Disclaimer : les personnages ont l'entière paternité de Masachi Kishimoto, ce qui n'est sûrement pas plus mal, d'ailleurs. Les artistes et chansons cités s'appartiennent à eux-mêmes (et là, je suis sûre que ce n'est pas plus mal) les lieux, pays, lois, marques, etc. cités sont dans la mesure du possible réels.
Note : Ceci est donc un UA. J'ai essayé de respecter le plus possible les caractères des personnages, ce qui n'est pas toujours possible hors-univers mais j'espère que ce n'est pas trop OOC quand même. J'ai probablement un peu tord sur le coup de l'organisation de la police aux US, du rôle du FBI et tout ça, donc je m'en excuse d'avance. Pour le raiting, il ne risque pas d'avoir de lemon, je ne pense pas en tout cas, c'est surtout à cause de la vulgarité et des scènes violentes à venir. C'est aussi un yaoi. Voilà, bonne lecture!
Le hangar désaffecté sentait encore la poussière. Des bâches de plastique opaque couvraient les fenêtres et le lieu, loin de paraître lugubre, baignait dans un doux gris que le soleil de cette journée sans nuages rendait éblouissant. Autrefois, des ouvriers avaient dû commencer à construire ce monstre de bétons dans l'objectif dans faire de spacieux bureaux. La compagnie dirigeante avait probablement fait faillite et les travaux durent être abandonnés. Un vieux tapis éliminé avait été disposé au centre d'une pièce ouverte sur la face nord de l'immeuble. Un jeune garçon, qui ne devait pas avoir plus qu'une vingtaine d'année, y était étendu. Il portait un large pantalon bouffant d'une vive couleur orange avec un débardeur noir qui saillait à merveille à son torse. Il avait des cheveux blonds. Très clairs. Et un visage souriant. Comme s'il ne connaissait aucune peine. Les trois cicatrices qui s'étendaient sur chacune de ses joues rajoutaient à son charme enfantin. Les années les avaient fait blanchir et elles rajoutaient discrètement à son charisme. Sa tête était posée sur une veste, de la même couleur criarde que son bas, qu'il avait préalablement roulé en boule. Assise en tailleur à côté de lui, une jolie jeune fille aux yeux verts digne des émeraudes les plus purs le regardait fixement. Elle avait un visage sympathique qui inspirait spontanément à la confiance, des traits détendus montrant qu'elle était à l'aise dans ce lieu atypique et ses mains reposaient sur ses cuisses. Elle avait d'étrange cheveux teint en rose et qui était coupé en un carré court. Et elle semblait légèrement plus âgé.
Une petite radio diffusait la célèbre chanson de John Lennon. Imagine.
« Tu repars bientôt, Naruto ? »
Il acquiesça. Les yeux toujours clos, murmurant les paroles du chanteur. Une ombre passa dans les yeux pâles de la jeune fille, peut-être s'humidifièrent-ils légèrement. Elle les ferma et se força à expirer silencieusement et calmement.
« Tu te sens toujours obligé de courir comme ça ? »
Il eut un petit rire dévoilant ses deux iris d'un violent bleu céruléen. Il ne remarqua rien de la tristesse mal dissimulée de son amie lorsqu'il lui répliqua, avec un immense sourire :
« Je n'y peux rien, tu sais, Sakura, si on a besoin de moi de partout.
- N'importe quoi, abruti ! Je suis sûr que l'Organisation se passe de toi comme elle veut. »
Pour appuyer ses dires, elle lui infligea un gentil coup dans l'épaule. Pour la forme, il grimaça et se plaint. Même s'il savait en son fort intérieur qu'elle pouvait être autrement plus féroce et infliger des dommages beaucoup plus douloureux. Il en avait souvent fait l'expérience quand ils étaient jeunes.
« You may say I am a dreamer but I'm not the only one. »
Elle ne releva pas. Elle savait pertinemment que ce morceau avait un double sens pour lui comme pour elle. Et encore plus les paroles qui suivaient cette phrase : I hope someday, you'll join us. D'un côté, elle le détestait pour ce genre d'approche aussi subtile que gênante. Tu diras sûrement que je suis un tricheur, mais je ne suis pas le seul et j'espère qu'un jour tu nous rejoindras. Elle apprécia grandement que la radio annonce la prochaine diffusion de Let it be pour cette émission spéciale sur les Beatles. Il ne pourrait pas la mettre dans l'embarras indirectement au moins, ce morceau était pour eux innocent de toute connotation.
A : Sasuke Uchiwa.
Objet : le concert du 18/12.
Hé, tu me dois 26 dollars, gars. Mais, tiens toi bien sur ta chaise : J'AI LES PLACES ! ;) Prêts pour un petit live de Skillet, vieux ? J'ai hâte. Hero et Monster en direct. Tu penses qu'ils feront des morceaux des anciens albums ? Comatose, Rebirthing et tout ? C'est un peu obligatoire je pense, les plus connus en tout cas. Pfiou, je vais pas tenir un mois, je crois !
J'ai vu Sakura aujourd'hui, elle était plutôt en forme j'ai trouvé. Elle a un travail maintenant elle bosse dans la comm' c'est pas très bien payé mais bon, c'est ce qu'elle a toujours voulu donc elle se plaint pas. Elle était même plutôt rayonnante. C'était sympa, je me rappelle de sa dépression l'année dernière, tu sais, celle inexplicable ? Heureusement que Lee a été là. D'ailleurs, j'ai pas trop osé en parler, je crois que c'était pas top entre eux la dernière fois, tu te souviens à l'anniversaire de Ino ? Ils se sont pas parlés une seule fois ! Elle avait pas voulu me dire pourquoi, au juste. Elle est pleine de mystère en vrai, Sakura, elle cache bien son jeu, quand on y réfléchit. Enfin, bref. Je préfère la voir comme aujourd'hui, toujours est-il.
Et toi, monsieur l'agent. Bien la circulation ? Haha, je t'imagine trop à ce poste. Avec l'espèce de pancarte orange à gérer des gamins hyperactifs « c'est bon, vous pouvez traverser ».
Je risque de pas avoir de connexion pendant quelques jours. Je vais te manquer ?
Naruto.
Les rues étaient encore bondées malgré l'heure matinale déjà bien avancée. Les gens ne travaillaient-ils jamais ? Sasuke resserra son écharpe autour de son cou. Le soleil brillait fort mais le temps automnal était glaciale. Mais étrangement, bien que sa peau blanchâtre soit hérissé à cause du froid, il affectionnait ce temps tout particulièrement. Ses mains engourdis. Le phénomène de condensation lorsqu'il respirait, se matérialisant sous forme de buée. Les flocons de neige qui ne tarderaient pas à tomber dans le comté de Washington. Tous les aspects de l'hiver, en somme. Enfin, la ville de Seattle était rarement autant ensoleillée, ce qui expliquait peut-être une telle masse de population à l'extérieur.
Sasuke était plutôt du genre misanthrope non-assumé, il n'était donc pas dur de comprendre pourquoi il détestait être coincé à l'intersection d'un feu rouge entre une jeune maman qui tenait fermement son garçon dans ses mains poussant une poussette avec un bébé endormi dans l'autre et un vieillard qui s'appuyait sur sa canne pour marcher. Un groupe s'amassa rapidement derrière eux. Il soupira. De toute manière, son bureau n'était plus très loin.
A l'école de police, il avait très vite été remarqué. Aptitude physique hors-norme, intelligence supérieure. On l'avait très vite entraîné pour qu'il devienne l'un des meilleurs éléments. Sa nomination à Seattle en avait surpris plus d'un. Lui, il y avait plutôt décelé le désir de ses supérieurs de le faire monter en grade loin des regards pour ensuite le nommer à un poste élevé dans un meilleur état, puisqu'il avait été instruit sur la côte est. On parlait même de lui pour devenir l'une des étoiles du FBI bien que les services de police soient souvent jaloux de vendre leurs bonnes recrues à des enseignes concurrentes. Ça ne l'étonnerait qu'à moitié finalement, qu'ils ne viennent rapidement lui traîner entre les pattes, lui proposant un travail plus valorisant et mieux payé. Et en plus, ça expliquerait beaucoup de choses. Il était bien plus intéressant pour eux de recruter un anonyme talentueux qu'un ancien flic déjà célèbre.
Le feu vert passa au rouge, lui permettant de traverser la longue route où circulaient des automobilistes aussi pressés et renfrognés que lui. Le siège du département de police se situait juste à quelques pas du passage piétons. C'était un grand bâtiment du milieu du XXème, haut d'une dizaine d'étages, et il fallait bien ça pour tous les employés!, construit en pierres rouge. Il détonnait étrangement des grattes-ciels qui l'entouraient et qui étaient vraisemblablement plus récent.
Dans l'immense hall, il y avait une foule de gens, d'agents en uniforme, de secrétaires qui se déplaçaient, se croisaient, s'interpellaient; souvent, c'est à peine s'ils se voyaient, se contentant d'un mot ou d'un échange de dossier, d'un « Ça va? » futile dont la réponse ne concernait absolument pas l'interlocuteur qui de toute façon se contrefichait de la réponse. Dans tout ce que Sasuke haïssait aux Etats-Unis, cette espèce de superficialité feinte était ce qui le dérangeait et l'énervait au plus au point.
Par habitude, il consulta son téléphone portable personnel. Deux nouveaux messages s'affichaient. Une autre notification venait de l'avocat de son grand-frère qui avait tenté de le joindre deux fois sans succès. Il n'avait même pas senti l'appareil vibrer, il claqua sa langue contre son palet, agacé d'avoir manqué un appel important comme l'annonçait son sms « Rappelez-moi dès que possible pour l'audience du 02/12, merci. ». Le second message indiquait qu'il avait, comme il l'avait déjà vu, manqué plusieurs coups de fils. Il l'éteint enfin.
Dans l'ascenseur, il croisa son supérieur qui le briefa immédiatement sur ses actions de la journée. Ils étaient sur une enquête particulièrement délicate en ce moment. Demandant la coopération de deux états, et ce n'était pas un secret, aux Etats-Unis, il était toujours un peu compliqué d'imposer à des voisins d'être amis. A chaque fois, l'un d'eux voulait s'attribuer toute gloire et laisser l'autre dans l'ombre. Et puis, il y avait aussi ce problème des lois différentes. Toujours est-il que pour le cas d'un tueur en série, on ne pouvait pas se permettre de plaisanter.
De toute façon, Sasuke était à peu près persuadé que si son district continuait à patauger comme ça, il ne risquait pas d'en vouloir à l'Idaho de s'attribuer toute la paternité des recherches.
« Tu m'écoutes, Uchiwa ?
- Ouais, Kakashi, ouais. Je dois reprendre les dépositions des deux témoins du dernier meurtre et voir lequel des deux ment, je dois encore aider vos chevilles à gonfler parce que vous avez eu la brillante idée de les interrogez séparément sans qu'ils aient le temps de confronter leur version, trouver l'assassin, et les preuves qui vont avec, avant les flics de Boise et avant que ces connards du FBI trouvent un prétexte pour s'en mêler, et venir vous apportez le tout sur un joli plateau d'argent. »
Kakashi était un grand homme aux nombreuses cicatrices, dont la tignasse avait blanchis prématurément, qui couvrait l'un de ses yeux et la moitié de son visage d'un masque -tout vétéran d'Irak qu'il était, cette dissimulation s'expliquait. Il afficha un air satisfait et, vieille habitude de militaire, permit à son subordonné de disposer.
Sasuke, membre privilégié de l'équipe avait la chance d'avoir un bureau mieux isolé que la pièce collectif de ses collègues. Le dossier le plus urgent trônait en équilibre entre son clavier d'ordinateur et son presse papier. Il l'ouvrit distraitement se remémorant les détails de l'affaire, plus mentalement qu'autre chose d'ailleurs, parce qu'elle l'obsédait tellement que depuis la veille au soir, il n'avait pas vraiment décroché des immondes détails que comportaient ses feuilles de papier blanche pourtant si neutres en apparence.
Sur l'écran en face de lui, une fenêtre clignota soudainement. Il n'avait même pas remarqué que l'engin était allumé. Une fenêtre nouvellement apparue annonça un nouveau message. Dans un geste qui lui sembla emprunt de naturel, il regarda l'heure sur sa montre. Calculant mentalement, il était dix heure passée, donc à Eyemouth, Ecosse, il devait être environ six heure du soir. Il lut le mail avec attention, ses doigts se dirigeant très vite vers le clavier pour répondre à Naruto.
A : Naruto Uzumaki.
Objet : RE le concert du 18/12.
Tu penses rester combien de temps aux US ? Il va encore falloir que je t'héberge, non ?
Je t'ai répété mille fois que je n'étais pas à la circulation. Les flics de Seattle ont autrement plus à faire que ceux de la « ville » d'Eyemouth.
Tu pars où encore ?
Sasuke.
A : Sasuke Uchiwa.
Objet : et on répond à ses mails perso au travail maintenant ?
L'objet dit tout de mon message, héhéhéhéhé ;)
J'compte rester autant que tu me supportes, tu sais ! Ça fait longtemps qu'on s'est pas vu en plus, je te manque terriblement. Ne nie pas, tu m'as implicitement annoncé à la fin du lycée que tu m'adorais. Et je te parle pas de tes paroles le jour où tu t'es enfui aux US « sur les traces de tes origines » p'tit Sas'ke. Vas baratiner quelqu'un d'autre, Docteur House de pacotille, t'as encore des efforts à faire, je crois (j'ignore si tu connais cette série télé, ...ça t'arrive de regarder la télé ?) pour être son parfait successeur. J'ai pas vu ton nouvel appart' aussi, et je peux pas trop m'attendre à de longues descriptions dans tes messages donc je vais venir le voir de mes yeux, au moins je serais fixé. J'ai une chance d'y trouver une belle et jolie jeune fille ? Ou une douce et gentille, mais belle aussi, qui ferait la cuisine et le ménage ? :)
Ne mets pas des guillemets à ville pour Eyemouth ! Je ne te permets, non mais, MONSIEUR fuit l'Ecosse, et son accent et se permet de tout critiquer mais j'hallucine !
Je vais passer quelques temps en Somalie avec mon ONG et je pense faire un détour par la France avant de prendre l'avion pour Seattle, Washington -s'il vous plait- et venir t'embêter.
Kilt enfilé,
Naruto U.
A : Naruto Uzumaki.
Objet : on a rien à faire de ses soirées ?
Rassures-toi, quoi qu'il en soit, la chambre d'ami sera libre. Tu devrais l'avoir, si t'es pas trop chiant. Sinon, il y a un joli placard, on pourra mettre un matelas dedans et il ferme de l'extérieur si j'en peux plus de toi.
Je ne suis pas le seul à fuir.
Sasuke.
PS : stop avec ce pseudo surnom, c'est hideux.
A: Sasuke Uchiwa.
Objet : RE on a rien à faire de ses soirées ?
Quelle attention tu me fais là, un placard ! Mon Dieu, tu m'as confondu avec Harry Potter ? Il serait peut-être temps de s'intéresser à tes problèmes de vue, jeune presbyte. Je suis blond aux yeux bleus, le sang des vikings coule en moi, môsieur. HP, il a plutôt le physique de … euh, une taupe auquel on aurait rajouté des cheveux bruns.
J'ai jamais fuis, mon gars. Je me promène, simplement. Toi, tu t'installes. Alors, plutôt douce et gentille ou jolie et bien foutue ? Je parierais sur la première option, t'aimes bien la stabilité et tu sais pas cuisiner du tout! En plus, un écossais, tu dois encore plus avoir de filles à tes pieds tellement t'es « exotique » maintenant.
En parlant de soirées, faut que j'arrête de squatter l'ordi, t'es long à me répondre et ici, il est plus de 7h du soir. Quelle heure est-il chez toi ? Faut que j'y aille, les copains m'ont préparés un truc pour ce soir, une fête je pense (pitié, faites qu'ils aient prévus des ramens!) j'espère qu'il y aura Hinata, je l'ai pas revu depuis qu'on a rompu … c'était il y a relativement longtemps. Je dois les rejoindre dans une demi-heure, donc le temps que je me refasse une beauté, tu me pardonne, hein ?
Naruto.
PS : OK, Sas'ke, tu préfères un truc comme Sasu ou, mieux, Sasu-chou ?
A : Naruto Uzumaki.
Objet : RERE on n'a rien à faire de ses soirées ?
Tu parles d'une promenade de santé, sympathique les petits Somaliens qui meurent de faim, ces temps-ci ?
Putain, et laisses cette bouffe jap' immonde de là où elle vient.
Sasu-choupinou. (?)
Sasuke déplaça sa souris et ferma la fenêtre de sa messagerie sur son écran. Il avait pris quelques notes sur son dossier pendant qu'il discutait avec Naruto. Il savait à peu près quoi faire pour la suite de sa journée. Bien qu'il soit toujours aussi perdu dans cette affaire. Il se laissa aller contre son dossier. Expirant lentement. Il se saisit du combiné de son téléphone et y composa un numéro qui se trouvait sur un post-it.
« Maître Sarutobi, bonjour.
- Uchiwa Sasuke.
- Ravi de votre rapidité.
- Hm. »
Il regardait la paysage extérieur avec une pointe de dégoût. La ville, goudronnée, grise, morne, polluée. Il regrettait légèrement l'Ecosse. Ses belles landes vertes, ses contrés magiques et irréelles, les fins rideaux de pluies le soir lorsqu'ils rentraient du lycée. Ils arrivaient toujours trempés au manoir. Iruka n'appréciait pas. Au moins, ici aussi, il pleuvait. De ce côté-là, il n'était pas trop dépaysé.
« La comparution en appel aura lieu quelques jours après l'audience en compagnie du juge que j'ai demandé. Vous êtes vous décidé à rendre visite à Itachi ?
- Je ne me déciderais pas.
- Sauver son frère de l'échafaud et refuser de lui porter officiellement soutien, vous êtes un homme pleins de paradoxes, M. Uchiwa.
- S'il vous plait, je ne fais que vous engager et vous payer, je ne veux aucun lien direct avec cette affaire.
- Mais vous serez présent à l'audience, non ?
- A huit-clos, oui. »
Ils parlementèrent encore quelques minutes avant de raccrocher. Sasuke se saisit de son blouson en cuir, enfila de nouveau son écharpe et parti chercher l'un de ses collègues. Il informa Kakashi qu'ils retournaient voir l'un des témoins mais sur son lieu de travail pour pouvoir aisément observer la réaction de ses collègues et son environnement de tous les jours.
Ce mec, le meurtrier, avait tué trois femmes. De couleur de peau foncées. D'une vingtaine d'années chacune. Elles venaient de lieux et de classes sociales différentes. Le mode opératoire coïncidait. Dans une boîte de nuit. Aux yeux de tous. Sous les objectifs d'une caméra. Cet enfoiré se foutait carrément de leur gueule, pour rester poli.
Shikamaru Nara était l'une des personnes que Sasuke préférait aux bureaux. Calme, silencieux, et surdoué. Ils faisaient une équipe de choc.
« Ce qui va pas dans sa déposition, c'est au niveau de l'heure. Il dit avoir vu la fille à deux heure du matin, il dit lui avoir parlé, le légiste dit qu'elle était déjà morte depuis une demi-heure.
- En boîte, tu fais pas toujours attention à l'heure.
- Mais justement, ce mec à l'interrogatoire, était super nerveux et il avait toujours un oeil sur l'horloge mural. C'est pour ça que je veux le voir dans son environnement naturel. La nervosité peut s'expliquer par le stress dû à l'interrogatoire mais se tromper sur l'heure alors qu'on le lui avait bien demandé plusieurs fois, j'y crois pas. »
L'autre acquiesça et ils se plongèrent dans un mutisme mutuel, bercé par le son du dernier CD de Biffy Clyro. Shikamaru regardait droit devant lui, absorbé par ses pensées. Sasuke se concentrait sur sa conduite. Bien qu'il se disait qu'à une distance d'un océan, la nuit était tombée sur l'Ecosse, et ses amis du lycée se préparaient à fêter on-ne-sait-quoi sous le prétexte que Naruto avait rappliqué pour quelques jours.
De toute façon, il n'aimait ni les gens, ni les fêtes.
Naruto sorti du manoir sans prendre la peine de fermer la porte à clef. Il ouvrit sa voiture et grimpa à l'intérieur. Dès qu'il mit le contact, la radio s'alluma. Un morceau de Skillet qui était déjà bien entamé la dernière fois qu'il était monté dans son bien-aimé carrosse, continua. Would it matter. Un immense sourire incontrôlable apparu sur ses lèvres. Il allait les voir, vraiment les voir, pour de vrai! Et aux États-Unis en plus ! La vie était vraiment très belle des fois.
La maison de Sakura ne se trouvait pas très loin de la sienne. En tout cas, s'il était effectivement le plus proche géographiquement, c'était bien le bon dernier à arriver. Il ri pour lui-même. Il y avait de ses habitudes que ni les gens, ni les années ne pouvaient altérer.
Kiba Inuzuka lui sauta dessus dès qu'il eut dépassé le perron. Et certainement pas pour des embrassades passionnées. Ils se retrouvèrent très vite à terre, emmêlés l'un l'autre, ils se débattaient ensemble. De manière gentil, Naruto lui mordilla le lobe de l'oreille et Kiba s'écarta après un court cri très viril, provoquant l'hilarité de tous ceux qui s'étaient réunis autour d'eux dans le hall. Le jeune garçon brun qui arborait deux tatouages triangulaires rouges sur sa joue se massait avec vigueur la parcelle de sa peau meurtrie.
« Mais ça va pas bien dans ta tête !
- Moi aussi, je suis heureux de te voir, Kiba-chou. »
Déjà, il s'était dirigé vers ses autres amis, les tapant tour à tour dans les mains, les prenant dans ses bras. Plaisantant avec eux. Il aimait beaucoup l'atmosphère qui se dégageait de ses retrouvailles, la mélancolie, la joie, les souvenirs, le plaisir d'être ensemble. Tout cela le rendait terriblement heureux. Il tomba nez à nez avec Sakura qui s'était un peu retirée dans un coin de la pièce.
« Mais tu boudes ?
- Mais non espèce d'idiot, j'allais pas faire comme si on s'était pas vu ce matin! »
Il se renfrogna à l'insulte. Pour ne pas perdre les vieilles habitudes. Elle avait l'air moins bien que ce matin, elle dégageait cette impression de fragilité qu'il détestait sentir chez elle. Comme lorsque Sasuke avait pris l'avion pour les Etats-Unis et qu'elle s'était effondrée. Qu'elle pleurait toutes les larmes de son corps et qu'elle ne dormait plus. Parce qu'elle l'aimait à en mourir et qu'il l'avait quitté. Sans même une once de remord, alors elle avait compris que peu importe ses espoirs, il ne ressentait rien pour elle et que ça ne pourrait pas changer.
Naruto repensait souvent aux premiers mois du départ de son meilleur ami, Sakura avait été tellement inconsolable.
Il lui sourit et la prit brièvement dans ses bras. Il lui caressa la joue et lui glissa à l'oreille, avec un petit sourire :
« Tu pourras pas toujours être triste, ma belle, ce soir, c'est la fête. »
Elle le rassura en acquiesçant.
Il se dirigea presque naturellement vers le buffet où il chercha avec avidité les ramens dont il avait tant rêvé. En vain. Il se consola très vite avec des chips et des sablés confectionnés probablement par la douce Hinata qui trônaient dans une assiette immense. Suprême tentation. Dans sa main droite, il avait coincé un verre de whisky coca que Kiba lui avait apporté.
La musique pulsait sur les grosses enceintes au centre de la pièce. De la mauvaise pop américaine mixée à grand renfort d'effet électro. Sûrement pour cacher les énormes défauts vocales d'une chanteuse qui s'avérait plus talentueuse à se montrer en mini-jupe qu'à faire preuve d'une véritable volonté artistique. Mais, après tout, ce n'était que son avis.
Ino Yamanaka, la fourbe, en profita pour se rapprocher de lui. Naruto était petit pour un mec, ouais, mais elle, elle était carrément grande pour une fille. Alors, ils étaient assez drôle lorsqu'on les confrontait. Elle faisait près d'un mètre quatre vingt. Planté derrière lui, elle lui appuya sur les deux joues sans qu'il ne puisse la remarquer plus tôt. Cet acte imprévu l'obligea à avaler tout rond ce qui se trouvait dans sa bouche, des larmes lui montèrent immédiatement aux yeux, il toussa.
Naruto remarqua qu'elle avait éclaircie ses cheveux en les teignant en platine, ce qui accentuait son côté femme fatale. Ce détail le fit rire. Avec sa taille de mannequin, ses petits yeux clairs toujours cernés de khôl et sa bouche en cœur, les garçons devaient tous être à ses pieds à Édimbourg, où elle était partie étudier. A l'instant, elle se tenait les côtés, fière de sa petite blague. Elle avait l'air adulte à présent, réellement, c'était la première fois qu'il le remarquait. Cependant, il ne se formalisa pas trop de son apparence physique, connaissant parfaitement la puérilité dont elle était capable de faire preuve.
« Tu veux la guerre ?
- Tu vois bien que les hostilités sont lancées. »
L'âge moyen du groupe était de vingt-cinq ans. Ce qui n'empêchait aucunement ces deux là de se comporter comme des enfants de primaire. C'était plutôt normal. Ils pouvaient même aller très loin. Trois mois auparavant, lors d'une fête du même genre, à l'occasion de l'anniversaire d'Ino, ils s'étaient tous retrouvés. Sasuke était exceptionnellement revenu des Etats-Unis, Naruto revenait d'une campagne à but purement activiste en Ethiopie. La joyeuse Ino s'était retrouvée couverte de marqueur, à la pointe trempée dans du poil à gratter. Une œuvre d'art vivante, se targuait Naruto. Pour sa part, il avait fini attaché à un arbre, en caleçon. Il faisait froid. Et il pleuvait. Bien sûr, tout cela sans mentionner leur concours de celui qui boirait le plus de shoots de vodka pur et le plus vite possible ou de celui qui parviendrait à faire tenir dans sa bouche le plus de bonbons à sucer à l'eucalyptus, ils étaient immangeables, il fallait donc réussir à ne pas avaler, recracher ou vomir. Ils avaient aussi parier que l'un d'eux réussiraient à amadouer Sasuke pour qu'il mette dans sa bouche un canard en plastique rose le temps d'une photo. Inutile de préciser qu'ils avaient échoué tous les deux pour le coup.
Toujours est-il qu'ils devraient redoubler d'ingéniosité pour être originaux ce soir. Ils se séparèrent avec un petit sourire complice, promesse de maux à venir. Il avait déjà réfléchi à la suite des festivités et il était conscient de devoir attendre le moment propice pour agir.
Sakura discutait dans un coin avec Hinata mais elle semblait détaché de la conversation. Voire du monde. Il la rejoint. Ils abordèrent rapidement le sujet de leur vie. Des nouveautés effectives depuis quelques mois. Naruto raconta en détail sa dernière campagne en Ethiopie, s'attardant sur leurs actions, le plaisir qu'il avaient éprouvés à revoir des anciennes connaissances. Il parla avec émotion d'un petit garçon qui était atteint d'une grave maladie du sang et auquel il avait donné plusieurs plaquette de son propre sang et qu'il avait veillé plusieurs nuits alors qu'il était dans un état grave. Grâce à lui, il allait désormais à l'école.
Sakura remarqua qu'à son habitude, il passa sur les détails moins amusants. Ceux qui ne rentraient pas dans une conversation amicale. Il aborda cependant un épisode qu'il trouvait assez drôle. Pour empêcher la délocalisation d'une usine de nucléaire en Ethiopie, lui et ses collègues s'étaient enchaînés à la porte du grillage entourant le chantier. Ils souhaitaient simplement que la population se rendent compte internationalement que des petits européens friqués ne pouvaient pas impunément déplacer leurs usines pour échapper aux lois et polluer en paix. Enfin, jusqu'à ce que les autorités arrivent. Ils n'avaient pas encore tout à fait la notion du droit à la manifestation dans ses pays. Ou même la connaissance des Droits de l'Homme et du Citoyen. Et les matraques, c'était douloureux.
« Mais c'est très grave! s'inquiéta Hinata. Comment vous avez fait ?
- On s'est détaché. Et on a couru.
- Pas assez vite, intervint sèchement Sakura. Tu as eu une côté cassée, souviens-toi !
- D'ailleurs, tu as bien failli m'en casser une deuxième dès que j'ai eu un skype avec toi. Heureusement qu'un écran nous séparait! »
Elle lui jeta un regard noire qu'elle accompagna d'une tape d'une incroyable force sur son épaule. Au moins, elle était encore assez lucide pour ne pas perdre ses marques de violence.
A : Sasuke Uchiwa.
Objet : Coucou matinal. Il est 1h37 de l'après-midi, ici.
Plus jamais, jamais, jamais je bois! Mais on a bien ri avec Ino. Ça c'est fini ex æquo pour une fois. On a fait un traité de paix (jusqu'à la prochaine fois, du moins). Et si je détestais déjà les légumes verts avant mais alors là … (je ne savais même pas que les épinards avaient cette consistance! On aurait dit les horribles algues qu'Iruka essayait de me faire avaler quand on était petit). On a fait des tests de nourritures bizarres, c'était … beurk. Sinon, j'ai dû danser la danse des canards, immortalisée en vidéo. Et j'ai sniffé de la farine par le nez, je me suis jamais autant étouffé de ma vie je crois. Mais Ino aussi a souffert! Je lui ais présenté Snoopy, un serpent que j'avais trouvé dans la cour. Elle n'a pas aimé à première vue (à deuxième non plus d'ailleurs ;) !). Sinon, je l'ai convaincu de porter un déguisement de SM toute la soirée, mais en pas trop hard quand même mais sur les photos c'est mignon. Avec le fouet et tout ! Même toi tu aurais ri, je suis sûr !
Sinon, Sakura déprimait un peu. Je pense que c'est encore à cause de Lee mais elle n'a pas voulu avouer mais je la connais trop pour qu'elle me cache quoi que ce soit. Il était pas là, d'ailleurs.
Oh, et tu sais que Neji est aux US, est-ce que tu l'as croisé ?
Tenten est venue avec son nouveau petit-ami. Je lui ais pas parlé longtemps mais je me demande quand même ce qu'ils font ensemble. Bref.
Et toi, petit flic, t'as fait quoi de ta soirée hier ? T'as arrêté encore pleins de méchants, vilains, pas beaux au travail, j'espère ? Que je puisse être fier de toi.
Tu sais quoi, je vais passer l'après-midi à l'hôpital. A soigner des petits européens mécontents, ça va être drôle. « Bonjours, j'ai un rhume, c'est très grave, n'est-ce pas, docteur ? » mais Tsunade m'a obligé, cette vieille sénile!
Je pars. Passe une bonne journée, héhé Sasu-choupinou :)
Naruto.
A : Naruto Uzumaki.
Objet : Coucou très matinal. Il est 5h39 ici.
De toute façon, tu sais et vois beaucoup de choses, toi, Uzumaki.
Débile, les Etats-Unis c'est TRES grands, je sais pas dans quel état il est mais on a quasiment aucune chance de se croiser.
Chacun son boulot, j'essaie d'arrêter les gentils tueurs en série et toi, tu soignes les gens. Pleures pas sur ton sort, peu importe sur quel bout de la planète tu es, il revient au même ton travail. Et j'ai eu une soirée de rêve figure-toi.
Sasuke, policier respecté.
Voilà, fin de ce premier chapitre/prologue, j'espère qu'il est correct et qu'il n'a pas déplu. Je posterais le second chapitre dans environ 15 jours ... et voilà, (voilà, voilà ...) j'ai rédigé une grande partie de la fanfiction, qui sera plutôt courte, sûrement pas plus de 6-8 chapitres. Et voilà (encore voilà, c'est pratique comme mot). Pour ce qui est des pays dont je parle, je ne les ais pas visité (malheureusement) mais j'essaie d'être réaliste au possible. J'ai bien gentiment demandé aux fautes d'orthographes de quitter le texte mais je ne suis pas sûre qu'elles aient toutes acceptées donc je m'excuse pour les résistantes. Et enfin ... j'espère que tout ça vous a plu... A la prochaine ! (et review ... siouplait... ?)
