Coucou tout le monde ! Me voici revenu pour une toute nouvelle traduction ! J'espère que vous aimerez cette histoire autant que je l'ai aimé !
N'hésitez pas à reviewer, ça fait plaisir à l'auteur SiriuslyPadfoot'sGal et à moi la traductrice.
Histoire originale écrite par SiriuslyPadfoot'sGal, intitulé We Happy Few.
Partie 1 : Une faveur
« Une vie heureuse n'est pas possible sans un soupçon d'obscurité et le mot heureux perdrait son sens si il n'était pas équilibré par la tristesse ». Carl Jung
Il ne fait pas dans le bonheur.
Il ne le fait pas.
Il ne fait pas dans le bonheur, la gentillesse, la timidité, et la bizarrerie. Il y a beaucoup de chose qu'il ne fait pas.
Mais plus que tout, il n'accorde pas de faveurs.
Il fait bien dans la colère.
Il fait dans la colère, l'amertume, le sarcasme et l'intimidation. Voici ce qu'il fait.
Il n'accorde pas de faveurs. Il n'en accorde vraiment vraiment pas.
Ou en tout cas, il n'en accordait pas.
OoOoOoOoOoOoO
- J'ai dit non Potter.
- Allez ! Ca ne va pas te tuer de lui accorder cette faveur.
- Je n'accorde PAS de faveur. C'est comme ça.
- Oh oui c'est vrai, j'avais oublié le code des Malfoys, ou peuimporte le nom que tu donnes à cette merde auquel tu te réfères tout le temps.
- Ça s'appelle le Manifeste des Malfoys. Je ne m'attends pas à ce que tu comprennes, vu que tu as vécu dans un carton et tout ça…
Un silence s'installa dans le bureau de Draco et il leva les yeux pour évaluer l'intensité qui entourait le garçon-qui-n'était-pas-mort-après-tout. Il n'était pas sûr de ne pas avoir été trop loin cette fois-ci. Ce genre de chamailleries était normal entre eux, mais il arrivait quelques fois que Potter le prenne mal.
Le soulagement l'envahit lorsque Harry laissa sortir de sa bouche un rire qui ressemblait étrangement à un aboiement. Ce dernier attrapa une petite figurine en forme dragon sur le bureau.
- Dis-moi, toi ô l'homme si sophistiqué, est-ce que la règle numéro 347 stipule que : 'Tu devras avoir des petits bibelots sur ton bureau d'Aurors' ? ricana Harry, en prenant la liberté de s'asseoir sur le bord du bureau.
- Ouais, répondit Draco en souriant narquoisement, et en reprenant le dragon. Et la règle numéro 348 dit que si un con avec une horrible cicatrice se moque de ladite figurine, alors un Malfoy devra botter le derrière de ledit con.
- Hum…fais moi savoir quand tu le trouveras alors.
- Bien Potter. Maintenant sors de mon bureau, j'ai du travail.
- Pas avant que tu aies accepté d'aider.
En se moquant, Draco s'allongea dans sa chaise et posa ses pieds sur son bureau. Observant sa position, le souvenir du jeune Sirius qu'il avait vu dans la pensive de Rogue revint en mémoire à Harry.
- Potter, est-ce que Granger est au courant au moins que tu me demandes de l'aide ? Ce n'est pas comme si on s'entendait.
- Elle a spécialement demandé après toi.
Draco leva délicatement un sourcil. Il aurait presque pu laisser sa langue pendre hors de sa bouche à cause du choc si la règle numéro 11 ne statuait pas clairement que 'les Malfoys ne sont JAMAIS surpris'.
- Elle l'a vraiment fait ? Qu'est-ce qui se passe avec le Trio d'Or ? J'ai fait quelques actions décentesdurant la guerre, comme passer à l'Ordre quelques informations, et soudainement vous trois mouraient d'envie d'être mon ami.
- Est-ce que c'est vraiment comme ça que ça s'est passé ? C'est bizarre, il me semble me souvenir d'une histoire légèrement différente.
Harry enleva les cheveux qui lui retombaient devant les yeux d'un geste de la main, ce qui révéla un sourcil levé d'une manière interrogative. Et Draco connaissait cette interrogation.
Est-ce que j'ai vraiment besoin de ramener cette nuit sur le tapis ?
Draco ne voulait pas accorder à Granger la moindre faveur. Il avait peut-être conclu une sorte de trêve avec Weasley et Potter, si cette trêve incluait le sarcasme et énormément d'alcool, mais elle ne s'étendait certainement pas à Granger.
Elle ne lui faisait pas confiance, et il la détestait pour ça. Il n'y avait pas une seule journée où le souvenir de cette nuit sur la tour ne revenait pas le hanter, et chaque jour depuis, il faisait de son mieux pour réparer ces erreurs. Pour quoi d'autre sinon passerait-il chaque instant éveillé à travailler comme Auror pour le Ministère quand il avait assez d'argent pour vivre sa vie entière sans lever le petit doigt. Chaque paie du Ministère qu'il recevait était directement versée à une œuvre de charité, la plupart du temps, une œuvre de charité que Granger avait mentionnée.
Mais elle n'en n'avait rien à faire. Il ne comprenait pas comment Potter, son dernier Némésis, avait pût non seulement lui pardonner, mais aussi le compter parmi ses amis, alors qu'elle continuait de le regarder comme si il avait la Marque des Ténèbres tatouée sur son visage. Ce n'était pas qu'il voulait qu'elle le regarde différemment ou quelque chose comme ça, c'était juste que ça l'agaçait. Les Malfoys doivent être respectés et désirés par tous, d'après les dires de la règle numéro 38.
Le cours de ses pensées fut interrompu quand Potter fit claquer ses doigts devant son visage et dit :
- Est-ce que tu m'as écouté ?
- Désolé, répondit-il en souriant narquoisement. J'ai juste pensé que tu étais encore en train de nous livrer un autre discours moralisateur digne de toi Golden Boy, alors j'ai arrêté de t'écouter.
Harry pointa son doigt sur le torse de Draco et dit :
- Tu es vraiment une petite fouine qui se croit si drôle.
- N'oublie pas « d'une beauté éblouissante ». Ne me dis pas que tu as un animal fétiche Golden Boy !
Draco sourit, mais son sourire s'effaça légèrement quand il vit l'air sérieux qu'affichait le visage de Potter.
- Tu me le dois Draco.
Il n'avait pas besoin de voir le regard entendu sur le visage de Potter pour comprendre ce qu'il voulait dire. Des souvenirs de douleur, de sang et de son père apparurent dans son esprit. C'était vrai, Potter lui avait sauvé la vie. Et il lui en était reconnaissant. Il était reconnaissant même si la règle 52 disait que 'les Malfoys ne doivent jamais rien à personne'.
- Tout le putain de monde Sorcier te doit quelque chose Potter. Trouve toi un autre rat de laboratoire.
Il n'était pas sûr de savoir pourquoi il laissait Harry le jeter hors de son bureau, mais il se dirigea lui-même vers la porte. Il n'aimait pas parler de ces choses là avec Potter. Il n'aimait pas se souvenir de la guerre. Cela lui servait uniquement à lui rappeler qu'il avait encore tant de choses à faire pour se racheter, tant d'endroits à aller.
- S'il te plait Draco.
Il n'était pas fou. Draco savait très bien que Potter avait utilisé deux fois son prénom en l'espace d'une seule minute. Ce qui amenait à trois le nombre de fois où cela était arrivé dans toute sa vie.
- Pourquoi moi ?
Harry soupira et, frustré, ébouriffa ses cheveux.
- Je n'en suis pas sûre. Mais c'est toi qu'elle a demandé. Elle m'a fait promettre.
- Et si je dis non, qu'est-ce qui se passe ?
- Dans ce cas, j'enverrais Hermione te le demander. Et je te ferais venir déjeuner tous les dimanches au Terrier.
Draco pâlit légèrement.
- Tu n'oserais pas. Je n'iraipas. Par ailleurs, Granger ne viendrait pas ici pour me parler de toute façon. Au cas où tu n'aurais pas remarqué, on est aussi ami qu'un vampire et sa prochaine victime.
- Je paris 10 gallions que tu serais la victime.
Draco grogna mais Harry continua :
- Et elle le fera. Tu ne l'as pas vu. Elle peut être sacrement bornée parfois, et pour des raisons inconnues, c'est toi qu'elle veut pour cette expérience.
Draco marqua une pause et lança un regard furieux à Potter, tout en se demandant si il pouvait être en train de mentir.
- Je ne comprends pas pourquoi elle a besoin de moi. C'est quoi ce projet exactement ?
- Je ne sais pas vraiment. Elle et deux ou trois autres langues-de-plomb l'ont terminé il y a deux semaines. D'habitude, ils testent juste leurs expériences entre eux mais apparemment pour celle-ci ils ont besoin d'autres sujets. Je sais que c'est quelque chose qu'ils ont développé spécialement pour le Ministère.
Draco le fixa d'un air calculateur et il sut qu'il ne mentait pas. Potter était un horrible menteur.
- Qu'est-ce que j'obtiens en échange ?
- Tu n'auras plus aucune dette envers moi, dit Harry d'un ton grave.
Surpris, Draco demanda :
- Tu es sûr ? Tu as le droit à une faveur de ma part, le Balafré, juste une. Tu as vraiment envie de la gâcher pour Granger ?
- Je lui dois bien ça, répondit-il simplement.
Cela démangeait Draco de le questionner plus longuement. Qu'est-ce que Granger avait sur Potter ? Merlin, il était aussi curieux que l'enfer. Il plongea son regard dans celui de Potter, mais Harry l'avait déjà réduit au silence d'un regard. Il savait que Potter ne lui diraitjamais. Draco n'était pas stupide, peu importe de quel projet il s'agissait, il savait qu'il s'en sortait bien. De toutes les choses qu'aurait pu lui demander Potter, ça ce n'était rien.
- D'accord.
- D'accord ?
- Je suis partant.
OoOoOoOoOoOoO
Hermione triturait nerveusement la chaîne autour de son cou. Jamais dans l'histoire du Département des Mystères, quelqu'un avait été cherché de l'aide à l'extérieur. Mais elle le devait, sinon ils devraient tester cette invention pendant des années. Plus des personnes différentes la testeront, plus vite on saurait exactement comment elle fonctionne.
Vous voyez, le projet a débuté comme quelque chose de très simple mais était devenu tellement plus important dans les semaines qui suivirent.
Scrimgeour était convaincu que la population sorcière en tant que telle était déprimée, surtout les sorciers qui travaillaient pour le Ministère. La guerre était peut-être finie, mais elle agissait toujours comme un parasite, aspirant le bonheur des gens même lors des plus joyeux événements.
Les gens n'étaient pas vraiment sûrs de savoir si ils avaient le droit de parler des atrocités de la guerre qui s'étaient passés il y avait quelques années de cela ou si ils devaient faire semblant que tout était revenu à la normale.
Il était venu la voir avec cette idée. Il voulait qu'elle crée une sorte d'invention qui stimulerait le moral, aiderait les gens à s'accrocher aux moments les plus joyeux de leur vie. Tout d'abord, elle avait jouait avec l'idée d'utiliser d'une certaine manière un charme de réconfort, en ensorcelant tout l'immeuble, mais c'était difficile à maintenir en place.
Elle était au Terrier quand l'inspiration la frappa de plein fouet. C'était l'anniversaire de Charlie, une occasion qui était loin d'être heureuse car Charlie n'avait jamais atteint son trentième anniversaire. Il était mort lors d'un raid, une semaine avant la bataille finale.
Le déjeuner hebdomadaire du dimanche des Weasley était un jour sombre cette fois-ci. Molly avait à peine demandé à Fred de lui passer les pommes de terre, qu'elle s'était effondrée en larmes. Ron avait immédiatement abandonné sa nourriture et se précipita à l'intérieur la maison.
Ron avait passé beaucoup trop de temps à soutenir tout le monde, il était celui qui essayait d'aider tous les autres. Il souffrait et fit la seule chose qui pouvait le rendre plus heureux.
Quand Hermione entra dans la pièce, elle le trouva assis sur son lit avec un bassin en pierre noire, maintenu fermement entre ses jambes.
Sa pensine.
Elle ne fit pas le moindre mouvement pour l'alerter de sa présence, mais l'observa alors qu'il revivait son plus heureux moment, là au milieu du bassin.
Ce fut à cet instant que l'idée la frappa. Et si quelque chose était accessible au public, quelque chose que vous pourriez emporter partout avec vous et qui contiendrait tout vos instants les plus heureux.
Ça avait commencé avec seulement une minuscule pensine, mais était devenu quelque chose de tellement plus important, par accident en fait.
Ça avait commencé avec des améliorations mineures.
Comment quelqu'un pourrait choisir son plus joyeux souvenir ? Elle essaya de penser à ce qu'elle-même choisirait en tant que souvenir préféré, mais chaque souvenir qui lui venait à l'esprit était d'une amer confusion qui empestait la guerre. Elle n'était pas sûre qu'il y ait un seul souvenir heureux dans son passé.
Que se passerait-il si elle ne pouvait pas se souvenir de quelque chose d'heureux ? Et si un souvenir de quelque chose qui l'a rendu une fois heureuse, ne servait qu'à lui faire se rappeler tous les instants qui l'avaient rendu malheureuse ?
Elle n'eut pas à se poser longtemps cette question, car un jour, ils trouvèrent par hasard un sort qui résolu ce problème. D'une certaine manière, le sort permet à l'invention de choisir le souvenir le plus approprié pour l'utilisateur.
Elle fit à nouveau courir sa main le long du collier et haussa les épaules. Ils l'avaient fait, ils avaient crée quelque chose qui pouvait détecter et stocker les moments préférés d'une personne.
Tout s'était très bien déroulé. Les collègues qui avaient agi en tant que cobayes avaient reporté d'excellentes conclusions. Il s'avérait que cette expérience était un succès.
Ils avaient commencé à créer le produit en masse pour le distribuer à tous les employés du Ministère, quand elle l'avait pour la première fois testé elle-même.
Sa tête entre ses mains, elle se souvint de ce jour, le jour où elle avait découvert que l'invention sur laquelle elle avait travaillé pendant des mois, ne marchait pas. Enfin, elle ne marchait pas aussi bien que prévue, pour elle tout du moins. Elle avait peur que ce ne soit qu'un échec.
Mais elle ne pouvait pas en être certaine. Elle rassembla toute sa détermination et se dit de rester positive. Elle n'en n'était pas encore sûre.
Elle avait besoin de la tester sur plus de gens, et il n'y avait pas assez de langues-de-plomb.
Elle avait besoin de savoir si l'invention marchait sur tout le monde, si elle fonctionnait de la même manière dans tous les cas. Elle avait besoin de savoir pourquoi les choses étaient différentes avec elle, et si elles étaient différentes pour d'autres personnes.
Une sensation de picotement dans sa poitrine lui faisait sentir que sa création pourrait faire plus que ce qu'elle était supposée créer.
- Granger ?
Sa tête se releva de ses mains pour se retrouver à fixer des yeux gris qui avaient l'air aussi dur et froid que du métal.
- Tu es en avance, lui répondit-elle.
- Je suis ponctuel, répliqua-t-il. Il y a une différence.
- Eh bien, il est 13h55 et j'ai dit à Harry et Ron d'être là à 14h00, ce qui signifie qu'on a encore dix minutes à attendre avant qu'ils n'arrivent vraiment.
Il grogna et prit un siège en face d'elle dans la salle de réunion. Il la fixait d'un regard froid et attendit qu'elle parle, mais quand elle ne le fit pas, il décida qu'il était temps d'obtenir des réponses.
- Alors rat de bibliothèque, tu vas enfin me dire pourquoi tu avais besoin de moi ?
- J'avais besoin de quelques personnes pour m'aider à tester un nouveau produit, des personnes du Ministère.
- Uhuh…
Il hocha lentement la tête, notant avec curiosité qu'elle tordait ses mains, mains qui était probablement en train de suer. Elle se mordait délicatement la lèvre et faisait tout ce qu'elle pouvait pour éviter tout contact visuel avec lui.
Il resta silencieux quelques instants, ne laissant jamais son regard vaciller, et elle pouvait le sentir la brûler de l'intérieur. Pourquoi est-ce que son regard la faisait se sentir comme si il pouvait voir chacun de ses petits secrets juste à l'aide d'un coup d'œil intimidant ?
- Tu as envie de me dire la vraie raison de ma présence ici ?
- C'est la véritable raison, Malfoy.
- Oohoo…, dit-il avec un petit sourire en coin. Pendant une seconde, je t'ai presque cru Granger. Avec un peu d'entraînement, tu pourrais faire une menteuse correcte.
- J'espère que tu n'auras jamais d'enfants Malfoy. Ils pourraient être la chose la plus proche de Satan que le monde ait jamais vu.
Il se contenta de rire et lui répondit :
- En parlant de Satan, tu devrais vraiment lui vendre ton âme pour de plus beaux cheveux. Une éternité de souffrance vaut largement le fait de se débarrasser de ça !
- Vraiment ? Eh bien fais moi savoir quand tu es disponible pour un rendez-vous et je signe tout de suite.
- Fougueuse !
Il leva un sourcil et continua :
- J'aime ça. Si jamais un jour j'ai besoin d'aide pour diriger l'enfer, je te le ferais savoir.
- Connard !
- Rat de bibliothèque !
- Ugh! grogna-t-elle. Je déteste quand tu arrives même à faire de ça une insulte !
Il soupira et s'adossa à sa chaise.
- C'est un don.
- Tu devrais trouver un moyen de le retourner.
- Non je ne pense pas que je le ferais, dit-il en souriant narquoisement. J'apprécie beaucoup de voir à quel point ton visage est rouge en ce moment.
- Bâtard, marmonna-t-elle dans un souffle et son visage rougit encore plus.
- Non. En fait, ma naissance est plutôt légitime. Alors pourquoi est-ce que tu ne garderais pas tes insultes pour plus tard et ne me dirais pas pourquoi est-ce que j'ai été entraîné là dedans ?
- Je ne t'aie pas entraîné dans quoi que ce soit !
- Non, mais Potter l'a fait. Qu'est-ce qu'il te doit exactement au fait ? demanda-t-il, son sourcil reprenant cette expression qui criait la condescendance.
Son visage se releva vivement, et elle le regarda dans les yeux pour la première fois. La colère précédente s'était dissipée et avait été remplacé par la nervosité. Il voulait prendre plaisir à voir son anxiété et la façon qu'elle avait de bredouiller en quête d'une réponse, mais d'une certaine façon, cela l'inquiétait.
Jamais dans toute sa vie, il n'avait vu Granger dans un tel état, même pas quand elle combattait Voldemort.
Il n'eut pas le temps de la questionner plus longtemps, car à ce moment exact, Potter et Weasley firent irruption dans la pièce.
Potter observa la silhouette anxieuse d'Hermione, et celle décourageante de Draco en face d'elle, et arriva à la conclusion qu'une séance d'interrogation avait eu lieu dans cette pièce. Il envoya à Draco un regard d'avertissement avant de prendre un siège à côté d'elle.
Draco regarda Weasley se pencher et déposer un baiser d'une douceur écoeurante sur sa joue, ce qui la fit rougir encore plus. Il commençait vraiment à être intrigué par son attitude, pas qu'il ne l'était pas déjà avant.
Elle avait toujours été une créature si fascinante, même quand ils étaient à Poudlard. Il avait un don avec les femmes, il pouvait lire en elles comme dans un livre, mais non, pas avec Granger.
Il ne la comprenait pas. Tout d'abord, il avait mis ça sur le compte de son héritage moldu, mais durant la guerre, il avait commencé à penser que c'était plus que ça. Il ne comprenait pas comment elle pouvait être autant de choses, être tant de gens à la fois. Quand il la regardait, il voyait un peu de Potter en elle, un peu de Weasley, Dumbledore, Rogue, McGonagall, et même quelque chose qui ressemblait à une petite partie de lui-même. Elle semblait prendre le meilleur de chacun et l'absorber en elle comme une éponge.
Quand elle était en colère, il pouvait se voir en elle. C'était peut-être pour ça qu'il passait autant de temps à l'enquiquiner, juste pour ça. Ses yeux s'illuminaient avec quelque chose qui ressemblait à du feu, et ensuite devenaient aussi froid que de l'acier, et ça lui faisait ressentir quelque chose. Ça lui faisait ressentir quelque chose d'ancré si profondément en lui qu'il ne savait pas comment le nommer. Maintenant, il pensait que c'était juste de la fierté, de la fierté de savoir qu'elle avait vu quelque chose en lui qui méritait d'être copié.
Il avait passé tellement temps dans sa jeunesse à essayer de découvrir quelle partie de sa ménagerie de personnalités était vraiment la sienne, et il ne l'avait toujours pas découvert. Il avait toujours pensé que mis à part son héritage moldu, elle aurait dû appartenir à la maison des Serpentards. C'est franchement rusé cette façon qu'elle avait de tromper tout le monde, mais pas lui.
- Bien, commença-t-elle. Tous les trois vous savez que je suis une langue-de-plomb, donc il va sans dire que vous êtes par conséquent tenu au secret sur ce que vous faites ici. Quand vous aurez signé le papier, vous aurez signé un contrat, et croyez moi, vous ne voulez pas faire face aux conséquences de vos actes si vous le brisez.
Le Trio d'Or se mit à rire, et il entendit Weasley marmonner le nom de Marietta Edgecombe. Il essaya de ne pas être mis de côté, car les Malfoys ne sont jamais laissés de côté (Règle numéro 211). Ce n'était pas comme si il voulait faire parti de leur petit groupe. Le Trio devait rester un trio, il semblait que le monde marchait avec des trios.
Prenant une profonde inspiration pour calmer son rire, Hermione continua :
- Notre invention fut inspirée par la pensine, mais a été conçue pour être plus avancée et plus maniable. Scrimgeour est venu me trouver car il pensait que les gens, surtout ceux qui travaillent pour le Ministère, étaient malheureux.
Draco grogna et changea de position sur sa chaise. Hermione lui lança un regard qui n'était pas vraiment empli de colère, mais qui n'était certainement pas amical non plus.
- Je sais ce que vous pensez. Et ce n'est pas une sorte de stratagème inventé par les politiciens pour forcer tout le monde à être heureux. Ce n'est pas cette sorte de magie que nous avons utilisé. En gros, nous avons crée un appareil portable qui identifie et stocke les souvenirs les plus heureux d'une personne. Souvenirs qui peuvent être rejoués à n'importe quel moment quand la personne a besoin de se remonter un peu le moral. C'est Ron, en fait, qui a inspiré cette idée.
Ron se contenta de rougir et Harry lui donna une tape amicale dans le dos.
- Mais il y a quelques petits problèmes que nous avons besoin de régler. A la base, nous avions seulement l'intention d'en faire une pensine portable, mais nous avons inventé un sort qui l'a rendu plus avancée encore. Nous avons découvert qu'elle pouvait détecter les souvenirs par elle-même, mais quelques fois, les souvenirs ne sont pas ce que les testeurs pensaient qu'ils seraient. D'autres fois, ce n'était pas des souvenirs de tout, mais plutôt des moments de bonheur fabriqué. Nous ne sommes pas sûrs non plus que l'invention ait le pouvoir de stocker des souvenirs au fur et à mesure qu'ils apparaissent dans la vie de la personne. Parce que nous ne pouvons contrôler les souvenirs que nous créons ou le fait qu'ils nous rendent heureux ou pas, c'est difficile de tester le produit, c'est pour cela que l'on a besoin de plus de personne pour le tester. Tout ce que je vous demande à tous les trois, c'est d'utiliser ce produit durant les prochaines semaines, et de me notifier si quelque chose d'insolite se passe, ou si vos souvenirs changent tout simplement.
Elle termina son discours avec un petit sourire et croisa soigneusement ses mains sur ses genoux. Draco fut le premier à parler, mais elle ne croisait toujours pas son regard.
- C'est quoi exactement ce produit ?
- Eh bien, en fait, ça n'a pas encore de nom, mais voici les votre.
Elle chercha dans son sac et en sortit trois chaînes en or avec des pendentifs qui se balançaient régulièrement au bout. Elle les tendit à chacun des trois jeunes hommes, et Draco nota que Harry avait reçu un vif d'or, et Ron un balai.
Sa main se referma sur le sien, et il le souleva pour l'inspecter. C'était un petit dragon en or aux yeux d'argent qui étincelaient à la lumière, et il leva le regard pour trouver Hermione en train de le fixer. Il n'était pas sûr de savoir quoi penser de tout ça. La plupart des gens lui donnait des choses en rapport avec le Quidditch ou les serpents, en tout cas des choses en rapport avec les Serpentards. Il n'était pas certain de savoir si elle l'avait choisi simplement à cause de son nom ou parce qu'elle en savait peut-être un peu plus sur lui qu'elle ne voulait l'avouer.
Elle déboutonna le premier bouton de sa chemise et Weasley eut l'air bizarre, comme si ses yeux étaient sur le point d'exploser juste au dessus de son nez ridicule orné de taches de rousseurs. De sous le tissu, elle tira son propre collier, où pendait un livre doré, et Draco n'en fut pas le moins surpris.
Il remarqua Potter en train de sourire, et elle lui retourna un sourire penaud.
- Est-ce que tu es en train de me dire que je dois porter ce putain de collier ? ricana Draco.
Elle leva son menton d'un air provocant, ses yeux rencontrèrent les siens, et il remarqua la flamme et la froideur qui suivit.
- Il me semble me souvenir de toi brandissant ce ridicule pendentif en forme de serpent quand on était à Poudlard, et crois moi, ça, ce n'est pas pire.
Il pensa un moment qu'il avait vu une sorte de sourire narquois au coin de sa bouche, et il dût lutter pour ne pas sourire à son tour. Elle aurait pu tout aussi bien se teindre en blonde et changer la couleur de ses yeux en couleur argent en fusion. Cela ne cessait jamais de l'étonner à quel point elle lui ressemblait dans ces moments là.
Sous le regard de Draco, ses yeux se mirent sur leur garde et elle sembla devenir consciente de ce qui se passait autour d'elle. Il voulait lui dire de ne pas s'arrêter mais il savait que cela serait ridicule.
Elle détourna le regard et enleva le collier qui se trouvait toujours autour de son cou.
Elle ouvrit les pages de son pendentif comme si c'était un véritable livre qu'elle s'apprêtait à lire et indiqua au garçon de faire de même.
Draco tripota son dragon pendant quelques instants avant de trouver la fente et de l'ouvrir. Il dut se mordre la langue pour ne pas dire qu'il devait peut-être porter un collier mais que seuls les pédés portaient des médaillons.
- Pour commencer, placez un de vos pouces sur le côté gauche de votre médaillon. Laissez-le là pendant trente secondes le temps que le collier détermine quel souvenir il va choisir. Quand vous souhaitez voir le souvenir, placez votre pouce à droite du médaillon. Le souvenir va se rejouer dans votre esprit, et vous serez le seul à le voir. Si vous souhaitez montrer votre souvenir à quelqu'un d'autre, vous devez placer vos deux pouces sur chaque côté du médaillon et le souvenir se recréera dans une forme miniature au dessus du médaillon, exactement comme une pensive.
Le pouce de Draco commença à devenir chaud, et cela le rendit légèrement nerveux, ou alors ça aurait pu le rendre nerveux si la règle numéro 9 ne disait pas : 'Les Malfoys ne sont jamais nerveux'.
La chaleur s'estompa et Hermione leur dit que c'était terminé.
- Si vous le désirez, vous pouvez rester et regarder vos souvenirs, mais vous pouvez partir si vous voulez. Tout ce que je vous demande c'est que vous veniez me voir régulièrement pour me dire si quelque chose a changé.
Draco regardait fixement son médaillon avec une expression inhabituelle peinte sur son visage, quelque chose qui ressemblait à de l'inquiétude. Ce que, entre parenthèse, 'les Malfoys ne font jamais' (règle numéro 19).
Il ne remarqua pas Potter et Weasley se lever et dirent au revoir à Hermione. Il admettrait volontiers qu'il était méfiant vis-à-vis de cet objet. Après tout, la règle numéro 1 des Malfoys statuait clairement que 'Les Malfoys ne ressentent rien, et surtout pas du bonheur'. Si vous êtes dépendant du bonheur, vous exposez une faiblesse qui peut être exploitée. Son père lui avait toujours dit que la vie n'avait rien à voir avec le bonheur.
Draco l'avait questionné une fois à propos de quoi était fait la vie, si ce n'était pas de bonheur. Son père avait répondu : de pouvoir, mais Draco n'avait pas encore trouvé de réponse qu'il lui convenait.
Et si il n'avait jamais été heureux ? Qu'est-ce que le collier lui montrera alors ?
C'est alors qu'il remarqua que la pièce était devenue silencieuse, et que les wonder boys avaient quitté la salle de réunion.
Hermione était toujours assise en face de lui et il était un peu surpris qu'elle n'ait pas quitté la pièce avec les autres. Il baissa le regard sur son pendentif, mais fut interrompu par ses mots :
- J'ai entendu parler de ta donation pour la Fondation pour la Recherche Lycanthrope. C'était plutôt généreux. Lupin aurait été très reconnaissant.
Draco se contenta de hocher la tête. C'était la première fois qu'elle mentionnait une de ses tentatives pour se racheter, et le fait de juste l'entendre dire ces mots, il se sentit comme si il avait accompli quelque chose de beaucoup plus important.
- Tu perds ton temps tu sais, avec moi en tant que testeur.
- Et pourquoi cela ? demanda-t-elle.
Il marqua une pause et se demanda si il devait lui dire ou pas. Il ne savait pas comment ça sonnerait à ses oreilles et il ne voulait pas de sa pitié. Il se souvint que c'était Granger, et bien qu'elle avait peut-être pitié des elfes de maison, des loups-garous et d'autres créatures nécessiteuses, elle n'éprouverait jamais de sentiments pour lui, quels qu'ils soient.
- Il n'y a rien d'heureux dans mon passé à se souvenir.
Ses yeux s'écarquillèrent et il put y lire quelque chose qui n'était pas de la surprise. Elle hocha une fois la tête et ils en revinrent tous deux au silence. Après quelques instants, il referma le pendentif et le plaça gracieusement autour de son cou.
Quand il leva le regard, il vit que les yeux d'Hermione étaient concentrés sur le petit dragon qui étincelait contre la pale étendue de son torse, et pointait sous sa chemise blanche d'Oxford. Il resta immobile un instant, la regardant alors qu'elle avait les yeux fixés sur le médaillon, sur lui…
Quand elle leva les yeux à son tour, elle avait l'air effrayé et ne rencontra pas le regard de Draco. Etreignant son collier dans sa main, elle se leva brusquement.
Elle hocha la tête pour indiquer qu'elle comptait partir et se dirigea vers la sortie. Elle s'arrêta et laissa sa main reposer prudemment sur la poignée de la porte. Elle semblait se battre intérieurement contre quelque chose. Elle prit une profonde inspiration, rassemblant sa détermination et murmura doucement, son dos toujours tourné face à lui.
- Merci pour cette faveur.
Elle ouvrit la porte, et avait presque quitté la pièce quand elle ajouta :
- Draco.
Voilà, j'espère que vous avez aimé !
N'hésitez pas à me laisser vos impressions !
Bize à tous et bonnes vacances !
