Auteur : kitsu34
Origine : Saiyuki
Couple : Gojyo x Sanzo (eh oui, il faut de tout pour faire un monde !)
Disclaimer : rien à moi !
Note : Je me jette à l'eau et je tente une fic un peu plus longue que d'habitude sur Saiyuki. Après tout, il faut tenter pour voir ce que cela donne… Saiyuki est vraiment le manga sur lequel j'écris avec le plus de craintes… Soyez indulgents, je vous en supplie !
Burial
Chapitre 1 – Lassitude
A bord de la jeep roulant vers l'ouest, régnait un calme étrange et fatigué. A l'arrière du véhicule, Gokû et Gojyo s'étaient endormis depuis un certain temps déjà. Cela n'avait rien d'étonnant, ils roulaient à présent depuis l'aube et les ors et pourpres du ciel indiquaient le coucher du soleil, qui s'écrasait majestueusement sur la ligne d'horizon à travers le pare-brise.
Hakkai poussa un soupir discret et se hasarda à jeter un coup d'œil à son voisin. Sanzo ne dormait pas. Il fixait l'astre mourant devant lui et la lumière orangée jouait avec les fils d'or fins de ses cheveux.
Le visage du bonze était marqué par la fatigue, ses traits creusés indiquaient de toute évidence qu'il se faisait violence pour ne pas s'assoupir lui aussi.
Il tenait bon, comme d'habitude, mais dans la riche lumière du couchant, la lassitude s'incrustait dans chacune de ses lignes, dans le pli de la bouche, le froncement des sourcils, l'arête du nez délicat.
Cela faisait maintenant plusieurs jours qu'ils suivaient le rythme infernal que leur imposait Sanzo. Plusieurs jours qu'ils ne s'arrêtaient que quelques heures pour dormir dans le véhicule, avant de repartir dès que les premiers rayons du soleil teintaient d'or le ciel matinal.
Ils n'en pouvaient plus. Chacun d'eux. Et Sanzo le premier, même s'il ne l'admettrait jamais. S'ils voulaient pourvoir poursuivre leur périple ou même simplement être capable de se défendre contre les yohkais toujours plus nombreux qui les attaquaient, ils devaient se reposer ! Et pas seulement quelques heures.
Sans parler de Hakuryu. Le petit dragon blanc était au bout de ses forces, et la vitesse de la jeep depuis le matin avait considérablement décru. S'ils continuaient comme ça, il allait vraiment tomber malade.
Hakkai en était là de ses réflexions quand au détour de la route, la piste qu'ils suivaient depuis plusieurs jours à travers montagnes et vallées encaissées s'élargit soudainement et se transforma en une route d'une largeur indiquant la proximité d'une ville.
Hakkai sourit avec satisfaction. Parfait. Voilà qui allait les obliger à faire une halte conséquente, d'autant plus qu'ils n'avaient quasiment plus de vivres et qu'il faudrait faire des courses.
Il coula un deuxième regard prudent vers le moine à ses côtés. A son profil dur et contrarié, il comprit que Sanzo avait fait plus ou moins le même raisonnement que lui. Et à voir sa tête, cela ne lui plaisait pas du tout.
C'était une constante de la variable Sanzo qui échappait totalement à la compréhension d'Hakkai. Alors que tous étaient heureux d'arriver dans les villes qu'ils croisaient, Sanzo était invariablement contrarié de rejoindre le commun des mortels.
En fait, il ne semblait bien que lorsqu'il se trouvait éloigné de la foule, de préférence même éloigné d'eux, seul, perdu dans la nature. Hakkai l'avait surpris parfois, fumant tranquillement au pied d'un arbre ou assis solitaire sur un rocher.
Dans ces moments-là, seulement, il semblait baisser un peu sa garde et s'autoriser plus de douceur.
Mais Hakkai n'avait jamais compris pourquoi le moine se montrait si revêche et abrupt en présence de ses semblables. Il devait y avoir une raison, mais il n'avait jamais découvert ce qu'elle était.
Il faut dire que Sanzo ne se laissait pas approcher facilement et n'avait jamais de réels moments de faiblesse ou de lassitude. Souvent, Hakkai était admiratif devant cette force qui guidait Sanzo. Admiratif et un peu inquiet, d'ailleurs. Parce qu'une force pareille, quand ça se brise, ça fait des dégâts…
Ils arrivèrent dans la ville à la tombée de la nuit. C'était une agglomération assez conséquente, plus que la plupart des villages qu'ils avaient croisés.
Ils eurent même la bonne surprise de pouvoir obtenir quatre chambres individuelles dans un hôtel de bonne catégorie. La satisfaction d'Hakkai se renforça et rencontra celle, évidente, de Gojyo et, dans une moindre mesure, celle de Sanzo. Le moine semblait soulagé de pouvoir se retrouver seul cette nuit.
Ils se retirèrent dans leurs appartements respectifs en attendant l'heure du dîner et chacun s'occupa de se rafraîchir de ces longues journées de route et de ces nuits à la belle étoile.
Evidemment, Gokû ne put patienter bien longtemps et en sortant de la douche, Hakkai entendit un léger grattement à la porte de sa chambre. Il sourit avec indulgence. Le malheureux saru était devenu prudent lors de ses irruptions joyeuses dans les chambres de ses compagnons. « L'éducation » de Sanzo commençait à porter ses fruits…
Il ouvrit la porte et encouragea Gokû à entrer. Mais celui-ci ne l'entendait pas de cette oreille et le tira énergiquement dehors.
« Allez Hakkai ! Viens ! Descendons ! J'ai faim ! J'ai faim ! Je meurs de faim ! »
Hakkai eut un petit rire avant de sortir et de fermer sa porte à clé.
« -D'accord Gokû, mais doucement. Je vais prévenir Sanzo et Gojyo que nous allons manger. Ils viendront peut-être avec nous. »
Le conducteur alla frapper à la porte de Gojyo. Celui-ci lui ouvrit, une serviette enroulée autour de la taille et l'autre sur ses cheveux mouillés.
« -Ah, c'est toi, Hakkai. J'espérais que ce soit le service d'étage et que je me retrouve face à une charmante demoiselle…
-Je comprends ta tenue maintenant. Gokû et moi, nous allons manger. Tu veux te joindre à nous ?
-Bonne idée. J'ai l'estomac dans les talons et y a rien de pire qu'un estomac qui gargouille quand on drague une jolie fille…
-Habille-toi. Pendant ce temps, je vais prévenir Sanzo.
-Bon courage. Sa majesté a encore l'air d'être dans un de ses bons jours, comme à chaque fois que nous sommes en ville… Il est vraiment misanthrope… et misogyne ! Tu as vu le regard qu'il a lancé à cette pauvre réceptionniste qui a eu le malheur de l'admirer ! Pfff, plus coincé, tu meurs ! Enfin, pour ce que ça me concerne, hein… »
Tandis que Gojyo refermait nonchalamment la porte sans attendre qu'elle soit complètement close pour retirer sa serviette et s'habiller, Hakkai se dirigea pensivement vers le bout du couloir où se trouvait la chambre de Sanzo.
Ainsi, il n'était pas le seul à avoir remarqué l'attitude agressive et méfiante de Sanzo avec les gens… Ca semblait d'ailleurs s'aggraver depuis un certain temps…
Il frappa deux fois à la porte et attendit. Aucun son ne provenait de l'intérieur de la pièce. Il allait renouveler son geste quand une voix sèche l'interrompit.
« -Qu'est-ce que tu veux, Hakkai ?
-Nous descendons manger avec Gokû et Gojyo. Tu te joins à nous où tu préfère rester au calme? Je peux demander qu'on te monte ton plateau, si tu préfères.
-Je vous ai assez vu comme ça ! J'ai pas envie de me taper vos tronches au dîner. Fais-moi monter mon dîner. A demain, six heures ! Pas plus tard.
-Sanzo, je crains que ce ne soit pas possible de repartir demain… »
Hakkai n'eut pas le temps de terminer sa phrase que la porte s'ouvrit brutalement sur un regard améthyste agressif.
« -J'ai dit demain six heures !
-Et moi, je te réponds que ce n'est pas possible. Nous n'avons plus aucun vivre et il faut que Hakuryu se repose ! A moins, bien sûr, que tu ne préfères marcher… Et puis nous avons tous besoin de repos. Je pense donc qu'une journée au moins d'arrêt est nécessaire, si ce n'est deux. »
Les mâchoires du bonze se crispèrent et ses lèvres se serrèrent en une fine ligne blanche. Il darda son regard violet rendu presque noir par la colère sur Hakkai, qui ne broncha pas et ne baissa pas les yeux. Ils s'affrontèrent quelques instants dans un silence pesant, sous le regard médusé de Gokû et celui, étrangement pensif, de Gojyo.
Puis le visage de Sanzo s'obscurcit encore davantage, se contracta sous l'effet d'une rage intense, et la porte de la chambre claqua violemment au visage d'Hakkai.
Celui-ci cligna des yeux, sourcils froncés, à plusieurs reprises. Il ne rêvait pas : le comportement de Sanzo empirait rapidement. Pourquoi avait-il réagi ainsi à son encontre ? D'habitude, il ne s'emportait jamais aussi violemment contre lui, même s'il lui arrivait de le contrarier…
« -Eh ben ! Bienvenue au club, Hakkai. On dirait que ton traitement de faveur vient de prendre fin. Sa Majesté a décidé de rétablir une certaine équité entre ses misérables sujets et serviteurs. Je loue la sagesse de Sanzo-Sama ! Bon, c'est pas tout, mais on n'avait pas parlé d'aller manger ? On va pas se laisser abattre parce que notre beau blond pique une crise… encore une fois ! Allez, le premier en bas à le droit de commander ce qu'il veut aux frais de notre moine pourri préféré ! »
Gojyo s'élança en riant dans le couloir, suivi immédiatement par Gokû qui criait derrière lui que ce n'était pas juste, qu'il était parti avant de laisser les autres jouer, que lui aussi voulait commander tout ce dont il avait envie.
Hakkai lança un dernier regard soucieux vers la porte close au bout du couloir puis emboîta le pas aux deux grands gamins qu'il entendait déjà se disputer en bas.
Allons, bon. Voilà qu'il se retrouvait avec trois gosses à problèmes maintenant. Ca commençait à faire un peu lourd, même pour lui. Il faudrait qu'il trouve ce qui pouvait bien perturber le moine, tout de même.
Comme il descendait l'escalier, il ne vit pas la porte de Sanzo se rouvrir et celui-ci lui jeter un regard fatigué et pesant, qui semblait teinté d'une légère lueur de remords.
La porte se referma sans bruit et le silence et l'obscurité s'abattirent sur le couloir désert. On n'entendit plus qu'un léger soupir de regret et de lassitude mourir doucement sans que personne ne l'entende.
- - - - -
Bon, premier chapitre lancé, lent et court, mais il fallait installer l'atmosphère. Je reviens avec un nouveau Gojyo x Sanzo…
Ohé ? Est-ce que quelqu'un est encore là, à me lire ?
Bon, ben, petite rewiew, pour encourager un auteur craintif et peu sûr de lui ?
