TERMINATOR
THE SARAH CONNOR CHRONICLES
Author's note : Une histoire complète que j'ai retrouvé dans un coin de mon disque dur. C'est à la première personne, ce n'est pas particulièrement bien écrit, mais l'histoire a quelques moments forts à mes yeux. J'espère que ça plaira.
Chapitre 1
Garder la tête baissée
Je me souviens maintenant de ce jour, comme celui où j'ai arrêté de lui en vouloir.
C'était juste un peu de ma peau contre la sienne, ça n'avait duré qu'un instant. Mais en me touchant, elle semblait dire, je suis là. Et ça me suffisait amplement.
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Baisse la tête, ne regarde pas dans les yeux, les gens t'oublieront plus vite. C'étaient les paroles que martelait ma mère dans mon crâne depuis des années, si bien qu'elles étaient maintenant gravées dans la moelle de mes os. Baisse la tête, ne te fais pas remarquer. Évite les couloirs aux heures de sortie, prend les cages d'escalier.
Je me les répétais ce matin, comme tous les autres matins, en route vers le lycée St. James. J'avançais à grands pas, un loup en chasse. À cette époque, je ne savais pas encore ce que je chassais. Mais une chose était sûre, j'étais perdu dans les bois.
Il faisait déjà chaud et l'asphalte scintillait. Le goudron rouge du trottoir était brûlant. J'avais mon sac défoncé sur l'épaule et un emballage kraft bourré de pancakes dans la main. Dans mes oreilles, Bob Marley disait à une femme de ne pas pleurer. Cameron trottinait près de moi pour garder le rythme. J'ai retiré mon casque pour l'écouter.
Elle parlait de maquillage, de vernis à ongles et de tatouages. Un tatouage de tigre ou de loup, sur son omoplate, ou sa hanche peut-être. Elle essayait de me toucher le bras quand elle parlait, mais elle ne savait pas très bien quand ni comment le faire. J'ai enfoncé mes mains dans mes poches et j'ai accéléré. Je n'avais plus envie de l'écouter et je n'étais pas sûr de le vouloir un jour. Elle est restée en retrait le reste du trajet.
Putain, j'avais l'impression de me déplacer dans un four. Pour une fois, j'étais content d'arriver au lycée, parce que le soleil tabassait et me faisait plisser les yeux, et qu'au tournant de cette grande rue d'Orange County, les ombres des bâtiments m'offraient un court répit.
D'autres lycéens commençaient maintenant à affluer. Quand je suis arrivé aux grilles de St. James, le bus déversa autour de moi une nouvelle masse d'adolescents.
J'ai baissé la tête. J'attrapais parfois des fragments de conversations, sur la dernière soirée chez ce quaterback, qui devait s'appeler Brian ou Steve, sur ce dernier film de Woody Allen ou ce concert de Lady quelque-chose.
Je me suis retourné. Cameron était plus loin que je ne le pensais.
"Allez, dépêche-toi." j'ai lancé par dessus mon épaule en franchissant les grilles du lycée.
J'entendis sa petite voix, noyée dans celle des autres. "Tu vas trop vite." dit-elle.
"Des jambes trop courtes sur une machine à tuer." j'ai sifflé dans ma barbe. "Allez, cours."
J'ai dû l'attendre, car elle n'a pas couru. Les autres lycéens me dépassaient et naviguaient autour de moi comme si j'étais un rocher épineux perdu dans l'océan. Cameron finit par arriver à ma hauteur. Elle me jeta son regard froid. Ses yeux n'étaient pas vide, non, ils étaient froids, clairs comme un morceau de glace.
"Je ne cours pas derrière toi," souffla-t-elle, "je ne suis pas ton chien."
Je lui pris le coude avec force pour lui faire comprendre. J'ai secoué sa petite carrure. "Tu es ce que je te dis d'être. Si je décide que t'es un chien, tu te mets toi même la laisse autour du cou."
Elle prit ma main et cria d'une voix aigüe, "Arrête, John, tu me fais mal !"
Les têtes se tournèrent vers nous.
"Salope."
Elle s'est mise sur la pointe des pieds pour me murmurer dans l'oreille : "Je suis ce dont tu as besoin."
À l'époque, je ne la croyais pas.
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