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Chapitre 1 : Do you want some holidays in France ? 1976

Hogward était balayé par le vent, qui en provenance du Nord froid, sifflait entre les tours, et heurtait avec violence les vitraux, condamnant tous les élèves à rester cloîtrés entre les épais murs du château. Assis autours d'une des tables de la Salle Commune, Sirius et James bataillaient avec rage dans une partie de baveboule, rageurs que leur excursion dans le Parc est été reportée, alors que Peter les regardait avec envie, penché au dessus de son devoir de métamorphose, quand un tapotement retentit de la fenêtre.

Un peu étonnés de voir un oiseau alors qu'ils étaient seuls dans la pièce, ils se dévisagèrent, curieux de savoir à qui appartenait le volatile. Un curieux oiseau d'ailleurs. Ils ne souvenaient pas en avoir déjà vu au Royaume-Unis. C'était un faucon. Un beau faucon, une lettre au bec.

« Depuis quand les rapaces livrent-ils du courrier ? demanda James, rehaussant ses lunettes sur son nez.

- Ton hibou grand-duc est un rapace Jamesie.

- Oh. Peter, ouvre lui, il va finir par se faire mal avec ce vent.

L'adolescent se leva. Il s'avança, un peu hésitant devant le bec tranchant de l'animal, et ouvrit la fenêtre, qui claqua dans un courant d'air. Dans un vol majestueux, l'oiseau plana jusqu'au fauteuil de Sirius. Il posa sans enfoncer ses serres sur le velours qui revêtait le dossier, le regard détaillant les environs.

- C'est pour toi Sirius ? Ta mère aurait-elle trouvé une nouvelle lubie avec les oiseaux ?

- Mords toi la langue chéri. Elle avait un élevage de corbeaux.

- So Black.

- Et ne parle plus de ma mère à l'avenir. Elle ne m'écrit plus depuis trois mois déjà.

- Navré Padfoot.

- Franchement, je préfère le manoir Potter au square Grimaud. Et ta famille plutôt que la mienne.

- Ravi mon frère !

- Mais, euh, et l'oiseau ? demanda timidement Peter, rassit à table.

Sirius bascula la tête en arrière, de façon à voir l'animal au dessus de lui. Il voulut prendre la lettre, mais le volatile ne le vit pas ainsi. Chacun tirait de son côté, le faucon ayant fini par battre de ailles pour récupérer sa missive, le jeune Black debout, le deux mains sur l'enveloppe. James ricanait devant le spectacle, se moquant ouvertement de son camarde, si bien que celui-ci finit par émettre un grognement semblable à un chien qui décida le rapace à relâcher la lettre, deux millièmes de secondes tout au plus. Ce fut suffisant pour Sirius, qui victorieux, la tenue hors de porté de son porteur, avant de regarder le nom inscrit dans une écriture en italique.

Remus Lupin,

Salle Commune des Gryffondors,

Hogward, Royaume Unis.

Il haussa un sourcil, ne saisissant pas pourquoi avoir précisé le pays, et se demanda si la mère de Remus pouvait posséder un rapace. C'était bien la seule qui écrivait à son fils. Du moins à sa connaissance.

- Remus ? interrogea James, les sourcils froncés derrière ses lunettes. Il ne reçoit pas souvent de courrier, et en plus, un faucon !

- C'est parce que vous êtes trop occupés pour vous soucier de savoir si j'ai ou non une lettre.

Remus avait descendu les escaliers conduisant aux dortoirs et les rejoignait. Le rapace, en l'entendant, décolla, arracha la missive des doigts de Sirius, et l'apporta à son destinataire.

- Merci Symphorius.

Il caressa tendrement le plumage de l'oiseau perché sur son avant bras. Sirius se surprit à vouloir être à sa place. Car depuis bientôt deux ans, l'adolescent avait découvert qu'une fille aux formes avantageuses ne valait pas le torse musclé d'un garçon. Et qui plus est, que son camarde châtain de chambre n'était pas de ceux le laissant indifférent. Bien au contraire, il était en haut de la liste des préférences du Black. Et il y avait bien dix lignes entre son nom et le suivant.

- Symphorius ? C'est un nom pour un oiseau ça ?! s'étonna Peter

- C'est en tous cas celui auquel il répond.

- Moony ! Qui te l'a envoyé ?!

Remus fronça les sourcils quand Sirius se planta devant lui, contre lui aurait été plus exact.

- Ca ne te concerne pas Padfoot, assura-t-il en reculant de deux bons pas.

- C'est ta chérie Remus ? minauda James.

L'animagus canidé s'étouffa avec sa salive.

- Sa quoi ?!

- Chérie Pads. Chérie. Tu sais, le surnom affectif que l'on donne à sa copine quand on l'ai…

- Je sais ce que ça veut dire James, fit-il en appuyant sur le dernier mot. Je m'étonne juste que 'chérie' et 'Remus' apparaissent dans la même phrase.

- Et pourquoi ça ? demanda le concerné, les sourcils de plus en plus enfoncés.

Grimaçant intérieurement, Sirius soupira avant de s'expliquer :

- Mais parce que nous ne t'avons jamais vu à moins de trente centimètre d'une fille Moony.

- Pardonne moi de ne faire étalage de mes relations devant toi, monsieur le tombeur.

- Le tombeur ?!

Mais Remus avait tourné les talons, l'oiseau et la lettre sur le bras, et avant que Sirius poursuive, avait déjà claqué la porte de leur dortoir. Le brun aux longs cheveux fixa un instant le panneau clos, jusqu'à ce que James commente :

- Pas très malin ça Pads. Il venait à peine de nous pardonner la dernière blague.

- Qu'est ce que j'ai dit ?

- En gros, qu'il était un coincé puceau.

- Ce n'est pas ce que…

- Je sais, le coupa James, et il poursuivit plus bas, pour que Peter, replongé dans sa copie n'entende pas : mais il n'empêche que tu l'as insinué. Il y avait plus romantique comme crise de jalousie.

- Je ne…

- Oh pitié Sirius ! J'ai bien vu. Depuis que tu m'as annoncé être gay, je cherche ce qui te l'a fait découvrir. Je n'ai pas eu de mal à voir que c'était ton voisin de lit.

- Pas un mot James.

- Muet comme une tombe mon frère !

- Qui mue comme ton frère James ? s'inquiéta Peter. Attends ? Tu as un frère ?

- Je crois que tu devrais finir ce devoir Wortmail. La métamorphose d'embrouille les idées.

- Ah, oui, c'est possible.

Dans un grand bruit de porte ouverte à la volée, Remus réapparu sur la mezzanine. Les trois le suivirent des yeux alors qu'il descendait les escaliers, jusqu'à ce qu'il vienne se planter devant leur table, les dix dernières minutes effacées de son esprit, et un grand sourire aux lèvres.

- Vous ne devinerez jamais, commença-t-il.

- Snape a décidé de se laver les cheveux ? ironisa Sirius.

- Non, grimaça le châtain. Mieux.

- Mieux qu'un Snape sentant bon ? Tu as fumé ou quoi Moony ? s'inquiéta James.

- Non plus. Je viens de prévoir nos vacances de Noël.

- Un stage intensif de Runes ?

- Mieux.

- Qui a-t-il de mieux qu'un stage de Rune intensif durant des vacances ? ironisa Sirius.

- Un voyage en France.

- J'aurai du m'en douter, un stage intensif d'enchan… Pardon ?

Le sourire de Remus redoubla devant leurs mines étonnées, les troublant d'avantage.

- Et oui, un séjour de deux semaines en France ! Tous frais payés !

- Tu as fumé hein Remus ?

- Mais enfin, je suis sérieux !

- Non, ça c'est moi ! s'indigna Sirius.

Le regard exaspéré que lui adressa le loup-garou lui assura qu'il aurait mieux fait de ne rien ajouter.

- Comme je disais donc, se reprit-il, un sourire aux lèvres, si ça vous tente de m'accompagner, nous sommes invités en France pour Noël.

- Vraiment ? Mais par qui ?demanda Peter

Remus agita devant lui la lettre apportée par le faucon.

- Ta copine ? dit James en haussant les sourcils, manquant de faire chuter ses lunettes.

- Ce n'est pas…

- Vrai de vrai ?! le coupa Sirius, peu désireux de connaître sa relation avec l'expéditeur indiqué au dos.

- Tenez, lisez. L'anglais n'est pas fameux, elle a un peu de mal et traite notre langue de désagréable et de mauvaise sonorité.

James attrapa le papier plié, Black appuyé sur son épaule, lisant avec lui, alors que Peter écoutait la lecture que faisait le Potter.

Très cher Remus.

Je suis désolée de ne pouvoir te contacter aussi souvent que je l'aurais voulu.

La panique s'installe progressivement ici. Cette dernière semaine, c'est le Conte de Simour qui s'est vu visé. Et les meurtres augmentent, autant que les partisans. Hier, le 2 Novembre, c'est l'immeuble d'un politicien moldu qui a sauté. De la dynamite ont-ils dis. Autant dire que personne n'y a cru. Maintenant, une fuite d'eau chez un moldu, et c'est un coup des mangemorts.

Mais passons. J'espère que ton Hogward mérite sa réputation. Beaubaton était une véritable prison coupée du monde. Je remercie Merlin d'avoir put m'en échapper.

En parlant d'échappatoire, j'ai obtenu quelque chose qui devrait t'intéresser grandement.

Que dirais-tu, toi et tes amis dont tu me vantes les mérites, de passer deux semaines en ma française compagnie, dans mon pays, ma capitale, Paris ? Ce serait l'occasion pour que je rencontre ces Maraudeurs, et aide mon tendre ami à mettre de l'ordre dans ses sentiments.

J'attends de tes nouvelles, quand bien même ne pourrais-je y répondre.

Bien à toi Remus.

Natoba.

I love you so.

James butta sur les derniers mots, pas anglais pour un sous. Sirius grinça des dents. Il ne parlait pas français, mais ne connaissait que trop bien la signification du mot 'love'. Ainsi donc, Remus sortait avec une petite française ? Sirius était jaloux. Terriblement jaloux.

- Un mauvais anglais ? Tu blagues Remus ! Elle est vraiment française ?

- Des vacances en France ?! s'extasia Peter. Oh oui !

- Répond de suite Rem ! Dis à ta copine que nous serons ravi, plus que ravi du prétexte de sa rencontre pour un séjour chez nos voisins mangeurs de grenouilles ! Sans vouloir la vexer bien sûr.

- Et toi Sirius, qu'est ce que tu en penses ?

Remus avait tourné ses yeux dorés si profonds vers lui. Quand il plongeait ses éclats de soleil dans ses yeux à lui, Sirius se sentait fondre. Il ne voulait SURTOUT pas rencontrer cette personne si chère aux beaux yeux du garçon. Mais sous ce regard d'or en fusion, il ne pouvait refuser. Ca ferait tant plaisir à Remus. 'Mais si mal à ta personne' lui chuchota un coin de son esprit. Il soupira, avant de lancer son sourire plein de dents et de déclarer :

- Paris, prend gare, voici les Maraudeurs !

Remus acquiesça de la tête, un doux sourire aux lèvres. Il saisit la plume que Peter froissait entre ses doigts, lui emprunta un parchemin vierge, et rédigea une réponse. Ravis de la situation, il leur proposa de descendre dîner.

Au moins, le loup-garou n'était plus vexé que Sirius l'ait traité de puceau.