
Derek grogne, parce qu'après tout le truc avec Gérard pendant leur année de première, il n'aime pas beaucoup le veto. Bon, plus que pas beaucoup. Ça n'avait certainement pas aidé que Lydia ait traîné Stiles chez Deaton avant de contacter Derek. Ça l'avait sans aucun doute mis de mauvaise humeur.
Stiles veut gronder après lui, soudainement, pour aucune raison apparente. Stupide loup-garou avec sa stupide face et ses stupides abdos et son stupide… tout-ça.
Il déteste tout le monde. Il déteste tout. Surtout la manière dont les yeux de Derek – ses yeux normaux, pas les rouges qu'il aime déclencher quand il veut que quelqu'un se sente émasculé – changeaient de couleur dans la lumière.
« Pourquoi tu ne baiserais pas tout simplement ? » demande Erica. Derek, pour quelque raison, grogne à ça. Probablement parce que l'idée de Stiles baisant le dégoûtait visuellement. Eh bien encore, que Derek aille se faire foutre. Et pas d'une agréable façon non plus.
Stiles prétend qu'il est intéressé, juste pour le contrarier. « Comme, engager un service d'escorte ou quelque chose comme ça ? »
« Oh, allez, Stiles. » rit Isaac. « Tu peux pas être si aveugle que ça. C'est l'opportunité parfaite. Derek– » Il regarde ce dernier, et Stiles plisse les yeux. Ils avaient sans doute un pari en cours. Ils l'avaient certainement commencé dès qu'il les avait appelés de chez Deaton.
Abrutis.
« Isaac, » gronde Derek, et il fait la grimace. Stiles était devenu vraiment bon, d'une manière incroyable, effrayante, pour lire les différentes expressions de Derek. Principalement parce qu'il le regardait beaucoup. Mais aussi parce que c'était en quelque sorte nécessaire quand tu es ami-ennemi avec quelqu'un qui semble penser que les conversations sont terribles, horribles et de mauvaises choses qui doivent être évitées à tous prix. Ce qui est étrange, cependant, c'est qu'il n'avait jamais vu cette expression avant. Ou, si. Il l'avait vu. Juste, jamais dans ce contexte. Parce que Derek semble… paniqué. Et d'habitude, il parait paniqué uniquement quand il se bat pour sa vie. Ou n'importe quand lorsque l'aconit est impliqué.
« Oh, c'est bon, Derek, tout le monde sai- » commence Lydia, mais elle s'arrête quand il grogne. Stiles ne résiste pas à la tentation de rouler des yeux. Il n'a aucune idée de ce dont ils sont en train de parler, et vraiment ? Il s'en fout. Parce qu'il a des choses plus importantes dont il doit s'inquiéter. Comme, vous savez, ne pas mourir. Parce qu'il était puceau.
« J'y vais. » dit-il, parce qu'il aurait dû savoir que venir ici aurait été inutile. Il aurait dû rentrer chez lui directement après être parti de chez Deaton et commencer les recherches lui-même. Comme c'était parti, il avait perdu près d'une heure à avoir affaire à des bêtas gloussant et un hargneux alpha. Il se prépare à se lever, mais Scott attrape son bras.
« Mais, la lico- le monstre ? »
« Qu'est-ce qu'il y a ? » soupire Stiles. Son téléphone bipe et il le sort de sa poche pour voir que Deaton lui a envoyé un texto – depuis que le gars avait un iPhone5 il utilisait Siri pour envoyer des textos aux gens plutôt que de les appeler… ça devenait énervant, en fait – pour lui dire de revenir au bureau du veto. Eh bien, ça avait été vite.
« Elle ne te poursuivra pas ? »
« Probablement pas, » dit Stiles et il envoie en retour un message lui disant qu'il était en route. Comme personne ne dit rien, il lève les yeux et ils sont tous là à le fixer, attendant une réponse. « Elle n'est pas sortie des bois pour nous chasser Lydia et moi avant, donc j'imagine qu'elle a au moins un semblant d'instinct de survie. Elle ne viendra pas en ville. Plus, ce n'est pas comme si j'étais l'unique puceau à Beacon Hills. Peut-être qu'elle sera distraite. » Les deux cadavres que lui et Lydia avaient recherchés avant que la licorne ne tourne sur lui – les mêmes que son père et les services de police avaient trouvés – avaient été vierges. Donc ce n'est pas comme si la licorne en avait uniquement après lui.
Il se trouve juste qu'il faisait partie de la population qu'elle aimait tuer sans aucune raison apparente.
Yay.
Stiles se demande sérieusement pourquoi il restait chez lui pour ses études. Il était sans aucun doute un masochiste dans l'âme en secret, ou quelque chose comme ça. Il aurait pu aller… aller partout. Bon sang, son score au SAT avait seulement été de cinquante points derrière celui de Lydia, et elle allait à Princeton.
Et là encore, Stiles allait à Berkeley (admission anticipée, fuck yeah !) donc ce n'est pas comme s'il avait raté. C'est juste… qu'il devrait être en dortoir. Ouais, il devrait définitivement être en dortoir. C'était seulement à une heure de route mais il y avait certainement une sorte de champ entourant Beacon Hills qui en faisait un centre du surnaturel. Il devrait sortir de ce champ. Ou l'année prochaine il allait devenir dingue et–
Très bien, déviation de ses pensées. Retour au sujet, Stilinski.
« Je t'appelle quand j'ai plus d'infos, » dit-il et puis court – ou bien, boitille – vers sa jeep.
Ça prend dix minutes, parce que Stiles respecte toujours (heh) le code de la route, pour arriver chez Deaton et quand il entre, il le trouve dans son bureau, le nez plissé devant un livre qui donnait l'impression que quelqu'un l'avait accidentellement fait tomber dans une bouche d'égout. Il sentait comme ça aussi, en fait.
Huh. Peut-être que quelqu'un l'avait bien fait tombé dans une bouche d'égout.
« Ce livre sent la merde, » le salut-il et il est récompensé par la version du regard Adulte Déçu de Deaton.
« Il a été dans un garde-meuble pendant plus de cinq ans, Stiles » dit Deaton. « Il a… déprimé. »
« Le livre. »
« Oui. Le livre. » Deaton lui sourit, de ce sourire mystérieux que Stiles était venu à vraiment détester. « Cependant c'est le seul qui décrit la créature dont tu m'as parlé, donc je pense que nous lui pardonnerons tous les deux de sentir… l'excrément. Tu ne penses pas ? »
« Ouais, je veux dire. Ouais, complètement. » Stiles acquiesce, enfonçant ses mains dans ses poches. Dieu, il est fatigué. Au moins, c'est samedi donc il ne doit pas aller à l'école au matin. « Pas besoin de l'excuser. »
« La licorne qui t'a pris en chasse semble être devenu sauvage » dit Deaton. Stiles regarde autour de lui, voit un tabouret et s'assoit, parce que ça allait probablement prendre un certain temps.
« Ok. Sauvage comme dans ce n'est pas habituel pour les licornes de tuer les vierges, ou– »
« Non, c'est habituel. Apparemment la plupart de la mythologie moderne a mal traduit cette partie. » Deaton fronce les sourcils. « Même si je n'en savais rien. »
« Donc… les licornes… »
« Les licornes tuent… sporadiquement. Un ou deux vier– individus tous les deux-cents ans, dans le but de rester immortelles- » Deaton fronce les sourcils à nouveau, et lit une partie du livre à voix basse. « Ou du genre-immortel. Celle-ci a tué… Quoi, trois déjà ? C'est ce que tu as dit ? »
Stiles repense à ce qu'il s'est passé trois heures plus tôt, quand Lydia et lui ont trouvé les corps. Bien sûr ça avait été eux, et pas l'un des loups-garous, même si ça avait été Derek qui leur avait dit d'aller chercher en premier lieu. Puisque, selon lui, quelque chose ne ''sentait pas bon''. Saleté de loup-garou et leur saleté de sens de l'odorat.
Il se souvient du sang. Beaucoup de sang. Des visages ahuris et terrifiés. Des yeux vides et sans vie. Et de l'odeur.
Stiles espère qu'il ne s'habituera jamais à l'odeur d'un cadavre. Vraiment, il l'espère.
« Ouais, il y avait trois corps » dit-il.
« Bien, ça… n'est pas un comportement normal. » Deaton baisse les yeux à nouveau vers le livre, trace les lignes de texte – qui n'est pas en l'anglais, de ce que Stiles peut voir – tout en les lisant. « Elle est devenue sauvage, et ça dit ici qu'il y a de nombreux cas de licornes sauvages. Habituellement c'est lorsque leur compagnon est mort ou que leur territoire a été violé– »
« … On est sur son territoire ? Nous avons été sur son– »
« Non, les territoires des licornes sont passagers. »
« Donc, elles voyagent. » Stiles est déjà confus. Et ils ne sont même pas encore arrivés à la partie de comment la tuer.
« Pas comme nous le faisons, Stiles. Elle est ici parce qu'elle est ici, mais elle est sauvage parce que– »
« Elle est sauvage ? » finit Stiles pour lui, souriant quand il lui renvoya un regard blasé. « Donc, on la sauve ou on la tue ? »
« Il n'y aucun moyen de sauver une licorne sauvage, » répond Deaton, après un instant, et tristement « Nous devons… Nous devons la tuer. »
Stiles attend une seconde, mais quand aucune réponse ne vint, il soupire. « Très bien, comment ? »
« Il n'y a pas de manière particulière de le faire. Ou, du moins, je n'en ai pas encore trouvé une. C'est fortement inhabituel, Stiles. Mais, pour l'instant, j'imagine… que tu doives juste… la tuer. » Deaton cligne des yeux en le regardant.
« Comme, la tuer à mort ? » dit Stiles. Parce qu'il n'est pas vraiment sûr de comprendre.
« Oui, Stiles. La tuer à mort. Mais les licornes ne sont pas faciles à tuer. Elles sont rapides. Elles sont fortes. Elles sont rusées, Stiles. Vous allez tous devoir travailler ensemble pour cette– »
« –on travaille toujours ensemble, » grommelle Stiles. « On est comme la putain d'Agence Tous Risques. Mais en plus jeune. Et légèrement moins militaire. Et aussi, on a pas été exactement engagé– »
« Ton cerveau est fascinant, Stiles, comme toujours, mais je suis sérieux. » Deaton lui fit son expression sérieuse pour lui montrer à quel point il est sérieux. Stiles soupire.
« Très bien. Très bien, » dit-il. « Je leur dirai, et nous pourrons commencer à prévoir ça demain. Vous pouvez, euh, traduire ce li– oh, très bien, déjà traduit donc. Est-ce que j'ai mentionné à quel point vous êtes génial, dernièrement ? » Il prend le paquet de feuilles que Deaton luit tend, celles qui étaient posés sur son bureau sous le livre. Ce n'est pas tout, juste une liste de trucs qu'ils avaient besoin de savoir pour tuer la chose. La licorne. Ce n'est pas beaucoup, en fait.
Stiles va certainement devoir faire des recherches, et il réalise, que ces derniers, oh, six mois à peu près, il s'est mis à détester intensément les recherches. Principalement parce qu'une grand majorité des recherches qu'il fait tourne autour du surnaturel, et le laisse avec plus de questions (et plus de cauchemars) que quand il avait commencé. Il suppose que c'est utile sur le long terme, puisque quand il irait à l'université, il serait déjà un pro en recherche, mais tout de même. Il espérait que, vous voyez, sa vie ne soit pas si excitante.
Oh, de qui il se moquait. Stiles prend son pied avec cette excitation. Il aurait juste espéré que ça vienne d'une manière légèrement moins sexuellement-embarrassante et potentiellement dangereuse pour sa vie.
« C'est seulement les bases – Je n'ai pas eu le temps de traduire le reste pour toi. J'y travaillerai. » Deaton sourit. « Peut-être qu'à la fin de la semaine tu pourras ajouter ça au bestiaire que tu as sur ton ordinateur, d'accord ? Avec tout ce que tu auras réussi à trouver d'autre. »
Parfois c'était terrifiant de voir à quel point Deaton le connaissait bien. La plupart du temps. Non, tout le temps. Ce mec est une énigme. Stiles déteste les énigmes. Il déteste les énigmes comme il déteste les vestes en cuir et être balancé contre de diverses surfaces planes.
Bon, il ne déteste pas les vestes en cuir. C'est plus comme s'il avait une sorte de respect envieux pour elles.
« Très bien, » dit-il, se levant de son tabouret. « Je regarderai ça et, je, euh, vous tiendrai au courant. »
« Merci. » Deaton semble sincère. « Je sais que Derek préférerait que tu ne- »
« Derek est un put- un idiot, » l'interrompt Stiles, peut-être un peu trop durement. « Il devrait savoir que vous avez fait ça pour avoir Gérard. Et que… vous n'avez rien à voir avec ce que Morrell a fait. »
Il y a un an, quand la meute d'alpha avait enfin été maîtrisée, Mme Morrell avait, faute d'une meilleure expression, complètement pété les plombs et essayé d'écraser Stiles avec sa voiture. Il s'était avéré qu'elle était avec eux – ou plus précisément, avec l'un des alphas dans une relation très tordue, étrange et perverse – et n'avait pas trop apprécié quand Stiles l'avait enflammé avec un cocktail Molotov bien envoyé.
Quoi ? Les cocktails Molotov c'est le truc de Stiles, ok ? Bon, un de ses trucs. Il a beaucoup de trucs. Les cocktails Molotov étant l'un d'eux.
Peu importe, Stiles s'en était sorti avec une entorse au poignet, une paire de doigts brisés et une belle balafre sur le côté de son visage qui avait été en contact avec l'asphalte quand il avait sauté hors de son chemin.
Ça… ça n'avait pas été super amusant ou excitant. Surtout déroutant et terrifiant. Et puis Derek avait disparu puis était devenu tout bizarre à propos de ça et il avait suspecté que Deaton avait en quelque sorte été impliqué. Et puis son père avait exigé de savoir ce qui s'était passé bordel, et, bon, ça avait amené à un long mois d'assignation à résidence. Et puis Derek était devenu encore plus bizarre sur ça et avait dormi dans la chambre de Stiles pendant une semaine (la chose la plus étrange n'est pas qu'il avait dormi dans sa chambre, non, c'est que son père l'avait laissé faire.)
Scott jure toujours que sa chambre sent comme Derek, ce qui rend Stiles exagérément soulagé qu'il soit humain.
« -iles ? » Deaton a les yeux levés vers lui.
« Oh, ouais, désolé. » Stiles agite les papiers dans sa main. « Bon, je vais avancer là-dessus. »
« D'accord, bonne chance, » dit Deaton et il retourne à son livre, ce que Stiles prend pour une invitation à partir et il se dirige dehors, vers sa jeep.
Quand il arrive chez lui, il réalise qu'il est toujours couvert de sang et plein de bleus, donc il prend dix bonnes minutes pour prendre une douche et soigner les blessures les plus sérieuses, et puis se met en pyjama (ce qui est en fait juste un vieux boxer et un t-shirt des Mets que son père avait failli jeter, comment avait-il osé ?), même s'il n'est que cinq heures de l'après-midi.
Il a eu une longue journée. Les pyjamas sont autorisés.
Il attrape son ordinateur dans sa chambre, marche d'un pas lourd, parce que, hey, il est seul et il allait être seul pour toute la nuit donc il peut clopiner partout où il veut et se faire un sandwich très gros et très compliqué. Il a bien l'intention, vraiment, de commencer à faire des recherches sur les licornes tueuses enragées tandis qu'il mange, mais tout ce qu'il fait c'est être assis à la table de la cuisine et regarder des vidéos YouTube pendant une heure, éternuant presque son soda sur tout l'écran chaque fois qu'elles le faisaient rigoler.
Ce qui est beaucoup. Parce que Stiles est parfois facile à satisfaire de façon écœurante. Surtout quand il essayait de fuir le désastre qu'est sa vie.
Il s'arrête seulement lorsque son téléphone se met à vibrer constamment pendant quinze minutes, et il ne peut l'ignorer que pour dix autres minutes de plus avant qu'il ne considère sérieusement de le balancer contre une surface dure. Et ce n'est pas bien, parce que son téléphone est cher et il ne devrait pas s'en prendre à une innocente pièce de technologie à cause de son mauvais goût en amis.
Donc, il répond, même s'il a un gros morceau de pain dans la bouche parce qu'il mange très lentement quand il est distrait.
« Stiles, » dit Derek, « Où es-tu ? »
« À la maison. » dit Stiles, bien que ça sorte plus comme ''hrrrgghh'' à cause du pain.
« Stiles ? Quo- » Derek fait une pause, soupirant. « Tu es en train de manger ? »
« Oui, » tente-t-il. Ça sonna plus ou moins affirmatif, parce que Derek soupire à nouveau, et puis il dit quelque chose à quelqu'un avec qui il est. Stiles allait deviner… Scott, parce qu'il est collant mais aussi trop paresseux pour prendre sa voiture et venir ici lui-même.
« Scott veut savoir comment ça a été, » dit-il. Pssh. Stiles n'a pas besoin de ce trou de cul d'ouïe de loup-garou pour savoir que c'est un mensonge. Derek est le plus curieux d'entre eux. Ou, bon, Stiles est le plus curieux de tous, mais Derek vient juste en second.
« Horrible, » dit-il et il jure qu'il peut sentir Derek se crisper à ce mot. « Tu peux aussi bien profiter de moi pendant que tu le peux, parce que je serai mort dans la semaine. »
Stiles entend Erica s'esclaffer en arrière-plan et il est quasiment sur que Lydia lui crie d'arrêter de faire l'imbécile.
« Je. Tu. Quo– » grogne Derek. « Stiles, nous ne pouvons pas la tuer si nous ne savons pas com– »
« Relaxe, Heathcliff. » Il fourre un bretzel dans sa bouche, s'assurant de mâcher le plus bruyamment possible. « J'ai été chez Deaton et j'ai eu quelques trucs, mais je n'ai pas encore commencé à faire des recherches. Je vous appellerai quand j'aurai trouvé quelque chose. Si- »
« On arrive, » dit Derek, comme si c'était décidé. Stiles blanchit.
« N-non ! » Il ne peut vraiment pas leur faire face ce soir. Il pourrait devenir dingue et cogner quelqu'un. Sûrement Jackson, parce que pour certaines raisons, Stiles cogne beaucoup Jackson. Oh, attendez. C'est vrai. Stiles cogne Jackson parce que c'est un connard.
« Stiles, on arriv– » commence Derek, et Stiles essaye de penser à comment arriver à ses fins. Le sarcasme ne marchera pas dans cette situation. Derek est en mode alpha protecteur. Mentir ne fonctionnera pas, pour des raisons évidentes. Détourner son attention ne marchera définitivement pas. Donc, ça allait devoir être l'honnêteté.
« Derek, juste– » Il prétend être irrité et fatigué, de telle sorte que Derek puisse entendre le désespoir dans sa voix. Hey, techniquement, il ne ment pas. Mais dans l'année et demie où il avait fait ça, il en est venu à réaliser que si les loups-garous peuvent sentir quand quelqu'un mentait, ils ne peuvent pas sentir quand cette même personne est juste en train…d'exagérer. Quand ils faisaient semblant. « Je ne peux vraiment pas faire face à tout le monde ce soir, d'accord ? Je vais bien, je le jure. J'ai juste… Je ferai les recherches et je vous dirai ce que j'ai trouvé. Mais nous pouvons nous voir… demain. Qu'est-ce que t'en penses ? »
Il y a une longue pause à l'autre bout du fil. Stiles résiste à la tentation de fourrer un autre bretzel dans sa bouche, puisque ça casserait tout l'effet morose et démoralisé. Il jure qu'il peut tous les voir se lancer leur regard breveté de ''oh pauvre humain''. Il gère bien le fait qu'ils pensent qu'il est un pauvre humain, tant qu'on lui donne dix bonnes, peut-être quinze, heures seul.
Il réalise que ça pouvait sembler immature et stupide de sa part, vu que ça serait dans son intérêt de s'occuper de la licorne dès que possible, mais Stiles n'en a rien à foutre de la maturité. Il s'inquiète de rester sain d'esprit, cependant, et il a découvert à ses dépens que de se laisser submerger par le surnaturel est une bonne façon de faire complètement l'opposé.
« Bien, Stiles, » dit Derek, finalement. « Tu trouves ce que tu peux, et tu nous le dis immédiatement, d'accord ? »
« Ouais, oui, je veux dire, la plupart des trucs que Deaton m'a donnés disent combien il est dur de tuer une licorne, mais je suis pratiquement sûr que ce n'est pas aussi compliqué que les lépréch– »
« Il n'y a pas de sort ? » demande quelqu'un dans le fond. Ça sonne comme Danny.
« Non, » dit-il, il y pense, saloperie, et fourre un autre bretzel dans sa bouche. « Juste de la stratégie et quelques dents aiguisées. Peut-être une paire de griffes. Ou, hey, Lydia a toujours ce spray au poivre, non– Ahh, je dois y aller ! » Il donne l'impression qu'il a été interrompu, et raccroche avant que Derek ou quelqu'un d'autre ne puisse percuter. Puis il re-balance son téléphone sur la table, et repart regarder des gars français complètement dingues faire du parkour.
Parce que s'il y a une chose pour laquelle Stiles est bon, c'est ignorer un problème aussi longtemps qu'il est humainement possible.
Il finit par bouger pour faire des recherches, mais seulement après avoir mangé le reste de son sandwich, et les bretzels, puis fouiné partout jusqu'à ce qu'il trouve un paquets de Red Vines pas encore ouvert et ne les mange aussi.
La conclusion à laquelle il est venu, trois heures après avoir commencé, est que les licornes sont des connasses. Et peu importe qui a commencé avec tout ce mythe sur les licornes étant attirées par les vierges d'une manière résolument non-violente, c'est un connard encore pire.
Il sait qu'il devrait probablement appeler quelqu'un, maintenant qu'il est officiellement l'expert de la meute sur les licornes (parmi un million d'autres différents monstres théoriques) mais il n'en a vraiment pas envie. Ils traînent probablement encore dans l'entrepôt, ou peut-être que Derek a ramené ces larbins de louveteaux à son appartement. Peut-être qu'il avait emmené tout le monde. Peut-être qu'ils faisaient tous une stupide fête et buvaient une stupide bière qui ne les rendra pas soul et riaient de combien Stiles est stupide pour ne pas être passé à la casserole.
Salauds.
Merde. Ce n'est pas comme si Stiles se réservait pour quelqu'un ou quelque chose comme ça. C'est juste qu'il préfère coucher avec quelqu'un dont il pourrait au moins se souvenir sans tressaillir. Et il ne sait vraiment pas pourquoi tout le monde autour de lui pense que c'est un tel drame qu'il soit puceau. La plupart des jeunes de dix-sept ans le sont, malgré ce que qu'ils veulent que tout le monde pense.
Bien sûr, la majorité des jeunes de dix-sept ans ne vivent pas sur un portail vers l'enfer, mais peu importe.
Stiles a un bon argument là, il pense. A quelque chose, à pourquoi il ne devrait pas être embarrassé par ça. Quelque chose comme-
Son téléphone sonne et il soupire.
« Der– »
« J'arrive. » Derek ne le laisse même pas finir avant de raccrocher, et Stiles soupire à nouveau. Et voilà pour avoir essayé d'éviter tout le monde jusqu'au lendemain.
Au moins, Derek avait appelé. Bien que, et bien, ce n'est pas vraiment nouveau. Derek ne faisait plus le truc de se glisser quelque part comme ça. Pas avec lui. Pas dans sa chambre. Pas depuis qu'il était tombé sur Stiles alors qu'il était nu, cherchant un boxer (plutôt) propre.
Stiles espère toujours qu'il ait eu des réflexes assez rapides pour prendre en photo le visage de Derek, parce que tandis que ça avait été une expérience particulièrement mortifiante, l'expression de Derek avait été… impayable.
Il ne s'embête même pas à se lever. Sa fenêtre n'est pas fermée, et Derek allait juste– yup, le voilà.
« Hey, Derek. » Il tourne sa chaise.
« Hey, » dit Derek, regardant partout comme s'il n'avait pas été des centaines de fois dans la chambre de Stiles. Il frotte ses mains sur les poches de son pantalon nerveusement et Stiles soupire.
« J'ai fini les recherches, » annonce-t-il, et le visage de Derek passe de vaguement inconfortable à intéressé. « Visiblement on va devoir prendre quelques leçons de cowboy, parce q– »
« Montre-moi, » Derek s'avance – dieu, comment quelqu'un peut même marcher naturellement comme ça – et se penche pour être au même niveau que Stiles, regardant à l'écran de l'ordinateur. Une pause, et puis. « Tu es sur… Reddit. »
« … ouais, eh bien, j'ai fini mes recherches. Ce n'est pas comme si je me mets en hibernation jusqu'à ce que vos culs de loups-garous aient besoin de moi, Dere– »
« Juste dis-moi ce que tu as, » Ohh, exaspération, Stiles aime l'exaspération. Il sourit et pousse les papiers que Deaton lui avait donnés dans le visage de Derek.
« C'est ce que Deaton– » Il y a un grognement quand il dit le nom de Deaton, mais Stiles choisit de l'ignorer. « –m'a donné. Juste une liste à puces sur les basiques. Grandes. Fortes. Méchantes. Effrayantes. Aimant inhaler l'âme des vierges en les éventrant avec leur corne. Fréquentes en climat tempéré. Les habituelles– »
« Qu'est-il y a sur comment la tuer ? » Derek bouge pour se laisser tomber sur son lit, ses yeux lisant en diagonale les papiers dans ses mains.
« Uh, avec violence et un bon plan ? » Stiles hausse les épaules quand Derek le regarde. « Je ne sais pas, mec. Deaton sait qu'on n'a pas besoin de magie, donc nous devons juste… la trouver et la descendre avant qu'elle ne me tue pour ne pas avoir couché. »
« … Est-ce qu'il y a quelque chose que tu ne me dis pas ? » Derek pencha la tête, le regardant d'un air sombre et Stiles se dégonfle.
« Elle se fie à ses souvenirs olfactifs, » dit-il, avec hésitation, parce que c'est la part où Derek allait – yep, voilà le grognement et, oh, yep, plus d'espace vital. Bonjour, barbe de trois jours de Derek. Pas vu depuis… plusieurs mois, en fait.
« Es-tu en train de dire, » demande Derek, le regard baissé vers Stiles de là où il l'emprisonne sur sa chaise. « Qu'elle connaît ton odeur, maintenant ? »
« C'est ce que je sous-entends, oui. » Stiles acquiesce. Derek gronde et se retourne, passant ses mains dans ses cheveux et Stiles n'aime pas du tout le genre d'images auxquelles ça lui faisait penser.
« Donc, elle va venir après toi. » Derek se détourne, les mains toujours dans ses cheveux.
« Probablement, » avoue Stiles. Puis il cligne des paupières. « Oh. Oh. C'est vrai – Derek, tu es… tu es brillant !? »
« … Pourquoi est-ce que c'est une question ? Et qu'est-ce que tu veux dire– »
« Appât ! » Stiles tend ses mains comme si c'est la chose la plus évidente du monde. Ce qui l'est. « Je peux être l'appât ! Je suis bon à être l'appât, Derek ! »
« Nous n'avons pas besoin d'appât, nous devons juste la tuer, » grogne Derek.
« Ouais, mais pour la tuer nous devons la trouver et elle a déjà eu une bonne bouffée d'eau de Stilinski, donc pourquoi on n'utilise pas ç- »
« Non, Stiles. Tu dois rester en sécu- » Derek s'arrête de lui-même, avec cet air de travers les lèvres retroussées qui signifie qu'il s'énerve parce que sentiments et il part se rasseoir sur son lit. « Comment vont tes blessures ? »
« Huh ? » Stiles ne sait pas pourquoi ils ont changé de sujet. Il est quasiment certain, cependant, que demain, il sera capable de convaincre le reste du groupe qu'il ferait un appât génial. Et alors que Derek est toujours l'alpha, il n'a aucun espoir de gagner contre huit ados geignards.
« Tes blessures, Stiles. » dit Derek à nouveau.
« Bien… ? » Stiles baisse les yeux vers ses bras qui sont couverts de petits griffures et de bleus. « Aucune blessure mortelle, si c'est ce que tu demandes. Bien qu'il y ait des bleus sur mes côtes qui vont faire un mal de chien quand viendra l'entraînement lundi. » Il lève son t-shirt pour les montrer, principalement parce qu'il se délecte de la panique qui surgit sur le visage de Derek.
« C'est bon, tu as vraiment fait – putain, Stiles ça a l'air vraiment moche. » Derek se lève de nouveau, observant, les yeux plissés, les bleus comme si sa vue d'Alpha allait faire disparaître la douleur. Mec, Stiles espère que ça arrive. Il pourrait commencer à l'appeler Loup-laser et puis–
« Woah, » fait-il, parce que maintenant Derek le touche. Pendant une fraction de seconde, il est saisi par ce à quoi ressemble sa main contre la peau de Stiles – bronzée et sombre contre sa, eh bien, ouais, il l'appelle sa bedaine de poisson blanc, même si il a des putains d'abdos maintenant, et il y a définitivement plus de bedaine ici – et puis les veines de Derek commencèrent à devenir d'un noir maladif, et la douleur sourde qu'il avait bien réussi à supporter jusqu'à maintenant disparaît. « Mec, arrête. Ce n'est même pas nécessaire. Ça ne fait même pas mal. »
« Ça aide, quand même, non ? » dit Derek, semblant énervé et un peu (beaucoup) boudeur. « Juste tais-toi une seconde. Je ne sais même pas comment tu t'es fait ça. Lydia était avec toi et elle n'a pas été blessée. »
« Ouais, ben, la licorne folle furieuse qui déteste les vierges n'en avait pas après elle, n'est-ce pas ? » Stiles se renfonce dans sa chaise. « Je n'entends personne dire ''oh, hey, Stiles, bon boulot pour avoir distancé cette bête mythique qui voulait te transpercer avec son énorme, grosse, corne noire…'' et dieu il y a tellement de sous-entendus sexuels que je pourrais faire juste là. » Stiles se retient de sourire quand Derek laisse échapper un éclat de rire. « Non, c'est juste ''oh, quel idiot ce Stiles, qui est tombé d'une falaise et s'est foutu en l'air. Quel empoté.'' »
« Je ne pense pas ç- » Derek lève les yeux vers lui, les sourcils froncés, et – woah, il est trop proche à nouveau, parce que Stiles est au premier rang pour voir la façon dont ses yeux deviennent tout intenses et taciturnes.
« Ouais, ouais. » Stiles baisse les yeux ostensiblement vers la main de Derek, toujours étendue sur ses côtes. « Tu me pelotes là, ou– ? »
« … oh, bien. » Derek retire sa main, et Stiles essaye de ne pas trop montrer sa déception alors qu'il rabaisse son t-shirt. Aussi, il est en quelque sorte fier d'avoir réussi à ne pas bander ces cinq dernières minutes. Ou d'avoir éteint toutes ondes de désir détectables.
« Donc, je t'e-mailerai le reste des trucs que j'ai trouvé, et tu peux ramener ça » - il fait un geste vers les papiers sur son lit – « à ta grotte. Ça parait bien ? Et nous pouvons nous retrouver au QG à midi demain. »
« Huit heures, » réplique Derek. Stiles grogne.
« Allez, Dere– »
« Je te vois à huit heures. » Derek se dirige vers la fenêtre, s'arrête juste avant de sauter dehors et envoie un regard noir à Stiles. « Du matin. Huit heures du matin, Stiles. »
« … bien, » siffle Stiles, puis il a une idée. « Je parie que Lydia sera moins meurtrière si tu nous apporte du café et des donuts, cependant, pour ce-dit rende- »
« Ne fais rien de stupide avant ça, » dit Derek, même s'il semble plus amusé que frustré, et puis il passe la fenêtre.
Stiles ne regarde pas son cul quand il sort. Il ne le fait pas du tout.
Il le fait, quand même, considérant, mais seulement pour quelques brefs instants, ce que ce serait – coucher, bien sûr – avec Derek. Il a des flashs sexy. Durs. Humides. Sauvages. Et puis il réalise qu'il remonte à la surface des choses qui feraient mieux de rester niées, ignorées et définitivement réprimées, et repart sur Reddit.
A suivre...
Alors, qu'est-ce que vous en dites?
Encore merci à Meiko et aux bêtas pour ce chapitre!
